Le disciple et le maître
Bonsoir, je suis en vie, c'est étrange comme sensation, surtout après des partiels. Et je suis encore coincée en cours parce que je suis en prépa T.T. Je n'aurais jamais de vacances étudiantes de ma vie j'ai l'impression. Bref, vous êtes pas ici pour ça je pense. Bien 3 mois sont passés depuis la dernière MAJ, il était (peut-être) temps de revenir ^^'.
Anyway, vous connaissez les bails, je vous les rappelle pas. Juste...
Enjoy ~ !
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C'est un bruit sourd contre le bois de la porte qui réveilla en sursaut Dazai. Quelqu'un avait toqué à sa porte et vu la puissance du coup, c'était un Chuuya en colère. Le brun se releva du canapé du salon et fit craquer son cou en grimaçant. Il s'était endormi comme une souche tôt ce matin, merci à Mori qui avait décidé de lui filer du boulot de dernière minute. Il se traîna jusqu'à l'entrée, s'arrêta quelques instant pour se composer et ouvrit la porte en plaquant son plus beau sourire en stock.
« Bien le bonjour le nain~. Je vois que malgré ta carrure de gamin tu es un lève-tôt, ce n'est pas bien tu sais, c'est peut-être le manque sommeil qui atteint ta croissance... »
Il fut coupé dans sa phrase par des feuilles de papiers qui furent brusquement plaquées contre sa poitrine. Le regard de Chuuya, qui avait été caché par sa frange, apparût. Les yeux injectés de sang, il était furibond et ne tolérerai aucune blague pour l'instant.
« Tu étais au courant ? »
Dazai prit les papiers, attendant que la main du rouquin retombe à ses côtés avant de jeter un œil sur ce qui le rendait aussi fulminant. Ce qu'il vit le tétanisa et il paniqua intérieurement en voyant l'état de son partenaire. Il ne portait qu'un t-shirt large et un jogging en guise de pantalon ; des cernes immenses ornaient ses yeux d'habitude si vivant. On aurait dit un zombie, il n'avait clairement pas dormi de la nuit ou n'avait fait que cauchemarder.
« Tu étais au courant ? Demanda une nouvelle fois Chuuya.
– Comment as-tu eu ça ?
– Alors tu étais au courant. Un air de profond fureur puis de résignation s'installa sur le visage de Chuuya, il semblait trop fatigué pour se battre maintenant. Ils étaient coincés dans les plis de mon kimono. Je voulais te les rendre mais tu m'excuseras pour avoir été... attiré par le contenu. J'ai passé le reste de la nuit à les lire encore et encore. Je voulais savoir si tu étais...
– Chuuya je te jure que je ne savais pas que le dossier renfermait ces images, elles n'étaient même pas signalées dans la liste de Mori.
– Mais tu savais que ce porc tuait... Il tuait des innocents qui... Sa voix se bloqua et son regard affolé rencontra celui, relativement inquiet, de son partenaire. Putain ! Il frappa le mur, faisant dangereusement vaciller la toile de Dazai. Cette fois-ci, je ne te le pardonnerai pas aussi facilement, Dazai. »
C'est sur un regard meurtrier que Chuuya retourna dans son appartement, claquant la porte restée ouverte. Hébété, le prodige de la mafia observa alternativement la porte et les feuilles, avant qu'une violente rage le prenne à la gorge. Il ferma pourtant le battant avec un calme olympien ; où il trouvait les ressources pour éviter qu'il ne devienne bruyant, lui-même ne le savait pas.
Posant les feuilles sur le comptoir de la cuisine américaine, il se prépara un café et desserra sa cravate. Il fredonna un air de musique plutôt connu tout en feuilletant les pages, la tasse de café brûlante à la main et les yeux fixés sur les informations qu'il avait devant lui. Il était normal que Chuuya fut hypnotisé par les photos, le brun lui-même aurait été relativement mal-à-l'aise s'il avait été à sa place. Cependant, il n'avait entendu que de vagues rumeurs, et elles semblaient encore incomplète ; il devait revoir la véracité de ses informateurs s'il ne veut plus être prit par surprise de la sorte.
La tasse fut brutalement reposée sur le comptoir tandis qu'un air de pure folie s'inscrivit sur ses traits. Dazai était furieux, enragé même, mais cela ne servait à rien de s'énerver pour l'instant. Tout venait à point à qui peut attendre.
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Quoi qu'on puisse en dire, le QG de la mafia était impressionnant ; la Mori Corporation, une société écran qui « s'occupait des inventaires des paquebots arrivant à Yokohama » faisait quand même un minimum son boulot. Dans le hall, des employés assis derrière le comptoir étaient soit au téléphone, soit en train de taper sur un clavier d'ordinateur. Quelques fois, on pouvait apercevoir une personne, homme ou femme, ayant l'air tout à fait respectable qui présentait son badge à la réception et prenait l'ascenseur. Une entreprise portuaire à l'économie florissante ; tout ce qu'il y avait de plus normal.
En réalité, les actions frauduleuses de la mafia se réalisaient dans les étages situés au sommet. Les mafiosi entraient par le garage menant à une partie du sous-sol réservé au personnel et prenaient le même ascenseur que les employés de l'administration. Attention, il ne fallait pas croire que tous les employés travaillant pour la société écran Mori Corporation étaient des innocents ; si certains n'étaient que des associés au courant que quelque chose ne tournait pas rond dans cette société (la plupart d'entre eux), d'autres étaient des cadres, des caporegime, voire même des soldats venus rendre leurs rapports.
C'est dans cette atmosphère viciée et menaçante que le directeur Nezu se promenait sans réel souci, accompagné des deux professeurs. Ils étaient arrivés aux alentours de dix heures, s'étaient dirigés directement vers la réceptionniste qui semblait libre, sans faire attention au sol de marbre étincelant, aux quelques plantes en pot qui ajoutaient de la verdure à la salle et aux énormes lettres rouges majuscules inscrivant « Mori Corporation ». La souris... l'ours... le chien... bref, l'animal ne passa pas par quatre chemins et spécifia qu'il avait rendez-vous avec le Boss.
Immédiatement, la réceptionniste pâli et son regard changea, les jaugeant rapidement pour savoir s'ils étaient des partenaires commerciaux ou bien des yakuzas des clans rivaux venus chercher vengeance. Ils durent passer le test avec succès car elle prit le combiné et appuya sur une seule touche, le 0. Elle expliqua brièvement la situation au secrétaire du boss et les enjoignit de prendre l'ascenseur.
La vue depuis l'ascenseur était toujours aussi majestueuse et le fait que l'acier reliant les différentes parois de verres soit extrêmement fin ne gênait pas la vision, rendant la montée encore plus impressionnante. Clair comme du cristal, le verre n'aurait pas été là que l'impression aurait été la même, ne manquait que le vent. Le léger vrombissement de la machinerie en arrière plan s'effaça en douceur, et les portes s'ouvrirent dans un frottement.
Deux gardes avaient leurs armes pointés sur eux, leur demandant de décliner leurs identités. Quand cela fut fait, ils traversèrent le couloir, ignorant les nombreuses caméras qui les suivaient et loquèrent aux portes. Ils furent invités à entrer par une voix enfantine, Elise.
« Directeur Nezu ! Les salua Mori avec un grand sourire. Installez-vous, Elise-chan, va demander aux gardes d'apporter un peu de thé, tu seras un ange. La petite tira la langue mais suivi tout de même l'ordre. Prenez-place, il continua un peu plus fort en désignant les fauteuils confortables, je n'en ai plus pour très longtemps. »
Il replongea dans ses papiers sans regarder si les enseignants se conformaient ou non aux ordres. Ils s'assirent finalement sur les canapés placés face à face, proche de l'immense baie vitré aux verres légèrement teintés donnant sur la mer de Yokohama. Elise apparut avec un plateau roulant sur lequel reposait plusieurs tasses en porcelaine rare et une théière. Elle les servit soigneusement, plaçant les tasses face à eux, posa un sucrier au milieu de la table basse et reparti s'allonger sur le sol, dessinant avec application.
Quelques minutes passèrent avant qu'un soupir de Mori brise le silence relatif qui s'était installé dans la pièce. Il s'étira et tourna son fauteuil vers les invités.
« Bien, nous pouvons maintenant passer aux choses sérieuses, comment allez-vous directeur ?
– Parfaitement bien, et vous docteur Mori ?
– Dans le même état que vous, même si je rêverais d'avoir quelques jours de congés pour profiter de la vie avec Elise-chan ! Enfin... la mission des jumeaux de l'ombre s'est bien passée ?
– Sans aucun problème, bien que je ne m'attendais pas à ce que ce soit ce type de missions.
– Oh, la situation était plutôt spéciale, d'habitude ils sont plus spécialisés dans les assassinats ou les destructions de groupes rivaux ou d'infrastructures ennemies. Vous verrez vous-même, si vous voulez les prendre. Je suppose que la raison de votre visite est en rapport avec votre décision ?
– En effet, après mûre réflexion et concertation, nous avons décidé de – ».
Une clameur s'éleva dans le couloir, coupant la parole à l'animal aussi intelligent que les Hommes, quelques jurons furent proférés mais il était impossible d'en connaître l'origine. Ce furent les doubles portes ouvertes dans un énorme fracas, claquant contre le mur, qui répondirent à leurs questions silencieuses. Elle restèrent quelques instants vers le béton noir avant de doucement retourner à leurs places habituelles par un système automatisé, laissant le temps à l'intrus de rentrer. Le visage sombre, l'homme entra dans la salle, aidant les battants à se refermer d'un mouvement de poignet. Le bois claqua au nez des gardes qui avaient tenté d'arrêter le brun.
« Laissez, tout va bien. Affirma Mori par l'interphone installé sur son bureau. »
Dazai, car c'était lui, traversa en trombe le bureau, n'épargnant pas un regard aux héros. Les vêtements repassés, son éternel manteau noir sur le dos, les cheveux soigneusement peignés, il semblait avoir passé une excellente nuit de sommeil. Bien que son apparence soit des plus saine et soignée, une aura meurtrière se dégageait de lui. Les pupilles contractées à l'extrême, les mouvements brusques perdant leurs nonchalance naturelle, il semblait d'être sur le point d'imploser.
La mâchoire serrée, il jeta un dossier plutôt épais sur un côté du bureau et des papiers face au mafioso. Le Boss de la Mafia Portuaire semblait vaguement intrigué par l'étrange comportement de son protégé. Il prit donc le plus petit tas, s'adossant contre le dossier de son fauteuil et le feuilleta, sous le regard noir du brun qui avait croisé les bras et sous le silence décontenancé des professeurs.
« Vous ne lui avez rien dit. Asséna-t-il d'une voix remplit d'une fureur sans nom.
– Toi non plus. Contre-attaqua Mori en reposant les papiers sur le bureau.
– Je pensais qu'il était parfaitement au courant à ce sujet, sachant que c'était lui qui allait voir cet homme. Je ne savais pas qu'il visait des personnes en particulier. Son iris brune se glaça et sa voix fut soudainement froide comme une nuit d'hiver. Vous l'avez sciemment mit en danger.
– Correction, il n'a jamais été en danger avec cet homme.
– Il ne pouvait pas lui faire du mal jusqu'à hier soir. S'il l'avait blessé, il aurait désobéi et failli à sa mission, à quel putain de moment – !
– J'aurais parfaitement compris son agressivité sur ce cas, si agression il y avait eu. Mais il ne s'est rien passé, je me trompe ? »
Dazai garda le silence, sa mâchoire se serrant par intermittence, ses poings serrés jusqu'à ce qu'il en saigne, exaspéré de s'être fait couper la parole. Une tension lourde s'installa dans la pièce et les deux ennemis se toisèrent, l'un avec un sourire qui le mettait au défi d'argumenter, l'autre avec une rage froide digne d'un alter de glace.
Ils ne remarquèrent pas le directeur Nezu qui récupéra tranquillement les papiers. L'animal recula et les deux professeurs s'installèrent derrière lui, les observant à leur tour. Ce qu'ils virent les laissa pantois et passablement nauséeux. Les feuilles comportaient un polaroid, avec la photo des personnes, leurs noms, leurs professions, leurs situation familiale et amoureuse, le prix de leurs organes vendus et les organes restant avec monsieur K. Si, en soi, ces papiers étaient dérangeant, le plus perturbant restait les caractéristiques physiques des victimes.
Toutes les photos représentaient des personnes, homme comme femme, rousses aux yeux bleus.
Une troisième aura meurtrière apparue dans la pièce. Si Dazai ne sembla pas la remarquer, ce ne fut pas le cas de Mori qui chercha des yeux l'origine du troisième camp. Il ne fut que passablement surpris de s'apercevoir que c'était le directeur Nezu qui serait dans ses pattes les feuilles, les froissant. Ce n'était pas réellement à cause de la liste mais parce que la mission d'un professeur et d'un directeur est d'éduquer les enfants pour qu'ils aient le moins de problèmes possibles sur leurs parcours dans la vie et la société ; ils pouvaient avoir un instinct de protection digne d'une lionne envers un adolescent, même si celui-ci était bien plus mature que des adultes. Voir ce polaroid avait dû toucher un nerf particulièrement sensible.
« Mori-sensei... Il commença, la voix doucereuse. Comme je vous le disait plus tôt avant que nous soyons interrompu, Dazai ne cilla pas en entendant l'accusation, j'ai finalement prit ma décision. J'accepte que ces garçons viennent avec nous pour protéger l'Académie de Yuei.
– A la bonne heure ! S'exclama le Boss dans un sourire faux. Dazai-kun, j'aimerais que tu ailles préparer tes affaires, nous discuterons de cette affaire après tout cela. Je compte sur toi pour prévenir Chuuya-kun. »
La mâchoire serré, les yeux reflétant sa rage, Dazai inspira silencieusement avant de revêtir son masque joyeux, l'unique œil visible fermé.
« Bien sûr Mori-sensei~ ! Comptez sur moi pour prévenir le nain !
– Dazai-kun ! L'arrêta Toshinori. Nous partons demain matin pour une durée d'au moins six mois, n'hésitez à profiter de ce temps pour dire au revoir à vos amis.
– Oui, oui ! Vous en faites pas pour nous, All Might-san ! Il s'arrêta brièvement à l'encadrement de la porte, son masque fondant comme neige au soleil, son œil terreux gela la pièce. J'espère que vous n'avez pas oublié que Chuuya est mon partenaire, Mori-sensei.
– Évidemment que non, Dazai-kun. Jamais je n'oserai te faire cet affront.
– C'était tout ce que je voulais savoir~. Envoyez-moi un texto pour définir le lieu et l'heure du rendez-vous ! Sur ce, je vous souhaite une bonne journée messieurs ! »
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