La visite chez l'irréconciliable
Salut les gens ! Oui, je suis en retard. Non, je n'ai pas d'excuse. Mais !
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE PATIENCE SANS FIN !
Donc, j'ai quelques idées pour la suite et je serai intéressée d'entendre les vôtres. Bon, je ne vais pas vous retenir plus longtemps avec mon blabla existentiel.
Encore une fois, je m'excuse à l'avance des fautes que vous trouverez dans ce chapitre.
Enjoy~
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Le quartier général de la police de la ville ne semblait pas très impressionnant à première vue. Ce n'était pas un gratte-ciel comme ceux des héros, ni même un complexe à la dernière pointe de la technologie. Par certains aspects, l'architecture ressemblait bien plus à ce qu'ils avaient à Yokohama. Peut-être à cause d'une norme gouvernementale. Chuuya se lava mentalement les mains de ce constat ; les détails aussi techniques étaient plus du domaine de Dazai que du sien. Là où le brun aurait probablement pu valser négligemment entre les couloirs et les portes avec la police à ses trousses s'il devait s'échapper d'un endroit pareil, le rouquin aurait juste creusé son chemin à coups de poings dans les murs jusqu'à la sortie.
Chuuya s'assura une dernière fois que son couteau de combat en céramique était toujours caché entre les couches de ses vêtements. Il tapota le bout de sa chaussure contre le sol, sentant que le mécanisme caché dans la trépointe fonctionnait bien. Il répéta le processus avec l'autre pied, mais cette fois au niveau du talon. On ne savait jamais quand un coup de pied retourné était utile. Le jeune Nakahara, nom qu'il avait choisi de son propre gré, avant même que la mafia ne le trouve, tourna son regard saphir vers son collègue de fortune. Son regard aiguisé remarqua que le brun faisait ses propres vérifications de son côté et il fredonna doucement : on entrait jamais trop préparé dans ce genre d'endroit. Mieux vaut être paranoïaque que mort, répétait sans cesse Ane-san.
Ce genre de vérifications de dernière minute ne prenait pas longtemps, quelques secondes au plus, suffisamment court pour que personne ne remarque quoi que ce soit d'étrange. Pourtant, le rouquin sentit un poids sur sa nuque, signe qu'on l'observait avec attention. Faisant attention à son langage corporel pour ne pas être soupçonneux et alerter l'intrus qu'il l'avait remarqué, il continua sa discussion avec Pikaminari qui lui parlait de la dernière série sur des vilains qui portaient le nom de capitales et des masques pour cacher leur identité. Une idée intéressante mais terriblement romancée : des vilains pareils ne tiendraient pas une minute face aux forces spéciales. Mais Chuuya continua d'écouter et de faire semblant qu'il était d'accord avec Pikaminari sur le plan de Washington.
Leur conversation se tut naturellement quand ils entrèrent dans le hall du complexe. Même si le QG ne semblait pas posséder beaucoup d'étages, le rouquin comprit que le complexe était plutôt étendu de manière horizontale que verticale. Le bâtiment ne devait pas avoir plus de deux étages en plus du rez-de-chaussé. Et le hall de réception était assez étendu : des canapés, fauteuils et tables basses étaient réparties un peu partout dans la pièce, le long bureau des réceptionnistes était entouré d'un escalier en forme de fer à cheval qui menait sur un couloir en verre menant aux étages. Quelques portes étaient éparpillées le long des murs et deux ascenseurs encadraient les volées d'escaliers de part en part.
Le professeur leur demanda d'attendre gentiment dans le hall pendant qu'il allait prévenir la réceptionniste de leur arrivée. Les élèves murmuraient entre eux, montrant certains héros qu'ils voyaient passer dans le hall ou à l'étage, descendant les escaliers ou passant d'une allée à l'autre. Beaucoup de policiers conversaient en petits groupes et quelques uns discutaient avec des civils. Les enfants ont pu même voir un vilain sonné être amené par quelques policiers, les faisant taire pour il ne savait quelle raison. Respect, peur ou stupéfaction ? Chuuya, de son côté, remarqua les bleus et égratignures visibles sur son visage et sa boiterie apparente. Dazai, étant plus près du méchant qu'il ne l'était, avait probablement remarqué plus de blessures. Les deux mafiosi regardèrent d'un œil terne l'homme se faire traîner vers une porte latérale avant de disparaître hors de vue. Une fois la porte fermée, les élèves se tournèrent vers les autres et chuchotèrent avec ferveur, théorisant sur l'homme, ses méchants actes et quel héros l'avait attrapé.
Le rouquin recula vers Dazai, arrivant à ses côtés, en périphérie du groupe de futurs héros. Pas assez proche pour être entraîné dans la conversation, mais pas assez loin pour être suspicieux. Par habitude, le rouquin s'installa à la droite du brun, couvrant son œil aveugle même s'il devait passer devant l'adolescent. Mal à l'aise devant la ferveur des étudiants, il mit les mains dans les poches et se pencha un peu plus du côté d'Osamu. Il jeta un œil au visage à moitié caché de son partenaire et grimaça mentalement en voyant le visage de poker. Il pouvait facilement imaginer l'œil indifférent qui contrastait avec le léger sourire calme. Dazai était maintenant en mode mafieux. Il n'y avait pas d'autres manières de l'expliquer. Quand le plus jeune capitaine de la mafia portuaire faisait ce genre de faciès, cela voulait dire qu'il enregistrait ce qu'il voyait, les conversations qu'il entendait et les réactions qu'il remarquait ; qu'il planifiait et était prêt aux conséquences de ses actes. Chuuya remarqua que le poids de son corps se tourna subrepticement vers la porte latérale par laquelle le vilain était parti. D'accord, Nakahara pouvait imaginer que le jeune mafioso préparait un plan d'évasion. La question était de savoir qui était le sujet du plan.
Le professeur Aizawa revint vers eux, accompagné d'un homme en uniforme. Il semblait tout ce qu'il y avait de plus normal : des cheveux châtains, des yeux noisettes et un sourire de façade aux lèvres. Il ne semblait pas aimer les enfants. Ou les étudiants héroïques. Assez étrange pour un partenaire régulier de l'UA. Mais qui était Chuuya pour juger le pauvre homme, les patrons avaient tendance à prendre des décisions indépendamment des préférences des employés. Les jumeaux de l'ombre en était un excellent exemple.
Le groupe d'étudiant suivit l'homme en uniforme à l'étage, dans une salle de réunion. Les tables, arrangées comme un U, accueillirent les élèves curieux qui écoutaient avec attention la présentation de leur guide. Soichi Murakami, lieutenant de la première division du Bureau des Enquêtes Criminelles, présenta le Département de la Police Métropolitaine en s'appuyant sur un PowerPoint assez fade du goût de Chuuya. Murakami expliqua que le DPM était dirigé par un surintendant-général qui était nommé par divers organismes gouvernementaux et directement approuvé par le Premier Ministre japonais. Il expliqua brièvement les différences entre les bureaux de l'Administration Centrale et Locale et ils eurent même droit à un joli diagramme indiquant le pourcentage de policiers, de civils et de héros travaillant en coopération directe avec le DPM.
Au bout de trois longues heures, le lieutenant Murakami déclara que la session théorique était terminée, au grand soulagement des élèves qui laissèrent échapper un soupir collectif. Le professeur Aizawa se retira difficilement de son cocon jaune vif qu'il avait fermé même pas dix minutes après le début de la présentation. Le policier lui-même semblait épuisé de l'exposé ininterrompu. Il déclara une pause de dix minutes, sortant de salle, rapidement suivi de Aizawa qui avait sorti un café de nulle-part. Nakahara s'étira le dos, se faisant craquer avec soulagement la colonne. Il écouta d'une oreille distraite la discussion de la fille alien et de scotch-man, se rendant compte qu'il serait peut-être temps qu'il apprenne leurs noms si cette mission allait être de longue durée.
Du coin de l'œil, il vit Dazai discuter avec les nerds de la classe, complétant sans grand peine les parties que le lieutenant n'avait pas couvert. Deku le regarda avec des étoiles dans les yeux et prenait des notes, Iida apporta ses connaissances en tant qu'issu d'une famille de héros et qui travaillait régulièrement avec la DPM et la fille qui avait une pâle copie de son pouvoir écoutait religieusement. Tendant l'oreille, le rouquin entendit une question qui le rendit instantanément alerte.
« C'est génial d'avoir autant de connaissance sur la police en tant que futur héros Osamu ! Mais comment en sais-tu autant ? Demanda Deku, curieux de la réponse du brun.
- Ce n'est pas si impressionnant, gloussa Dazai, je ne fais que réciter les cours du module consacré à la police de notre école. »
Le groupe s'exclamèrent de compréhension et continuèrent leur interrogatoire sur les « cours » du brun. Chuuya se détendit, confiant que Dazai avait la situation parfaitement en main. Il tourna ensuite son regard vers la porte vitrée donnant sur le couloir principal de l'étage. Les deux adultes discutaient calmement, préparant sans doute la suite des festivités. Aizawa hocha finalement de la tête avant d'ouvrir la porte dans un fracas.
« Allez les gosses ! C'est l'heure de la visite du bâtiment ! Il se tut le temps que les cris de joie des enfants se calment. Je vous préviens d'avance, on ne va visiter que certaines parties. Il y a des gens qui travaillent ici, alors soyez sur votre meilleur comportement ! »
Les enfants acquiescèrent d'une même affirmation et se dirigèrent avec entrain vers la sortie. Chuuya ne manqua pas le regard désespéré de leur guide officiel et ricana en silence, appréciant avec délectation qu'il ne soit pas seul dans sa souffrance. Étonnamment, Dazai se retrouva à quelques pas de lui alors que son « groupe d'ami » était à l'avant de la file. Le rouquin prit note du placement étrange mais ne posa pas de questions pour ne pas attirer l'attention sur eux. S'il arrivait quelque chose, il les protégerait tout les deux plus facilement.
Ils commencèrent par l'étage, saluant quelques membres des divisions du Bureau de l'Administration et même eurent des explications sur la division de la Planification. Ils purent voir de la fenêtre donnant sur la cour intérieure le bâtiment regroupant le Bureau du Personnel et la Formation et celui de la Circulation. Ils purent discuter avec des policiers et des héros dans l'aile du Bureau de la Sécurité mais ne virent que de loin le Bureau de la Sécurité Publique.
Sur les murs des couloirs, certains panneaux de liège atteignaient le plafond du bâtiment et des affiches de recherche étaient épinglées pêle-mêle dessus. Deux sections séparaient les panneaux : une partie civile et une partie criminelle. Nakahara évita de regarder les portraits robots et photos de la section criminelle des affiches de recherche. Il ne savait pas comment il réagirait s'il voyait une photo d'Ao parmi toutes les images. Heureusement, les policiers et héros passaient devant sans y jeter un coup d'œil, ne remarquant pas la ressemblance flagrante entre un des enfants en visite et un criminel fugitif depuis quelques années maintenant.
Son sang cependant se glaça au détour d'un couloir. Deux policiers, sans grade, observaient avec attention les visages affichés, cherchant à les mémoriser sans doute. De la bleusaille voulant impressionner leurs aînés. Le membre de la mafia aurait reniflé un rire s'il n'avait pas vu le moment exact où l'un des policiers croisa son regard, attiré par le groupe, et qu'une lueur de reconnaissance ne s'était pas installée dans ses yeux. Chuuya avait envie de hurler de son malheur mais, heureusement, il se retint et il put voir le déni rapidement remplacer la reconnaissance. Le jeune policier cherchait vraisemblablement à se rationaliser : un fugitif n'oserait jamais se cacher dans une école de héros et se balader à la vue de tous. Le jeune homme finit par hausser des épaules et retourna à la mémorisation intensive. Le rouquin ressentit le grand besoin de fumer une cigarette pour décompresser.
Une main lui tapota l'épaule et Chuuya sut sans se retourner que c'était Dazai fucking Osamu qui se moquait de lui parce que, bien sur, il avait TOUT vu. Le spécialiste au corps-à-corps avait envie de frapper quelque chose. De préférence quelque chose de bandé de la tête au pied et avec un sourire narquois caractéristique. Le rouquin expira lentement, cherchant à se calmer. Il ne rentrerait pas dans le jeu du brun, pas maintenant alors qu'il devait rester caché.
Ils finirent par redescendre au rez-de-chaussé et entrèrent dans un des couloirs latéraux qu'ils avaient vu plus tôt. Au grand soulagement de Chuuya, il n'y avait plus de panneaux de lièges. À la place, le couloir était parsemé de vitres de verre teinté et de paires de portes.
« C'est le couloir des interrogatoires et notre dernier arrêt, expliqua le lieutenant Murakami en passant devant une vitre. C'est là que nous interrogeons les criminels, les vilains et les témoins. Oui ? Demanda-t-il en voyant une main levée.
- Quelle est la différence entre un criminel et un vilain ?
- La nature du crime en général. Vous, en tant que futurs héros, traiterez avec des vilains : des personnes accusées de vol, de meurtre, de destruction. La police parle de « criminel » quand la personne est accusée de fraude ou de crimes mineurs. En général, vous nous amenez des vilains, mais, parfois, leurs crimes les placent comme « criminel » et non « vilain ». »
Les étudiants laissèrent échapper des bruits de compréhension et discutèrent rapidement entre eux. Ils ne remarquèrent pas l'arrivée d'un policier qui se présenta devant son supérieur avec un grand sourire sur le visage. Le lieutenant s'éclaircit la gorge, gagnant l'attention des lycéens instantanément.
« Permettez moi de vous présenter le major Aborame.
– Bonjour jeunes gens ! Les salua le major. Comme l'a dit le lieutenant, je suis le major Aborame et je m'occupe de la gestion des interrogatoires. Mon alter me permet de détecter les mensonges de la vérité, plutôt pratique avec mon travail, même si je ne suis pas le seul à l'avoir.
– C'est la puissance de son alter qui fait probablement de lui le meilleur agent de la branche. Acquiesça son supérieur.
– Vous me flattez, mon lieutenant ! Répliqua l'agent en se grattant l'arrière de la tête de manière penaude. On m'a dit que c'était le dernier endroit que vous allez voir avant de retourner à l'école. Alors, avez-vous des questions ? »
Les élèves ne tardèrent pas à questionner l'agent qui avait l'air beaucoup plus sympathique que son supérieur, au grand damne d'Aizawa qui espérait probablement partir rapidement. Du coin de l'œil, Chuuya vu Dazai arriver vers lui comme une fleur, un sourire un coin. Il se pencha vaguement dans son espace personnel et lui parla doucement.
« On parie combien que je peux lui mentir en face ?
– Je ne pari plus avec toi, je te rappelle. Répliqua Chuuya sur le même ton.
– Allez Chuuya~. Tu n'es pas curieux de connaître les limites du meilleur ?
– Je suis plus curieux de savoir pourquoi je n'ai jamais vu quelqu'un avec un alter similaire dans la... l'organisation. Le docteur Mori en cherche encore aux dernières nouvelles.
– Ces personnes sont reconnues très tôt par le gouvernement grâce à l'examen alter et sont choyés pour se tourner vers le côté légal de la vie. De plus, ils ont tendance à avoir un fort sens de la justice. Il est très complexe de les recruter.
– Ce mec semble dire qu'ils ont une alter plutôt commun. »
Ils se turent, regardant la frénésie qui prenait corps des lycéens qui cherchaient à en savoir plus sur le major. Un air joueur dansa dans l'iris chocolat du jeune capitaine.
« Dazai, non. » Le rabroua le roux une nouvelle fois.
Mais le brun se dirigeait déjà vers l'avant du groupe avec un sourire faussement innocent et des yeux de chiots. Chuuya grommela mais resta à l'arrière, croisant les bras. Il refusa par principe de participer à la mascarade qu'allait organiser le brun, mais était quand même curieux de la réponse.
« Lieutenant~. L'interpella le faux futur héros. Pourrions-nous voir un exemple d'interrogatoire puisque nous allons y participer dans le cadre de notre profession ? Ce serait une bonne expérience d'apprentissage. »
Le lieutenant Murakami échangea un regard avec le professeur Aizawa qui haussa des épaules, indiquant que la réponse finale revenait au policier. Ils n'étaient que des invités après tout. Les yeux des élèves brillèrent suite à la demande de leur camarade de classe, clairement intéressés.
« Je ne pense pas que nous ayons des interrogatoires en cours... Commença le lieutenant en se tournant vers le responsable de la section.
– C'est vrai. Mais nous pourrions interroger un étudiant, mon lieutenant. Répondit l'agent Aborame. Je n'utiliserais évidemment que des questions génériques.
– Bonne idée, Aborame. Des volontaires ? »
Un silence de mort prit place dans le couloir. En tant que futurs héros, il était plus intéressant de voir l'interrogatoire plutôt que d'en être le sujet. Personne ne vit le sourire de Cheschire qui ornait le visage de Dazai, son partenaire ressenti cependant un frisson.
« Moi. »
Chuuya ne put retenir son juron.
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