L'Oiseau-Mouche

Je vous avait bien dit que je serais bientôt de retour 0.o. Même moi je suis surprise. Les titres des chapitres ont aussi changés. J'y peux rien mon cerveau a pris le contrôle sur la raison.

Sachez que je prends en notre vos commentaires et ils me vont droit au coeur. 

Sur ce, je vous laisse à vos théories, votre lecture, et, encore une fois, désolée d'avance pour les fautes d'orthographe!

Enjoy~

-0-


La veille des examens théoriques auxquels ils ne participeront pas, Chuuya se fit attaquer dans la quiétude relative de la cuisine leur appartement.

« Cadeau ! »

Son partenaire lui lança un objet non identifié qu'il rattrapa de justesse. Dans ses mains, se trouvait...

« Un masque de Tengu ?

- Garde-le précieusement. Même si ça peut être difficile à comprendre pour ton cerveau de limace, ce masque sera utile pour ce soir.

- Bâtard, on va où ?

- Nabot... Tu n'as pas à le savoir.

- Réponds juste à ma question, espèce de - ! »

La sonnerie du portable de Dazai le coupa. Après tout, cette sonnerie était une chanson classique d'un vieux groupe datant d'avant l'apparition des alters. L'œil du brun devint froid et il décrocha. Il laissa son interlocuteur parler pendant quelques secondes.

« Compris, Boss. Répondit Dazai en raccrochant. Nous avons du travail.

- C'est en rapport avec... ? Il désigna le masque en porcelaine rouge, innocemment posé sur le plan de travail.

- Non, autre chose. Mais l'un n'empêche pas l'autre. Les jumeaux de l'ombre doivent se présenter dans un quartier underground pour finaliser le transport de quelques... achats.

- Dis-moi seulement que ce n'est pas un nouveau trafic d'êtres humains.

- Seulement que ce n'est pas un nouveau trafic d'êtres humains. »

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux pendant de longues secondes.

« T'as intérêt à dire la vérité connard.

- Tu as trop confiance en moi, Chuuya. C'est ce qui causera ta perte.

- Et ? On y va comme ça ? Visage nu et reconnaissable ?

- Tu n'es vraiment pas très futé. Comme d'habitude, tu me diras. Mais c'est pour ça que tu es ma limace préférée. Il s'affala dans le canapé, les bras croisés derrière la tête. Ses pieds battaient un rythme entraînant, mais que Chuuya ne connaissait pas. Ces masques aideront à préserver notre identité.

- Tu n'aurais pas pu trouver autre chose que des masques de yokai ? Tu sais que c'est démodé le folklore maintenant ?

- La personne qui porte le chapeau le plus laid que j'ai jamais vu me conseille sur la mode. On aura tout vu. De plus, je te ferai savoir que j'ai acheté ces masques aux enchères, de manière tout à fait légale, et je peux t'assurer qu'ils sont tous les deux authentiques. J'ai demandé aux experts, et ils les ont authentifiés, de manière tout à fait légale, ces masques comme des originaux d'il y a cinq siècles ! Ils m'ont même donné un certificat d'authenticité. De manière tout à fait légale.

- Bien sûr. Il sortit une boite d'œufs du frigidaire. Donc, il y en a d'autres ?

- Évidemment, tu ne vas pas être le seul à être un super-méchant ! Ils permettront de déterminer nos... rôles.

- Des rôles ? T'en as d'autres comme ça ?

- Rhô, allez ! Tu as l'habitude de jouer avec Ao ! Tu ne vas pas faire ta chochotte pour ça !

- C'est pas pareil ! Ao est une persona ! »

Chuuya battait furieusement les œufs tout en répondant, salant, poivrant et en continuant d'ajouter quelques épices.

« Je ne sais rien du folklore japonais ! C'est tellement vieux et plus personne ne s'y intéresse. En plus, jamais je n'arriverai à me battre avec ce truc. »

L'huile, chaude, grésillait au fond de la poêle. Chuuya versa la préparation pour l'omelette avant d'éteindre l'autocuiseur contenant le riz.

Dazai se releva et commença à poser les assiettes sur la table à manger pendant que son partenaire égouttait le riz blanc.

« Ne sois pas têtu, Chuuya. Nous ne les utiliserons seulement pour les rencontres pacifiques.

- Et si elles deviennent soudainement meurtrières ?

- Il y a une raison pour laquelle personne n'a jamais pu connaître notre identité. Par précaution, nous pourrons porter des lentilles ou des perruques. Son œil tomba sur la chevelure enflammée de son partenaire. Ce ne serait pas de trop. »

Chuuya renifla, finissant de cuire l'omelette. Il la divisa en deux et en réparti une moitié sur chaque assiette, remplie de riz par Dazai au préalable. Il regarda une nouvelle fois le masque rouge en allant déposer l'ustensile dans l'évier.

« Donc, je suis un Tengu. Qu'est-ce que tu es ?

- Plus précisément un Otengu ! C'est-à-dire un Tengu à forme humaine et avec ce visage. Il se pinça les lèvres pour ne pas rire. Personnellement, je suis un Nogitsune, un renard des champs. »



Ils se trouvaient dans un quartier mal famé de la ville. Chuuya grommelait dans sa barbe inexistante, les mains dans les poches de son jean noir moulant et suivant Dazai, toujours aussi tape-à-l'œil dans son costume noir. Ce gars ne saurait pas ce qu'était la subtilité même si elle le frappait avec la force d'un train Shinkansen. Dans ces rues étroites, éclairées seulement par les néons des magasins et des bars, il se serait cru à Yokohama, s'il ne manquait pas l'odeur caractéristique des embruns. Ils passèrent devant une énième caméra de sécurité cassée et Chuuya pensa, avec humour, que le quartier semblait complètement délaissé des maîtres du monde, les « héros ». Il suivait Dazai depuis un moment, essayant de ne pas se prendre les manches du mythique manteau posé seulement sur ses épaules et tenant par une magie quelconque. Le rouquin en était sûr, la gravité ne permettait pas à ce qu'un lourd tissu simplement posé sur des épaules tienne contre vent et marée. Il se demanda vaguement ce qui pourrait faire tomber ce manteau de malheur après s'être pris une nouvelle fois une manche dans le visage.

Ils s'arrêtèrent au coin d'un immeuble après être passé devant une enseigne aux néons bleus, tapageuse et représentant un colibri. Dazai avait refusé de lui dire leur destination, parce que c'était un con. Ils étaient encore plus cachés dans l'ombre et Chuuya s'assura de rester légèrement en retrait, attentif au reste du monde, couvrant les arrières de son partenaire pendant qu'il s'occupait des choses plus secrètes.

« Mesdames. »

Le brun s'était arrêté devant un groupe de prostituées ; elles étaient leurs premières interlocutrices depuis le début de soirée. Les femmes, en tenues légères et clopes au bec, gloussèrent coquettement devant les manières de gentleman du capitaine de la mafia. Chuuya se retint de les rejoindre, un paquet de cigarettes et un briquet cachés dans les poches de son perfecto noir. Il ne servait à rien de rajouter une cible sur eux, la ruelle était suffisamment dégagée pour qu'un sniper frappe et l'intersection derrière et devant eux pouvaient cacher des bâtards malintentionnés.

« Pardonnez-moi de vous déranger pendant votre pause méritée en cette douce soirée, mais j'espérais que vous pourriez m'aider. »

Les filles gloussèrent à nouveau et Chuuya leva les yeux au ciel : Dazai et les femmes...

« Dis-nous tout, jeune homme. Je suis sûre qu'on pourra t'aider, toi et ton ami. Répondit l'une d'elle, les lèvres maquillées d'un beau rouge vif.

- Je savais que vous seriez adorable ! S'exclama le charmeur. En réalité, mon ami et moi cherchons l'Oiseau-Mouche. »

L'aise qu'il avait réussi à instaurer se réduit à néant au simple nom. Chuuya frissonna, non pas à cause du froid jeté par l'idiot, mais parce qu'il ressentait une menace qui le visait. Il fit de son mieux pour ne pas bouger malgré le poids inquiétant de la lunette de sniper qui le pointait. Pourquoi sur lui, d'abord ? Ce n'était pas lui qui mettait les filles mal à l'aise. Dazai, cependant, fit comme si de rien n'était.

« Voyez-vous, nous avons affaire là-bas. Et je sais de source sûre que c'est par vous qu'il faut passer pour avoir le mot de passe.

- Ce n'est pas un endroit pour les gamins. Répondit une autre femme, portant un court kimono à la mode et coloré de nuances de bleus et de verts.

- Bien sûr que non, mais nous ne sommes pas de simples gamins. N'est-ce-pas, Ao ? »

Chuuya grinça des dents et se retint de frapper le plus gros bâtard de l'histoire, sous les halètements des filles. Utiliser son persona, comme ça... Il prit une inspiration silencieuse et s'approcha du groupe, son visage s'éclairant un peu plus. Ses mèches rousses reflétaient la lumière et il savait que ses yeux brillaient grâce au scintillement des cigarettes rougeoyantes. Une tête brune attira son attention.

« Tsubaki. Il a reconnu la femme qui portait une pivoine rouge en ornement de cheveux.

- Ao. Elle répondit et une tension au sein du groupe se relâcha. Ici pour un client ?

- A-t-on avis ? »

Elle sourit doucement pendant qu'il réajustait la prise sur le sac en bandoulière qu'il portait. Elle se tourna ensuite vers la femme au kimono et confirma son identité. Celle qui semblait être la gérante du groupe ne semblait cependant pas impressionnée.

« Et que voulez-vous faire à l'Oiseau-Mouche ? Il n'y a pas d'espaces réservés pour votre... travail. »

Est-ce qu'il venait d'être pris de haut par une fille de joie ? Il en avait bien l'impression. Le gloussement peu discret de Dazai joua un peu plus sur ses nerfs.

« Ne vous en faites pas, dame Hime. Chuuya sentit que le poids caractéristique d'être la cible d'un sniper s'était déplacée. Nous sommes ici simplement pour affaire, pas de nature charnelle, mais plutôt financière.

- Je ne savais pas que le Démon doré envoyait ses fleurs faire les courses.

- Elle ne l'a pas fait. Répondit le capitaine de la mafia portuaire, la lumière dans son iris éteinte.

- Je vois. Inutile de vous dire que vous représentez Yokohama. »

Sur ces mots, elle frappa trois fois du poing la porte en fer contre laquelle elle se reposait. Une trappe s'ouvrit à côté de ses cheveux et une paire d'yeux dorés les examina. La trappe se referma aussi vite qu'elle s'était ouverte et une longue série de bruits secs se firent entendre. Une fois la dizaine de serrures déverrouillées, la porte s'ouvrit en grand, laissant apparaître un géant de deux mètres de haut à la porte. Une longue queue noire se balança derrière lui et ses ongles ressemblaient bien plus à des griffes de prédateur que celles d'un chat. L'homme-félin s'écarta docilement, laissant les deux mafiosi passer dans le couloir peu éclairé.

« Au fait ! Hime les interpella. La prochaine fois, passez simplement par l'entrée principale.

- Et reviens nous voir si tu t'ennuies, beau brun ! Criait la fille aux lèvres rouges pomme. »

Dazai Osamu, l'ennemi des femmes de Yokohama, allait bientôt devenir l'ennemi des femmes du Japon. Chuuya salua Tsubaki de la tête, mouvement qu'elle lui rendit. La porte se referma sans bruit, les charnières visiblement huilées et la dizaine de serrures avec. Le garde, muet, désigna la porte au bout du couloir, un colibri en vol peint dessus.

Le plus jeune croisa le regard de son partenaire qui soupira et ouvrit le sac en grand, découvrant le contenu. Chuuya lança le masque de renard blanc et rehaussé de rouge à Dazai qui l'équipa rapidement. Le sourire lupin lui convenait bien. Et s'il n'avait eu qu'à rajouter un grelot doré et un pompon rouge en soie pour le personnaliser, le rouquin n'avait pas eu d'autres choix que d'attacher une sorte de perruque composée de plumes noires et descendant jusqu'à sa nuque. Le plus petit des deux craignait que le brun se prête un peu trop au jeu et finisse par lui demander de porter un costume pour plus « d'immersion ».

« Tu es nerveux, petit Tengu ? Ne t'en fais pas, ce sera une affaire menée en deux temps trois mouvements.

- Ferme-la et avance, putain de Kitsune. »

Dazai, n'attendant que son feu vert, ouvrit gracieusement la porte et passa devant. Aussitôt, les sens aiguisés de Chuuya furent assaillis par la musique techno, résonnant jusque dans sa poitrine. Malgré la visibilité réduite, il parcourut rapidement la boite du regard : les carrés VIP disséminés un peu partout dans la salle le long des murs, la piste de danse enfoncée de quelques centimètres dans le sol au centre de la salle et un immense bar en bois massif pourvu de trois serveurs qui s'affairaient comme des abeilles. Bien que beaucoup de personnes flirtaient en tenues légères, le rouquin ne détecta aucune barre de pôle-danse, ni de zone privée. Les quelques serveurs portaient une broche bordée de plumes colorées et zigzaguaient entre les tables.

Quelques personnes portaient des masques médicaux. Ce qu'ils auraient pu porter si Dazai n'était pas un bâtard dramatique qui avait un énorme besoin d'attention. D'autres clients portaient des loups en velours simples ou complètement extravagants avec de la dentelle, des chaînes ou des plumes. Ils restaient toujours plus simples que la monstruosité qu'il portait. Globalement, les fêtards ressemblaient à des civils. Ce qui était à la fois une bonne nouvelle, car ce n'était pas un énorme piège et une mauvaise nouvelle, parce qu'ils étaient censés rencontrer des courtiers du mauvais côté de la loi.

Le brun alpaga un serveur pour lui commander deux Blue Lagoon pour le « carré bleu ». Le serveur les jaugea rapidement avant de hocher de la tête et de les emmener devant une cage d'escaliers en verre qui menait au premier étage. Les deux mafiosi montèrent sans un mot et s'arrêtèrent au pas d'une porte en verre sombre. Ils n'ont attendu que quelques secondes avant qu'elle ne se déverrouille et qu'un garde du corps la tienne pour qu'ils puissent entrer. Il les escorta ensuite jusqu'à une porte bleu vif. Cette fois-ci, ce fut Chuuya qui ouvrit la porte et passa devant afin de prévenir une quelconque attaque surprise. Cependant, le carré était vide.

« Étrange, il semblerait que nous soyons en avance. Remarqua Dazai. »

Il poussa le rouquin devant lui et s'installa confortablement sur une banquette indigo, les pieds nonchalamment posés sur la table transparente.

« Je suppose que nous allons devoir les attendre. Répondit Chuuya toujours à la porte. »

Il croisa le regard fuyant du garde qui reparti à son poste et referma la porte.

« Qu'est-ce que tu veux boire, mon cher Otengu ? Le renard défilait la carte sur une tablette tactile. Ils ont du whisky, de la vodka et même de la bière ! Ta boisson préférée !

- Je suppose que tu vas prendre un Cosmopolitan. Répondit le corbeau en s'affalant sur la banquette en face.

- Tu me connais si bien~. »

Il sélectionna les boissons en fredonnant et posa négligemment la tablette sur la table. Chuuya distingua que la commande était composée d'un whisky On the rock et d'un verre de vin blanc assez raffiné.

Le rouquin en profita pour s'imprégner de la salle : trois banquettes indigo disposées en forme de U, un sol en moquette sombre, une table en verre et des murs insonorisés. Une télécommande accrochée à côté de la porte réglait la luminosité de la lampe au plafond. Au-dessus d'une banquette, face à la porte, se trouvait une trappe à ouvrir le monte-plat qui emmenait les commandes. La pièce semblait être dépourvue de caméras et de micros.

Une LED passa du rouge au vert et la trappe s'ouvra automatiquement. Une paire et demi d'yeux se tournèrent vers l'élévateur. Un liquide rougeâtre dans un verre à pied et une pinte de bière leur furent présenté. Calmement, le brun récupéra les boissons et les plaça sur la table dans un tintement.

Pendant de longues secondes, ils fixèrent les verres puis se regardèrent. Dazai releva une manche, dévoilant une montre-bracelet et il fit un bruit d'étonnement. Son index se posa sur l'aiguille de l'heure et il remonta son doigt d'un cran. Ce qui voulait dire que le rendez-vous devait commencer une heure plus tôt.

Chuuya réprima rapidement la vague d'agacement qu'il allait le submerger à cause du retard volontaire que son partenaire lui avait fait prendre. Il semblerait que la soirée n'allait pas être un échange paisible.

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