Quarante-six

Je regarde Grey, impossible pour moi de parler. Je ne sais pas quoi lui répondre, mais je pense que mon visage rougit est déjà assez explicite. Woah. Il m'a dit qu'il m'aimait. Grey. Je n'en reviens pas. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'il me le dise, que ce soit dans ce contexte, maintenant ou que ce soit le premier à le dire.
Ça me gêne, il me dit ca comme ça alors que je ne sais même pas exactement mettre un mot sur ce que je ressens. Du coup, j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur de son amour, moi qui suis perdue et lui qui semble si sur de ce qu'il ressent.
- Je ...
Grey sourit.
- Ne dis rien.
- Pourquoi ?
- Je sais que tu ne sais pas où tu en es dans tes sentiments, et je ne veux pas t'obliger à me dire ce que tu ressens pour moi. On a tout notre temps, tu me le diras quand tu seras sûre de toi.
Je souris à mon tour. Il est tellement compréhensif.
- Mais.. Je me sens un peu mal à l'aise que tu m'aies dit ça et que je ne te réponde rien...
Il caresse le dessus de ma tête.
- Je ne t'ai pas dit ça dans l'espoir d'avoir une réponse, mais uniquement pour que tu comprennes que je veux être à tes côtés, et je veux en apprendre beaucoup sur toi. Je suis prêt à t'écouter, et je ne veux plus qu'il y ait de secrets entre nous.
Je souris.
- Je vais faire de mon mieux pour tout te dire.
- Parle-moi de ce qu'il s'est passé avec ton cousin.
Je soupire.
- D'accord.

Mais pour cela, il faut remonter deux ans en arrière. Je n'avais encore que quatorze ans. Je n'étais pas très mature, même si je faisais plus que mon âge. Ma mère avait décidé qu'on partirait deux semaines pendant les vacances d'été chez mon oncle, dans une maison à la campagne, située dans un petit village perdu. Si je me faisais des amis et que je me plaisais dans ce village, je pouvais rester chez mon oncle un peu plus longtemps. C'était l'été de la troisième à la seconde. J'étais contente de me dire que je devenais enfin une lycéenne, et j'étais aussi très stressée. Je me demandais comment ma scolarité allait se passer.
Dans ce village, je passais tout mon temps avec mon cousin, Sting, qui avait dix-huit ans. Alors que j'allais commencer le lycée, lui venait de le finir. On s'entendait vraiment bien, et ma mère ne m'avait pas autorisé à ramener de console, alors j'étais quand même vachement toute seule. Rester avec Sting était la seule chose intéressante à faire dans ce village. Il passait son temps avec ses amis, une bande de quatre garçons pour une fille. Ils enchaînaient les soirées, les sorties à la rivière, les parties de baby-foot et les barbecues. Une bonne manière de profiter de son été. Et moi, j'étais la "petite", qui finalement n'était petite qu'en âge. Alors que je ne me pensais pas très mature en comparaison avec les filles de mon âge dans mon école, en traînant avec eux j'ai finalement appris que je l'étais un peu. Ou qu'eux étaient complètement immatures.

Sa bande était donc constituée de quatre garçons : Loki, un dragueur avec des lunettes. Il tentait toujours des approches, mais Sting lui a fait clairement comprendre que personne ne devait me toucher. Alors à partir de ce moment, il voulait faire en sorte que je passe un bon moment avec eux. Il m'a quand même demandé s'il m'intéressait, et je lui ai répondu que non. Il n'était pas méchant, loin de là, mais il n'était pas très futé. Et trop bavard. Alors que j'étais plutôt discrète, un peu gênée de m'incruster parmi ces inconnus pendant près d'un mois.
Ensuite, il y avait Freed. Il paraissait un peu maniéré, ce qui était assez surprenant pour un garçon venant double si petit village. Et il était snob. Mais profondément gentil. Il savait que je n'étais pas forcément à l'aise, alors quand je ne me sentais pas à ma place il venait me voir et me racontait sa vie. Freed avait une voix très douce et posée, alors ça me mettais plus en confiance. En plus, il me donnait souvent des conseils pour repousser les garçons trop lourd, et d'autres conseils de maquillage. Maintenant que j'y pense, si je le trouvais maniéré comme ça et qu'il donnait des conseils de maquillage, il était probablement gay. Ça m'avait traversé l'esprit quand j'y étais et que je l'ai rencontré, mais il était en couple avec la seule fille de la bande, Miliana.
Puis, Jellal. Il n'était pas souvent là, mais quand il était là, il faisait n'importe quoi. Il passait son temps à faire des conneries et à entraîner toute la petite bande avec lui. Alors on s'est retrouvé à visiter une maison hantée la nuit, dormir près de la rivière à la belle étoile, faire un cache-cache géant dans le village et allumer des feux d'artifices au milieu de la forêt. À l'époque, je pensais que c'était des conneries, mais maintenant je sais qu'il faisait toujours ça, mais c'était surtout pour éviter que tout le monde s'ennuie. Le village était loin de tout, et le seul véhicule qu'on possédait était un tracteur, vu que c'était un village d'agriculteurs. Donc pas top pour faire des virées en ville, mais c'était très amusant de faire des tours de tracteurs. Surtout la nuit. Quand Jellal n'était pas là, il était à la ville la plus proche. D'après ce que Sting m'a dit, il avait une copine d'un ou deux ans de moins que lui là-bas, alors il passait tout son temps avec elle.
Et enfin, il y avait Rogue. Il faisait tout le temps la gueule, et était pas très accueillant. Mais il sortait des bonnes blagues et s'amusait à casser les autres, donc je rigolais bien. Bizarrement, c'est avec lui que je me suis le mieux entendu. On était tout le temps tous les deux. Je l'appréciais. Même quand les autres n'étaient pas là, on se voyait. Il m'a appris à bricoler, à cuisiner et on a joué aux jeux vidéos ensembles. C'est avec lui que j'ai passé les meilleurs moments. Il était différent avec moi et avec les autres. Quand on n'était que tous les deux, il était beaucoup plus bavard, et me racontait sa vie. On était devenu un duo assez proches, et pendant le mois où j'étais là c'était étrange de nous voir l'un sans l'autre.
Il y avait aussi Miliana. La seule fille de la bande. Elle était très joyeuse, sympathique et protectrice. Elle ressemblait un peu à Brandish, mais en plus.. Délurée. Elle ne prenait rien au sérieux, et pouvait faire preuve d'une grande maturité comme être une gamine. Dès le premier jour où je suis arrivée, elle m'a prise sous son aile et m'a donné des conseils mode et beauté. Elle aimait beaucoup se confier à moi, et me raconter toutes ses expériences, en détails. Elle sortait avec Freed, mais elle a été pendant très longtemps la petite amie de Sting, qu'elle a trompé avec Loki. Une fille bien en gros. Elle m'expliquait que dans cette bande, ce n'était pas rare que la copine de l'un couche avec l'autre, ce que je trouvais déjà bizarre à l'époque, et encore plus bizarre maintenant. Mais elle me disait que le seul avec qui elle n'a jamais rien fait, même quand ils étaient petits, c'est Rogue. Pour elle, il ne s'intéressait pas aux filles. Même dans son lycée, personne ne pouvait l'approcher. Alors elle comprenait encore moins comment c'était possible qu'il accepte de passer du temps avec moi.
Je ne veux pas paraître méchante, mais quand elle m'en a parlé, je me suis retenue de lui dire "parce qu'il ne veut peut-être pas faire parti de ton tableau de chasse ?", mais je n'ai rien dit, sachant que ça la vexerait. Mais à part son comportement plus que douteux avec les garçons, Miliana était une chouette fille.

On faisait très régulièrement des soirées. On était soit chez Rogue, qui vivait seul, soit dans le champ de blés. Jellal et Loki fabriquaient des feux d'artifices, Miliana ramener à fumer, Rogue prenait l'alcool et Sting et moi on cuisinait. Généralement ils finissaient tous mal, soit bourrés soit défoncés, et je m'amusais à les regarder. Ils m'ont proposé plusieurs fois de boire ou fumer, mais je refusais. Ça me faisait un peu peur, et je me trouvais trop jeune pour tester. Quand ils étaient vraiment mal, je rentrais chez mon oncle, j'étais seule à être clean alors je m'ennuyais un peu. La nuit, je ne craignais rien même si je traversais le village sans personne pour m'accompagner. Alors je rentrais et je dormais. Mais il m'est arrivé d'être moi aussi un peu défoncée, mais c'était plus chez Rogue que dehors, alors je ne craignais rien. Quand je sentais que j'étais pas bien, j'allais aux toilettes et je m'y enfermais jusqu'à ce que je me sente mieux, pour ne pas faire de conneries. Je ne savais pas ce que je pouvais faire, et je ne voulais pas agir bizarrement' surtout devant Rogue, alors c'était une bonne décision.

Un soir, alors que tout le monde était encore dans son état normal, ils ont décidé de jouer à action ou vérité. La plupart du temps, les actions consistaient à embrasser quelqu'un dans la pièce, ou faire quelque chose dans le même genre. Pour les vérités, tout dépendait de la personne. Enfin, pareil pour les actions puisque j'étais exemptée d'embrasser quelqu'un d'autre, je devais juste faire un bisou sur la joue. Plusieurs tours sont passés, et les gens buvaient au fur et à mesure que la partie avançait. À un moment, plus personne ne parlait. Jusqu'à ce que Miliana demande à Rogue la personne avec laquelle il voudrait coucher dans la pièce. Du peu que je connaissais de Miliana, je savais que son but était de savoir si j'intéressais Rogue, alors qu'elle n'avait jamais réussi à l'avoir. Et contre toute-attente, il ne répondit pas. Enfin pas clairement. Je me rappellerais toujours des mots qu'il a prononcé à ce moment-là "si je dois entamer quelque chose avec quelqu'un dans cette pièce, je veux que ce soit concret et bien, et pas juste coucher avec comme ça pour le fun. Donc je ne pourrai "coucher" avec personne, désolé." À ce moment-là, je me suis dit que c'était un mec bien, et j'étais incroyablement triste d'être si jeune. Je me disais qu'il ne devait pas me voir autrement que comme une sœur de cœur, et certainement pas comme une petite amie potentielle. Je ne ressentais pas de l'amour, j'en suis sûre. Mais uniquement de l'admiration, enfin il me plaisait évidemment, mais ce n'était pas suffisamment fort. Même si au fond de moi j'ai regretté de ne pas lui avoir dit qu'il m'intéressait, et je me demandais comment les choses auraient pu tourner si jamais je lui en avais touché mot.

Ce même soir, après avoir fini de jouer à action ou vérité, on a regardé un film. Normalement, les autres devaient boire ou fumer, mais comme c'était le dernier soir avant mon départ ils voulaient que je passe une bonne soirée. Mais on a rapidement commencé à s'ennuyer. J'ai trouvé ça triste de voir que quand tout le monde est encore frais, on s'ennuie. Cela voulait dire deux choses : la première était que le village était particulièrement ennuyeux, et la deuxième que cette bande de potes ne traînait ensemble que par manque d'autres gens de leur âge. Pour moi, qui était plus jeune de presque quatre ans, je me disais que ça devait être cool d'être plus grand, mais que finalement les gens ne savaient plus s'amuser sans alcool et sans herbe. Alors au fond de moi j'ai souhaité ne pas grandir, pour continuer à m'amuser.

Sting était très gentil. Un peu trop même, et quand il avait bu il passait son temps collé à moi à dire "Lucy c'est ma cousine, c'est encore une enfant, le premier qui la touche je le bute" ! Alors ses amis ne l'approchaient pas trop, car Sting avait l'alcool violent. Je lui conseillais de ne pas boire, pour pas qu'il n'ait de problèmes, mais il ne m'écoutait pas. Il n'écoutait que Miliana, donc il était toujours amoureux. En résumé, c'était un gros bordel.
Ce soir-là, ils se sont quand même tous mis à fumer. Comme c'était mon dernier soir, je me suis dit "et pourquoi pas essayer moi aussi ?", alors c'est ce que j'ai fait. Enfin, ce que j'ai voulu faire, mais en me voyant me rapprocher trop rapidement du joint et des bouteilles d'alcool, Rogue m'a retenu "t'es même pas au lycée, commence pas ce genre de merdes". J'étais touchée par son geste, alors finalement je n'ai touché à rien.

D'habitude, je passais mon temps avec Rogue à rire, mais ce soir-là il est resté seul, défoncé et triste, assis sur sa terrasse. Il me faisait de la peine. Alors j'ai laissé les autres dans leurs délires plus ou moins chelous, et je l'ai rejoint. Sur le coup, je pensais que c'était une bonne idée.
Quand je me suis installée à côté de lui, il s'est mit à pleurer. C'est la première fois que je le voyais pleurer, et j'ai trouvé ça très beau. Ne sachant pas quoi faire, j'ai posé ma tête contre son épaule. Il me disait "je ne veux pas que tu partes, restes encore un peu". J'étais gênée, je ne savais pas quoi lui répondre, ni comment prendre ça. Ma raison me disait de me méfier de lui, mais mon cœur n'était pas d'accord. J'avais envie de plus. Je voulais l'embrasser, au moins une fois, avant mon départ. "Je suis heureux de t'avoir rencontré, je veux que tu gardes un bon souvenir de cet endroit, de ce moment et de moi, Lucy". J'avais les larmes aux yeux. "Je garderai de bons souvenirs." Il avait l'air heureux. Ses larmes avaient disparu. Je le trouvais beau. Un peu étrange, mais beau. "Si tu avais deux ans de plus je serais sorti avec toi, ou dans quelques années. Mais tu as quatorze ans, et j'en ai dix huit, l'écart paraît grand. Même si tu fais plus, je ne veux rien faire, tu es vraiment trop jeune." Même si je savais que c'était vrai, j'étais blessée. Blessée et vexée. J'aurais voulu qu'il me le dise d'une autre manière. Qu'il soit moins cash, car j'avais senti mon cœur se fissurer à ce moment-là.

Je n'ai rien répondu d'autre que "je sais". Au fond de moi, je savais très bien ce qu'il allait me dire, mais c'était blessant. Et après mon "je sais", mes souvenirs sont un peu flous. Je crois que la fumée m'était montée à la tête, car tout semblait bouger autour de moi, et je n'avais plus vraiment de sensations. C'était très étrange, car je me sentais flotter. Comme si je flottais au-dessus de mon propre corps, et qu'il n'y avait plus de barrière entre mes pensées et mes paroles.
Je suis revenue à moi une dizaine de minutes plus tard. Et la situation était différente. Rogue n'était plus là. Je sentais des mains caresser mes bras et mes jambes, mais personne qui me touchait. C'était très étrange. Mes vêtements étaient mal mit, comme si quelqu'un avait essayé de passer outre. Et je me sentais sale. Mais aucune autre sensations. À part la peur. J'étais inquiète pour Rogue, sans trop savoir pourquoi.

Alors je suis partie. Sa terrasse menait directement dans la forêt, où il y avait une rivière où l'on allait souvent. Et je me suis instinctivement dirigée vers cette rivière. Comme si quelqu'un ou quelque chose m'appelait. Plus j'avançais, plus j'avais peur. Je sentais que le monde se dérobait sous mes pieds, que je n'avais plus le contrôle de rien, ni du temps, ni de la situation, ni de mes sentiments.
Et cette peur s'est accentuée quand je suis arrivée près de la rivière. Quelque chose flottait à la surface de l'eau. Je me suis apprchée, et j'ai remarqué que ce n'était pas "quelque chose" mais "quelqu'un". J'ai fait de mon mieux pour sortir ce quelqu'un de là, et le mettre sur le dos afin de voir son visage.
Rogue était là, mais ce n'était plus Rogue. Plus vraiment lui. Son âme s'était envolée et visitait la forêt. Seul son corps restait. Inerte. J'ai crié. De toutes mes forces. Espérant que quelqu'un vienne l'aider, le sauver, rattraper son esprit qui s'échappe pour le remettre à sa place, mais c'est le silence qui m'a répondu. J'étais seule, déroutée et désespérée, priant pour qu'on me le rende. Je savais que tout cela était vain, que je faisais cela pour rien. Mais je ne savais pas quoi faire. Je me sentais impuissante. Faible. Inutile. Alors j'ai pleuré.

Je suis restée près de son cadavre pendant ce qui me semblait de longs moments, jusqu'à ce que j'entende des cris. Sting. Il me cherchait. Je ne savais pas quoi faire. Son meilleur ami était là, dans mes bras, mais plus dans le même état que quand il l'a quitté. J'avais honte. Honte de ne pas avoir appelé les secours, de n'avoir rien fait et rien vu. Et je me sentais coupable. Comme si ce qui lui était arrivé était ma faute.
En nous voyant, Sting pleura. Il s'approcha et vérifia si c'était bien ce qu'il pensait. Il ne dit qu'une chose, une seule "il sourit". Puis il appela les secours.

Nous sommes rentrés chez son père, sans dire un mot. En arrivant là-bas, il resta avec moi dans ma chambre. Je ne savais pas quoi lui dire. J'étais toujours aussi paniqué et effrayée. Impossible pour moi de parler. Alors Sting s'en chargea. "J'ai vu ce qui t'étais arrivé. Ce n'est pas Rogue qui a tenté quelque chose, c'est Loki. Rogue a essayé de te protéger, mais il n'était pas dans son état normal. Ils se sont battus, et je me suis interposé. J'ai frappé Loki. Violemment. Personne ne devait te toucher. Personne. Même Rogue ne le pouvait pas, pas avant que tu n'aies au moins seize ans, c'est pour ça qu'il n'a rien tenté. Rogue était désolé, il ne savait pas quoi faire. Il se sentait faible et impuissant. Il s'est enfuit dans la forêt, et Miliana et Freed l'ont poursuivi. Je ne pouvais pas te laisser seule. Même si Loki n'avait fait que remonter légèrement ta jupe d'après ce que j'ai vu, je sais que pour toi, ce ne serait pas "que" ça. Miliana m'a appelé, elle ne le trouvait pas. Alors j'y suis allé, n'ayant pas d'autre choix que de te laisser seule. Je suis désolé Lucy, je n'aurais jamais du te laisser seule. C'est ma faute."
Et il pleura.
"Merci."
C'était tout ce que je pouvais lui répondre. J'étais trop confuse pour lui répondre autre chose.

- Quelques jours après ça, ils en parlaient dans le journal local. D'après le rapport de l'autopsie, il avait avalé une boîte entière de médicaments avant de se jeter à l'eau. Il s'est suicidé. D'après le journal, il n'était pas bien dans sa peau, et était très malheureux. Après ça, j'ai dépensé tout mon argent de poche pour acheter un beau bouquet à mettre sur sa tombe. Je n'ai parlé qu'une fois à Sting depuis ça, il m'avait envoyé une lettre, écrite par Rogue. Enfin ce n'était pas vraiment une lettre, mais quelques phrases, des pensées jetées sur un cahier, probablement à propos de moi. En plus, il y avait un mot de Sting, où il me remerciait car grâce à moi Rogue a passé les meilleurs moments de sa vie. Sauf que depuis, j'ai fait en sorte de tout oublier, que ce soit que l'agression de Loki ou la mort de Rogue. Mais tout est remonté à la surface quand ma mère m'a dit que Sting allait venir. Et même si j'ai essayé d'oublier ces événements, je n'y arrivais pas. Ils revenaient sans cesse en rêve, et j'avais encore plus peur des garçons suite à ça. Peur qu'ils m'agressent ou qu'ils meurent eux aussi.

Je me mets à pleurer. Je ne pensais pas que près de trois ans après ce serait aussi dur de raconter toute cette histoire.

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