1

Tout a changé.

Vraiment tout.

- Lucy ?

Merde. Je suis repérée.

J'ai pourtant été habituée à me cacher, à être discrète, me planquer derrière les arbres, sous un carton, derrière des murets. Je devrais réussir à l'être aussi en vrai, mais c'est plus compliqué que prévu. En revanche je ne pensais pas qu'on me repérerait aussi vite.

La mission est un échec.

Que faire ? Recommencer la partie ou continuer dans le risque de changer l'histoire ?

En temps normal, j'aurais recommencé. Mais là, c'est la réalité. Il n'y a pas de checkpoint. Alors je n'ai pas le choix, je dois réagir, et vite. Même si on m'a repéré.

En revanche, je peux faire comme si ce n'était pas moi, que je n'étais pas Lucy, mais une fille qui lui ressemble énormément. Ou je peux fuir. Ou je peux tout simplement assumer... Non. Mauvaise idée. Surtout pas après ce qu'il s'est passé.

Cela fait deux ans.

847 jours exactement.

Quand j'ai appris la mort de ma mère, je n'arrivais pas à y croire. C'était impossible qu'elle soit vraiment morte, car malgré notre relation compliquée, j'aimais ma mère, et je ne m'imaginais pas la perdre si tôt. Et encore moins comme ça, alors qu'elle attendait un enfant.

Alors j'ai pris une décision : partir. J'ai fait ma valise, avec quelques affaires dedans, dont des vêtements, mon maquillage, et quelques objets dont je ne pouvais pas me séparer. J'ai laissé un mot à Sting pour lui dire que je partais, et je lui ai demandé de récupérer mes consoles, et de me les faire parvenir quand je lui demanderai. Je ne lui ai pas dit où j'allais, car je ne le savais pas.

Grey n'était pas à la maison. Il était parti rejoindre Silver à l'hôpital, accompagné de Sting. J'étais toute seule. J'ai dit que je ne pouvais pas y aller, que je n'avais pas la force d'aller voir Nick qui était dans un sale état, et Silver qui était desesperé. J'avais bien assez avec ma propre tristesse pour m'occuper de celle des autres.

C'était le moment idéal. J'ai pris quelques souvenirs et objets appartenant à ma mère, j'ai enfilé une veste et des chaussures et je suis partie. J'ai pris le bus jusqu'à chez mon père. Je me retenais de pleurer, je ne voulais pas attirer la pitié des gens. Je savais au fond de moi que ce n'était pas une bonne idée, j'étais en train de fuir, je n'assisterai pas à l'enterrement de ma propre mère, je laisserai tout le monde seul. Mais finalement, il n'y avait que moi qui était vraiment seule. Silver et Grey s'avaient, tout comme Nick et Sting. Mon père à moi n'était pas présent tout le temps. Je n'avais pas de frères et sœurs pour me soutenir (Grey ne comptait évidemment pas).

Je ne disais pas que fuir m'aiderait à aller mieux, mais je pourrais au moins me changer les idées. Et c'etait ce dont j'avais besoin.

Je suis restée une nuit chez mon père. Je l'ai appelé pour lui expliquer brièvement la situation. Alors il m'a dit de le rejoindre, il m'a envoyé de l'argent, et j'ai pris un billet d'avion. Je suis partie le lendemain matin rejoindre mon père à l'étranger. Je n'ai prévenu personne à part Lisana. Même pas le lycée. Je me suis enfuie comme une voleuse. Je n'ai pas répondu au téléphone quand Silver ou Grey ont essayé de m'appeler. Je voulais qu'on me laisse tranquille, alors j'ai laissé mon téléphone chez mon père. J'en prendrais un nouveau plus tard.

Mais je pense que Sting à dû leur dire que j'étais partie. Il n'avait pas plus de détails à donner, alors il ne leur a dit que ça.
J'étais triste, profondément triste. Mais en même temps, je me sentais bien. Je prenais enfin une grande décision par moi-même. Je pensais à ma mère qui me regardait depuis là-haut. Elle ne serait pas fière de moi.
"Tu n'aurais pas dû t'enfuir comme ça, ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué"
J'avais les larmes aux yeux rien que de penser à elle.

Une fois arrivée, mon père m'a dit qu'il vivait dans un studio. Rien de bien extraordinaire, mais trop petit pour qu'on puisse vivre tous les deux là. Alors il m'a aidé à trouver un appartement, mon propre appartement. Je me sentais heureuse d'avoir enfin mon propre chez-moi. C'était petit, meublé, ça manquait un peu de personnalité mais plus pour longtemps. Mon père m'a aidé à payer la caution et les trois premiers mois de loyer, le temps que je trouve du travail. À la base, je devais continuer le lycée, mais on en a décidé autrement : je devais trouver un boulot et suivre des cours par correspondance. Il voulait que j'ai mon bac.

Finalement je n'ai pas eu à chercher bien loin pour mon travail : j'ai demandé à Sting de m'envoyer mes consoles, et tous les jeux qui allaient avec. Tout est arrivé plus de trois semaines plus tard. Là, j'ai décidé de me professionnaliser. Je gagnais dans l'argent dans quelque chose qui me plaisait et dans lequel j'étais douée. Que demander de plus ?

Malheureusement au début mon père ne croyait pas que je pouvais gagner de l'argent en jouant, mais il m'a fait confiance. Je lui ai montré ma fiche de paye après le premier mois, et il m'a laissée faire.

En recevant mes paquets, j'ai remarqué à l'intérieur une lettre de Grey. Je l'ai posé quelque part, sans l'avoir lue. Même maintenant, je ne sais toujours pas ce qu'elle contient. J'ai été curieuse a de nombreuses reprises, mais je ne savais que je ne devais pas la lire. J'avais réussi à moins souffrir par rapport à lui, à ma mère, je ne voulais pas retomber dans la tristesse et la culpabilité.

Quand j'ai branché ma console, j'ai remarqué que j'avais un message de Natsu. Il s'inquiétait pour moi ? Possible. Je ne l'ai pas prévenu et pas revu depuis assez longtemps, alors je comprends. J'ai hésité à l'ouvrir. Et finalement j'ai mis du temps avant de le faire. Je lui ai juste dit que j'allais bien, je ne voulais pas m'attarder.

Il jouait beaucoup, et on a eu l'occasion de jouer ensemble. C'était cool. Je riais toute seule parce que je savais qu'il rageait. Puis, il a de moins en moins joué, je ne comprenais pas pourquoi jusqu'à ce que je reçoive une invitation étrange.

Un salon de jeux vidéos. Organisé par Natsu. Trop bien ! Je voulais m'y rendre, mais mon père n'était pas d'accord : je ne suivais pas mes cours en ligne. Oups. Bon aussi déjà quand il fallait se déplacer et que mes absences étaient comptés j'y allais pas beaucoup, alors maintenant que c'est par correspondance aucune chance que je suive. Mais j'ai dû me calmer un peu sur les jeux afin de travailler.

Je ne jouais que quand je savais que Natsu organisait un salon, au moins je pouvais affronter les autres joueurs, et le fait que je sois là (pas physiquement malheureusement) ramenait du monde pour mon ami.

Mais le fait de travailler m'a fait me rendre compte que j'étais vraiment seule : mon père était assez rarement présent, je passais mes journées enfermée chez moi. J'étais assez malheureuse, je mangeais peu, je ne prenais plus soin de moi. J'étais devenue une larve, capable de quitter son lit, d'aller jouer, d'aller aux toilettes et de retourner dormir. Je me sentais seule. Je regrettais d'être partie. Je regrettais d'avoir tout laissé.

J'appelais la seule personne qui pouvait comprendre ma situation, et qui me donnait toujours de bons conseils : Lisana. Je savais qu'elle était avec sa copine, et j'essayais d'éviter de la déranger, mais j'avais vraiment besoin d'elle. Elle me conseilla de sortir. De rencontrer des gens. Mais sans elle, c'était pas pareil. Seule je n'ai pas autant de courage qu'avec elle. Je n'oserais jamais aborder quelqu'un. J'avais peur.

Mais je n'en pouvais plus. Je n'étais pas sortie depuis près de trois mois. J'étais pâle à en faire peur. Ma coupe de cheveux était immonde. J'étais couverte de fourrure. Rien n'allait.

Alors j'ai pris une longue douche. Très longue douche. J'ai fouillé dans mes produits de beauté voir ce que j'avais. J'ai tout fait : nettoyage, masque, gommage, rasage, épilation, soin, manucure. Tout ce qui était possible et imaginable je l'ai fait. Une fois la peau propre, les cheveux nourris, les jambes douces, je me sentais déjà beaucoup mieux.

J'ai coupé ma frange toute seule (j'étais au collège la dernière fois que j'ai fait ça). J'avais envie de tout couper quand j'avais les ciseaux dans les mains, mais j'ai mis tellement de temps à avoir cette longueur que je ne voulais pas tout gâcher maintenant. Alors j'ai laissé mes cheveux comme ça.

Je me suis maquillée, coiffée, habillée, et je suis sortie.

Je suis restée quelques minutes à respirer l'air frais. Ce soir-là, j'ai visité la ville. Une petite partie, pas loin de chez moi, et je suis rentrée. J'ai continué comme ça pendant un mois, jusqu'à tout connaître. Je voulais savoir où j'avais atterri, repérer de bonnes adresses, découvrir les moindres recoins de cet endroit inconnu. C'était vraiment agréable. Le fait de marcher, d'errer sans but.

Une fois que je connaissais la ville, j'ai arpenté les boutiques. J'avais besoin de vêtements. J'ai refais toute ma garde-robe. Mon père passait me voir à mon studio de temps en temps, sans comprendre le changement, mais il était heureux de me voir remonter la pente. Un jour, alors qu'il venait chez moi, je lui ai annoncé que je voulais déménager. Le studio que j'avais était un peu excentré, et petit. Même si j'étais seule, je voulais plus d'espace. Il était un peu étonné au début, mais il était d'accord, à une condition : que je déménage dès que j'ai mon bac. C'était la seule chose qui comptait, car sans ça je ne pouvais pas faire grand chose (bon sans études non plus, mais bon).

Alors j'ai eu mon bac. Je l'ai passé en candidate libre dans le lycée le plus proche. Je me sentais totalement étrangère, je ne connaissais personne. Il y avait beaucoup de gens autour de moi, beaucoup de garçons. Je n'étais plus habituée. Je me sentais mal à l'aise. Mais finalement j'ai eu mon bac, sans surprise. J'ai eu la meilleure moyenne du lycée où j'ai passé mon examen.

19,87.

Je n'étais pas peu fière de moi. J'avais enfin mon bac, je pouvais enfin déménager et arrêter de suivre ces cours stupides et inutiles. Je pouvais enfin sortir et vivre pour moi.

Pendant près d'un an, j'ai passé cinq jours sur sept à jouer, le reste je sortais. Soit j'allais faire du shopping, soit je fouillais les boutiques à la recherche de jeux rares, soit j'allais dans des grandes salles de jeux. Je voulais sortir dans des bars, mais l'idée d'être seule ne me tentait pas, et je ne savais pas remballer les hommes, alors c'était vraiment impensable. Heureusement dans les salles d'arcades il n'y avait que des passionnés qui étaient gentils. Sauf que mon niveau en a impressionné plus d'un, et ils m'ont posé des questions sur mes capacités, mon pseudo, ce genre de choses.

Ils ont rapidement compris que j'étais Yseult. Je ne le cachais pas, mais eux me voyaient comme une véritable star. C'était gênant. La nouvelle a vite fait le tour parmi les joueurs. Malheureusement pour moi, tout le monde savait où je me trouvais à ce moment-là. J'aurais peut-être du couper mes cheveux finalement.

Je ne voulais pas qu'on me retrouve. Je ne voulais pas qu'ils me retrouvent. Je ne voulais pas qu'il me retrouve.

Alors je suis partie. Encore.

Cette fois, j'avais le choix de rester. Mais j'étais enfin heureuse, ce n'était pas le moment de ne plus l'être.

J'ai déménagé dans une grande ville non loin de là. Heureusement mon salaire me permettait de garder le même type d'appartement même dans une ville plus chère. Alors j'ai repris le même rituel : j'ai visité la ville, une petite partie, puis de plus en plus. Je pouvais passer des nuits entières dehors, à marcher, seule. Bizarrement je savais que ce n'était pas une très bonne idée, pour une fille, de se promener seule la nuit, mais j'avais besoin de marcher. Ça me détendait.

Et en moins d'un mois, je connaissais la ville.

Aujourd'hui, fin juillet, j'ai enfin pris mon courage à deux mains : moi qui suis seule, sans amis depuis deux ans, il était temps que je rencontre des gens. Alors j'ai décidé de me faire belle. Je ne savais pas qui j'allais rencontrer, ni à quelle heure j'allais rentrer, mais je voulais m'amuser, et faire des rencontres.

Après avoir hésité pendant pas mal de temps sur l'endroit où aller, je me suis rappelé de deux-trois endroits où il y avait pas mal de monde devant lesquels j'étais passée quand j'avais fait mon tour de la ville. En allant là-bas, je me suis rappelé de la dernière fois où j'étais sortie. Le soir où j'ai rencontré Grey. Ça date.

Allez Lucy ! Ne pense pas à ça, tu vas t'amuser ce soir, rencontrer des gens !

J'arrive devant le premier endroit. Il y a pas mal de monde. Le vigile fait rentrer les gens au compte-gouttes... Les gens avec une invitation ? C'est une soirée privée ?
Je contourne la foule. Je veux savoir si c'est ou non une soirée privée avant de partir, parce que ça avait l'air sympa ici.
- Excusez-moi monsieur, c'est une soirée privée ?
Le vigile me regarde de travers. Merci j'ai l'impression d'être une alien. Très bien ça fait toujours plaisir.
- Ouais. Désolé ma jolie.
- Oh. Je vois. Désolée du dérangement.
Je me retourne, et m'apprête à aller ailleurs.
- Attends ! Elle est avec moi, fais-la rentrer, demande un mec au vigile.
Hein ?
- Vraiment ?
- Ouais.

Mon sauveur traverse la foule, me tend la main et me tire vers lui. Nous rentrons à l'intérieur de la boîte. Tout est sombre, les seules lumières sont dues à des projecteurs multicolores qui font mal aux yeux.
- .. merci.
Allez Lucy ! Du courage ! Tu as bientôt 20 ans, arrête d'hésiter devant un garçon.
- Toujours là pour venir en aide aux jolies filles.
Je me mets à rougir. Il se tourne vers moi en souriant. Merde. Il lui ressemble.. Non. Il ne lui ressemble pas. Mon sauveur est brun. Il a les yeux légèrement tombant, et un sourire doux. Rien à voir avec Grey.

Il nous amène au bar.
- Je te paye un verre ?
Ne fais pas ta mijaurée.
- Je veux bien.
- Une envie particulière ?
- Non.
- Serveur, deux mojitos s'il vous plaît.
Il commande avec tant d'assurance, comme si le serveur n'attendait que lui pour commencer. C'est un peu étrange en fait. C'est probablement un habitué.
- Des mojitos ?
- Il est tôt, autant commencer en douceur. Et tout le monde aime, non ?
- Pas forcément. Je pourrais très bien ne pas aimer le citron, ou la menthe.
- Mais tu as dit "pourrais", alors tu aimes.
- Gagné.
Il sourit.

- Comment tu t'appelles ?
- Lucy. Et toi ?
- Zeleph. Enchanté Lucy.
- Enchantée.
- Alors, qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? Tu avais l'air perdue dehors à parler au vigile.
Merci de me signaler que j'avais l'air perdue, au cas où je ne le savais pas.
- Je veux faire des rencontres.
- Bah tu en as fais une.
Il se met à rire. Je souris, un peu gênée. Son humour est pas top. Autant me noyer dans l'alcool.

- Alors, parle-moi de toi. Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? demande Zeleph.
J'ai remarqué qu'il passe son temps à loucher sur ma poitrine. J'ai essayé de ne pas mettre quelque chose de trop décolleté, mais je ne voulais pas m'enfermer non plus sous peine de mourir de chaud, alors j'ai cherché un entre-deux.
Je ne sais même pas quoi répondre à sa question. Il est un peu lourd. Je finis mon verre.
- Et toi ?
- Je suis étudiant.
- En quoi ?
- Commerce.
Classique. Vu son allure, il était soit en commerce soit en droit.

- Cool.
Ce n'est pas qu'il n'est pas intéressant, mais j'aimerai bien aller rencontrer d'autres gens. D'où mon "cool" encore plus froid que les glaçons de mon mojito.
- Je dois .. Aller aux toilettes. Je reviens.
- D'accord.
Cette excuse était d'une nullité hallucinante. Je voulais juste le fuir.

J'ai passé ma soirée à me faire aborder par différents mecs, plus ou moins lourds. Certains j'ai essayé de sympathiser avec eux, mais ils devenaient rapidement chiants, d'autres étaient assez sympas, mais la conversation tournait autour du pot assez vite. Dommage.
Finalement il est près de deux heures du matin. Je suis épuisée. Je ne pensais pas que c'était aussi fatiguant de faire des rencontres. Je quitte la boîte.

- Lucy !

Merde. Je suis repérée.

- Attends !
Je soupire, et décidé de l'attendre. Je pourrais partir en courant et l'abandonner, mais Zeleph n'est pas méchant. Il a juste l'air un peu maladroit, ce qui fait son charme.
- Désolé pour tout à l'heure, j'ai juste du mal à être naturel quand je rencontre des gens. Tu as dû me trouver relou.
- Un peu. Mais je suis dans le même cas ne t'en fais pas.
Nous nous mettons à rire.
- Tu ris enfin.
- Ouais.

- Tu veux faire quelque chose en particulier ?
- Il est un peu deux heures du matin là...
- Il y a encore pas mal de trucs ouverts à cette heure-là.
- Alors je te suis.
Je ne sais même pas pourquoi. Il passe son bras autour de mes épaules.

Nous marchons pendant quelques minutes, et il s'arrête devant un hall d'immeuble. Sérieux ? Il veut qu'on aille chez lui ?
- Qu'est-ce que .. ?
- On monte chez moi ?
- Je ... Je suis pas ce genre de filles.
- Oh non pas pour ça ! Juste boire un verre rassure-toi, ce sera plus tranquille pour parler et pour fumer.
- Fumer ?
- De l'herbe. Les flics sont souvent là pour contrôler le soir à la sortie des boîtes.
Impossible que je monte chez lui.
- Désolée, je vais rentrer. Une prochaine fois peut-être.
Zeleph soupire.
- Bon. J'insiste pas.
- Merci. Passe-moi ton numéro pour qu'on se revoit.
Il sourit, et je lui tends mon téléphone. Il y rentre son numéro, et je pars.

C'était vraiment long. Je ne m'attendais pas à finir cette soirée comme ça.

Je marche toute seule dans la rue, sur la route pour rentrer chez moi. Je mets mes écouteurs, et ne fais plus vraiment attention à ce qu'il se passe autour de moi. Je ne sais même pas si je vais envoyer un message à Zeleph, je verrais demain.
Je passe devant un immeuble avec quelqu'un adossé contre un mur, en train de fumer. Zeleph ? Autant faire profil bas, je ne l'ai pas vu. Mais il est trop tard pour aller sur le trottoir d'en face. Oups.

Je marche devant le mec, qui ne fais pas attention à moi. Heureusement. Jusqu'à ce qu'il m'attrape par le bras.

- Lucy ?

Merde. Je suis repérée.

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