Chapitre 3

♫ « My Favourite Game » - The Cardigans ♫


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Joy
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- Mais allez, sois sérieuse ! Me réprimande Ava à travers son écran.

Je tente de reprendre mon souffle, car depuis plusieurs minutes, elle se prête à un défilé de robes devant sa caméra pour avoir mon opinion. Inquiète de son image face à la famille de Louis, elle redoute que ses attributs féminins ne soient trop mis en valeur. Et là, en l'occurrence, c'est vraiment le cas. On ne voit que ça.

- Je ne te cache pas qu'ils sont là, c'est vrai. Mais il n'y a vraiment rien de vulgaire, je t'assure.

Nous sommes le soir que les gens appellent communément « Noël ». Je crois que pour ma part, ce sera rebaptisé : « la soirée à huis clos avec une bête de sexe »... ou bien : « la soirée la plus chaude que j'aurais connue dans ma vie ». J'hésite encore. Et chaude, je ne parle pas de la chaleur ambiante ici, à Bogotá. Non. Je veux évidemment parler du programme que Harry et moi avons prévu. Une chambre d'hôtel, des cochonneries à grignoter, un peu d'alcool et... beaucoup d'imagination.

J'ai profité qu'il soit sous la douche pour m'accorder un moment sur Skype avec ma meilleure amie. C'est relativement rare que nous parvenions à nous caler sur un créneau horaire convenable pour chacune. Je vis son élégance par procuration. Parce que de mon côté, on change de destination tellement souvent que ma garde-robe s'adapte au climat du pays. Nous n'avons pas de valise attitrée et les achats que nous effectuons restent toujours derrière nous afin de voyager léger.

- Elles sont toutes terribles, Miller. Par contre, une seule chose me chagrine dans ce que je vois...

- Je sais, il n'y a pas de paillettes... Suppose Ava.

- Non ! Pourquoi Louis a une chambre rose ?

Ava se tourne vers le mur dans son dos.

- Hein ?

Puis, elle semble comprendre où je veux en venir.

- Ah, ça ! Tu vas rire... Sa mère a décrété que nous ferions chambre à part durant notre séjour chez elle.

- Tu plaisantes ?

- Pas du tout... Ça fait déjà trois nuits que je dors dans la même chambre que les jumelles.

- Attends... Si vous êtes à Doncaster... Où est mon bébé ?

Je suis tellement excitée que je passe du coq à l'âne.

- Le chat ? Me demande-t-elle avec un air étonné. C'est Edgar que tu viens d'appeler « mon bébé » ?

Le sourire narquois qu'elle affiche sur son visage ne me plaît pas du tout. Oui, je me suis emballée, et alors ?

- Ton bébé passe un petit séjour chez sa tante Gemma. Me dit Ava.

Elle me rassure sans cesse sur le fait qu'Edgar est le chat le plus adorable de la Terre. Du coup, je culpabilise un peu moins de l'avoir laissé derrière nous.

- Et sinon, vous restez en Colombie pour le Nouvel An ? Enchaîne-t-elle en sortant du champ de la caméra pour enfiler une autre robe.

- Tu veux rire ? Je pars fêter ça à Vegas !

Son visage ébahi réapparaît avec une question cruciale.

- Comment ça « tu » pars à Vegas ? Tu n'y vas pas avec Harry ?

- Oui bon... On part à Vegas.

J'entends l'eau de la douche se couper dans mon dos. Ava fait une énième apparition dans une robe plus que sublime. Et elle peut l'être, puisque c'est la mienne.

- Bon, exceptionnellement, je t'autorise à fouiller dans mon dressing si c'est pour en ressortir aussi canon. C'est celle-ci qu'il te faut, ne change plus.

J'aperçois de la lumière dans le cadre de ma webcam et les yeux de mon amie s'arrondir. Harry a effectivement poussé la porte de la salle de bains alors qu'il est totalement nu.

- Bah ! Tu n'aurais pas pu enfiler quelque chose ?

- Je te signale que tout à l'heure, tu étais tournée dans l'autre sens ! Réplique-t-il en tentant de cacher du mieux qu'il peut ce qui semble avoir choqué mon amie.

Je me retourne vers l'écran et perçois de la gêne chez Ava, alors que moi je trouve cette situation plutôt comique.

- Tu noteras qu'il lui faut ses deux mains pour la cacher...

Je ponctue ma vantardise d'un clin d'œil exagéré. Mon amie éclate de rire et j'en profite pour changer de place afin de lui éviter cet angle de vue. Harry affiche un air sévère.

- Roh, c'est juste Ava ! Je lui ai déjà dit que tu en avais une énorme.

Il me pointe alors autoritairement avec son index, comme pour me promettre une sacrée correction.

- Ava, je vais devoir te laisser... Je crois que je suis punie...

- Pas de souci... Acquiesce-t-elle en minimisant son éclat de rire. Bonne... euh, joyeux Noël !

Elle retient le lapsus qui a failli lui traverser la bouche et je lui envoie un baiser de la main. Je referme aussitôt mon ordinateur avant d'être prise d'assaut par mon petit ami en tenue d'Adam. Harry s'empare de mes poignets, toujours avec le même regard dominateur. Désarçonnée, mais néanmoins prise d'une envie de rentrer dans un rôle, je le laisse faire en ondulant mes hanches sous lui.

- Je plaide coupable pour toutes les fautes qui me sont reprochées. Faites de moi ce que vous voulez !

Il ne conserve pas longtemps son air sérieux et affiche désormais un petit rictus. La moiteur de l'air est tellement pesante que le contact de nos corps provoque immédiatement un excès de chaleur.

- En premier lieu, je vais surtout retirer ce débardeur qui te colle à la peau. Susurre-t-il entre ses dents.

Les hostilités sont lancées. Je crois que j'ai fait mon choix. Cette soirée s'annonce vraiment comme la plus chaude de ma vie. Et en l'occurrence, avec une sacrée bête de sexe.

_____

J'ai totalement perdu la notion du temps. L'Aguardiente -l'alcool colombien local- est en train de nous emporter dans une douce euphorie. Nous venons de terminer la petite bouteille qui était censée nous accompagner tout au long de la nuit. Mais il faut croire que les shooters se sont enchaînés plus rapidement que prévu.

À l'extérieur, nous percevons la musique hispanique que les derniers fêtards diffusent dans les rues piétonnes de Bogotá. La chaleur n'est toujours pas redescendue, nous contraignant à laisser les fenêtres grandes ouvertes. Mes cris n'ont certainement pas dû passer inaperçus. Dans mes souvenirs, je viens de jouir deux fois. Peut-être même trois. L'alcool s'est évaporé, emmenant mon esprit avec lui.

Des coups sourds résonnent contre la porte, suivi de la voix du groom.

- Room service.

Adossée contre le torse brûlant de Harry, je me penche en avant pour lui laisser la possibilité d'aller ouvrir.

- Ne bouge pas. Me dit-il, soucieux que je reste camouflée là où je suis.

Il se lève, totalement nu, et s'empare rapidement d'une serviette pour cacher l'essentiel au type qui vient nous apporter de quoi poursuivre notre soirée. Je reste donc au sol, cachée par le lit, qui ne nous a d'ailleurs été d'aucune utilité. Harry ouvre la porte, pris d'un gloussement provoqué par mon fou rire. Je suis persuadée que le gars ne voit rien. Moi en revanche, mon point de vue m'offre une tout autre perspective et son joli petit cul me fait de l'œil.

La porte aussitôt refermée, il délaisse le tissu et me rejoint. Harry se dandine jusqu'à moi, en accentuant l'exaltation qui nous anime, et dépose à nos pieds une nouvelle bouteille d'eau-de-vie et une assiette de fruits exotiques.

Il se rassied au sol. Le sourire greffé à son visage est tout ce qu'il y a de plus innocent, et pourtant, une tonne d'idées malhonnêtes me viennent en tête. Et cette fossette... Merde, Joy. Arrête de le regarder comme ça. Il le sait que tu le trouves à tomber, alors n'en rajoute pas. J'ouvre la bouteille afin de me servir un autre verre et Harry me tend le sien.

Les fruits nous rafraîchissent immédiatement. Il n'a finalement pas eu une si mauvaise idée d'en commander. Le dernier morceau de kiwi semble nous attirer tous les deux, mais je m'en saisis la première. Voyant qu'il reste sur sa faim, je lui en laisse la moitié et la lui porte moi-même jusqu'à la bouche. Harry lèche mes doigts un à un en me regardant bien dans les yeux et je me surprends à rire vivement face à cette scène qui se veut romantique, mais qui ne l'est pas du tout. Je récupère ma main et la ramène à ma bouche tout de suite après lui, qui n'en perd pas une seule miette. Il s'approche de moi pour m'embrasser, mais lorsque ses lèvres touchent les miennes, mon fou rire perce l'ironie de la situation.

- Mais arrête de te moquer ! Sort-il en gloussant lui aussi.

- Sérieusement ! C'est digne d'un porno dégueulasse ce genre de truc !

Véxé, Harry porte la bouteille d'alcool à sa bouche, en récolte sur sa langue, puis se penche immédiatement vers moi. Je recule lentement jusqu'au sol, prise au piège entre ses mains de part en part de mon visage. Il descend au plus près et partage avec moi le liquide anisé qu'il a capturé. Bordel. Cette sensation est extrêmement jouissive.

- Tu disais ? Me nargue-t-il.

Il a clairement voulu me provoquer en me prouvant que ce qu'il a ressenti lorsque ma main a guidé le fruit à sa bouche n'avait rien de dégoûtant.

Des lumières colorées éclairent soudainement nos visages, qui se détournent instinctivement vers la fenêtre. Un feu d'artifice est tiré à quelques mètres de notre hôtel et c'est tout naturellement que nous rejoignons le balcon pour prendre part à ce spectacle inattendu. Enroulés dans un drap nous permettant d'être plus discrets, les couleurs s'enchaînent devant nos yeux. Dans mon dos, Harry ne semble pas aussi attentif que moi, si j'en juge par son attrait évident pour mes omoplates. Ses lèvres dessinent subtilement une ligne allant de la gauche vers la droite, me faisant perdre le fil au fur et à mesure. Inévitablement, ma tête se met à tanguer, guidée par sa bouche tendre et suave contre ma peau. Je sens sa langue s'immiscer sous ses baisers et perds pied un peu plus à chaque sensation qu'il me procure. La vue dégagée nous offre un minimum d'intimité, mais il sait pertinemment que je ne peux en aucun cas défaire mes mains nouées fermement au drap qui nous cache depuis le cinquième étage. Alors, il profite de la situation.

Harry parcourt mon corps avec ses mains dissimulées sous le fin tissu, qui semble pourtant tellement superflu avec une telle chaleur. Prise d'un étourdissement, je ferme les yeux pour percevoir le moindre geste de sa part. Ses doigts parviennent jusqu'à mes fesses, qu'il prend malin plaisir à effleurer. Pour lui donner du fil à retordre, je croise les jambes afin de lui barrer le passage un petit instant. Harry grogne légèrement tandis que je tente de prendre le contrôle de la situation. Mon dos se courbe et me rapproche au maximum de sa virilité. J'ai le sentiment qu'il y a cinq minutes à peine, nous venons de faire l'amour, et pourtant, il durcit de nouveau très fermement. Harry reprend ses caresses pour m'entraîner dans un lieu où le verbe penser n'existe pas et tente d'accéder à mon intimité, dont je ne suis clairement plus en mesure de lui refuser l'accès. Sa main se glisse sous le galbe de mes fesses et caresse lentement la partie la plus érogène de mon corps. Il parvient, par je ne sais quelle technique, à me procurer un plaisir immédiat rien qu'en plaçant ses longs doigts au plus profond de moi. Il rythme ses mouvements lancinants en fonction de l'impulsion de mes hanches, comprenant parfaitement chaque message de ma part. Mes gémissements sont heureusement couverts par le bruit de la foule en contrebas.

Sentant qu'il est clairement au paroxysme de son désir, je l'invite par des signes muets à passer à la prochaine étape.

- Viens, on retourne à l'intérieur. Me susurre-t-il d'une voix rauque.

Son souffle chaud consume la peau de mon cou et ses lèvres apaisent immédiatement cette brûlure. Je meurs d'envie qu'il soit de nouveau en moi, mais il a sans doute raison. Faire l'amour sur un balcon est totalement déraisonné.

Harry me fait pivoter et propulse mes jambes vers le haut. Je m'accroche à lui, tandis qu'il nous guide vers la chambre. Portée tel un trophée, je me sens puissante et incroyablement sexy. Je ne résiste plus à l'appel de cette bouche si tentante et nos langues entament une danse audacieuse. Le drap glisse au sol, nous débarrassant de ce dernier rempart et mon amant ne tarde pas à me propulser contre le mur le plus proche.

Son corps s'écrase contre le mien avec une dureté précautionneuse. Sa main apporte un soutien à ma nuque et il prend soin de retirer les mèches de cheveux qui me barrent le visage, afin de me regarder intensément. Nos respirations semblent se mettre en pause. Chacun examine l'autre dans les moindres détails. On se connaît à la perfection, mais c'est comme si cette nuit, on se redécouvrait. J'inspire profondément lorsqu'il se colle davantage. Harry me pénètre enfin de toute sa longueur et nos bouches se heurtent bestialement. Les cadres au mur se mettent à vibrer. Ses coups de reins rythment la cadence, à laquelle je m'acclimate immédiatement, plaquée fermement contre la cloison fine. Celle-ci peut grandement témoigner de l'intensité de nos gestes par les tremblements que nous lui faisons endurer.

Subitement, Harry se retire et plaque une main dans mon dos pour m'éviter de basculer en arrière. Son contact me fait défaut, mais son intention est bien plus limpide lorsqu'il prononce ces mots.

- Laisse-moi te goûter.

Dans son élan, il fait vaciller la lampe de chevet, qui termine par terre. Sa chute ne coupe pas pour autant l'éclairage, mais tamise l'ambiance de la pièce. Propulsée sur le lit, il se met à lécher mon corps tout en descendant lentement jusqu'à la partie qu'il désire. Je suis plus excitée que je ne l'ai jamais été. L'agilité de sa langue est tout simplement divine. Mon esprit divague à des années-lumière et mes doigts tirent sur ses cheveux, pourtant retenus par un chignon.

Proche du précipice, je l'empêche d'aller plus loin, car chaque centimètre de mon corps est déjà ultrasensible. Harry se redresse, pensant sans doute que je vais le suivre. Seulement, mes mains se postent à l'arrière de ses cuisses pour l'empêcher de reculer. Mes doigts s'enroulent autour de la proéminence à la base de son ventre. Il soupire longuement lorsque ma bouche entre en contact avec son sexe, savourant son goût musqué. J'entame un ballet enflammé, avançant et reculant ma tête, le laissant accompagner mes mouvements par le balancement de son bassin. Alors qu'il me surplombe, il s'égare un long moment lorsque mes iris s'ancrent aux siennes. Il m'a souvent confié que quand je le contemplais de cette manière, il ne pouvait soutenir mon regard plus que cinq secondes de peur de jouir dans ma bouche. Les muscles de ses jambes se contractent et je sens que lui aussi ne tiendra pas davantage. Alors à son tour, Harry me retient et m'incite à me lever. Je profite de cette accalmie pour tenter de m'aérer en faisant de l'air avec ma main.

- Il fait vraiment trop chaud...

- Je confirme. Dit-il en dégageant une nouvelle fois les mèches collées à mon front. On va terminer tout ça dans un endroit bien moins pénible.

Sa main nous mène alors jusqu'à la salle de bains où il ne tarde pas à actionner le jet de la douche. Le filet d'eau fraîche nous appelle tous les deux à nous mettre dessous. Dans l'attente de ses directives, je colle mon dos à la paroi en verre. Harry me soulève et entre en moi, les mains fermement pressées sous mes cuisses. Il accède aux profondeurs de mon être, au-delà de la raison. Vivement. Complètement. Viscéralement.

Je me cambre afin de mieux apprécier toutes les perceptions de lui venant en moi avec désir. L'air semble s'épaissir lorsqu'une vague de chaleur prend source au cœur de mon intimité pour déferler en moi, ravivant la moindre de mes terminaisons nerveuses anesthésiées par l'alcool. Durant ces quelques secondes, j'ai l'impression d'être bien plus présente et lucide que d'ordinaire, comme si mon esprit s'était ouvert à une dimension à laquelle il n'avait jamais eu accès. J'en veux encore. Je veux aller là où ces sensations exquises m'emportent, soumise à cette appétence mêlée d'amertume. Encore plus loin. Toujours plus loin. Je savoure cette expérience, incapable d'y mettre fin. Cramponnée à lui, je constate qu'il resserre également son étreinte au fil de mon orgasme et gémit quand le plaisir l'envahit à son tour.

Lorsque mon esprit s'apaise, je suis à la fois épuisée et vivante. La tête de Harry repose lourdement dans le creux de mon cou et il lui faut un certain temps avant de refaire surface lui aussi.

_____

De fins rayons traversent les persiennes. J'émerge légèrement. L'aube s'installe à peine, mais Harry n'est visiblement toujours pas endormi. J'entends le frottement significatif de son crayon caressant le papier dans mon dos.

Dès notre première destination, il ne cesse de gratter une multitude de mots. Il me dit que ce sont des chansons, gardant pour lui ces bribes d'idées qui lui parviennent. Tout ce qui touche à la musique et à la vision qu'il s'en fait reste très secret. Il m'arrive à plusieurs reprises de vouloir jeter un œil à son carnet lorsqu'il s'éclipse quelques minutes. Mais je ne parviens jamais à franchir cette limite. Si un jour il se décide à me les lire, je les savourerais davantage.

Je relève la tête et la tourne dans sa direction. Près de moi, je l'aperçois assis sur le lit, son calepin entre les mains. J'ignore comment il trouve la force de tenir éveillé pour se concentrer à écrire.

- Tu es encore inspiré ?

Ma question résonne dans ma boîte crânienne, preuve que mon ivresse n'a pas plié bagage. J'identifie clairement que l'alcool est le seul responsable de cet état, car les symptômes que j'ai habituellement sont bien plus marqués. Il m'est souvent impossible de lutter contre leurs effets, tellement ils sont pénibles et incontrôlables.

- Dors, chaton. Me dit-il, voyant que je lutte pour garder les yeux ouverts.

D'une main dans mes cheveux, sa caresse me transporte de nouveau dans mes songes.

Depuis le début de mon sevrage, j'apprends à me satisfaire de chaque jour où le manque ne me pourrit pas l'existence. Je crois que je pourrais me contenter d'une vie nomade avec lui pour toujours. Il me fait vivre un rêve éveillé. Pourtant, je crois bien n'avoir jamais rêvé à de telles choses.

Avant lui, je ne voulais croire en rien. Même pas en moi-même. J'étais persuadée de me battre en vain contre mon addiction. Mais, dans le noir complet dans lequel je m'étais perdue, sa main m'a rattrapée et m'a aidée. Son cœur a revitalisé le mien et lui a donné, tel un musicien qui coordonne un métronome, un rythme à suivre pour me faire vivre. Ses doigts ont su forcer mes lèvres à sourire de nouveau et maintenant, je sens que plus rien ne pourra les dérider.

Harry m'a offert cette seconde chance dont je croyais ne plus disposer. Il se bat pour moi, pour nous. Le lien qui nous lie s'est désormais transformé en une entité bien réelle. Il nous consume. Nous habite. Nous contrôle. 

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