Chapitre 14

♫ « Olivia » - One Direction ♫


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Louis
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- Et hop, c'est dans la boîte !

Julian, notre ami de longue date et compositeur nous a rejoint il y a quelques jours et depuis, nous sommes extrêmement productifs. Notre collaboration en studio a su faire ses preuves au fil de notre carrière, il était donc naturel de faire de nouveau appel à lui lorsque le besoin de création s'est fait sentir.

Niall jubile littéralement de l'autre côté de la vitre, tandis que nous le congratulons depuis la table de mixage. En quelques semaines, nous avons déjà de nombreux titres à notre actif. Celui que l'on vient d'achever se démarque nettement des autres et emporte notre euphorie.

Nous nous sommes fixé l'objectif d'enregistrer une quinzaine de morceaux d'ici un mois. En suivant un tel rythme, il est difficile de se concentrer sur plus d'une chanson par jour. Nos perceptions de chaque titre ont besoin de décanter avant que nous soyons capables de passer à autre chose.

- Vous tenez votre prochain single, les gars ! S'exclame Julian, pointant du doigt l'évidence que nous avons tous certainement dans un coin de nos têtes.

La cohérence musicale ressort totalement dans celui-ci. Ses sonorités sont vraiment le reflet de tout ce qui a pu nous influencer individuellement durant notre pause.

- Attendez, je crois qu'il manque un petit élément ! S'écrie Harry en se levant du sofa pour se diriger vers l'îlot d'instruments en tout genre qui trônent dans un coin de la pièce.

- Ne songe même pas aux casseroles ! Lui lance Liam pour le retenir dans sa lubie du moment.

Notre ami stoppe son avancée en riant de sa propre blague.

- Seize heures. Déclare Niall en revenant vers nous, les yeux braqués sur l'horloge numérique. Il se fait faim, non ?

Nous étions tellement absorbés dans l'enregistrement que nous avons radicalement oublié de manger. Notre rythme est totalement anarchique concernant la nourriture et aujourd'hui encore plus que d'habitude. À cette heure tardive, je n'ai qu'une seule envie à l'esprit.

- Mcdo ?

Liam roule des yeux en ma direction.

- Louis... Me reprend-t-il en prononçant longuement mon prénom.

Je sens déjà les accusations arriver.

- Quoi ?

- Et ton régime ?

- Quel régime ? Je n'ai jamais parlé de régime.

Je fais de la muscu, c'est déjà bien. Enfin, ça fait plus de deux mois que mon sac de sport n'a pas quitté mon appartement, mais ça, il n'est pas censé le savoir.

- Prends exemple sur Harry, regarde. Ajoute Niall lorsque ce dernier revient de l'étage en sifflant avec son assiette diététique peu appétissante. Lui au moins, il mange sainement.

Ils me font la morale, alors qu'ils sont les premiers à être partants pour ce genre de saloperies. Je hausse les épaules et m'affale davantage dans mon fauteuil.

- Très bien, si vous voulez on commande des salades.

- Ah non, moi il me faut du gras pour être productif ! Rétorque Liam, en totale contradiction avec son discours de tout à l'heure.

- Il va peut-être falloir songer à vous reprendre en mains si dans les semaines à venir vous repartez sur les routes. Nous réprimande Julian.

De quoi il se mêle, lui ? D'ici, je vois sa bedaine dépasser de son t-shirt. Je suis bien loin de ça. Harry lève le pouce pour acquiescer tout en entamant ses blancs de poulet certainement cuits à la vapeur. Un léger malaise plombe l'ambiance l'espace de quelques secondes. Même si ce genre de réflexion m'agace, je sais que dans un sens, Julian n'a pas entièrement tort. Seulement aujourd'hui, je n'ai pas envie d'être raisonnable.

- Bon, qui commande ?

Le choix du fast-food est vraiment ce qu'il y a de plus pratique. D'autant que nous n'avons plus qu'une heure devant nous avant la venue d'une possible future associée.

- C'est bon, j'y suis. Répond Niall dont l'application de la célèbre marque au grand M jaune est déjà activée.

- Ok... Marmonne Julian en s'enfonçant dans son fauteuil, un magazine sous les yeux. Je n'ai aucune autorité sur eux... Ça ne changera jamais.

Notre commande arrive rapidement et nous assouvissons notre fringale tardive tout en écoutant une de mes dernières découvertes musicales. Au-delà de ce retour en studio, un autre sujet nous anime régulièrement, à savoir, celui de la tournée. Notre dernier album n'avait pas pu être défendu sur scène. Nous en gardons un souvenir amer. J'ai déjà hâte que nos fans découvrent ce qu'on leur réserve.

- Au fait, toujours pas de réponse des live bookers concernant les dates en Asie ? Me demande Harry.

- Il se pourrait que ça se décante plus tôt que prévu, donc on pourra certainement programmer des concerts là-bas en tout début de tournée.

- Au pire, si on n'a pas de réponse, on a toujours la proposition qu'on a reçue de la part de Modest il y a quelque temps... Soupire Liam en voulant rester sérieux.

Un éclat de rire général fait office de réponse à cette fausse piste qu'il évoque.

- Encore faut-il que le présumé artiste de tête d'affiche soit capable de monter sur scène...

Bon, là pour le coup, nous ne sommes plus que deux à en rire, mais c'était tellement tentant. Cette incroyable proposition de la part de notre ancienne boîte de management nous a valu un sacré coup de massue. Oli avait réceptionné le courrier durant notre voyage de début d'année et j'ai rapidement compris en le lisant à mon retour pourquoi il n'avait pas souhaité m'expliquer de lui-même ce dont il s'agissait. Modest nous a demandé -le plus normalement du monde- si faire la première partie de Zayn pour sa prochaine tournée mondiale nous intéresserait. Tout cela bien sûr en prétextant que ce serait bon pour nous de revenir de la sorte. On peut désormais les remercier pour l'élan de créativité qu'ils ont soulevé chez nous.

Harry et Niall ne semblent pas adhérer à notre moquerie.

- Parce que vous pensez vraiment qu'il va réussir à tourner, vous ?

- Ça va faire presque cinq ans qu'il annule ses dates à la dernière minute... Rajoute Liam qui est le seul visiblement de mon côté.

- Il a sans doute ses raisons... Bredouille Niall.

Avec lui, c'est peine perdue de lui faire admettre ce genre de choses, mais que Harry ne me fasse pas croire qu'il est totalement hermétique à l'attitude de notre ancien compagnon de route. Je lui donne un coup de coude.

- Allez, avoue qu'il y a de quoi en rire !

- Je pense surtout qu'il n'est jamais parvenu à tourner totalement la page comme nous l'avons fait en étant quatre.

L'harmonie que nous avons désormais, nous ne l'aurions jamais eue avec Zayn. C'est bête à dire, mais son départ a contribué à notre équilibre actuel.

- Sa tournée, on sait tous très bien qu'il ne va pas la faire. Continue-t-il. Vous n'avez pas remarqué qu'il tente sans cesse de se rapprocher de nous ? La demande pour le clip, les dates... Ça prouve bien qu'il s'y accroche toujours.

Je l'écoute, impassible. Il a de la chance, j'ai la bouche pleine. Niall acquiesce en boucle et boit ses paroles.

- Rien n'a vu le jour, et ça va certainement continuer ainsi. Conclut Harry. Mais ça ne sert à rien de lui en foutre sur le dos pour autant.

Je l'admets, il sait user des bonnes formules quand il le faut. Liam et moi échangeons un regard vaincu.

- T'es lourd. Le studio c'est le seul endroit où on a le droit de se lâcher.

Il pioche dans mon paquet de frites et sourit, satisfait de nous avoir une fois encore cloué le bec.

La sonnerie résonne depuis le rez-de-chaussée et le moniteur de surveillance s'allume. Une tête blonde apparaît alors à l'écran me faisant réaliser que la dernière heure est passée très vite. Je me lève, faisant tomber au sol toutes les miettes qui recouvraient mon jogging.

- Débarrassez la table pendant que je vais lui ouvrir.

Niall souligne mon autorité en effectuant une posture militaire.

- À vos ordres, chef ! S'exclame-t-il, créant chez moi un excès de fausse modestie.

Je dévale les marches en vitesse. J'attendais ce rendez-vous avec impatience. Simon m'a assuré que Sasha Fawkes est une des meilleures dans son domaine. J'ai hâte de voir ce que ça peut donner avec nous.

Les pieds joints devant la porte, elle ne cesse de balader ses yeux derrière son épaule à l'entente des cris qui résonnent au-delà de la barrière. Une poignée de fans font constamment le pied de grue devant le studio depuis que les médias parlent de notre possible retour.

Je tape machinalement le code de l'entrée et la porte s'ouvre.

- Bonjour. Entre, je t'en prie et bienvenue chez nous.

- Merci. Répond-t-elle en souriant tout en franchissant le seuil. Sacré comité d'accueil !

- Je te débarrasse ?

Sasha me tend sa veste et son écharpe, puis balade son regard un peu partout. Je l'invite à me suivre en direction de l'étage.

- Donc, cet endroit t'appartient, c'est ça ? Me demande-t-elle tandis que nous montons les marches.

- Exactement.

- C'est vraiment sympa.

- Nous arrivons dans la partie studio.

- Ah oui, c'est grand ! S'exclame-t-elle, émerveillée par l'endroit.

Je dois l'admettre, ça a de la gueule, c'est vrai. Les trois autres se tiennent en rang dans le fond de la pièce, tels des élèves exemplaires qui attendent la maîtresse. La situation soulève d'ailleurs chez Sasha un rire de circonstance.

- Rassure-moi... Me glisse-t-elle volontairement. Ils ne sont pas toujours comme ça...

Harry est le premier à sortir de son rôle improvisé pour venir la saluer, puis les autres suivent le mouvement. Les présentations faites, je grimpe rapidement au dernier niveau pour ramener de quoi lancer la conversation autour d'un thé.

- Tu penses te sentir prête à t'embarquer avec des gars comme nous ? Lui demande Liam en tentant de l'intimider à sa manière.

- N'essaie pas de jouer les bad boys, Payno. Ça ne marche pas.

- Ça ne me fait pas peur. Répond-t-elle, peu impressionnée. J'ai déjà travaillé avec des artistes assez difficiles à cadrer et ça a toujours été un succès.

Elle semble avoir perçu la blague de Liam et utilise elle aussi l'humour pour rétorquer. Je ne peux pas dire que nous soyons réputés comme étant les pires dans le métier. Elle a déjà dû entendre parler de nous.

- J'ai eu l'occasion de discuter un peu avec Helene Horlyck la semaine dernière grâce à Simon. Nous explique-t-elle. Nous avons pu échanger sur le travail qu'elle a effectué avec vous durant toutes ces années.

Lorsque nous l'avions contactée, notre ancienne coach vocale nous a annoncé avec regret qu'elle ne serait pas en mesure de nous suivre. Soi-disant, son contrat avec Modest l'interdit de travailler avec d'autres artistes qu'ils ne produisent pas. Moi, je pense surtout qu'ils ont de nouveau voulu nous mettre des bâtons dans les roues.

- Tu as bossé avec Imagine Dragons dernièrement si j'ai bien compris ?

Je sais qu'elle rentre tout juste d'une grosse tournée en leur compagnie.

- Oui, ça m'a permis de vraiment m'immiscer dans les exigences du travail de groupe. Jusqu'ici, j'avais surtout coaché des artistes solos, tels que Halsey ou Machine Gun Kelly. Mais l'expérience que je viens d'avoir m'a vraiment plu.

Entre deux gorgées de thé, elle semble curieuse d'en savoir plus sur nos projets.

- Donc, il me semble qu'une tournée se profile très bientôt de votre côté ? Enchaîne-t-elle en référence aux échanges de mails que nous avions eus.

- Tout à fait, mais c'est totalement confidentiel pour le moment. Explique Liam. Nous aimerions créer la surprise en annonçant des dates pour le printemps.

Nous sommes impulsifs, mais ambitieux. C'est ce genre de façon de faire qui nous motive le plus. J'ai pourtant le sentiment que quelque chose intrigue Sasha dans ce timing très restreint que nous nous imposons.

- Tu n'es peut-être pas disponible immédiatement ?

Notre emploi du temps est sans doute le critère le plus important.

- Je n'ai rien qui me retient à Londres. Je suis maman d'un petit garçon de huit ans, mais il vit à l'année à Los Angeles chez son père. Donc, oui, on peut considérer que je suis disponible immédiatement.

- Ils ont vraiment besoin que quelqu'un les cadre pour les répètes. Ajoute Julian pour qui cette tâche est définitivement révolue. Sinon, ça part dans tous les sens et ça ne rime à rien.

- Et, il y a un album de prévu ? S'intéresse Sasha en roulant des yeux sur l'évidence de notre présence ici.

- On a déjà enregistré quelques pistes, si tu veux en entendre un bout. Lui propose Harry avec engouement.

- Volontiers.

Julian lance le premier titre qui est sorti de nos têtes tout en lui précisant que la qualité des pistes reste à ajuster.

- Aucun mastering n'a encore été apporté. Explique-t-il par peur que son travail ne soit remis en cause.

Comme souvent, aucun de nous ne parle et nous nous envoyons juste des regards au fur et à mesure de l'avancement des chansons. Chaque détail apporté est déjà gravé dans nos mémoires. L'immersion est totale, de la première chanson, jusqu'à la dernière qui vient tout juste d'être achevée. Sasha semble réceptive à cette première écoute à l'issue de laquelle elle nous donne rapidement son avis. En binôme avec Julian, elle nous fait réécouter certains passages en nous expliquant ce qu'il serait bon de retravailler. À l'image de notre ancienne coach, elle n'a pas sa langue dans sa poche et argumente en s'appuyant sur les pistes audio. Ses conseils sont accueillis avec attention et les premiers débats commencent à germer. Nous sommes trop proches de notre musique pour nous apercevoir de ce qui cloche. Son regard extérieur est donc non seulement pertinent, mais aussi très valorisant. Je suis heureux de constater que ces modifications ne dénaturent pas notre travail. Bien au contraire. Son objectivité nous sera certainement précieuse dans les jours à venir.

Nous remettons à Sasha une copie de la maquette afin qu'elle s'en imprègne une nouvelle fois avant notre prochaine rencontre, car c'est ce à quoi tend notre ultime discussion. Se relancer après une longue inactivité est un pari risqué, alors autant s'entourer de personnes fiables et je pense que Sasha en fait partie.

À la fin de l'échange, je me sens épuisé, mais confiant. Il y a encore du boulot, car rien n'est figé. Il faudra certainement encore des heures et des heures de réglages et d'ajustements en tout genre pour que ce soit parfait. Il ne faut pas oublier après cela tout le travail de mixage pour lequel nous souhaitons participer plus qu'activement. Puis, viendra la sélection des titres qui figureront sur l'album. Dans de telles conditions, il est clair que je ne vois pas beaucoup Ava. Nous ne faisons que nous croiser matin et soir en fonction de notre état de fatigue. Il y a deux jours, nous nous sommes assoupis dans le canapé de son appartement et c'est Joy qui a dû nous réveiller au petit matin, ce qui a valu à Ava d'arriver en retard au boulot.

Je déteste quitter le studio en ayant une impression de travail inachevé. Alors très souvent, je reste tard jusqu'à être totalement satisfait. Lorsque nous nous sommes connus, je n'avais pas d'exigences professionnelles, elle aurait très bien pu trouver ce changement difficile à vivre, mais Ava est incroyablement compréhensive à ce sujet. Jamais elle ne me demande le moindre compromis et est d'une patience sans limites concernant mon emploi du temps chargé.

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Intense. Ardent. Fulgurant. Le sexe le matin me transcende toujours davantage qu'à n'importe quel autre moment de la journée. Apprivoiser Ava alors qu'elle était encore en demi-sommeil était la meilleure manière d'entamer ce dimanche un peu spécial.

Ses mains scellées à mon fessier donnent le l'impact à mes mouvements. Chaque coup de reins la propulse un peu plus vers le plaisir et cette sensation démente d'être emportés tous les deux par une vague gigantesque ne tarde pas à se faire sentir. Mes yeux sont plongés dans les siens. Ses magnifiques billes bleues aux profondeurs insondables qui se referment soudainement lorsque la jouissance nous balaie avec la puissance inouïe d'une lame de fond. Mon esprit patine dans une incroyable confusion et n'est plus capable de penser à autre chose qu'à l'amour que je ressens pour elle.

Ava verrouille ses jambes autour de moi et capte mon regard, comme pour me garder encore en elle. Elle me serre tellement fort que nos corps semblent soudés l'un à l'autre et j'aime ça. Ce matin plus que n'importe quel autre, elle se montre enjouée, charmeuse, insatiable et directive. Ma bouche vient frôler ses épaules dénudées et parcourt sa peau dont émane une douce chaleur. Ava rit tendrement aux effets de picotement que provoque ma barbe contre sa clavicule sensible. Je relève la tête et lui souris.

- On reste comme ça toute la journée ? Me demande-t-elle, peu encline à nous désunir.

- Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

Je jette un rapide coup d'œil au réveil sur ma table de chevet. Si mon plan de déroule comme prévu, il va pourtant falloir qu'elle se lève dans les minutes à venir. Je ne lui laisse alors pas le choix et me retire pour rouler sur le côté. Toujours souriante, elle ne dit rien. Ce qui est drôle depuis notre réveil, c'est que nous savons pertinemment qu'aujourd'hui n'est pas un dimanche comme les autres, mais aucun de nous deux n'a encore osé affirmer la particularité de ce jour. Même si nous ne nous voyons pas beaucoup la semaine, chaque moment comme celui-ci où nous nous concentrons l'un sur l'autre rattrape le retard que nous prenons.

Le silence ne tarde pas à être perforé par la résonance de la sonnette du rez-de-chaussée. Ava pivote vers moi après s'être redressée dans le lit.

- Qui ça peut bien être à cette heure-ci ?

Je ne réponds rien et lui tends mon t-shirt d'hier qui traînait au sol. Dubitative, elle finit par s'en saisir, comprenant qu'il lui revient d'aller ouvrir. Elle passe le vêtement sur ses seins nus et enfile également une culotte tout en me sondant avec son air audacieux. J'accompagne le mouvement en enfilant moi-même un boxer et l'invite à avancer en caressant le galbe de ses fesses. Heureusement, j'avais précisé à Leeroy que nous risquions d'être un peu longs à descendre.

Une fois en bas, Ava se hisse légèrement sur la pointe des pieds pour regarder par le judas et roule des yeux en ma direction avant d'ouvrir. Mon érection n'étant pas totalement redescendue, je garde mes distances et me calfeutre dans le canapé pour ne pas importuner le pauvre livreur qui s'est déplacé jusqu'à chez moi un dimanche matin.

- Bonjour, j'ai un bouquet pour Mademoiselle Miller.

J'ai bien failli préciser « Madame Tomlinson », mais me suis ravisé au dernier moment. Ava remercie le jeune homme et pivote vers moi, totalement dissimulée derrière une montagne de pétales rouges.

- Bon sang, mais combien de roses il y a là-dedans ? Me demande-t-elle en avançant sans savoir où elle pose les pieds.

- Autant que le nombre de jours que nous avons passé ensemble.

J'ignore d'où m'est venue cette idée. L'année dernière, jamais ce genre d'attention ne me serait venue à l'esprit. En revanche, je ne m'attendais pas à un tel bouquet. Je n'aurais pas de vase suffisamment grand. D'ailleurs, j'ai des vases, moi ?

À bout de souffle, Ava pose les roses sur la table basse et me saute dans les bras. Son assaut est vraiment jouissif, mais les tintements incessants de mon téléphone perturbent notre instant de plaisir.

- Tu es vraiment un amour de cœur de chat de...

Elle enfouit sa tête dans mon torse et se perd dans des surnoms plus inventifs les uns que les autres.

- Wow, wow, wow ! Il est où le bouton off ?

Mes mains partent à la recherche de ce bouton invisible, provoquant chez elle une hilarité fulgurante. Mon compte Twitter semble continuer de s'affoler pour une raison que j'ignore. Ava retrouve son sérieux et se redresse.

- Tu ne veux pas regarder ce que c'est ? Me demande-t-elle en saisissant mon smartphone.

Pendant que je consulte ce dont il s'agit, ma chérie se lève pour ouvrir les volets et laisser entrer la lumière. Je souris immédiatement en constatant cette nouvelle preuve d'implication de nos fans. Ils sont parvenus je ne sais comment à déterminer que notre date anniversaire tombait aujourd'hui. Ce matin, le hashtag #OneYearOfLouva est dans les tendances Twitter. Je ne pense pourtant jamais l'avoir dévoilée publiquement et je serais surpris qu'Ava l'ait fait de son côté. Je suis tellement fier que notre couple soulève l'émoi de la toile et emporte l'adhésion de ceux qui me suivent depuis des années. Cela mérite une petite attention de ma part.

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Louis Tomlinson @Louis_Tomlinson · 15 mars

Vous êtes incroyables. Et surtout, des enquêteurs hors pair. Merci pour votre soutien.

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Le téléphone de ma douce résonne aussitôt, la faisant se diriger vers la cuisine où elle l'a laissé. Ses yeux se plissent avec amusement.

- Tu as mis un tweet pour nos un an ?

- Depuis quand es-tu abonnée à mon compte, toi ?

Elle sourit et ne répond pas, mais son doigt se dirige fièrement sur l'icône de partage de mon message. Ses yeux se relèvent avec défi. Comment vais-je faire pour me passer de ce regard pendant la tournée à venir ?

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