Chapitre 7 : Doutes.


PV Jackson

J'étais soulagé de pouvoir enfin retourner chez Jaebum, après tant de temps passé sur la mission qu'il m'avait confié, en ayant ce sentiment d'être plus ou moins coupé de ma véritable vie.

Même s'il était vrai que je m'inquiétais d'avoir laissé Valentina sans ma protection, pour la simple et bonne raison qu'en ce qui concernait sa sécurité, je ne faisais confiance qu'a moi-même.

Je croisais les doigts pour que Dino soit avec elle, car il était la seule autre personne que je jugeais un tant soit peu apte à assurer ce rôle.

Je saluais les gardes à l'entrée de la maison, que je connaissais tous, et passais les portes pour entrer dans la maison qui m'avais, en quelques sortes, vu grandir. Suivant mon instinct, je me dirigeais droit vers le salon, où je présumais que Jae devait être.

Et il y arriva effectivement en même temps que moi, par la porte opposée.

- Jackson, ça fait plaisir de te revoir, dit-il en me voyant.

Je lui rendis l'accolade qu'il me donna.

Avant d'être mon patron, il était mon ami depuis notre plus jeune âge.

Nous avions grandis ensemble, nous deux et Yugyeom.

- Moi aussi, je suis content de revenir, même pour aussi peu de temps.

- Viens, assied toi.

Je pris place en face de lui, sur un des canapés de velours rouge. Yugyeom arriva à son tour et nous rejoignis.

Nous étions enfin réunis tous les trois, après plusieurs semaines de séparation.

- Vous parvenez à vous débrouiller sans moi ? leurs demandai-je, avec un sourire moqueur.

- On survis, ne t'en fait pas. C'est juste moins drôle, dit Yugyeom. Ton humour me manque.

- Moi aussi, à vrai dire. Je n'ai pas souvent l'occasion de rigoler là bas.

- As-tu réussi à découvrir quelque chose ? demanda Jae, gardant son sérieux jusqu'au bout. Tu as des doutes sur l'identité de ceux qui en veulent à Valentina ?

- Non. Je n'ai rien relevé de suspect jusqu'à présent. Si des traîtres se dissimulent vraiment parmi les siens, ils sont bien cachés. Et je ne sais pas ce qu'ils peuvent bien attendre.

- C'est étrange. Il n'y a même pas eu une petite attaque de front ? Rien ?

- Nada.

Il se plongea dans ses réflexions, signe qu'il était soucieux.

J'aurais presque pu entendre tourner les rouages de son esprit, le sachant doué d'une capacité de réflexion particulièrement développée, lui permettant de créer d'improbables plans en quelques instants lorsque cela se révélait nécessaire.

Mais ses pensées furent soudainement interrompues lorsque Keira passa le seuil de la pièce.

Vêtue d'une robe longue, elle marchait lentement, les mains posées sur son ventre. D'après mes souvenirs, cela devait être son neuvième mois de grossesse. L'accouchement était donc pour bientôt. Elle vint s'asseoir à côté de lui et m'adressa un sourire chaleureux.

- Bonjour, Jackson.

- Bonjour, Keira, dis-je avec respect.

J'avais beaucoup d'affection pour elle depuis que j'avais constaté à quel point le type caractériel qu'elle avait épousé avait changé, grâce à elle. Il était devenu heureux.

- Chérie, pourquoi tu t'es levée ? demanda Jae d'une voix inquiète. Tu as besoin de quelque chose ?

- Non, c'est bon, merci, répondit-elle d'un ton sec. J'ai encore le droit de me promener dans ma propre maison, non ? Je m'ennuie à rester tout le temps seule dans le lit, lui rappela t-elle avec un regard exaspéré.

J'étouffais un rire, amusé de la manière dont elle lui tenait tête, aussi naturellement. Jae afficha une moue désolée, et Keira paru s'en satisfaire.

Elle s'appuya contre lui et il passa un bras autour de ses épaules.

- Tu as une petite tâche de sang juste là, sur ta chemise, lui fit-elle remarquer en désignant de son doigt le petit point rouge sur son col. Cela ne s'est pas bien passé tout à l'heure, devina t-elle.

- Effectivement. J'ai été... contrarié.

- Cela ne devait pas être beau à voir alors, répondit-elle.

J'étais plus que d'accord avec cette affirmation.

- Mais bon, c'est passé, conclut-il, en semblant désireux de changer de sujet.

Elle sentit qu'il ne souhaitait pas aborder ce sujet en sa présence et n'en parla plus.

J'avais constaté, peu de temps après qu'ils aient décidé de former un véritable couple, qu'il faisait tout son possible pour la garder éloigné au maximum de ses activités dangereusement illégales.

Il était devenu sur-protecteur avec sa femme, et cela pouvait aisément se comprendre, rien qu'en constatant l'éclat que prenaient ses yeux lorsqu'il les posait sur elle.

- Au fait, est-ce que tout se passe bien dans ton nouveau job ? me demanda t-elle. J'ai été surprise quand Jae m'a annoncé que tu allais partir protéger quelqu'un d'autre.

- Je pense que tout va bien.

- Tu pense ?

Je soupirais, las à l'idée de devoir leur expliquer la situation.

- Elle est... très têtue, avouais-je.

- Bizarrement, ce n'est pas sans me rappeler quelqu'un, remarqua Jae.

Keira lui donna un coup de coude dans les côtes avant de croiser les bras.

- Pardon, c'était trop tentant, s'excusa t-il.

- Mouais, dit-elle, peu convaincue. Continue, m'intima t-elle.

- Euh, ce n'est pas que cela. Elle est aussi très jeune et j'ai l'impression qu'elle a beaucoup de mal avec le rôle qu'elle doit assumer. J'essaye de l'aider comme je peux, mais elle n'est pas coopérative alors j'ai l'impression que cela ne sert pas à grand chose.

À rien même, à part susciter son agacement...

- J'aimerais bien la rencontrer, dit-elle d'un ton rêveur.

- Et c'est clair qu'elle me déteste et préférerait que je ne sois pas là, terminais-je, voilà.

- Ce n'est pas très étonnant, dit Jae. Je m'attendais à cette réaction. Et il vaut mieux que cela se passe comme ça que de devoir gérer une personne naïve qui ne sais même pas qu'elle est en danger. Cela prouve au moins qu'elle fait attention à ce qui l'entoure.

- C'est sympa pour celui qui doit s'y coller, lui fit-je remarquer en levant un peu la main, tel un élève rebelle osant courageusement contester le raisonnement de son professeur.

- Désolé de t'avoir imposé cela, mais c'est important. Je veux absolument que l'équilibre entre les familles soit conservé. Et si Valentina parvient à assumer son statut grâce à toi, nous y trouverons des avantages par la suite. Je n'aurais pas voulu de quelqu'un d'autre pour s'occuper d'une telle chose.

Les affaires avant tout.

Jamais personne ne dépasserait l'implacable JB sur ce terrain là, il avait la stratégie dans l'âme.

- Je comprend, ne t'inquiète pas.

- Cela aurait pu être moi, fit remarquer Yugyeom.

- Ta gueule, toi tu es trop jeune, lui dis-je affectueusement, en souvenir de ce que je lui répétais sans arrêt lorsque nous étions ado.

- 21 ans, tu trouve ça trop jeune ? demanda t-il, étonné que je lui parle encore de cette manière.

Le fait que ce gamin rappelle ainsi son âge, pensant pouvoir en être fier, justifiait justement à quel point il était encore immature.

- C'est bien trop jeune, approuva Jae, me suivant dans ma pensée. Tu es même plus jeune que Keira, ce n'est vraiment pas crédible pour toi.

Celle-ci laissa échapper un petit rire.

- Je suis peut être jeune mais d'après ce que j'ai compris je vais bientôt devoir m'occuper de taches d'adultes, contra t-il en haussant un sourcil. Et pas des plus innocentes. Je m'en serait pourtant bien passé, mais rappelle moi donc qui a insisté pour que ce soit moi qui m'en occupe ?

- C'est en forgeant que l'on devient forgeron, se contenta de répondre vaguement Jae, en fixant un point en face de lui.

Yugyeom cessa de nous parler, ne voulant pas continuer cette discussion qui ne menait à rien. Il était assez susceptible sur ce sujet.

Keira suivait nos échanges, le sourire aux lèvres. Mais elle reconcentra soudain son attention sur moi.

- Mais malgré tout, tu va bien ? demanda t-elle, un air soucieux sur son visage irradiant de bonté maternelle.

Je m'en sentis légèrement blessé dans mon égo. Pourquoi me demandait-elle cela ?

Avais-je l'air de ne pas aller bien ? Quoi qu'il était vrai que ces derniers temps...

Non, il n'y avait rien.

Tout allait parfaitement bien.

Et pas besoin de leur parler de ma blessure, on ne s'inquiétait pas pour ce genre de choses. De toute façon cela guérissait vite.

- Oui, affirmais-je.

Je regardais brièvement ma montre. Cela faisait déjà plus de deux heures que j'étais partis, je devais retourner auprès d'elle.

- Je vais devoir y aller, déclarais-je.

Jaebum et Yugyeom se relevèrent pour me prendre dans leur bras avant que je ne reparte.

Je souhaitais bonne chance à Keira, au cas où je ne la reverrais pas avant la naissance de son bébé, puis je ressortis, me sentant plus léger après ce moment agréable que je venait de passer.


Valentina ne répondant pas, comme d'habitude, je téléphonais à Dino pour leur demander où ils étaient, pour éviter d'avoir à passer par sa maison au cas où ils n'y étaient pas. Il me donna alors une adresse à laquelle je ne m'étais jamais rendu.

On me déposa devant un grand domaine où je me présentais pour que l'on me conduise à l'endroit où ils étaient rendu.

Il s'avéra qu'ils se trouvaient sur un terrain de golf.

J'avais du mal à m'imaginer Valentina jouer au golf, mais bon.

Je la vis en effet en train d'en faire une partie avec un homme que je ne connaissais pas. Sûrement le propriétaire du terrain, puisque cela m'avait tout l'air d'être une propriété privée.

J'arrivais enfin à côté de Dino et il hocha la tête à ma vue.

- Qui est-il ? demandai-je, immédiatement comme si cela allait de soi que je me renseigne.

Et c'était vraiment le cas, en réalité.

- Il s'appelle Abele. Et conformément à la décision d'Ernesto, ils doivent se marier, m'apprit-il.

Surpris, je tournais vivement la tête vers lui.

- Vraiment ?

Je devais avoir mal entendu. Cela paraissait tellement incongru que cela ressemblait à une mauvaise blague.

- Oui, vraiment, confirma t-il.

Je reportais mon attention sur eux. Ils avaient l'air de bien s'amuser. Valentina riait aux éclats et cet homme la regardait, le sourire aux lèvres.

Après tout, pourquoi cela ne serait-il pas possible ?

Les mariages arrangés étaient courants dans ce milieu, surtout chez les dirigeants.

Les seules exceptions qui me venaient à l'esprit étaient Jae et son père, qui avaient tous les deux fait des mariages d'amour. Tous les autres avaient pris les compagnes qu'on leur destinait.

Et puis Valentina était une femme. C'était certes machiste comme façon de raisonner, mais il fallait bien dire les choses comme elles étaient.

Toutefois, ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi je me sentais contrarié.

Leurs histoires ne me regardaient pas, et pourtant j'avais envie d'aller leur dire de s'écarter l'un de l'autre.

Ou de les écarter moi-même.

Mon esprit fit soudain un lien improbable : cela devait être lui qu'elle était venue voir lorsque j'étais blessé.

Mais malgré que Felipe m'ait fait un rapide résumé de la hiérarchie de la famille, jamais le nom d'Abele n'avait été prononcé.

Étrange... Je me demandais si elle savait qui il était de son côté.

Je tâchais de me détendre, me passant une main dans les cheveux et me répétant qu'il n'y avait pas de raisons que je me sente aussi frustré.

Je continuais de les observer de là où j'étais, dans la plus totale impassibilité.


Quand il apparu que leur partie était terminée, ils revinrent vers nous de l'endroit où ils s'étaient éloignés. Ils discutaient avec animation, tel un couple emprunt d'une réelle complicité.

Cependant, lorsque le regard de Valentina se posa sur moi, son sourire s'effaça en partie, remplacé par un trouble que je ne parvenais pas à expliquer.

Elle fronça légèrement les sourcils et secoua doucement la tête, avant de retrouver sa gaieté antérieure.

Visiblement, on ne m'avait pas raconté de blagues.

Ils paraissaient réellement être ensembles. Ils se séparèrent même en se faisant la bise au passage.

Révoltant.

Mais non, qu'est-ce que je racontais moi ? Il fallait que je me calme.

Elle ne dit pas un mot après que nous fûmes partis, mais son expression n'était plus la même qu'auparavant.

Plus de sourire lumineux, rien qu'un air sérieux. Que cela voulait-il dire ?

J'hésitais à poser la question, la réponse me paraissant claire. L'entendre de vive voix ne m'avancerait à rien.

La vibration qui agita le portable de Dino me sortit de mes interminables réflexions. Il le sortit de sa poche sous nos yeux attentifs et consulta le message qu'il venait de recevoir.

Il ouvrit la bouche pour parler, mais Valentina le devança.

- J'imagine que vous devez encore vous absenter, devina t-elle.

- C'est cela, Mademoiselle. Je suis désolé, s'excusa t-il.

- Ce n'est pas grave, mais j'aimerais bien connaître la raison. A chaque fois vous esquivez le sujet...

Tout mon intérêt était à présent mobilisé vers cette conversation. Je m'interrogeais également là dessus depuis un moment.

- Cela concerne une tache que l'on m'a confié il y a longtemps. Mais je ne peux pas encore vous en parler, je suis désolé, répéta t-il.

Un léger pli marqua son front, tandis qu'il exprimait son embarras. Valentina fini par laisser tomber.

Mais moi, je voulais des réponses. Il fallait que j'essaye de le cuisiner un peu plus tard. Ses agissements me laissaient hautement perplexe.

Même s'il se confondait en excuses devant nous, cela ne me ferait pas laisser tomber mes spéculations.

Il se sépara hâtivement de nous lorsque nous arrivâmes à l'entrée du domaine Gong-gi.

- Auriez vous oublié de me parler de quelque chose ? demandai-je à Valentina en me tournant alors vers elle, désireux de ne pas tourner autour du pot avec cela.

Me dissimuler des informations avait le fâcheux effet de particulièrement m'agacer.


...

Évidemment, il fallait bien que je reparle de Keira dans cette histoire, elle reste un personnage auquel je tiens xD

Et puis on apprend des choses sur Yugyeom qui... Ah non, je garde cette info pour plus tard! 3xD *

*sadisme* xD

Mais tout cela n'est rien comparé au fait que JACKSON COMMENCE A ÊTRE JALOUX POPOPOOOOOO! xD C'est mignon huhu~

Bon alors vous en pensez quoi? .-. Contents? Pas contents? Si il y a des choses qui ne vous plaisent pas dites le hein, je peux faire des modifications... .-.

Perso j'ai encore eu du mal à trouver le titre (c'est dur!) xD

Ps: surprise au prochain chap' (tmtc à la personne concernée) x)

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