Chapitre 5 : Prenez garde à la grande faucheuse.


Dès que l'on m'obtint ce que j'avais réclamé, je téléphonais à l'homme dont je venais de découvrir l'existence, pour convenir d'une rencontre.

Il avait été mis au courant dès le début, lui.

J'étais donc la seule à être restée dans l'ignorance, alors que j'étais la principale intéressée dans cette affaire.

Sympathique tout ça.

Il accepta de me voir, s'exprimant d'une manière bien plus enthousiaste que je n'aurai pu le faire, même en me forçant. Ce qui n'en diminua pas mon appréhension.


Je quittai la maison, toujours uniquement accompagnée de Dino.

Lorsque celui-ci m'avait demandé si je souhaitais qu'il aille chercher Jackson, je lui dit de ne pas le faire. Il ne serait pas d'une grande efficacité dans l'état où il était. J'estimais qu'il avait besoin d'au moins deux jours de repos, même si celui-ci ne devait probablement pas être d'accord avec cela.

Au moins je ne l'aurais pas dans les pattes, cette fois ci.

Et puis, cela me laissais un peu l'occasion de ne plus me sentir observée par son regard, sensation qui me mettait toujours mal à l'aise.


- Bonjour Valentina, me salua l'homme lorsque je fus enfin devant lui. Je m'appelle Abele.

Il était grand, brun, et souriant.

Et il avait un nom bizarre, qui surtout, ne me disait absolument rien.

- Enchantée, Abele, répondis-je alors.

- Venez, entrez, me pria t-il.

Je le suivis chez lui. La maison était impressionnante.

Presque aussi imposante que celle qui était désormais la mienne. Cela témoignait donc d'une assez grande richesse.

Il avait vraiment l'air d'avoir tout pour lui.

Je me posait encore d'avantage de questions sur celui qu'il était, car jamais dans ma vie je ne l'avais vu, ou même entendu parler de lui. Pourquoi donc m'aurait t-on caché son existence, pour me la révéler juste maintenant ?

Cela n'avait pas de sens.

Et c'était, je devais bien l'avouer, assez énervant.

Nous nous installâmes dans sa véranda aux larges baies vitrées donnant sur le vaste jardin, et qui laissaient passer la lumière du soleil, parant toute la pièce de reflets dorés. À l'instant où je m'assis, je pris le temps de rassembler mes idées, puis j'en vins directement au sujet qui m'avait amenée ici.

Après tout, nous n'étions pas là pour boire le thé.

- Je ne veux pas de ce mariage, dis-je.


- Le contraire m'aurait étonné de vous, répondit-il, avec un air malicieux.

Cet homme prétendait-il connaître ma façon de penser ? Et d'où, au juste, tenait-il de telles informations ?

Nous n'avions pas élevé les cochons ensemble me semblait-il...

Les commissures de mes lèvres frémirent lorsque je réprimais le sourire qui manqua de m'échapper à cette pensée tellement inappropriée.

- Soyons clair l'un envers l'autre, repris-je en retrouvant mon sérieux, je ne sais même pas qui vous êtes. Cette situation est ridicule.

- Je ne vous contredit pas, Valentina. Je suis certain qu'Ernesto ne pensait qu'a votre bien en prenant cette décision. Après tout il à été très proche de mon père. J'aurais d'ailleurs aimé que vous le rencontriez, hélas il est mort il y a quelques jours.

- Je suis désolée. Nous avons tout les deux connu un décès à la même période, c'est tragique.

- Ce sont malheureusement des choses qui doivent arriver un jour ou l'autre, répondit-il d'un ton énigmatique.

Après quelques instants à discuter, cet homme semblant détenir le formidable don d'orienter la conversation à sa guise, le sujet de départ semblait presque avoir été oublié.

- Écoutez, ce que je vous propose, c'est que nous apprenions à nous connaître avant toute décision hâtive, proposa t-il, en le remettant d'un coup sur le tapis.

Au moins il ne perdait pas le nord.

Cela se voyait que cette affaire l'arrangeait, contrairement à moi. Mais ce que je soupçonnais c'était que cela soit uniquement pour mon héritage et non pas pour moi.

C'était même carrément prévisible.

Je ne pouvais faire confiance à personne.

Accorder aveuglément ma confiance à quelqu'un aurait pour moi été de même que si vous laissiez votre porte grande ouverte en allant vous coucher, sachant pertinemment que vous habitez dans l'endroit le plus mal famé du pays.

Alors ce n'était pas parce qu'il paraissait sympathique que je devais me laisser embarquer dans un plan qui m'inspirait aussi peu confiance, en dépit de ce que pouvait penser mon grand père.

Je décidais seulement de confirmer ma décision un peu plus tard. Il ne m'avait pas tout révélé de lui, j'en était certaine. J'accepterais donc de le revoir, sans m'engager à rien pour autant. C'était ce que j'avais de mieux à faire.

Je lui fis part de ce que je souhaitais, puis nous nous saluâmes, et il promit de me recontacter prochainement.

Je regagnais ensuite mon véhicule, peu satisfaite du résultat de cette entrevue.

Après m'être assise, je soupirais à l'attention de Dino.

- Je me suis laissée dévier de mon objectif initial, reconnu-je.

- Mais vous n'y perdez rien.

- Je sais à peine où je vais dans tout ça, on m'en a si peu dit par le passé que je me retrouve submergée aujourd'hui.

- Vous allez y arriver, m'encouragea t-il.

- J'espère que vous avez raison.


PV Jackson

Quand je me réveillais, j'eus la mauvaise surprise de me rendre compte que j'avais bougé pendant que je dormais, mon bras endommagé se retrouvant compressé contre le matelas. Cela faisait fichtrement mal.

Je me relevais en grimaçant et allais directement près de l'évier pour changer le bandage, afin éviter une infection qui aurait été particulièrement malvenue.

En ressortant, je fus contrarié de découvrir qu'elle était partie sans moi, profitant de mon sommeil pour s'éclipser.

On aurait pu venir me chercher... Je passais pour quoi maintenant ?

Quoi qu'ils puissent penser, je n'étais pas infirme pour une si petite chose. J'avais bien assuré la sécurité de Jae sans interruption après m'être pris une balle dans l'épaule. La prochaine fois qu'elle ressortirait, je l'accompagnerais, qu'elle soit d'accord ou pas.

De toute façon c'était ainsi que je fonctionnais depuis le début, en ignorant son avis.

J'attendais devant la porte d'entrée qu'elle revienne, ce qu'elle ne tarda pas à faire. Passé le seuil, elle s'arrêta en me voyant.

- Vous allez mieux ? demanda t-elle, d'un ton moins froid que celui auquel je m'attendais.

- Oui, merci.

Elle hocha la tête.

- Tant mieux pour vous. Vous pourrez venir ce soir, donc.

En suivant ses pas, Dino m'appris qu'elle venait d'apprendre une affaire dérangeante. Elle allait de nouveau devoir rendre visite à l'un de ses délégués, celui-ci se nommant cette fois Luca, pour un problème de marchandise. Celui-ci souhaitait sa présence pour pouvoir prendre une décision avec elle.

- Il a vraiment besoin de la faire déplacer pour ça ? demandais-je, surpris. C'est le genre de choses qu'il peut régler tout seul.

- Je ne suis même pas certaine que cela soit le véritable motif, répondit-elle en personne. Il semblerait que je sois un sujet de curiosité pour tout un chacun. Je pense que ce n'est qu'un prétexte pour me rencontrer. Après tout, rien n'est plus intriguant que l'identité d'un chef qui se cache dans l'ombre.

- Et donc, vous allez y aller...

- Et donc, je ne pense pas trop avoir le choix, corrigea t-elle. Ce sont... mes hommes, soupira t-elle comme si elle n'en revenait toujours pas. Si ils réclament ma présence, je me dois de répondre à leur demande.

- Bien, alors.


Lorsque nous ne fûmes que tous les deux, je demandais à Dino ce qu'ils étaient partit faire en mon absence. Mais il ne me répondit pas. Je n'insistais pas plus mais me posais des questions.

Voulait-on me cacher quelque chose ? Ou Valentina voulait-elle cacher cette information à tout le monde ?

En tout cas rien ne transparaissait de son attitude lorsque je la revis un peu plus tard.

Elle semblait agir comme s'il ne s'était rien passé d'important.


Le soir venu, nous partîmes en direction du quartier de ce fameux Luca.

Le chauffeur se gara devant une usine désaffectée.

Super.

Toujours aussi glauque.

Je vis quelqu'un bouger derrière l'une des fenêtre brisées, puis deux hommes vinrent faire coulisser la lourde porte métallique qui tenait lieu d'entrée, produisant un grincement strident très désagréable à l'oreille. Ils nous firent signe de les suivre.

L'intérieur était vaste, impression renforcée par le fait qu'il était complètement vidé. Les machines qui devaient autrefois occuper tout l'espace avaient été enlevées, laissant l'espace épuré. Désormais, l'ameublement consistait en un ensemble de tables et de sièges, dispersés dans un petit périmètre au centre du lieu. Des canapés ça et là, des armoires, etc...

Plusieurs personnes étaient là, certaines assises à discuter, d'autres debout à astiquer leurs armes.

L'ambiance était au rendez vous.


- Bonsoir, Mademoiselle Valentina, dit Luca de manière révérencieuse lorsque nous fûmes en face de lui.

Elle serra la main qu'il lui tendait et lui rendis son salut, la méfiance se lisant dans son regard.

- Je suis ravi d'enfin rencontrer la nouvelle dirigeante de la famille, poursuivit-il. Toutes mes condoléances pour votre grand-père.

Elle hocha la tête.

- J'aimerais qu'on en vienne rapidement aux faits, si cela ne vous dérange pas. Je viens de faire plusieurs kilomètres rien que pour vous voir, j'espère que c'est important.

Son ton était impérieux, dénué de la moindre once de peur. Elle faisait des progrès.

J'entendis soudain des bruits provenir de derrière nous. Je me retournais, et vis deux hommes en pousser un autre en avant.

Il trébucha et tomba par terre dans un bruit qui résonna jusqu'à nous.

- Relève toi ! ordonna sèchement celui qui lui tenait le bras droit.

Il obéit en gémissant, et continua d'avancer, jusqu'à arriver près de nous. Il gardait la tête baissée, n'osant par porter son regard sur qui que ce soit. Il avait l'air très jeune, et totalement effrayé.

- Ne reste pas ainsi, lui dit Luca. Présente toi donc à nos invités.

Il ne fit pas un mouvement, ni ne prononça un mot. Luca soupira en lui jetant un regard exaspéré. Mais son attitude nonchalante paraissait cacher une émotion bien plus violente, qu'il s'efforçait de contenir.

Oui, c'était préférable devant Valentina.

Ou mon envie de briser des doigts aurait pu gentiment refaire surface.

- Bien, puisque tu ne semble pas vouloir dénoncer toi même ta faute, je vais le faire à ta place, soupira t-il en tournant son regard vers Valentina.

- Matéo, ici présent, à perdu la marchandise qui était en sa possession avant hier, et qui devait rapporter plus de deux millions de wons. Cela représentait beaucoup d'argent pour nous. Surtout en ce moment. Cette somme représente la moitié de ce que l'on vous verse chaque semaine. Sauf qu'actuellement nous sommes à sec, puisque je viens d'effectuer plusieurs commandes d'un coup. Ça ne pouvait pas plus mal tomber.

Mais quel débile. Qui donc lui avait appris à gérer ses comptes ?

- Vous insinuez que vous ne pourrez pas payer votre taxe ? l'interrogea Valentina, l'air contrariée.

Il était même certain qu'elle l'était.

- Malheureusement oui, en tout cas pas dans son intégralité, confirma t-il, embêté. Mais je me permet de vous proposer de tuer cet incapable à la place, puisque c'est plus ou moins de sa faute.

- C'est également de la votre, Luca, vous vous en rendez compte ?

- Bien sûr, veuillez me pardonner.

La tradition voulait qu'elle accepte son invitation et qu'elle se contente d'une vie en échange de la somme attendue. Mais c'était une situation délicate car je la voyais mal commettre un meurtre. Elle ne s'était sûrement pas préparée à cela.

Et l'expression inquiète sur son visage m'indiquait que j'avais raison. Toutefois, à ma grande surprise, elle sortis un revolver d'une poche intérieure de sa veste. Je n'aurais pas pu imaginer qu'elle portait une arme sur elle.

De toute façon, il ne fallait pas compter sur elle pour qu'elle me prévienne de quoi que ce soit...

- Cela ne suffira pas à vous faire pardonner, mais pour l'instant cela fera l'affaire, dit-elle.

Elle tendis l'arme vers le jeune homme qui avait maintenant relevé la tête, et la dévisageait d'un regard implorant. Ce gosse ne voulait pas mourir. Mais il s'était exposé à cette fin dès l'instant où il avait choisi de mener ce genre de vie.

C'était une fatalité.

Valentina soutenait son regard, immobile.

Et moi, je continuais de douter.

Je voyais la tristesse dans ses yeux, liée au fait de devoir ôter la vie à une personne qu'elle devait juger innocente et qui par dessus le marché devait avoir son âge.

Pour elle, c'était certainement une situation injuste, mais à laquelle elle ne pouvait se soustraire. Lorsqu'elle croisa furtivement mes yeux, je décidais de prendre les choses en mains.

Pour moi, un meurtre de plus ou de moins ne faisait aucune différence.

Je lui pris son arme et tirais froidement dans la tête du garçon.

Une fois la détente pressée, et le coup tiré, la balle alla se loger entre ses deux yeux, qui eurent à peine le temps de s'écarquiller, dans un mouvement d'ultime surprise.

J'aurais presque juré entrapercevoir, l'espace d'un court moment, la grande faucheuse se dresser derrière lui en s'apprêtant, avec un sourire de délectation, à couper les fils de sa vie.

Il tomba au sol dans un bruit sourd, sous le regard surpris de l'assemblée qui avait eu peine à suivre le déroulement de l'action.

Valentina me dévisageait, choquée.

- Bon, j'imagine que le résultat est le même, marmonna Luca.

Valentina, reprit ses esprits et lui refit face avec un air neutre sur le visage. Toutefois, même si Luca se laissait abuser, ce ne serait pas à moi qu'elle ferait croire qu'elle ne ressentait rien, en cet instant.

- Je pense que nous en avons fini. J'attends votre paiement la semaine prochaine, sans faute, conclu t-elle d'un ton glacial.

- Oui, Mademoiselle, répondit-il, aussi contrit que possible.

Elle fit ensuite volte face et repartit vers la sortie à grands pas, sans plus considérer le cadavre sanglant qui repeignait lentement le sol de béton d'un terrible rouge vif.


...

BOUM HEADSHOT! xD (pardon) Le pauvre gosse! :O

Bon, je sais déjà qu'une personne avait deviné que le mystère du testament du vieux croûton (ceci étant AFFECTUEUX xD) était un ****** de mariage arrangé. Et les autres, vous aviez deviné? xD

Alors quelle sera la décision de Valentina ? HAHA SUSPENCE ! (enfin peut être pas tant que ça en fait) xD

CE CHAPITRE VOUS A T-IL PLUS MES KIKIS? (OUI J'AI DIT KIKI JE SAIS PAS POURQUOI NOM D'UN PETIT KIKI) *PÉTAGE DE PLOMBS A CAUSE DE CE ***** DE CES CONNARDS DE PERSONNAGES QUE J'IMAGINE TOUS PLUS CHELOUS LES UNS QUE LES AUTRES*

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