Chapitre 4 : L'imprévisibilité d'un homme ivre.
PV Jackson
- Merci de m'avoir aidé, dit-elle lorsque nous fûmes sortis.
Ce qui me surprit.
Valentina ? Me dire merci ?
- C'était normal, assurai-je.
- Mais je ne peux toujours pas tolérer votre présence, continua t-elle.
Je m'en serais douté.
- D'ailleurs, quand partez vous ? continua t-elle sur sa lancée, d'un ton inexpressif.
Ma parole, elle ne lâchait pas le morceau.
- Je l'ignore, ce n'est pas à moi d'en décider, lui rappelais-je pour la énième fois. Écoutez, je n'y suis pour rien dans cette situation. J'apprécierais que vous cessiez de me rappeler que je vous incommode en permanence.
J'étais aussi agacé qu'elle, car j'en avais marre d'être sans arrêt rabaissé.
Qu'on me laisse juste faire mon boulot, bon sang.
Elle me lança un regard qui avait retrouvé tout son dédain et entra dans la voiture. Puis, cette demoiselle capricieuse demanda au chauffeur de s'arrêter sur le chemin car elle avait faim.
- Vous pouvez attendre que l'on soit rentrés pour ça, lui fis-je remarquer.
- Je. Fais. Ce. Que. Je. Veux, répondit-elle en appuyant bien chaque mots.
Je levais les paumes en l'air, vaincu. Je n'allais pas la chercher non plus, où elle allait encore s'énerver.
Et Dieu sait qu'énerver Valentina était un acte relativement risqué. Crises de colère et silences de plombs s'en suivaient généralement.
Elle avait beau se considérer comme une femme, je ne voyais qu'une petite fille.
Je sortis avec elle lorsque la voiture s'arrêta devant une supérette.
Je reconnu immédiatement celle-ci. Il s'agissait de l'endroit où Keira travaillait, avant de rentrer dans la famille Hwajae.
J'étais venu y faire un tour avec d'autres hommes pour informer le gérant qu'il ne reverrait probablement jamais son employée.
Et également lui passer un savon au nom de JB pour avoir faillit conduire Keira à la mort en la chargeant de la livraison qui l'avait un soir amenée jusqu'à nous.
Depuis, le propriétaire avait changé.
Comme par hasard.
Valentina passa les portes automatiques et entra, pour chercher de quoi manger. Quand elle eut trouvé ce qui l'intéressait, nous nous dirigeâmes vers la caisse pour payer.
Je regardais distraitement autour de moi pendant qu'elle sortait son argent. Le bruit des portes qui s'ouvraient attira mon attention, que je portais alors sur elles.
Deux hommes entrèrent et s'approchèrent de nous.
Soudain, l'un d'entre eux sortis une arme et visa la personne qui se tenait derrière le comptoir.
Pourquoi un braquage juste maintenant bordel ?
J'attrapais vivement Valentina par le bras et la fis reculer pour me placer entre elle et les nouveaux arrivants.
- Restez derrière, dis-je.
L'autre homme sortit à son tour un revolver et le pointa sur moi.
- Allez hop, tout là dedans ! déclara le premier braqueur en tendant son sac au caissier.
Le pauvre paraissait figé de terreur, et n'esquissa pas le moindre mouvement pour attraper ce qu'on lui tendait, pourtant juste sous son nez.
- Plus vite que ça ! continua l'autre, qui me tenait en joue. Ou personne ne ressort d'ici, acheva t-il en ôtant la sécurité de son arme, produisant un petit clic.
Ces deux hommes étaient pitoyables.
On aurait dit deux ivrognes sortit du bar le plus proche après leurs quelques verres quotidiens de whisky, qui pour une fois, leur avaient bel et bien retourné le cerveau, les menant à chercher le moyen le plus stupide pour se payer une nouvelle tournée.
- Je serais vous, je ne ferais pas ça, dis-je.
Mon adversaire leva un sourcil, l'air étonné que je m'adresse à lui, et de manière aussi calme.
- Qu'est-ce que tu raconte toi ? demanda t-il, agacé.
- J'ai dit : je serais vous je ne ferais pas ça, répétais-je un peu plus lentement, comme je m'adressais certainement à des abrutis.
Ses yeux qu'il paraissait avoir du mal à concentrer sur une cible précise confirmèrent ma théorie du whisky.
Pauvre type.
D'un rapide mouvement, j'attrapais le poignet du plus proche et lui fit lâcher son arme.
J'expédiais celle-ci au loin, d'un coup de pied. L'autre fut tellement surpris qu'il lâcha la sienne sur le comptoir. Le temps qu'il la récupère, son complice se dégagea de ma poigne et se redressa de sa posture courbée dans laquelle je l'avais maintenu.
À présent, ils étaient tous les deux contre moi.
Un deuxième garde n'aurait pas été du luxe, mais il était trop tard pour appeler les autres.
Cependant, le caissier reprenant ses esprits, se décida enfin à faire quelque chose d'utile et s'empara de l'arme de celui qui le visait un peu plus tôt, avant que celui-ci n'ait eu le temps de le faire. Il la pointa vers lui, les bras tremblants. L'homme recula de quelques pas.
Quand à celui que j'affrontais, il m'observait d'un regard haineux. Il se jeta sur moi dans le but de me frapper, probablement furieux que leur plan soit tombé à l'eau par ma faute.
Je retins sa main sans peine, mais il me surpris en sortant un couteau de sa poche, trop rapidement pour que je n'ai le temps d'esquiver son coup.
Un conseil : même si vous êtes un garde entraîné, ne sous estimez jamais l'imprévisibilité d'un homme ivre.
La lame s'enfonça inévitablement dans mon bras gauche.
Je grimaçais sous l'effet de la douleur qui me transperça lorsque le métal froid traversa ma chair. Valentina poussa une exclamation derrière moi.
Je balançais le type à terre de mon bras valide, et l'autre profita de cette diversion pour s'enfuir, abandonnant son camarade derrière lui.
- Mon Dieu, vous êtes blessé ! s'écria Valentina en me contournant.
- Ce n'est rien, assurais-je.
J'attrapais les billets qu'elle tenait toujours dans sa main et les lançais sur le comptoir, ignorant l'expression du caissier qui me dévisageait, bouche bée. Puis, j'attrapais le sac en plastique contenant ce que Valentina venait d'acheter et le lui tendis. Elle le récupéra et me suivis dehors.
Je posais ma main à l'endroit où la veste était déchirée, au niveau de mon biceps, et maintins une pression dessus pour éviter de perdre trop de sang.
Pendant le trajet, elle me fixait d'un regard étrange. Elle aurait presque parut inquiète. J'essayais de ne pas montrer que ma blessure me lançait à chaque cahot de la voiture.
Je la dissimulais toujours avec mon autre main, hélas je me rendis compte que le sang coulait le long de mon bras et gouttait sur le sol de la voiture.
- Vous voulez qu'on passe par l'hôpital ? demanda t-elle en regardant le liquide rouge perler du bout de mes doigts.
- Non, ça va aller je vous l'ai déjà dit.
Elle se tut et détourna les yeux, ne m'adressant plus la parole par la suite.
Elle ne pensa même pas à manger, laissant son sac posé à côté d'elle, sans y toucher.
De retour dans la maison, je l'accompagnais devant sa chambre.
Et ce satané Dino n'était toujours pas là. Des fois je me demandais s'il prenait vraiment son job au sérieux.
- Vous pourriez rester dans votre chambre quelques instants ? demandais-je, pressé de pouvoir m'occuper de ma plaie. Je n'en ai pas pour longtemps.
Elle hocha la tête en jetant un rapide coup d'œil à mon bras et recula derrière le seuil avant de refermer la porte. Puis la clé tourna dans la serrure.
Je partis dans ma propre chambre et me rendis directement dans ma salle de bain. Je retirais ma veste, défit ma cravate et ôtais ma chemise, en m'y prenant tout doucement pour retirer la manche du bras blessé.
Je serrais les dents quand le tissu, devenu collant avec tout le sang qui l'imbibait, se dégagea de ma peau.
Quand j'eus réussi, j'inspirais un grand coup et observais plus amplement les dégâts. Ma chair était ouverte sur plusieurs centimètres, formant une plaie béante et dégoulinante de sang. Le simple fait de bouger mon bras causait une douleur atroce et réveillait d'avantage l'hémorragie.
Je m'en était pris des coups... et c'était toujours une aussi affreuse épreuve. C'était encore une nouvelle cicatrice qui allait s'ajouter aux autres.
Je m'approchais de l'évier et ouvris la petite armoire qui le surplombait pour en sortir de quoi me soigner moi même. Je pris une compresse, l'aspergeais de désinfectant, et m'en servis pour nettoyer ma blessure.
Je lâchais un gémissement sourd en me penchant en avant quand cela entra en contact avec ma peau.
Mais je pris le temps de bien faire les choses en gardant mon calme. Puis, je jetais la compresse dans la poubelle et m'attaquais ensuite à la partie la plus désagréable.
Recoudre.
Je m'emparais d'une aiguille et de fil et les nouais ensemble avant d'entreprendre ce lent supplice. Je piquais ma peau et la transperçais doucement pour permettre au fil de refermer la plaie au fur et à mesure que j'avançais dans ma tâche douloureusement minutieuse. Puis, je fis un nœud avec le fil et coupais ce qui dépassait avec une paire de ciseaux.
Je m'apprêtais à prendre des bandages pour recouvrir le tout, lorsque j'entendis un bruit étouffé derrière moi. Dans le miroir en face de moi, je vis que quelqu'un m'observait derrière la porte entrouverte.
Je me retournais et m'approchais de la porte, juste à temps pour voir la porte de ma chambre se refermer brutalement derrière l'individu en question.
Pour avoir une réaction pareille, cela ne pouvait être qu'une seule personne.
Après un instant d'hésitation, je retournais à ce que j'étais en train de faire et nouais le bandage autour de mon bras en tirant dessus avec mes dents pour le serrer.
Enfin, je me rhabillais avec des affaires propres avant de ressortir.
PV Valentina
C'était poussée par la curiosité que je m'étais permis d'entrer dans sa chambre.
Je savais qu'il y avait autre chose qui m'avais entraînée à agir ainsi, mais j'ignorais quoi.
Je ne m'inquiétais pas pour lui ; je n'en avais pas de raisons et j'avais bien trop de fierté pour ça... alors, pourquoi ?
Je me le demandais.
Quoi qu'il en soit j'avais eus un haut le cœur en voyant le reflet de sa blessure, après avoir réussi à détacher mon regard de son impressionnant tatouage de dragon, recouvrant toute la surface de son dos nu... et incroyablement bien musclé.
Puis, j'avais été prise d'un étrange sentiment de fascination.
Probablement car c'était, à ma connaissance, la première fois que je voyais autant de sang.
J'étais ainsi restée à l'observer, non, l'espionner, pendant quelques instants, jusqu'à ce qu'il se rende compte de ma présence. Ne voulant pas avoir à me justifier, je m'étais enfuie à toute vitesse.
Cependant, peut être avait-il deviné qu'il s'agissait de moi.
Je marchais dans ma chambre en décrivant des allers retours, prise d'une subite nervosité, pourtant injustifiée.
J'entendis alors frapper à ma porte.
- Je suis revenu. Tout va bien ? l'entendis-je dire derrière la porte.
- Oui, oui, répondis-je.
Il n'ajouta rien.
Je soupirais : bon sang, qu'est-ce qu'il m'arrivait ?
Je devais être perturbée parce qu'il s'était passé ces derniers jours.
Oui, c'était sûrement cela.
Quand je me rendis au salon le lendemain, je regrettais presque aussitôt de m'être levée.
Felipe m'attendait à la grande table avec des tas de documents devant lui. Documents dont je ne doutais malheureusement point de la nature : tout cela me concernait.
Ça allait discuter paperasse ce matin...
J'échangeais un regard exaspéré avec Dino, qui était seul avec moi étant donné que Jackson était resté dans sa chambre, ayant eu le besoin de se reposer, et celui-ci me retourna une expression amusée.
Je m'assis devant Felipe avec un sourire forcé.
- Alors, quoi de neuf ? demandais-je avec le même faux entrain dont j'aurais pu faire preuve si l'on venait de me proposer d'égorger de mignons petits chatons.
- Plein de choses, malheureusement pour vous, répondit-il.
Il se saisit de plusieurs documents et me les tendis, le nez toujours plongé dans ce qu'il était en train de faire, à savoir reproduire une suite de nombre complexe sur une feuille.
Je les attrapais d'un geste qui témoignait sans aucun doutes de mon manque de motivation et entrepris de les lires.
La première était le testament de grand père.
Sans surprise, il y était mentionné que je touchais l'intégralité de sa fortune et de ses biens, qui comprenaient le vaste terrain où se situait la maison ainsi que les nombreux terrains situés à différents endroits de la ville, qui lui appartenaient légalement. Les autres parcelles n'étaient pas mentionnées car il ne s'agissait pas de données juridiques, mais simplement d'un fait tacite.
Je passais rapidement à la seconde feuille. Ses dernières volontés.
Il m'en avait fait part quelques jours avant sa mort, mais prise d'un léger sentiment de nostalgie, je ne pus m'empêcher de relire le papier.
Au fur et à mesure que le texte défilait sous mes yeux, je me rappelais de la voix avec laquelle il avait prononcé ces mêmes mots, à mon intention.
Toutefois, mon regard resta ici bloqué sur les dernières phrases.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandais-je, choquée.
- J'ai été moi-même surpris de l'apprendre, se justifia Felipe, comme s'il eut pensé que cette indignation lui était adressée. Je n'ai pas compris pourquoi il n'a pas voulu vous en faire part de vive voix. Peut être craignait-il de vous voir refuser immédiatement.
- Mais en même temps cela parait logique que j'allais refuser ! dis-je, en mettant mes poings sur mes hanches comme à chaque fois que j'étais énervée. Et je peux savoir qui est cette personne ? l'interrogeais-je.
- Apparemment, le fils d'une des connaissances d'Ernesto.
Je massais mes tempes, sentant les premiers symptômes de la migraine se faire ressentir.
- Je suis absolument contre cette décision, repris-je. Mais bien sûr, j'imagine que comme pour tout le reste, il avait déjà tout prévu... Ce vieux fourbe... Comment faire ?
- Peut être devriez vous y réfléchir auparavant, répondit-il d'un ton persuasif. Pourquoi ne pas essayer de rencontrer cette personne ?
Je croisais les bras et réfléchis un instant. Rien ne me ferait changer d'avis sur ce sujet.
Et puis, je croyais que je ne devais faire confiance à personne, alors que cela voulait-il dire ?
Mais il ne me coûtait rien d'organiser un rendez vous. Peut-être obtiendrais-je ainsi quelques réponses.
- Je veux régler ça aujourd'hui même, le prévins-je. Trouvez moi ses coordonnées, terminais-je, coupant cours à la conversation.
Puis je me levais, laissant Felipe seul avec sa paperasse. Je n'étais plus d'humeur à m'occuper de cela.
...
Boum! Suspence! xD
Que peut bien raconter ce vieux croûton dans son testament, on se le demande hein xD Allez, essayez de deviner! xD
Sinon, PAUVRE JACKSON ! :C
Ça doit faire trop mal ! J'ai de la peine T___T
Que pensez vous de ce chapitre ? :3
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