Chapitre 38 : Sadique petit conte de fées.

Hey! :D

Bon... je vous annonce que voici le dernier chapitre de cette histoire :(

De ce fait il est un peu plus long que les autres, parce que tout de même, j'ai encore plein de choses à raconter avant que tout ça se finisse xD

Bonne lecture <3333

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Telle une Alice torturée par les aléas du destin, qui au lieu de prendre sagement le thé entouré de ses petits camarades loufoques se serait vue livrer en pâture à une version psychotique du bon chapelier, je me retrouvais donc à devoir choisir de quelle nature serait mon décès comme on choisirait son menu au MacDo.

« Avec ou sans ketchup ? Sur place ou à emporter ? Et l'addition ? Vous préférer régler maintenant où que l'on dépose la note sur votre cadavre ? »

Je n'étais pas aux pays des merveilles, mais au pays des cauchemars.

Une chose était sûre : la décapitation ne faisait pas partie de la liste que j'avais malgré moi commencé à dresser mentalement.

Avec toute cette pression qui me faisait véritablement transpirer de stress, je n'aurais même pas été surprise de me retrouver à décéder naturellement d'un cancer éclair.

Au moins cela aurait réglé le problème.

Mais mon goût pour la vie me conseilla de continuer à faire parler mon geôlier, dans le but peut être de parvenir à l'attendrir grâce à une ou deux histoires touchantes.

Je me voyais débuter le récit des aventures de mon chien malade que j'avais eu pour fidèle compagnon depuis toujours mais qui allait hélas bientôt rendre l'âme, et que j'aurais aimé pouvoir accompagner jusqu'à son dernier souffle, avec une petite larme à l'œil et la mélodie d'un violon en fond sonore.

Mais cette pensée s'envola lorsque mes yeux délaissèrent la lente mastication de mon voisin d'en face, pour se poser sur le visage d'Adeline. Il fallait d'abord que je m'occupe de ça.

- Je pensais que me déplacer ici équivalait à donner ma vie en échange de la sienne, rappelais-je en la désignant d'un signe de tête. Or elle est toujours là. Laissez la partir, exigeais-je.

Il digéra mes paroles en même temps que son plat, et se saisit de son verre de vin blanc pour en boire une gorgée.

J'espérais qu'il allait s'étouffer avec.

Ainsi que se relever en toussant, et tirer par inadvertance sur la nappe qui l'aurait entraîné dans une chute mortelle, son couteau finissant, par le hasard des choses, dramatiquement logé dans l'un de ses organes vitaux.

Mes fantasmes s'en donnaient à cœur joie.

- Ah oui concernant cela... débuta t-il en lui jetant un regard lassé. Tu n'en a toujours pas fini avec ton petit numéro, Adeline ?

Hein ?

Immédiatement, je la vis se saisir d'une serviette de table afin d'essuyer chaque trace de larme et de maquillage dégoulinant, puis, sortant un petit miroir de l'une de ses poches, elle se remaquilla tranquillement, sous mon regard de jeune ingénue que je faisais suivre chacun de ses mouvements.

- J'étais convaincante ? demanda t-elle à Abele, tandis qu'une poker face dont je doutais pouvoir me départir s'affichait sur mon visage.

- Très, ma chère. Plus vrai que nature.

- Je pourrais réussir le casting, tu crois ? s'enthousiasma t-elle en tapant des pieds par terre comme une gamine surexcitée devant une grosse sucette appétissante.

- Sans aucun doutes. Mais de toute manière tu sais que je peux menacer le réalisateur si jamais tu es recalée.

Je suivais leur échange en silence, et ils ne semblèrent pas le moins du monde se soucier du fait que j'étais complètement perdue.

- Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? les coupais-je enfin lorsque je réussi à me souvenir de quelle manière j'étais censée utiliser ma langue pour former des mots et des phrases.

Adeline m'adressa une moue compatissante.

- Tina, dit-elle en ressortant pour je ne savais quelle raison ce vieux surnom de quand j'avais cinq ans. On s'est bien amusées toutes les deux quand on était jeune, mais maintenant il faut que tu accepte de regarder la réalité en face. Toi et moi on est différentes, m'assura t-elle en s'adressant à moi de la même manière qu'à un enfant trisomique mourant.

Je la fixais d'un œil éteint.

Moi pas comprendre, Adeline.

- Ce qu'elle essaye de vous dire avec sa réplique tirée du scénario qu'elle passe son temps à répéter depuis des jours, c'est que l'argent et le pouvoir sont plus important pour elle qu'une vieille amitié. Une sublime traîtresse, parfaite dans son rôle. C'est peut être même la plus vicieuse de nous tous, assura t-il avant de s'égarer dans un petit rire sardonique.

Oh la salope.

- Mais... bredouillais-je, ne parvenant pas à assimiler cette version des faits tout comme je l'aurais fait avec un aliment périmé que je me serais empressée d'aller vomir.

J'avais fait tout ce bordel : m'évader à la PrisonBreak d'un lieu pourtant sûr, manier des instruments dangereux (la poêle à frire.), conduire une bagnole à mes risques et périls, frôler la mort psychologique à la vue de celui que j'aimais se faisant défoncer l'arrière du crâne, être trimbalée dans une voiture puante en compagnie de gens malpolis ; tout ça pour sauver son cul, et je découvrais maintenant que je m'étais en réalité bien faite baiser.

Par derrière et sans lubrifiant.

- Oh je t'en prie ! s'exclama t-elle face à mon air outré. Ça fais des années qu'on a perdu le contact toutes les deux, et de ce que je m'en souviens, tu as toujours été du genre à faire ta petite princesse. C'était vraiment insupportable. Maintenant vous m'excuserez mais ce qu'il adviendra dans cette pièce ne me regarde plus, dit-elle avant de se relever et de s'en aller... de même que toutes pensées cohérente en ce qui me concernait.

Je fermais les yeux et répondant enfin à l'appel taquin de la gravité, je laissais bruyamment tomber ma tête sur la table, faisant trembler ce qu'il restait de vaisselle sur celle-ci.

Sur tous les tableaux, je n'étais qu'une grande perdante.

- Si vous aviez consenti à ce mariage vous n'en seriez pas là, m'apprit-il d'une voix qui me laissait penser qu'il devait se régaler de me voir ainsi.

Je l'entendis se relever, et marcher lentement vers ma chaise. Par la voie terrestre cette fois-ci.

M'attrapant par une épaule, le malotru me fit redresser et plaça son visage à quelques centimètres du mien, m'offrant la vue désagréable de sa gueule en très gros plan, bien qu'il ne fut pas si moche que ça.

- Une jolie fille peut toujours s'en sortir grâce à son physique, du moment qu'elle fait bien sagement ce qu'on lui dit, susurra t-il en caressant ma joue de son pouce.

Mais qu'essayait t-il donc de faire, là ?

Il m'offensait voyons...

Constatant que la distance de sécurité entre ma cavité buccale et la sienne se réduisait petit à petit, je saisis aisément quel genre de jeu il était en train de jouer, et décidais d'y répondre avec un entrain tout particulier.

Je forçais donc amoureusement la rencontre entre mon front et sa figure, dans un mémorable coup de boule qui lui arracha un hurlement de douleur à faire réveiller tout un cimetière.

- J'ai déjà quelqu'un, me justifiais-je en guise de plus plates excuses.

J'avais mal au front, mais la grimace de souffrance qui lui tordait les traits tandis qu'il s'assurait fébrilement d'avoir un nez encore intact valait tous les maux du monde.

- Bordel mais quelle tigresse, marmonna t-il, m'arrachant un frémissement satisfait de la bouche. C'est du larbin de JB dont vous parlez ? J'ai cru comprendre que son compte avait été réglé de toute manière.

Mon sourire s'effaça. Il avait visiblement besoin d'un deuxième coup pour lui remettre les idées en place.

- Je ne veux pas en parler, sifflais-je entre mes dents serrées. Il est peut être bien encore en vie, et en train de me chercher à l'heure qu'il est.

- Ne rêvez pas trop, conseilla t-il. De toute manière j'ai prévu de vous laisser une heure grand maximum. Le temps que vous me fournissiez une cause de décès digne de ce nom, précisa t-il dans un murmure amusé tout en sortant une montre à gousset de sa poche.

Il était vrai que j'avais cessé d'y réfléchir mais la réponse logique à cette question me vint tout naturellement.

- La meilleure de toutes les morts, Abele, serait une pendaison avec vos tripes en guise de nœud coulant, déclarais-je d'un ton complaisant. (PUNCHLINE BONJOUR.)


PV Jackson

Cet imbécile de Dino ne s'était visiblement pas trompé d'endroit, puisque notre cortège reconstitué à la va-vite après quelques appels par ci par là déboula au centre d'une grande cour, en plein milieu d'un attroupement de mercenaires aux dents dévoilés par leurs abominables rictus et qui avaient l'air d'attendre notre arrivée de pied ferme.

J'allais la sortir de là, il n'y avait pas moyen que j'échoue.

- On va se les faire, déclara Dino en vérifiant que son arme était bien chargé. Et si on meurt...

Il s'interrompit, hésitant, préférant sans doute éviter de songer à cette sombre éventualité.

« ... nous dînerions en enfer, ce soir. », pensais-je pour clore la réplique.

Comme suivant un signal muet les voitures se vidèrent, nos alliés se répandant à nos cotés, et telle une foule de manifestants en colère tenant flingues et couteaux en guise de panneaux, nous fîmes face à ce petit groupe de nos opposants dans un silence effarant à faire sortir les morts de leurs tombes pour nous rejoindre afin assister à cet affrontement qui présageait d'être assez divertissant.

Seul résonnait le bruit de nos pas agitant la poussière, jusqu'à ce que nous nous immobilisions devant eux.

- Que nous vaux ce plaisir ? railla un type avec un cache-œil qui caressait sa batte de Baseball avec amour.

- J'ai un message pour ton taré de patron, répondit Dino. J'aurais grand besoin de le voir de toute urgence pour le lui donner, ajouta t-il, l'air pas sérieux du tout.

Dino était-il d'humeur blagueuse ?

J'étais certain qu'il essayait de me copier.

- On peut transmettre, le coupa l'autre dans un grognement.

- Oh c'était pour lui rappeler que... commença t-il.

C'était trop long.

- ...On ne touche pas aux affaires des autres, conclus-je en descendant aussitôt notre embêtant interlocuteur, légèrement pris d'impatience.

Ce fut le déclencheur du cataclysme humain qui menaçait de se produire, et les deux camps se fondirent instantanément en une grande pagaille meurtrière, dont je me hâtais de ressortir accompagné de mon groupe tandis que les autres géraient parfaitement la situation.

Mark qui avait provisoirement abandonné le maniement des explosif le temps de se réapprovisionner dégomma en quelques tirs les gardes planté devant la porte avant d'en pousser les doubles battants, nous révélant l'intérieur de cette forteresse occupée par l'ennemi.

Une nouvelle vague d'assaillants nous fonça dessus, avant de partir bien sagement dans un paisible sommeil, terrassé par l'efficacité de YoungJae qui nous nettoya tout ça envidant le chargeur de sa mitraillette dont il ne se débarrassait plus, au point que je me demandais s'il dormait avec.

Nous pénétrâmes le long couloir jonché de cadavres sanglants d'un pas assuré, JinYoung s'accordant le plaisir d'achever ceux qui respiraient encore d'un coup bien placé de sa dague, et Yugyeom couvrant nos arrières.

Nous arrivâmes devant une nouvelle porte, richement décorée, et je fus convaincu que là se trouvait ce que nous cherchions.

Je l'ouvris moi même, et débarquait au milieu de cette scène extravagante qui se déroulait ici jusqu'à maintenant tandis que nous en cherchions le lieu.

Je repérais aussitôt Valentina, assise sur une chaise, et qui semblait aller parfaitement bien.

J'en fus immédiatement soulagé.

La pièce était spacieuse, circulaire, et entourée de colonnes entre lesquelles de nouveaux gardes étaient postés, gardant stoïquement leur posture immobile sans se préoccuper des agissements de leur patron.

Quand à lui, ce petit salopard que j'allais me faire un plaisir de massacrer de mes mains, il se tenait devant elle, vêtu d'un costume tape à l'œil et affublé d'un chapeau ridicule.

Je fis signe aux autres d'entourer le lieu afin de s'occuper en un coup de tous ces hommes de mains, et gardais mon attention fixée sur ce fils de pute tout en marchant droit vers lui.

S'en donnant à cœur joie comme s'il s'agissait de leurs cadeau d'anniversaires, JinYoung et Mark ne manquèrent pas de se laisser aller.

Les deux autres faisaient un peu plus dans la sobriété.

À chacun ses goûts, après tout.

Abele me remarqua à l'instant où se firent entendre le bruit de ses laquais en train de se faire éliminer les uns après les autres, et sembla un peu surpris de me voir.

- Non Abele, je ne suis pas mort, confirmais-je d'un ton calme, voulant dire "mais toi tu le sera bientôt".

Valentina releva la tête au son de ma voix, et son visage s'éclaira, un sourire aussi brillant que les rayons du soleil faisant son apparition sur sa figure

- Jackson ! s'exclama t-elle, la seule chose qui l'empêchais de se relever pour courir vers moi étant les cordes la rendant incapable de tout mouvements. Qu'est-ce que j'avais dis, hum ? lui demanda t-elle, d'une voix moqueuse alors qu'il reculait d'un pas.

Je mis fin à cette distance qui nous séparait, aussi confiant que possible face à ce gamin qui avait assurément trop compté sur ses sous-fifres dans toute cette histoire.

Parce que lui tout seul, ce n'était ni plus ni moins qu'un asticot se tortillant devant un hameçon.

- Ton erreur Abele, c'est que non seulement tu es un petit con de frimeur, mais tu es aussi trop gourmand, dis-je en me plantant devant lui. Tu as osé la toucher, murmurais-je, furieux, avant de laisser mon poing s'en aller dire bonjour à ses dents dans un craquement sonnant très agréablement à mon oreille.

Il tomba au sol en se tordant sous mes yeux satisfaits.

Je me penchais au dessus de lui et le choppais à la gorge avant de le relever pour l'écraser sur la table dans un bruit sourd.

Je me demandais brièvement pourquoi celle-ci était recouverte de morceaux de vaisselle brisée, avant de reporter mon attention sur lui.

- Jackson tu pourrais d'abord me détacher s'il te plaît ? intervint Valentina, détournant mon attention de l'objectif macabre que je venais de me fixer. J'ai des fourmis dans tout le corps.

- Bien sûr, répondis-je en relâchant ma prise, ma future victime se mettant à tousser de toute ces forces suite à cette tentative avortée de strangulation.

À l'aide du couteau posée devant elle, je tranchais ses liens les uns après les autres, n'arrivant pas à cesser de m'émerveiller face au fait qu'il ne lui était rien arrivé et que nous allions enfin pouvoir rentrer tranquillement ensemble.

Une fois libre, elle se releva et me rendis mon regard ses yeux plantés dans les miens comme si elle redécouvrait la lumière du jour après des semaines passées dans le noir.

Puis elle me gifla.

Bon, ça commençais à bien faire les claques.

Portant une main choquée à ma joue en me demandant sérieusement ce que j'avais bien pu faire pour mériter ça, je fus étouffé par son étreinte alors qu'elle se mettait à pleurer toutes les larmes de son corps sur ma chemise, l'inondant d'une pluie d'eau salée.

- J'ai... j'ai cru que tu étais mooooooort, dit-elle, sa voix secouée de sanglots déchirants.

Attendris, je l'enlaçais et attendis qu'elle se calme tout en surveillant d'un œil suspicieux les mouvements d'Abele, m'assurant qu'il n'essaierait pas de s'enfuir.

- Je suis désolé de t'avoir fait une frayeur pareille, m'excusais-je. Pardonne moi.

Martelant mon torse de minuscules coups de poings, elle renifla.

- Yugyeom, surveille-le moi... demandais-je lorsque je vis qu'il venait d'arriver à mes cotés,avant de calmer les pleurs de ma dulcinée par un baiser que je méritais autant qu'elle après tout ce que nous venions de vivre.

Au diable le monde.

« Oh que c'est mignon ! » s'exclama YoungJae en arrivant près de nous, tandis qu'Abele rageait « Vous me dégoûtez. »

Mais je les ignorais tous, dans la mesure où elle s'appliquait à retenir mon attention avec beaucoup de maîtrise.

Il était certain qu'elle ne pleurait plus du tout.

Lorsque je la relâchais, à bout de souffle, je la regardais avec curiosité s'approcher du captif dans le but sûrement de lui balancer à la figure le ressentiment qui lui alourdissait le cœur.

Le visage totalement dénué de la moindre émotion, elle attrapa une théière qui avait avec beaucoup de chance survécu au mystérieux massacre ayant annihilé toute trace de porcelaine en bon état au sein de cette pièce et, soutenant son regard mesquin, lui fracassa sur la tête avec énergie.

Elle compensait son manque de force à merveille.

- Ça c'est pour tous les mauvais traitements envers ma personne, Abele, déclara t-elle tandis qu'il attrapait son crâne meurtrit en gémissant.

La seconde attaque, bien plus vicieuse, fut dirigée vers ses parties intimes, un féroce coup de pied correctement placé venant certainement diminuer de moitié sa capacité à se reproduire.

- Et ça c'est pour toutes les conneries que vous avez pu me sortir, ajouta t-elle.

Il était fort plaisant d'observer Valentina exprimer son tempérament habituel de cette manière.

- Garce... gémit-il, l'air de pouvoir difficilement s'en remettre.

- Ne le tues pas tout de suite, dit-elle en s'adressant à nouveau à moi. Il a sûrement encore pleins de choses intéressantes à nous dire.

De nouvelles personnes déboulèrent dans la pièce, le petit affrontement devant l'entrée devant être maintenant terminé.

- Valentina, vous allez bien ? s'empressa de demander Dino, en arrivant enfin.

- Je vais très bien, pas de bobo ni rien, assura t-elle calmement en levant une main vers lui pour lui intimer de cesser de s'inquiéter. Il faut fouiller cet endroit. Je veux qu'on me retrouve cette pétasse d'Adeline, s'énerva t-elle soudain avant de se retourner et de gratifier Abele d'une gifle sonore, sans prévenir, certainement à défaut d'avoir ladite Adeline sous la main.

- Euh... pétasse ? répétais-je en me disant que j'avais du louper un épisode.

Ma réaction fut imitée par Dino qui la contemplait avec perplexité.

- Elle est avec lui, se contenta t-elle d'expliquer en croisant les bras, morose.

- Vous êtes sûre ? demanda t-il, nageant la brasse avec moi dans une totale incompréhension.

- Sure et certaine, elle me l'a avoué elle-même, confirma t-elle sans hésitation.

Il se passa une main sur le visage, et je le vis chamboulé pour la toute première fois.

- Nettoyez cette maison, demanda t-il faiblement à ceux qui venaient de le rejoindre en accourant. Et ramenez Adeline.

En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ils disparurent tous par les multiples portes afin de terminer le boulot.

L'un d'entre eux ne tarda pas à revenir, tenant une furie à bout de bras.

- Mais lâchez moi donc ! s'agaça Adeline avant d'arriver devant nous. Ah... s'interrompit-elle en voyant la scène qui s'offrait sous ses yeux.

À peine eu t-elle le temps de refermer sa bouche tordue sous l'effet de cette mauvaise surprise que Valentina se jeta sur elle dans un rugissement féroce, la faisant brutalement tomber à terre.

- Alors comme ça tu préfère fricoter avec ce type que d'être amie avec moi ! cria t-elle en la ruant de coups, tandis que l'assemblée composée exclusivement d'hommes se mettait à siffler à la vue de ce sauvage combat entre filles.

Personnellement ça ne m'amusait qu'à moitié.

Qui savait de quoi cette folle était capable ?

- Sale chipie, rétorqua la plus âgée, je n'ai pas de comptes à te rendre.

Elle réussi difficilement à se dégager et se releva à la hâte, les cheveux ébouriffés par la folie vengeresse de son ancienne amie et nous considéra tous avec dédain.

- Vous ne m'aurez pas ! déclama t-elle avec assurance en se détournant dans une sorte de geste théâtral avant de se mettre à courir loin de Valentina qui semblait véritablement enragée... mais elle trébucha malheureusement sur le sol et tomba comme au ralenti en battant l'air de ses bras, poussant un cri paniqué et s'écrasant d'un coup de façon assez spectaculaire, un morceau de porcelaine tranchant s'enfonçant dans son œil d'une manière assez sordide.

C'était une mort vraiment dégueulasse, mais à priori méritée.

Figée, Valentina ne disait plus rien, et fixait la morte les yeux grand ouverts.

- Et dire que ça voulait devenir actrice... marmonna t-elle, surprise.

Nous restâmes tous pensif quelques instants face à la brutalité de ce décès qui n'était la cause d'aucun d'entre nous, Abele étant le seul à afficher une mine un tant soi peu bouleversée.

La pauvre.

Mais bordel c'était bien fait pour elle.

- Mademoiselle ! s'écria un homme qui venait à son tour de revenir dans la pièce.

Contre lui se tenait appuyé un cinquantenaire d'apparence fatiguée, à la barbe très longue et aux vêtements usés.

Il était relativement maigre et peinait à se tenir debout.

Son regard, que toute vie semblait avoir quitté, brilla d'un éclat nouveau en se posant sur elle.

C'était qui celui-là encore ?

Un bruit non identifiable s'échappa de la bouche de Valentina, lorsqu'elle sembla reconnaître l'individu et elle se remit à pleurer comme une madeleine.

- PAPA ! hurla t-elle à pleins poumons d'une voix vibrante d'émotions avant de s'élancer vers lui.

Papa ?

Comment ça « papa » ?

Elle pris le vieil homme sale dans ses bras tandis que je me mettais sans savoir pourquoi à trembler.

Bordel.

Ce vieil homme sale n'était pas juste un genre d'étrange clochard.

C'était mon très possible futur beau-père.

J'avais donc de quoi trembler. Même si celui-ci n'était actuellement pas en mesure de faire quoi que ce soit d'autre que de se laisser porter à cause de la fébrilité de son état, quelque chose me disait que marchander avec lui la main de sa fille une fois ses forces revenues ne serait pas une partie de plaisir.

Surtout s'ils avaient le même caractère, ce dont je ne doutais curieusement pas.

- Et merde... jura Abele dans sa barbe.

- Je pense que tu nous doit en effet de sérieuses explications, lui confia Dino après s'être remis du choc qui nous avait tous temporairement paralysé.

Le père de Valentina tenait celle-ci dans ses bras comme une bouée de sauvetage venue pour le sortir de sa condition misérable d'otage.

Il avait vécu enfermé pendant presque dix ans, retenu prisonnier par ce sale type et ses sbires dont l'unique but était de voler le rang le plus haut placé au sein de la mafia.

Je devais au moins reconnaître que celui-ci était relativement intelligent pour avoir pu monter un plan pareil.

Après avoir détourné mon regard noir du fautif qui semblait lentement réaliser que tout était fini pour lui, je croisais celui du vieux, qui me dévisageait avec curiosité par dessus l'épaule de sa fille.

J'avais l'impression de revoir cette même façon de juger quelqu'un d'un simple coup d'œil que j'avais observé chez Ernesto.

Certainement que c'était de famille.

- Pendant que je croupissais dans ce sous-sol, ma petite puce est devenue une femme, s'extasia t-il en la regardant. J'ai raté tellement de choses...

- C'est pas grave papa, assura t-elle en pleurant toujours, l'air assommée par la joie. Maintenant que je t'ai retrouvé, on va pouvoir rattraper tout ce temps perdu.

Il caressa ses cheveux de ses doigts osseux qui me firent songer qu'il devait vraiment manger un truc s'il ne voulait pas tomber en poussière, et lui demanda si elle pouvait l'aider à se déplacer jusqu'ici.

Elle le soutint au mieux jusqu'à la table, et l'aida à s'asseoir sur une chaise, où il reprit un instant son souffle.

- Et bien gamin, on ne dit plus rien ? remarqua t-il. Tu était pourtant si loquace pendant tout ce temps où tu m'a gardé enfermé comme un vulgaire animal. Fanfaronnant tous les jours de ton plan parfait, et venant te vanter à chaque fois que tu en avais l'occasion.

Son ton était posé, et ralenti par l'éreintement, mais il faisait peur, très peur.

- Après m'avoir fait miroiter une possible libération, tu t'es lâchement débarrassé de mon ami de longue date et essayé de faire de même avec ma fille adorée... Tu es en mauvaise posture mon garçon, en très très mauvaise posture, lui fit-il remarquer en caressant sa longue barbe touffue qu'il aurait eu grand besoin de raser.

- Si vous me permettez, Monsieur, intervins-je avec précaution, je me ferais un plaisir de m'occuper de lui.

Parce que j'avais vraiment plus qu'envie de me débarrasser de lui de mes propres mains.

Je fus à mon tour la victime de son attention transperçante, sa petite grimace approchant le sourire ne suffisant pas à réchauffer la pesante froideur de ses yeux.

- Valentina, tu ne nous présente pas ? lui demanda t-il, passant de la froideur à un ton chaleureux en un quart de secondes.

Elle sembla hésiter quelques instants.

- Euh, et bien, c'est...

Mais c'était qu'elle hésitait vraiment à le dire...

- Son garde rapproché, Monsieur, terminais-je en me disant que pour le moment c'était ce qu'il y avait de mieux à prétendre.

Je n'étais pas encore prêt à subir le grand stress des charmantes menaces par lesquelles j'aurais été visé s'il avait découvert qu'à cause de moi son innocente fille ne l'était plus tant que ça. Ce fut sur cette pensée que je lui serrais respectueusement la main.

Je me raclais la gorge avant de préciser que j'avais été envoyé par le chef des HwaJae, ce qui me valu d'être considéré avec dédain.

Comme c'était bien partit.


En tout cas, toute cette histoire compliquée se finissait bien, et c'était le plus important.


...

Fin du chapitre 38!

Adeline était donc une traîtresse, qui l'eut cru :O

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ? :3

Je me suis éclatée à l'écrire mais j'y ai passé du temps! xD

En tout cas je suis contente du résultat *___*

Je vous donne rendez-vous dans quelques instants pour la dernière partie de cette histoire :3

Merci de me lire <33333

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