Chapitre 37 : Le visage du Diable en personne.
- Aie ! m'exclamais-je. Fais un peu attention !
Cela ne faisait que quelques secondes qu'il s'occupait de cette maudite blessure, et j'avais déjà envie de cordialement le massacrer avant d'abandonner sa dépouille sur le sol, lui cédant ainsi ma place de tout à l'heure, lui faisant découvrir les joies de se sentir à moitié mort.
- Tais-toi et arrête de gesticuler, ou moi aussi je t'assomme, rétorqua t-il fermement.
- Contente-toi de faire ça vite et bien, marmonnais-je en regardant pour la dixième fois l'écran de mon portable, attendant que les autres répondent enfin à mon message leur demandant de changer immédiatement d'objectif.
Il fit exprès d'être indélicat, rien que pour se venger.
- Tu as une marque, là. On dirait un suçon, m'informa t-il d'un ton neutre.
Merde. J'en avais presque oublié que cette chère Valentina m'avait très indiscrètement laissé la marque de son passage dans le cou.
J'attendis nerveusement qu'il me fasse subir un interrogatoire sur la personne à l'origine de cette marque, et me tue ensuite pour de bon d'un second coup bien placé au même endroit après avoir deviné qui en était l'auteur, conformément à son avertissement dont je me souvenais encore.
Mais rien de tel ne se produisit.
- Jackson, j'ai des choses à t'avouer, l'entendis-je me dire à la place.
Soulagé et convaincu que cela ne pouvait être que sans importance, je ne prêtais que distraitement attention à ses paroles.
- Quoi ? Tu es gay ? tentais-je avec humour.
Mais toutefois près à m'écarter de lui au cas où cela se serait avéré.
On ne savait jamais.
- Tu ne peux pas rester sérieux deux minutes ? s'exaspéra t-il dans un soupir. J'ai volontairement dissimulé certaines informations à Valentina concernant mes absences répétées. Enfin, à toi aussi du coup. J'étais tenu de garder tout ça secret, pour ne pas l'inquiéter, mais aujourd'hui ce savoir va nous être indispensable, donc autant tout t'avouer, expliqua t-il.
- De quoi tu parles ? l'interrompis-je, un peu largué.
Il s'éloigna de moi, signe qu'il en avait terminé de m'enquiquiner avec ma blessure et marcha en direction d'un couloir.
Je ne pu faire autrement que le suivre, de ma démarche un peu vacillante ; je n'allais pas conduire dans l'état où j'étais, j'avais beaucoup trop de mal à me concentrer,et à me mouvoir correctement.
Oui, conduire n'aurait pas été une bonne idée.
À sa façon de se comporter, j'avais l'impression que ce qu'il allait me sortir ferait probablement l'effet d'une bombe, dans mon esprit déjà ravagé.
- Depuis que je suis entré sous les ordres il y a quelques années, je suis membre d'un petit groupe créé par Ernesto dans le but de collecter des informations sur les ennemis de la famille, commença t-il en ouvrant la porte du bureau de Valentina, où je ne l'avais jamais vu mettre ne serait-ce qu'un pied depuis le début de ses fonctions. Felipe est à la tête de celui-ci, et c'est lui qui coordonne tout. C'est un travaillent et difficile, mais qui a pu porter quelques fruits, dans la mesure où il nous a permis de nous débarrasser d'une bonne partie des... ordures. Nous faisons le ménage au sein de nos rangs depuis plus longtemps que tu ne pourrais le penser.
Sympa les collègues dis-donc.
Ils avaient gardé tout ça pour eux.
- Dino... c'était aussi mon Job ça... tu aurais pu m'en parler, lui fis-je remarquer, en me demandant ce que diable il fabriquait à fouiller partout comme ça.
- Je viens de te dire qu'on m'avait demandé de ne pas le faire ! rétorqua t-il. Bref... chacune de mes absences cachait une mission bien précise, continua t-ils ans paraître perdre le fil de ce qu'il était en train de faire.
Et moi j'étais juste planté dans l'entrée à le regarder s'agiter, les sourcils froncés.
- J'ai passé énormément de temps à espionner nos gars, parfois pour rien, et parfois pour découvrir qu'ils avaient changé de maître depuis plus ou moins longtemps. Et de cette manière, j'ai amassé un tas d'informations très intéressantes.
- Je n'en doute pas... convins-je, en me disant qu'il avait bien caché son jeu mais qu'au final il pourrait peut être bien être au courant d'assez de choses pour nous permettre de mettre fin une bonne fois pour toute à tout ce complot.
Avec le moins de pertes possibles, de préférence.
- Le véritable nœud de toute cette conspiration se trouve beaucoup plus près qu'on ne pourrait le croire. Tu te rappelle les paroles du type que tu avais amené à elle ? Et que tu m'avais ensuite, dans ta plus grande mansuétude, rapportées mots pour mots ?
Une fouille rapide de mes souvenirs qui me valut un début de migraine me permis de comprendre de quoi il me parlait.
- Tu veux parler de ce mystère sur l'homme qui aurait dû prendre la tête de la famille par défaut avant qu'elle ne soit nommée à sa place ? m'assurais-je, en ignorant le message de Mark m'informant avec ennui qu'il n'était pas intéressant de se battre sans aucune explosion à déclencher à tout bout de champ.
Il s'empara d'un dossier sur une étagère et commença à en tourner les pages frénétiquement.
- Mais bon sang tu fais quoi ?? m'impatientais-je, le temps presse et toi tu trie des papiers ? Je pense que tu as compris qu'elle risque de se faire tuer si on ne la retrouve pas à temps...
- Justement c'est pour ça que je cherche !m'informa t-il, me laissant l'impression que mes petits coups de pressions le rendaient particulièrement nerveux, lui qui semblait d'habitude si calme. Oui donc... cette personne, je sais qui c'est.
Et bien, il était temps qu'il lâche l'info.
- Et tu attendais quoi au juste, pour le dire ?
- Calme toi, je l'ai découvert à l'instant du con. Juste avant de venir ici et que je ne te prenne en flagrant délit de bousillage de tapis. Maintenant arrête de me couper dans mon explication. Bon. Pour tout te dire, la personne en question est morte. Je me disais bien que c'était bizarre aussi.
- Quoi ??
Valentina s'était-elle faite kidnapper par un fantôme? (*Facepalm*)
- Quand j'ai voulu le retrouver, je suis tombé face à un numéro d'excavation et j'ai cru que c'était la fin. Que j'avais fais tout ça pour rien... Jusqu'à ce que je n'apprenne par qui celui-ci avait été tué, dit-il enfin. Le véritable coupable.
Je retint mon souffle.
Il s'empara finalement d'une feuille, et son visage s'éclaira. Il avait visiblement trouvé ce qu'il cherchait.
- Voilà l'adresse à laquelle nous devons nous rendre, déclara t-il d'un ton triomphant en se précipitant vers la porte.
Je fis de mon mieux pour courir à sa suite et embarquais à ses côtés dans sa voiture qu'il démarra au quart de tour avant de foncer vers le lieu supposé où avait été emmenée Valentina, qui n'en avait une fois de plus fait qu'à sa tête pour je ne savais quelle raison.
J'attendais avec une curiosité non dissimulée qu'il me révèle enfin la fin de son histoire passionnante, afin de pouvoir allègrement maudire avec lui l'individu qui nous aurait bien tous fait tourner en bourrique.
- Et donc, c'est qui ? l'interrogeais-je en constatant qu'il ne disait plus rien.
- Nous le connaissons tout les deux. Et je pense que tu aura autant envie que moi de lui éclater la tête en personne quand je t'aurais révélé son nom.
PV Valentina
Ce type louche, collant, beaucoup trop entreprenant à mon goût, ce séducteur qui m'avait fait perdre mon temps, se tenait devant moi, un sourire éclatant collé au visage.
Abele.
C'était donc lui qui était à l'origine de toutes mes misères depuis le commencement.
Cet homme était le Diable en personne.
Et dire que j'avais faillit me marier avec... mais quelle connerie !
Mon grand-père, paix à son âme, ne savait vraiment pas ce qu'il faisait sur ce coup là.
En proie à un mélange explosif de colère et de désarrois, je trépignais sur ma chaise, n'attendant que le moment où l'ont voudrait bien me libérer la bouche afin de pouvoir lui crier ce que je pensais de lui et de ses talents pour la manipulation abusive.
Et pourquoi pas le moment où l'on me libérerait les mains, afin de pouvoir lui enfoncer le nez dans le cerveau par un coup bien placé.
Il était dommage que je n'eusse pas ici de poêle sous la main.
Car elle aurait indubitablement produit un très joli son en rencontrant ses dents.
J'étais à présent beaucoup moins étonnée du fait que j'avais eu du mal à pouvoir le blairer lors de nos précédentes rencontres. Quelque chose en lui m'avait heureusement retenu de faire du gros n'importe quoi en lui accordant ma confiance.
Je me bénissais moi même de ne pas être aussi conne.
Sauf qu'il allait bel et bien me tuer en fin de compte, et que ce n'était certainement pas le petit bijou dont Jackson m'avait fait cadeau qui allait me protéger contre cette fatalité.
- Allons allons, qu'est-ce donc que ces manières de traiter une invitée ? se lamenta t-il en découvrant la cause de mon mutisme forcé.
Il s'approcha de moi d'une démarche guillerette qui le fit paraître particulièrement ridicule à mes yeux, surtout qu'il était affublé d'un... haut-de-forme assortit à son costume, et je cru qu'il allait me débarrasser d'au moins un truc, par respect des civilités.
Au lieu de cela, il se contenta de me faire pivoter sur la chaise d'un coup sec afin que je sois bien assise face à la table.
Monsieur n'était donc pas civilisé.
Message reçu.
Interdite, je le regardais se diriger vers l'autre bout de la table pour y prendre place, et commencer à se servir à manger, comme s'il se foutait de ma présence.
Son chapeau incongru le rendait vraiment peu crédible en tant qu'incarnation de machiavel en personne, contrairement à l'air de jubilation qu'il affichait, me laissant entrevoir au sein de son âme corrompue par le vice les pires abominations dont il pensait certainement à m'infliger.
Alors que je ne lui avait rien fait, moi, bordel de merde.
- Il est difficile de pouvoir profiter de votre présence, Valentina... me fit-il remarquer d'un ton déçu. Je pensais pourtant avoir usé de tous mes talents pour rendre mes convocations les plus attrayantes possibles.
Par « attrayante » entendait-il les multiples tentatives d'enlèvement foirées dont j'avais été la pauvre victime ?
- Mmm hhhmmm mh mmm hhm hh mmmh mh mmhhhmm. (Vous pouvez bien vous les mettre où je pense vos convocations.) répondis-je en réalisant l'exploit d'oublier momentanément que je ne pouvais pas parler. Mhhhmmm. (enfoiré.) précisais-je.
- J'ai pitié de vous, ma pauvre... soupira t-il. Enlevez-lui ce machin, ordonna t-il au mec derrière moi.
On me libéra (enfin!) la bouche et je soufflais un bon coup, soulagée de sentir que je pouvais à nouveau faire libre usage de mes mâchoires.
- Va pourrir en enfer espèce de salopard, lâchais-je poliment en guise de phrase d'introduction.
Il ricana, trouvant certainement ma rébellion orale d'un inégalable comique.
Il était vrai que de nous deux, c'était moi qui étais ficelée telle une jeune fille pure prête à être égorgée sur un autel sacrificiel à la gloire du génie de ce type qui devait certainement se prendre pour Dieu, et donc, en position de faiblesse.
Ce n'était rien de le dire.
- La courtoisie ne faisait visiblement pas partie des choses que l'on vous a enseigné... enfin pour peu que l'on vous ai réellement enseigné quelque chose. J'ai toujours du mal à réaliser que c'est vous qui êtes au pouvoir. Une sale gamine... grinça t-il.
Ha ! On voyait bien que ça le faisait rager.
- On est jaloux ? me moquais-je. Un complexe d'infériorité peut être.
- Peut importe, assura t-il d'un geste nonchalant. À la fin de la journée c'est moi qui prendrai votre place. Elle était de toute façon censé me revenir.
Pardon ?
L'incompréhension s'empara de moi... jusqu'à ce que les paroles de ce connard de Victor ne me reviennent en tête.
Bon, ce point là était désormais éclairci. Mais le pourquoi du comment restait totalement flou.
- Comment ça ? m'inquiétais-je,mon esprit volatile me faisant envisager toutes sortes de raisonnements plus improbables les uns que les autres, telle par exemple l'éventualité d'un cousin caché qui aurait été singulièrement ignoble. Venant de lui je m'attendais à tout.
Il avala la bouchée qu'il venait d'enfourner et reposa sa fourchette sur le bord de son assiette.
- Vous savez Valentina, je me demande comment vous avez fait jusqu'ici pour suivre aveuglément les directives d'un homme mort alors que celui-ci vous à caché absolument tout ce qu'il était possible de cacher. Alors que vous auriez été en droit de savoir.
Sur ce point, j'aurais presque pu être d'accord avec lui.
- J'imagine que ne vous a jamais effleuré la possibilité qu'Ernesto envisageait à une époque de donner sa place à quelqu'un d'autre que vous... pourtant après que votre père ai disparu de la circulation, c'est le mien qui avait été désigné comme futur remplaçant.
La bouche ouverte et choquée comme si je venais de voir les gardes armés jusqu'au dents qui nous entouraient se déshabiller lentement devant moi en se remuant sur une musique lascive, je le regardais me dévisager avec un petit sourire entendu.
- Ça vous embouche un coin n'est-ce pas ? devina t-il. Donc, poursuivi t-il sur sa lancée, c'est pour ça que lorsque j'ai compris, à votre nomination, qu'il ne me servait plus à rien, je me suis débarrassé de lui. Je le gardais en vie pour cette unique raison, et il m'était devenu inutile.
Tandis qu'il blablatait inlassablement tel tout bon méchant qui se respectait, je commençais visiblement à faire connaissance avec ses plus bas instincts psychopathes.
Quand il m'avait annoncé que son père n'étais plus, jamais je n'avais pensé qu'il pouvait en être la cause directe.
Quel connard. (On se répète. xD)
- Mais c'est monstrueux, m'offusquais-je.J'ai honte pour lui d'avoir donné naissance à un fils aussi ingrat.
Je compris que je venais d'appuyer sur le bouton « Ne pas toucher, Danger. » de sa psyché endommagée lorsqu'il se redressa d'un coup, et que tel un chapelier fou en costume neige il grimpa sur la table, et se mit à courir vers moi en donnant des coups de pieds destructeurs dans la porcelaine hors de prix qui fini tragiquement brisée sur le sol dans un tintement mélodieux, tout en me transperçant d'un regard meurtrier.
- Vous ne devriez pas parler sans me connaître, Valentina, gronda t-il en s'agenouillant devant moi,sous mes yeux écarquillés de terreur.
Adeline, depuis sa place, n'en menait pas plus large.
Puis, sans prévenir, il afficha de nouveau son large sourire, changeant d'humeur plus rapidement qu'un patient bipolaire particulièrement dangereux, ayant malheureusement pour habitude de recracher consciencieusement son traitement et ses calmants pour grizzlis enragés dans la cuvette des toilettes lors de sa pause pipi du matin.
Après m'avoir fait cette petite frayeur qui me laissait totalement choquée, et incapable du moindre mouvement, même infime, il se redressa sans un mot et refis calmement le trajet inverse, toujours sur la table pour retourner s'asseoir comme si de rien n'était, les morceau de vaisselle brisée craquant sous ses semelles.
J'avais affaire à un échappé de l'asile, je ne voyais pas d'autres explications.
- Au fait, reprit-il tout en se saisissant à nouveau de sa fourchette, son assiette ayant par je ne savais quel miracle été épargnée par sa petite crise de rage passagère, souhaitez vous mourir d'une façon particulière ? me demanda t-il d'un ton désintéressé. Magnanime, je pourrais consentir a vous accorder au moins ça.
Vraiment trop aimable de sa part.
...
Je suis revenue de vacances (juste avant de repartir à nouveau... lundi xD)
Vous êtes content de me revoir n'est-ce pas? :3
Et ce chapitre aussi? xD
Jackson va parfaitement bien, et il est pas content du tout ;3
ET TATATATADAM! Abele est le méchant de l'histoire, avouez que presque personne s'en serait douté hein? xDDD
Malheureusement cette fic est presque finie :(
Je le sais parce que JE L'AI FINIE xD
Je vais tout poster ce soir, vous aller enfin connaître le fin mot de l'histoire :3
A tout de suite pour les parties suivantes, restez par là <3
Je vous aime tous très fort *___*
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