Chapitre 29 : Mais le monde était contre nous ce soir.
Il aurait pu, dans sa plus grande clémence envers mes besoins physiques incontrôlables, se contenter de s'éclipser discrètement, mais curieux comme il était, il décida au contraire de rester planté devant la porte à nous regarder, sans même paraître se rendre compte du malaise que son arrivée impromptue venait de déclencher.
- Je dérange ? finit-il par demander, quand bien même la réponse, aussi positive puisse t-elle être, ne semblait pas pouvoir le pousser le moins du monde à s'en sentir désolé.
Et il s'en était rendu compte tout seul ?
- Mais je vous en prie, faites comme si je n'étais pas là. Je passe juste chercher un truc à manger, assura t-il, sans même attendre une réponse à sa question.
Je soupirai.
On ne pouvait jamais être tranquille.
Valentina m'observa un instant de ses yeux rieurs, avant de me repousser. Elle replaça décemment sa jupe sur ses jambes, mon regard déçu ne pouvant s'empêcher de suivre le mouvement de sa main.
- Je te présente mon ami américain un peu taré sur les bords, marmonnai-je à Valentina qui l'observait, l'interrogation se lisant sur son visage lorsqu'elle le tourna à nouveau vers moi. Mark, voici Valentina, chef des Gong-gi, ajoutais-je un peu plus fort à l'attention de l'autre idiot.
- Enchanté, déclarèrent-ils d'une même voix. Mais je ne suis pas vraiment américain, rectifia Mark, qui avait malgré tout entendu le début de ma phrase.
Valentina descendit du plan de travail en sautant à terre, au moment ou Mark fourrait sa tête dans un placard.
- Bon, je vais vous laisser entre vous, déclara t-elle avec sagacité avant de faire un demi-tour qui exprimait la dignité même. Ce fut un plaisir, Jackson, ajouta t-elle en se retournant avant de passer la porte, ses lèvres s'ourlant alors d'un sourire moqueur.
Ce qui fit siffler le responsable de cette scandaleuse interruption des retrouvailles passionnées de nos bouches, pour mon plus grand malheur.
La porte se referma, et je n'avais pas bougé d'un millimètre, réfléchissant calmement à la légitimité du puissant désir qui faisait présentement vibrer mes mains.
Mark.
J'allais le tuer.
Je m'approchais de lui et lui giflais l'arrière de la tête.
La force du coup fit entrer celle-ci en contact avec le bord du placard.
Un craquement se fit entendre, toutefois je ne parvenais pas à distinguer s'il provenait du bois ou de son crâne.
- Aie putain ! jura t-il en se frottant le front.
Je le considérais, ou plutôt je le transperçais de mon regard le plus noir.
- Tu es fier de toi, crétin ? grinçai-je. Elle est partie par ta faute.
- Mince alors, j'ai foiré ta tentative de pousser ton petit délit jusqu'au bout, railla t-il en s'écartant. Depuis combien de temps ça dure ? me questionna t-il en jetant un regard à la porte, tandis qu'il partait à l'autre bout de la pièce, vers le réfrigérateur.
- De quoi tu parle ? ânonnai-je en détournant innocemment les yeux des éclats de verres brisés jonchant le sol tout près de ses pieds, tels les morceaux de cadavres piétinés des espoirs que j'avais fugacement entretenu de passer ma nuit autrement que tout seul, après m'être rendu compte que je les fixais d'un œil vide.
Il se retourna, en ayant l'air de ne pas croire une seule seconde que je n'avais pas saisit où il voulait en venir.
- Je te demande depuis combien de temps tu te la fais. D'après ce que Jaebum m'a expliqué, tu es censé la protéger. Pas la baiser.
Les sourcils froncés par la contrariété je refusais d'un signe de tête la bière qu'il me proposa après en avoir sortie une pour lui du frigo.
Il haussa les épaules et décapsula la sienne sans un mot, avant d'en boire une longue gorgée.
- C'est très récent, répondis-je évasivement.
- Et Jae n'est pas au courant j'imagine, en déduisit-il dans un hochement de tête.
Ma grimace lui apporta une réponse bien plus que claire.
- Il est au courant ? s'offusqua t-il. Et il vous laisse faire ??
Il but la moitié de sa canette cul-sec.
N'y avait-il pas d'alcool aux U.S.A pour le pousser à faire actuellement preuve d'une telle descente ?
- Il croit que j'obéis à son ordre de ne pas m'approcher d'elle. La situation est très compliquée. J'imagine qu'il pense à présent à me faire remplacer. Et dire que je l'avais moi-même demandé au départ... Je n'aurais jamais dû rencontrer cette fille.
- Je vois, dit-il, pensif.
Cet alcoolique avait déjà presque fini sa bière.
- Pas un mot à Jae sur ce que tu viens de voir, le prévins-je d'une voix dure.
- Sinon ? me défia t-il en faisant de l'œil à la deuxième canette posée à coté de lui.
Oh je savais très bien ce que j'allais faire si il me trahissait.
- Sinon je viens dans ta chambre en pleine nuit pour te traîner comme un sac jusqu'au fond du jardin et je te fait bouffer l'un des bâtons de dynamite que tu garde planqué sous ton lit. Allumé.
- Tant d'amour. Je me croirais revenu chez les marines, fit-il en décapsulant sa nouvelle canette avant de me demander confirmation du regard que je n'en voulais vraiment pas.
Je secouais la tête.
- Tu te fous de moi ? Depuis quand tu as fais partie des marines ? demandai-je, toujours plus surpris par les histoires que ce type parvenait à débiter tout en ayant l'air de lui-même les trouver parfaitement normales et censées.
- Oh je n'en faisais pas partie, mais c'était le feu de leur faire sauter la tronche, expliqua t-il d'un ton nostalgique. La première fois que j'ai installé une mine pendant un cours sur l'efficacité des armes américaines, un gars à marché dessus tout juste une demi-heure après. Une véritable fierté pour moi, déclara t-il, en suivant à nouveau calmement l'objectif qu'il semblait s'être fixé, à savoir ingérer suffisamment d'alcool afin d'oublier ses six mois de voyage en un coup.
Toutefois, quand il releva la tête vers moi, il semblait parfaitement sérieux.
- Tant que cela ne pose aucun problèmes, je ne dirais rien. Mais je veux quelque chose en échange, me prévint-il, un rictus sournois étirant le coin de sa bouche.
- Cela ne saurait m'étonner, râlais-je en me disant que j'aurais dû me douter que cela n'aurait pas été gratuit.
Avec lui, ça ne l'était jamais.
- Quel genre de service à la con va-tu me demander cette fois ? soupirais-je en lui attrapant la bière des mains, sentant soudainement qu'enfin de compte j'en avais plus besoin que lui.
- Tu le saura plus tard. Du moment que tu es prêt à me rendre la pareille lorsque je te le demanderais, je tiendrais ma parole.
- J'ai déjà l'impression que je vais le regretter, lâchais-je avant de finir la boisson cul-sec.
Il m'observa reposer la bouteille de verre sur la table d'un mouvement agacé.
- Tu n'avais pas arrêté en fin de compte, j'étais persuadé que tu avais réussi à te dégoutter de l'alcool, remarqua t-il, une étincelle diabolique passant dans ses yeux de type manipulateur.
- Range moi ce regard Mark. Tu ne va pas aussi me faire chier avec ça. Mes problèmes ne concernent que moi.
- Ils concernent aussi Jae. Dois-je te rappeler que tu es le chef en second ? Je veux bien admettre avec toi que pour le moment cela ne veut strictement rien dire. Mais si il lui arrive quelque chose avant que son fils ne soit en âge de s'occuper de la famille, ce n'est pas son oncle qui prendra sa place. Ce sera toi, imbécile. Ta santé et tes fréquentations sont aussi importantes que les siennes. Ne te fous pas à nouveau en l'air.
- Il aurait dû réfléchir à deux fois à ce qu'il risquait de se passer en m'éloignant de lui. Ou peut être bien qu'il en était conscient, je ne sais pas. J'évite de parler de ça avec lui car je sais que ça ne pourrait que mal finir.
- C'est dommage, vous vous entendiez si bien avant...
- Oui, mais ça c'était avant, coupais-je.
- Certains pensaient même qu'il se passait quelque chose entre vous... continua t-il sur sa lancée. Tel deux amoureux transit vivant leur passion cachés des regards...
- Tu veux mourir ?
Il explosa d'un rire tonitruant sous mes yeux outrés.
- Relax, I'm just kidding.
- Toi et ton humour décalé, je vous méprise, grinçais-je, en croisant les bras tandis qu'il reculais d'un pas, pressentant qu'il allait un peu trop loin avec moi et qu'il risquait de réellement voir à nouveau sa tête entrer en contact avec une surface de la cuisine choisie au hasard.
Et que cette fois un peu de sang resterait très certainement incrusté sur celle-ci.
Oui j'étais encore plus énervé.
- Quel susceptible, marmonna t-il.
- Le susceptible va se coucher. Rappelle toi de tenir ta langue devant Jae si tu ne veux pas que je m'occupe de te refaire entièrement la gueule sur le modèle « rescapé de la première guerre mondiale ».
Suite à cette menace proférée avec tout l'amour qu'il m'inspirait, je m'approchais de la porte en sentant la lassitude s'emparer de moi.
- P'tit con, lâchais-je avant de sortir, en souriant malgré moi.
Je claquais la porte puis repris le couloir en sens inverse, tout en défaisant quelques boutons de ma chemise, dont le col me serrait un peu trop.
Mes pas s'immobilisèrent d'eux même lorsque je me trouvais tout proche de la chambre de Valentina.
Le petit démon assis sur mon épaule gauche me chuchotait perfidement à l'oreille que je n'avais qu'à m'y glisser sans attendre, et que personne n'en serait au courant.
La porte elle même semblait vouloir m'inviter à y entrer.
Malgré l'heure tardive, j'étais plus que certain que Jaebum et Keira étaient encore en train de s'amuser tout les deux, dans la plus totale ignorance de ma détresse sans bornes.
Quelle injustice.
Je me pris la tête entre les mains en lâchant un râle.
L'incertitude me pesait.
Je pris soudainement ma décision, et faisant preuve d'autant de détermination que si ma vie en dépendait, je cessais de me torturer par ces inutiles conflits intérieurs et avançais enfin vers l'objet de mon désir.
Je posais ma main sur la poignée et entrouvris la porte. En bougeant, le battant émis un léger bruit. Je me faufilais alors à l'intérieur de la pièce, où la lumière était encore allumée, et refermais derrière moi, en tournant la clef dans la serrure.
Puis je me retournais.
Valentina était debout à quelques pas de son lit et me détaillait d'un regard brûlant tout en serrant sa serviette autour de son corps.
Ses cheveux mouillés étaient rassemblés sur une épaule et laissaient perler des gouttelettes sur sa peau, qui me donnaient l'irrépressible envie de lécher chacune d'entre elles.
- Je commençais à croire que tu ne viendrais pas, dit-elle, l'air ravie de s'être trompée.
Ses yeux se fermèrent l'espace d'une seconde, tandis que ses lèvres s'étirèrent dans un soupir de satisfaction.
Puis elle laissa tomber sa serviette au sol et marcha jusqu'à l'endroit où je me tenais immobile, chacune des courbes de son corps nu appelant aux caresses d'une manière follement provocante à chacun de ses pas.
- Fais-moi ce que tu veux, Jackson, murmura t-elle une fois arrivée à quelques centimètres de moi, en attrapant l'une de mes mains pour l'appuyer contre sa joue, tout en posant l'autre sur mon visage.
Elle me rendait fou.
- Comme tu voudra, princesse, répondis-je en baissant d'un coup pour la soulever dans mes bras, sans me détacher de ses yeux dans lesquels je me sentais irrémédiablement prisonnier.
Oh comme j'aurais aimé que les choses se passent comme ça...
Hélas, le type qui passa dans le couloir au moment où je m'apprêtais à effectuer ce premier pas vers cette fichue porte semblait n'avoir cure de mon envie de mettre à l'œuvre ce scénario, d'une telle perfection qu'il ne pouvait décemment pas ne pas être réalisé, que je venais d'élaborer dans ma tête.
Je repris donc immédiatement ma route en faisant mine de ne jamais m'être arrêté tout en maudissant cet homme et sa descendance sur 77 générations pour s'être trouvé ici à ce moment précis.
Le monde entier semblait s'être ligué contre nous ce soir.
...
Et l'oscar de la pire connasse d'auteure revient à moi même :3
Ascenseur émotionnel bonjour :3
Vous ragez de mon faux espoir? x3 Hihi :3
Bon sinon ça fait deux semaines que je suis sur ce chapitre moi, j'ai énormément de mal à trouver l'inspiration et surtout le temps d'écrire ces temps-ci.
Mon weekend dernier à été relativement pourri, et je combine: du travail pour les cours, et un manque de sommeil aberrant. L'une des principales causes de mes problèmes relevant de mes soucis familiaux. Je n'en peux plus.
Enfin bref, je me suis poussée un peu pour vous apporter ce chap avant la fin du weekend (tant qu'il est pas minuit je suis pas en retard hein héhé)
Il vous plaît? :D
Je sens qu'on se rapproche sensiblement de la fin de la fic attenzion è.é
Je sais ce qu'il va se passer après, je ne sais juste pas en combien de chapitre je vais le raconter, tout dépendra de mon inspi, comme d'habitude :D
Mais on va déjà arriver à 30 chapitres! *^* Je n'ai jamais été aussi loin, je suis soufflée *^*
Si tout se passe bien, il y aura un beau lemon bientôt (j'ai dis bientôt, pas au prochain chapitre, et je ne dirais pas quand hinhin :3)
A bientôt, mais je ne sais pas quand~
Noémie, bien à vous, et qui vous aime. Vous m'êtes tous précieux.
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