Chapitre 27 : Ce petit flirt innocent.
PV Jackson
Appuyé contre le mur près de la porte sans rien faire d'autre que contenir mon envie de frapper, ce qui devait certainement me faire passer pour un dérangé mental en train d'attendre le bus pour le faire sauter joyeusement, lui ainsi que tout ses passagers, genre de chose que Mark aurait pu faire sans soucis lors d'une journée particulièrement ennuyante, j'hésitais à redescendre.
D'un côté j'estimais préférable de rester ici, ce qui me paraissait être le seul et plus sensé moyen de conserver mon calme, que ce type - encore d'avantage dénué de toute morale que moi - m'avait comme qui dirait fait perdre avec brio pour la simple et bonne raison que le moindre manque de respect, ou tentative de maltraitance, envers cette minuscule chose nommée Valentina me faisait le même effet que si l'ont venait de cracher sur la tombe de ma défunte mère - paix à son âme.
Et d'un autre, je trouvais qu'ils mettaient vraiment du temps à en finir.
De quelle teneur pouvait bien être leur discussion, là, en bas, et quel genre d'autres affronts - qui méritaient tous les uns autant que les autres qu'il se voit gentiment arracher une dent pour chacun d'entre eux - ce petit con pouvait-il bien être en train de proférer ?
A moins qu'il ne soit déjà mort...
J'amorçais un pas pour retourner près des marches, animé par la volonté de m'en assurer par moi même, lorsque je vis Valentina, seule, en train de les remonter avec un air grave sur le visage.
Ce genre d'expression ne collait pas vraiment à ses traits, donnant l'impression d'avoir affaire à l'incarnation même de la contradiction.
- Tout va bien ? demandai-je, lui faisant relever la tête vers moi.
Elle franchit la dernière marche, et détourna le regard.
Il s'était passé quelque chose.
- Je l'ai tué, murmura t-elle si doucement que j'eus peine à l'entendre.
Je butais un instant sur ce qu'elle venait de dire.
- Tu as tué cet homme ? Toi ? m'assurais-je, sans parvenir à dissimuler ma surprise.
Sa bouche se tordit en un rictus dégoutté.
- Oui, moi. Pas le pape, rétorqua t-elle, l'air d'être un peu à cran.
Elle hésita un instant, ne croisant mes yeux que le temps d'une minuscule seconde, ce qui me suffit à comprendre qu'elle disait la vérité.
- Je ne dirais pas que c'était intéressant, mais même sans être aussi à l'aise avec la souffrance des gens que peut l'être ton ami le sadique, ça m'a fait du bien.
C'était à présent qu'elle m'avouait ça que je réalisais à quel point elle avait changé depuis que je l'avais rencontrée.
Beaucoup changé.
La jeune fille en permanence désemparée face à la violence semblait avoir mis les voiles sans prendre le temps de dire au revoir.
Et elle était encore plus attirante comme ça.
- Mon ami le sadique ? souriais-je. JinYoung ?
- Oui c'est ça, acquiesça t-elle en franchissant la porte restée ouverte pour repasser dans le jardin. Je rentre... tu viens ? demanda t-elle en se retournant, pour m'adresser un petit sourire que j'aurais pu qualifier de coquin.
Comment refuser une telle demande ?
Surtout lorsqu'elle est formulée ainsi.
- Mademoiselle me demande t-elle de l'accompagner pour assurer la sécurité de son joli derrière, ou pour avoir à nouveau l'occasion de me claquer sa porte au nez avec un air faussement méprisant ? l'interrogeais-je en m'approchant pour relever son menton du bout du doigt, ne manquant pas de savourer ce que ce contact, aussi léger soit-il, avait le don de provoquer en moi.
Ce qui était également appuyé par l'intensité de son regard dans le mien, qui était présentement loin d'être tel celui d'une jeune pucelle effarouchée. (pardon.)
Elle me dévisageait sans plus de gêne que je n'en faisait preuve en me comportant de cette façon, ce qui m'aurait normalement valu une belle gifle.
Mais c'était sans compter le sens de la répartie de madame, dont elle savait à présent se servir à merveille.
- Très honnêtement, les deux propositions sont aussi justes que complémentaires, mais tu oublie de citer tout ce qu'il pourrait se passer avant que je n'en arrive à claquer cette porte, répondit-elle en chassant ma main d'une tape.
J'osais à peine y penser.
Trop de possibilités plus alléchantes les unes que les autres, mais dont je savais qu'elle ne pourraient malheureusement, et pour ma plus grande frustration, pas dépasser le stade du fantasme.
En tout cas tant que nous serions surveillés par le Big Brother régnant sur ces lieux à savoir le très respecté Jaebum, alias l'homme dont le pouvoir était tel que chacune de ses décisions pouvait presque faire office de loi pour chacun de ses « employés », dont je faisais parti.
Mais à chaque heure qui passait, j'avais d'avantage le désir d'ignorer les ordres de mon ami, afin de me laisser aller à ce que j'avais vraiment envie de faire.
- Du genre... ? voulus-je tout de même savoir.
Sous ses cils, ses yeux se mirent à briller d'une manière qui présageait que je risquais fort d'être dans une belle merde si quelqu'un débarquait ici dans les secondes qui allaient suivre.
Pensait-elle comme moi à la fantasmagorique possibilité d'envoyer paître l'interdiction planant au dessus de nos tête ?
Sans hésiter, elle se pencha en avant et je sentis son nez frôler ma peau, dans mon cou.
Et tandis qu'elle faisait lentement descendre une main sur mon torse, mon souffle se coupant par la même occasion à cause du désir qui s'emparait de moi plus vite que si je m'étais fait injecter quelques aphrodisiaques rigoureusement prohibés, je sentis qu'elle respirait mon odeur.
Avant de s'écarter tout aussi rapidement qu'elle ne s'était approchée, et affichant un air taquin et satisfait, comme ravie de sa petite provocation.
- Intéressé ?
Bien plus que cela, pensais-je tout en lui renvoyant un regard qui signifiait "tu joue avec le feu, petite".
- Tu me surprend sans arrêt, Valentina. Mais malgré que cela soit réellement tentant, je vais devoir retourner en bas. Je dois voir Jae. Mais... ajoutais-je face à sa moue déçue, une prochaine fois ?
- Mmm... va pour la prochaine fois. De toute façon j'imagine que je n'ai pas le choix. A plus tard, conclut-elle avant de partir pour de bon.
Les mains dans les poches, je l'observais rejoindre la maison, la brise faisant innocemment voleter les bords de sa jupe - dont la très respectable longueur faisait honneur à celle de la secrétaire calculatrice du PDG d'une agence de mannequinat le jour où celle-ci serait désespérément en attente d'une augmentation - laissant ainsi une vue dégagée sur ses jambes, dont le galbe semblait, par la façon dont mes yeux étaient attiré par elles, m'envoyer des appels de phares.
Je me demandais bien pour quelle mystérieuse raison elle avait prit la peine de se vêtir de la sorte... C'était réellement difficile à deviner, sachant que j'étais la première personne qu'elle avait rencontré avant de s'habiller... non franchement, je ne voyais pas.
Mais je n'allais pas m'en plaindre.
Bon sang, ne devais-je pas redescendre ?
J'arrachais mon attention à la vision enchanteresse qui venait de me fasciner pour la porter sur l'escalier sombre.
Je retournais donc dans cette pièce du sous-sol que j'avais précipitamment quittée un peu plus tôt, et lorsque je franchis cette même porte, ce fut pour constater que JinYoung était en train de faire le ménage, tout en affichant un air enjoué.
Il était à ma connaissance le seul à apprécier se charger des basses besognes telles que celle-ci.
Par « faire le ménage », j'entendais qu'il s'activait à traîner par les pieds le cadavre ma fois assez méconnaissable de l'ordure qui fut autrefois aussi vivante qu'insupportable, et dont le sort avait été amplement mérité, vers la pièce attenante.
Jae, qui jusque là le regardait faire, suivit ses pas, tout comme moi.
En y entrant, je fus accueillis par les grognements agressifs du rottweiler enchaîné au mur, que je connaissais pourtant depuis sa naissance.
- Couché, Iron ! tonna JinYoung, qui avait pour rôle de s'occuper de lui.
Iron se tut, et obéis après avoir poussé un glapissement résigné.
- Il est un peu sur les nerfs depuis que Waepon est tombé malade le mois dernier... et qu'il est mort. Tu te rappelle qu'ils ont grandit ensemble... Pauvre petit. Ils aimaient tellement jouer à rattraper les petit salopards dans la forêt, ou se partager les morceaux de corps que je leur laissais de temps en temps... sans oublier notre petit rituel quotidien du « va chercher le fémur du méchant monsieur ». Aaah... Et puis bon, ça fait longtemps qu'il ne t'as pas vu.
Pris par la nostalgie des moments passés avec ces deux chiens que j'avais contribué à élever je m'accroupis à coté d'Iron, qui me contemplait maintenant en gémissant, les oreilles couchées.
Je lui caressais affectueusement la tête avant de relever les yeux vers Jaebum lorsque celui-ci nous adressa la parole.
- On va en prendre un autre, pour lui tenir compagnie. Je ne veux pas qu'il reste tout seul, surtout que tu n'as pas le temps de t'occuper constamment de lui, JinYoung. C'est comme ça qu'ils finissent par devenir fous. Je voudrais éviter d'en venir à devoir le piquer comme Volt... dont la marque de morsure est toujours imprimée sur ton mollet, me semble t-il.
- La cicatrice est à peine visible, ronchonna t-il. En tout cas pour ce qui est de prendre un nouveau chiot, je suis complètement pour, acquiesça JinYoung tout en ouvrant le crématorium.
Il souleva le corps en usant de toute sa force, et le balança à l'intérieur, avant de refermer la porte dans un claquement.
Puis il entreprit d'abaisser quelques leviers, et appuyer sur quelques boutons... et la cuisson débuta.
- Que s'est-il passé, après que je sois sortis ? demandai-je en évitant une léchouille d'Iron, semblant à présent parfaitement se rappeler de moi. Elle m'a dit s'être chargé de lui elle-même.
- Valentina a parfaitement géré la situation...
- En faisant le boulot à ma place ! le coupa JinYoung dont la déception était plutôt compréhensible.
- Tu fais des morts quasiment tout les jours, tu va bientôt te rattraper, rétorquais-je.
- En revanche.. ! repris Jae, contrarié de s'être fait couper la parole, j'aimerais bien savoir d'où tu tiens ce poison, JinYoung. Tu ne m'avais pas parlé de ça.
- Ah ça... marmonna t-il distraitement tout en jetant un œil à travers la vitre de l'incinérateur pour observer avec intérêt la combustion du corps. Je l'ai obtenu d'un trafiquant russe qui revendait certains produits d'un petit labo obscur travaillant essentiellement pour revendre au noir par la suite et qui devait être inspecté peu après. Au départ, ils étaient censé revendre tous leurs stocks à la Corée du Nord pour s'en débarrasser définitivement et ainsi éviter que le gouvernement n'ai vent de l'existence des substances inventées, ce qui aurait pu tous les envoyer en taule. Mais l'un des scientifiques à retourné sa veste et à baisé tout ses collègues en filant la marchandise à un autre et en empochant tout le fric avant de mettre les voiles. Sympa par chez eux, non ? En bref, l'autre c'est celui que j'ai rencontré la semaine dernière dans un bar, et qui après quelques verres de vodka aromatisés à l'héroïne que l'un de nos sous-fifres lui avait gracieusement vendu quelques minutes avant - intéressant cocktail au passage - à commencé à me parler de ce produit miracle dont j'apprécie fortement les effets.
- Quelle aventure, ça n'arrive décidément qu'à toi ce genre de choses... lui fis-je remarquer avec amusement.
- C'est parce que j'aime bien me promener un peu partout, histoire d'augmenter mes chances de tomber sur une occasion de cet acabit. Oh et je ne vous ai pas parlé de la superbe top-model qui l'accompagnait et qui m'a poliment proposé d'aller lui montrer ma collection de couteaux à l'arrière de ma voiture, après qu'il se soit endormi affalé sur le bar ? En plus de s'être montré particulièrement réceptive à mon discours sur les lames de tout type, elle était sacrément souple la petite. C'était peut être bien la meilleure soirée de ma vie, déclara t-il d'une voix rêveuse.
- Je croyais que la meilleure soirée de ta vie, c'était quand je t'ai confié cet endroit en t'autorisant à y faire tout ce que tu y voulais avec les gens qu'on y amène, et que tu as fêté ça en faisant griller un prêtre qui avait perdu au jeu en lui envoyant une décharge de 77777 volts, lui rappela Jae.
- Bon la deuxième meilleure soirée alors, corrigea t-il en haussant les épaules et en attrapant un sac de croquettes pour remplir la gamelle d'Iron, qui se hâta de se relever pour entreprendre aussitôt de la vider, entretenant par la même occasion sa petite réputation de ventre-sur-pattes.
- ... Et pour en revenir à Valentina ? demandai-je en me redressant, afin de réorienter la conversation sur le droit chemin qu'elle avait momentanément réussi à quitter.
- Elle a juste réussi à obtenir de lui la raison pour laquelle elle se fait poursuivre avec autant d'acharnement. Mais rien de plus. J'ai comme l'impression qu'il était surtout là pour fanfaronner devant elle, cet enculé.
- Je vois, dis-je en me rendant compte que mon regard venait de se perdre quelques secondes dans le vide.
Jae m'observait avec la même insistance que tout à l'heure, et je pensais un instant à clore la conversation pour retourner dehors et ainsi éviter d'être plus longtemps analysé tout entier par ses yeux perçants.
- Viens, j'ai quelque chose à te dire, m'annonça t-il en se dirigeant vers la sortie, sous le regard sourcillant de JinYoung qui voyagea alors entre nous deux, semblant se demander ce qu'il était en train de se passer.
Quant à moi, je devinais que j'allais me faire engueuler, encore une fois.
Et merde.
...
Mouahaha :3
M'est d'avis, au vu des innocentes pensées de notre petit Jacky à l'égard de la toute aussi innocente Valentina, que ce n'est pourtant pas cette dispute à venir qui le fera abandonner ses idées... encore plus innocentes :3
Je crois que le chapitre prochain sera même encore d'avantage innocent :3 (ce mot va réellement finir par perdre tout son sens, si ce n'est pas déjà fait)
Je parle beaucoup de JinYoung ces temps-ci xD Mais je ne sais pas si ça va durer :3 Il faut que je garde un peu de mystère sur les personnages pour alimenter le tome III que je vais faire après avoir fini ce tome-ci :3
Bon, j'ai moins traîné sur ce chap là, les choses vont-elles continuer ainsi ? La réponse avec la date d'arrivée du prochain chapitre, qui est aussi imprévisible que celle de la démission de mon ovaire droit pour cause d'explosion face au déhanché d'un petit chanteur coréen qui aura su représenter la goutte d'eau mettant le feu aux poudres.
Ramen.
Sur ce n'importe quoi sans nom, je pars réfléchir - accompagnée de votre amour et de votre reconnaissance, ce à quoi je vous revoie les miens - à la suite de mon histoire dont la température va très certainement monter d'un cran.
Ou deux.
(tout dépend des voies que décidera de prendre mon inspiration dépravée)
Bonne soirée xD
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