Chapitre 20 : 1, 2, 3... Psychopathes.


Après avoir raccroché, je laissais échapper un long soupir, avant de me retourner... sur Jae.

Il me regardait.

Je me demandais alors depuis combien de temps il était là, à m'écouter.

- Tu as déjà fini ton truc ? m'étonnais-je.

- J'ai réglé les choses assez rapidement, décréta t-il. Je crois comprendre que tu as réussi à en contacter un ?

Il venait donc, à priori, d'arriver.

- En effet. Et ça craint là bas. Dès que le retardataire pose le pied sur le sol du pays, il faut qu'on fonce là bas. Et Yugyeom ?

- Il arrive. Demain, vous pourrez partir tous ensemble dans une seule voiture pour aller chercher l'autre Américain à l'aéroport et vous rendre directement sur place par la suite. J'ai déjà demandé à Keira de passer du temps avec Valentina tant qu'elle sera chez nous.

Au moins, ce n'était pas comme si je la laissais seule...


PV Valentina

J'étais anéantie.

Oui, je ressentais les choses comme la fillette fragile que j'essayais de ne pas être. Les mauvaises habitudes ont malheureusement la vie longue.

Agissant de la manière la plus puérile qui soit, je me jetais sur mon lit et commençais à frapper l'un des oreillers, avec autant de délectation que s'il s'agissait de quelque représentation du cœur de celui qui venait de piétiner le mien, aussi délicatement que s'il avait voulu me briser la nuque dans un coup du lapin des plus réussis.

Mais lui en voulais-je vraiment à lui ?

Non.

Je m'en voulais à moi, jeune fille romantique, qui n'avait pu résister à l'irrésistible : l'appel de l'amour ; qui se trouvait, hélas, être le tabou ultime dans notre cas.

Il aurait pu n'être qu'un coup d'un soir, comme j'aurais pu l'être pour lui, mais non. Il fallait que j'ai le besoin de recevoir plus venant de lui, et lui seul.

J'écrasais finalement ma tête dans ce pauvre coussin que j'étais en train de lentement trucider et restais sans bouger, espérant secrètement parvenir ainsi à m'étouffer une bonne fois pour toute, afin de ne plus avoir à supporter tout ça. J'étais lasse.

Et dire que le matin même, j'étais encore dans ses bras. C'en était déprimant.

Me redressant soudainement dans un genre de besoin d'agir, pour quoi faire aucune idée, je sautais sur le sol et m'apprêtais à sortir de la pièce,

J'ouvris la porte, non sans quelques dernières hésitations, et ressortis dans le couloir en regardant autour de moi.

Personne.


Je marchais doucement, sans but précis et parvins de nouveau devant ce salon d'où j'étais venue, à peu près une heure après l'avoir quitté.

Il s'y trouvait à présent plusieurs personnes.

En plus de Jaebum et Jackson, qui étaient les plus éloignés de moi et à présent lancés dans une discussion animée, trois autres personnes étaient regroupées devant la large entrée de la pièce.

Trois hommes aussi impressionnants que les deux premiers.

L'un attirait tout de suite l'attention, de par sa taille qui dépassait celle des deux autres à ses cotés. Il paraissait par contre, et curieusement, être le plus jeune de la bande. Il affichait pourtant un air particulièrement sérieux, son regard semblant refléter quelque chose d'indéfinissable, ce qui dissimulait certainement des sentiments si sombres que j'osais à peine en imaginer la nature précise.

Les yeux du deuxième étaient vifs et effrayants, témoignant presque d'un genre de glaçant sadisme, et tranchaient absolument avec son visage aux joues rondes, lui donnant au contraire des airs de garçon sage, ce que je devinais aisément qu'il n'était pas. Il tenait un couteau entre ses mains et semblait totalement absorbé par le jeu qu'il effectuait avec, à savoir le tourner dans tous les sens comme s'il cherchait stupidement à se couper un doigt, ne répondant que distraitement et par monosyllabes à la discussion dans laquelle il était pourtant immergé.

Enfin, le troisième avait l'air d'être le seul à posséder un semblant de normalité, dans ce lieu où cela devait être si rare. Ses cheveux châtains lui retombaient légèrement devant les yeux, et il se contentait de parler, les mains dans les poches, sans rien laisser transparaître de douteux, ce qui était douteux en soi.

Résumons :

Un nounours aux airs de psychopathe.

Un poupon possédé par l'âme du défunt marquis de Sade.

Et un type qui dissimulait, très certainement, bien son jeu.

Même chez moi, je n'avais jamais eu l'occasion de voir autant de tels énergumènes regroupés au même endroit, et pourtant, j'en avais déjà rencontré ce qui me paraissait être un certain nombre.

J'estimais donc, grâce à l'instinct de survie dont j'étais pourvue, qu'il valait mieux que je m'éclipse d'ici aussi discrètement que j'étais arrivée, n'ayant que peu l'envie de me frotter à eux, malgré la présence de Jackson juste derrière.

Je ne voulais pas lui donner l'occasion d'avoir à s'approcher de moi.

Pour le moment je ne voulais pas le voir.

Mais ce fut alors que ma malchance adorée se réveilla, me faisant me rappeler avec l'intervention de ma sublime maladresse, qu'elle était justement en conflit mortel avec ce même instinct de conservation.

Je me retrouvais donc à trébucher sur le tapis, avec une classe si inégalable que même les mannequins des défilés de la Fashion Week me l'aurait jalousée, et m'étalais sur le sol aussi lourdement que le corps d'un suicidé atterrissant sur le béton après avoir sauté du 69e et dernier étage du plus haut building d'Aquilan City.

Aie.

Les trois têtes se retournèrent vers mon cas désespéré avec autant de synchronisation que si elles appartenaient au même corps, tel le cerbère gardant les enfers, tandis que je soupirais d'exaspération envers moi-même.

Le nounours s'approcha de moi en quelques enjambées et me tendis sa main avec une sollicitude dont il ne devait pourtant pas avoir l'habitude de faire preuve.

Je m'en saisis avec un sourire gêné et il m'aida à me relever, d'un coup, usant temporairement d'une infime partie de son impressionnante force.

- Vous ne vous êtes pas fait mal ? me demanda t-il.

- N... Non, ça va. Merci, répondis-je, nerveusement.

Il me détailla de son regard que j'aurais préféré ne pas avoir à croiser, tandis que j'époussetais mon haut, d'un blanc aussi pur que je l'étais avant de fêter mes dix-huit ans, étant brusquement, à cette époque, entrée dans une vie où l'innocence n'avait pas sa place.

Mais je divaguais.

- Et vous êtes ? m'interrogea le poupon, qui avait cessé d'agiter sa lame, avec le même air de curiosité sur le visage que sur celui de ses deux compères. Je ne vous ai jamais vue ici.

Le nounours tenait toujours ma main dans la sienne, et ne semblait pas décidé à la lâcher.

J'avais ma salive, m'apprêtant à me présenter, après lui avoir intimé de me relâcher, mais Jaebum me devança.

- Yugyeom, laisse-la tranquille, conseilla t-il de sa voix autoritaire.

Le dit Yugyeom lui obéit immédiatement et je reculais d'un pas.

- Je suis Valentina, dis-je alors, remarquant au passage que Jackson l'observait d'une manière qui dissimulait à peine ce dangereux avertissement qu'il aurait certainement exprimé à voix haute si nous n'avions été que nous trois dans la pièce, avant de me regarder moi.

Je détournais les yeux après avoir eu la sensation aussi vive que brève de m'être fait transpercer des siens, et préférais porter mon attention sur le nounours psychopathe que je savais à présent s'appeler Yugyeom.

- Je vous ai déjà vue lors de la rencontre entre les quatre chefs, m'apprit-il.

- Ah... marmonnais-je.

Il faisait donc, à ce moment là, partie des hommes masqués de Jaebum.

Normal que je ne l'ai pas reconnu sur le coup.

- Moi je m'appelle JinYoung, dit le poupon, avant d'être suivi par le dernier dont j'ignorais encore le nom, à savoir le type dit « normal ».

- Et moi YoungJae, poursuivit celui-ci, concluant cet échange de présentation que je trouvais désagréablement tendu.

Enfin, peut-être étais-je la seule à l'être.

En tout cas, je n'avais donc déjà plus besoin d'utiliser ces étranges surnoms que je venais d'inventer pour eux, afin de pouvoir intérieurement les identifier.


Je commençais à chercher un moyen de m'éclipser, n'ayant que peu l'envie d'ouvrir une discussion, aussi passionnante puisse t-elle être, avec ces trois là.

C'est alors que, me donnant l'envie de faire résonner dans la pièce les trompettes du paradis pour exprimer mon soulagement le plus profond, Keira arriva derrière moi.

- Ah, je te cherchais ! s'exclama t-elle en s'approchant de moi. Désolée les garçons mais je dois vous l'emprunter, s'excusa t-elle avec un sourire.

Ma sauveuse. Je l'aurais embrassée.

Sous leurs regards qui me mettaient mal à l'aise, sans que je ne sache réellement pourquoi, elle me tira parle bras, m'emportant avec elle, et ce faisant, elle me sauvait la mise pour la deuxième fois de la journée.

Je me promis de lui acheter une boite des meilleurs chocolats du monde pour la remercier lorsque je repartirais d'ici.

- Mon fils s'est rendormis et il est comme un petit ange dans les bras de sa nounou, ça te dis d'aller faire les boutiques, pour toi ?

- Euh, oui, pourquoi pas ? Mais je n'ai aucun moyen de payer alors...

- Rooo, ne t'en fais pas pour ça, je te payerais tout ce qui te fais envie, m'interrompit-elle.

J'avais presque faillis oublier que les comptes banques de son mari devaient être aussi remplis que les miens.

- Bon je vais chercher mon sac et... ah zut, dit-elle en fronçant les sourcils.

- Qu'y a t-il ?

- D'habitude YoungJae m'accompagne quand je sors, mais là il avait l'air occupé. Bon je vais demander à Jae comment je dois faire.

Ah non. Je n'allais pas retourner là bas, moi.

- Je t'attends là, m'excusais-je.

Son clin d'œil m'appris qu'elle avait parfaitement saisit ce qui me dérangeais dans le fait de la suivre à nouveau vers cette pièce que je venais de quitter.

J'adorais cette femme.

Mais j'allais malheureusement devoir me coltiner le type bizarrement normal pendant, probablement, tout l'après-midi.


Même en étant assez loin dans le couloirs, j'entendais les voix d'ici. Quelques secondes après que Keira eut disparu de ma vue en entrant dans le salon, j'entendis les conversations s'arrêter puis :

- Mon chéri, je dois sortir et je voudrais emmener la petite avec moi. YoungJae peut venir avec nous, où je dois demander à quelqu'un d'autre ? demanda Keira, en s'adressant à Jaebum.

- Non c'est bon, je n'ai pas besoin de lui avant demain, lui répondit-il. YoungJae ? Ça ne te dérange pas ?

- Pas du tout, dit alors ce dernier.

- Mais prend tout de même quelqu'un d'autre, et faites très attention à vous, ajouta Jaebum à l'attention de Keira.

- Oui, ne t'en fais pas.

Et c'est alors que je les vis tout les deux réapparaître dans mon champs de vision, marchant vers moi.

Arrivés à mon niveau, je me rapprochais de Keira, m'assurant de conserver une certaine distance entre moi et cet homme que je ne pouvais m'empêcher de trouver louche.

Et après qu'elle eut récupéré ses affaires, nous sortîmes de la maison pour nous engouffrer dans une voiture, qui se trouvait prête à partir, devant l'entrée.

Voilà donc comment je me retrouvais à aller faire du shopping avec des inconnus alors que les membres de ma famille était actuellement en train de s'entre-tuer, et que l'homme qui m'obsédait venait plus ou moins de me larguer.

Une activité ordinaire, pour une adolescente ordinaire.

Ben voyons, remballez moi donc ces conneries.


...

ET BOOM!

De nouveaux personnages sont dans la place!

Enfin surtout YoungJae, car vous aviez déjà connaissance de Yugyeom et j'ai déjà brièvement fait intervenir JinYoung dans le premier chapitre du tome 1 (pour cela je vous renvoie au tome 1) x)

Lors de l'élaboration de ce chapitre, mon esprit, comme aurez pu le remarquer, se trouve avoir fortement divagué~ (non sans blague)

Keira est vraiment la déesse des bonnes âmes dans cette histoire, et je crois que nous allons entendre parler d'elle encore un moment car je l'aime trop <3

Ce chapitre vous a t-il plus?

Vous a t-il fait rire? xD (moi oui et comme une baleine échouée, c'était légèrement dérangeant à observer parait-il)


Vous vous demandez peut-être pourquoi je poste encore alors que j'avais dis que je devais réviser... et bien la réponse est simple: je n'ai toujours pas commencé (comme ça c'est clair). J'attends toujours le miracle qui fera arriver toutes les connaissances directement dans mon petit cerveau obsédé par mes bias~

Sur ce, joyeux réveillon et premier de l'an à tous, buvez avec modération, et je vous souhaite chance, amour, santé, et bonne baise.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top