Chapitre 17 : Le choc des personnalités.
Lorsqu'il referma la porte de l'appartement derrière nous, je réalisais soudainement que j'étais de retour dans le monde réel, après ces quelques heures que nous avions passé à l'intérieur, comme coupés du monde.
La froide température qui régnait jusque dans les couloirs me fit immédiatement regretter ce changement. Je me serrais un peu plus dans sa veste en le suivant vers l'ascenseur, sautillant à moitié avec mes pieds nus, que je maudissais d'être à ce points sensibles au contact du sol gelé.
D'autant plus que je détestais la fraîcheur en général. Or nous étions à présent au début de l'hiver.
Île aux noix de cocos, un jour je te rejoindrais...
Les portes s'ouvrirent devant nous, et une vieille femme en sortit.
Lorsqu'elle passa près de moi, elle me regarda brièvement, puis jeta un regard courroucé à Jackson, avant de secouer la tête dans un genre d'indignation à peine retenue.
Dans certainement la plupart des cas où ce genre de situation se produisent, la fille à qui cela arrive se lamente intérieurement des fausses idées que se font les gens d'elle, en pensant à tort qu'il venait de se passer des choses pas très catholiques entre celle-ci et le garçon d'à coté.
Mais dans mon cas personnel il se trouvait que les probables soupçons de cette dame étaient tout à fait justifiés.
Pas de lamentations, donc. Juste un sourire amusé.
Les portes se refermèrent dans un entre-choquement métallique et la cabine entreprit sa descente vers le sous-sol, de manière aussi silencieuse que nous l'étions, Jackson et moi.
A en voir ses sourcils légèrement froncés, dans une expression soucieuse, j'en déduis qu'il devait être entrain de réfléchir à certaines choses, toutefois je n'osais pas demander de quoi il s'agissait.
Peut être avais-je peur de connaître la réponse.
Ce ne fut que lorsque je glissais doucement ma main dans la sienne qu'il remarqua enfin que j'étais en train de le dévisager, le sortant de la spirale complexe de ses pensées.
Ses doigts se serrèrent autour des miens, leur rendant leur étreinte fusionnelle, et propageant de la chaleur jusque dans mon avant-bras.
Le silence se prolongeait, et cela commençait même à me rendre mal à l'aise.
D'habitude, je ne lui parlais que peu. Mais maintenant, je voulais que cela change.
Toutefois je ne parvenais pas à trouver les mots. Et j'étais convaincue que ce n'était pas avec notre présente destination que ces mots en question me viendraient avec plus de facilité.
J'avais de sérieux doutes sur la manière dont allait évoluer notre relation - à peine naissante, il fallait bien le dire - allait évoluer.
Nous étions originellement censés être incompatibles. Différents.
Autant que le seraient les véritables formes d'un aigle et d'un dragon.
Sauf qu'en le regardant lui, je ne voyais qu'un homme.
Un homme que je voulais posséder, devenant même capable de briser toutes les règles concernées pour y parvenir. J'en étais parfaitement capable.
Mais malheureusement cette décision ne relevait pas que de moi.
Les portes se rouvrirent, et je le suivis dans le parking, ma main toujours dans la sienne. Nous longeâmes les longues rangées de voitures, dont la plupart, luxueuses, devaient appartenir à des gens fortunés, jusqu'à parvenir à celle que nous avions prise pour parvenir ici.
L'Audi R8 blanche que j'avais reçue en cadeau pour mon dix-septième anniversaire, et dont je ne m'étais que peu servie.
Il s'approcha de la portière passager, prêt à m'en ouvrir la poignée, lorsqu'il sembla finalement se raviser.
À la place, il me plaqua brutalement contre le flanc de la voiture, étouffant mon gémissement en posant ses lèvres sur les miennes.
Il me donna l'un de ces baiser si passionné qu'ils vous en font perdre d'un coup des pans entiers de votre mémoire, en témoignant d'une ardeur à laquelle je ne pouvais que saluer en lui souhaitant la bienvenue.
Il me semblait qu'être ainsi collée contre lui était désormais la seule chose que je souhaitais réellement.
Je ne voulais plus être importante. Je ne voulais plus être menacée, traquée et en danger de mort.
Mais tout simplement partir loin, juste avec lui.
Toutefois je savais parfaitement que c'était impossible.
Quelles tristes pensées... alors que j'étais en train me faire embrasser à en devenir amnésique.
Mmmmm.
Comment m'appelais-je déjà ?
Ah, tiens, j'avais finalement cessé de penser.
Je devenais uniquement concentrée sur mes sensations physiques, principalement celles provenant de ma langue qui commençait à se faire délicatement attaquer par la sienne.
Ainsi que sur l'humidité que je sentais sur mes doigts, passés dans ses cheveux, sans même que je me sois rendu compte que je les avaient amenés jusqu'ici.
Et il n'y avait pas que mes doigts qui se trouvaient être humides.
Dommage que le parking ne soit pas l'endroit idéal pour s'adonner a rendre effectives les différentes sortes d'idées qui me traversèrent fugacement l'esprit, et qui impliquaient absolument toutes que nous soyons séparés de nos fichus vêtements.
Mais ignorant totalement mon envie de rester encore un siècle collée à sa bouche dont je ne m'imaginais même pas parvenir à me lasser, il se détacha de moi, me laissant le souffle court.
- Je ne pense pas que nous pourront encore faire ça une fois arrivés là bas, dit-il, ses yeux dans les miens. Je ne sais pas comment les choses vont se passer, mais il y a des chances pour qu'on nous interdise d'être ensemble. Tu comprend, n'est-ce pas ?
J'acquiesçais lentement. Il venait de confirmer mes craintes.
- Nous verrons, répondis-je, d'une voix incertaine.
Je ne voulais pas que nous en arrivions là.
Je savais que si un obstacle devait se mette entre nous, il s'agirait de JB.
Et j'espérais qu'il ne déciderait pas d'en être un.
Jackson s'écarta et ouvrit enfin la portière pour que je puisse entrer.
Je me glissais sur le siège passager, et lorsqu'il prit place sur le siège d'à coté, dans une attitude relativement silencieuse, témoignant toutefois d'une certaine forme de frustration comme c'était le cas pour moi, je pris soudainement conscience que quelque chose venait de se terminer.
Peut importe ce qui allait se passer, nous ne retrouverions certainement jamais l'égal de ce que nous venions de vivre, rien que tout les deux, isolés de tout.
La voiture, après un trajet plutôt rapide, s'engagea finalement sur une large allée, qui menait droit vers un manoir du même style que ceux de chez moi.
Les quartiers Est et Sud avaient cette architecture en commun, contrairement aux autres qui possédaient leurs propre manière de faire, suivant leurs propres envies.
Après s'être immobilisé devant l'entrée, me laissant l'occasion de remarquer chaque détails de celle-ci depuis mon siège, à savoir principalement les gardes aux airs sérieux postés devant, il coupa le contact et sortit du véhicule.
Il m'ouvrit une nouvelle fois la portière, irréprochable dans son rôle du garde dévoué, même s'il était désormais bien plus que cela à mes yeux.
Je me glissais hors de la voiture et me hâtais de rejoindre les marches de pierre pour échapper au gravier piquant de l'allée.
Puis je gravis les marches à sa suite, vers la porte d'entrée, qui se trouvait être ouverte.
Et devant, se tenait un homme.
Je devinais immédiatement qu'il s'agissait de lui.
JB.
Il avait certains airs de ressemblance avec l'homme qui était venu chez moi il y a quelques temps, et à grâce auquel je me retrouvais à présent gratifiée de la présence de Jackson à mes cotés.
Il était entouré d'une aura tellement impressionnante qu'elle aurait pu me donner envie de reculer. Même départit de son image mystérieuse de l'homme masqué qu'il revêtait en dehors de sa vie personnelle, il me faisait peur.
Mais cette impression se modifia soudain lorsque quelqu'un s'approcha de lui. Ce qu'il dégageait changea du tout au tout, passant d'une presque noirceur à un flagrant air de tranquillité bienveillante.
Comme si il venait d'être entouré d'un nuage de douceur, l'aidant à contenir les pulsions effrayantes que j'avais pu discerner rien qu'en croisant fugacement son regard sombre.
La personne qui accompagnait cette douceur en question était une femme, très belle, qui posa sa main sur son bras tout en nous regardant marcher vers eux.
J'arrivais enfin en face de ces deux impressionnantes personnalités et me sentis soudain encore plus petite et insignifiante que jamais.
Je n'avais presque rien en commun avec eux. J'étais juste impuissante à gérer les miens.
Ce fut JB qui m'adressa la parole en premier, me faisant relever la tête que j'avais inconsciemment baissée devant lui.
- Bienvenu chez moi, Valentina, commença t-il. Nous n'aurions jamais dû avoir à nous rencontrer dans de telles circonstances, mais ici la situation l'obligeait. Mon vrai nom est Jaebum.
- En... Enchantée, bafouillai-je en serrant la main qu'il me tendait.
Remarquant certainement ma détresse, Keira s'empressa de briser cet échange de regards tendus qui commençait à me donner envie de faire demi-tours.
- Bonjour, je suis Keira, se présenta t-elle. Viens, suis moi, je vais te prêter de quoi t'habiller.
Je lui rendis son salut, puis elle attrapa mon bras et m'entraîna dans la maison, sous les yeux de Jackson et JB suivirent notre déplacement avec attention jusqu'à ce que nous ayons disparu de leurs vue.
- Comment te sens tu ? me demanda t-elle, une fois que nous nous fûmes éloignés.
- Bien, mais je suis inquiète, répondis-je en soupirant. Je ne sais absolument pas ce qu'il se passe chez moi. J'imagine que ça devait être l'anarchie après que je sois partie. Est-ce que...
- Oui, Jae m'a tout raconté.
- Ah... Puis-je vous demander si vous êtes mariés ? demandai-je, par curiosité.
Je savais qu'ils étaient ensemble mais Jackson ne m'en avait pas dit plus.
- Oui, acquiesça t-elle avec un sourire radieux. Mais tu peux me parler de manière informelle tu sais.
Sur ces dires, une femme s'approcha d'elle, tenant un bébé dans ses bras.
- Madame, il vient de se réveiller. Il va bientôt avoir faim.
- Merci Gaby, dit-elle en récupérant l'enfant contre elle et en commençant à le bercer. J'espère qu'il va pouvoir attendre quelques minutes, j'ai quelque chose à faire avant... La chambre est par là, reprit-elle en s'adressant de nouveau à moi, qui était en train de la regarder avec surprise, constatant que cette femme qui semblait à peine plus vieille que moi, était déjà maman.
Et je la suivis vers une porte qu'elle déverrouilla avant d'en passer le seuil.
Je regardais autour de moi en pénétrant dans la pièce, détaillant chaque meuble d'un œil attentif avant de me rappeler que cela pourrait paraître déplacé.
Mais elle n'y prêta de toute manière pas attention et marcha jusqu'à un grand panneau de bois, qu'elle fit coulisser d'un main, révélant une vaste pièce aux murs constitués d'étagères de toutes tailles.
Elle en ouvrit une et m'en désigna le contenu.
- Ce sont mes derniers achats, je n'ai rien porté de tout cela. Prend ce qui te plaît pour l'immédiat et je te le donnerais. Je pourrais t'accompagner plus tard pour t'acheter des choses un peu plus adapté à ta taille.
Puis elle fit demi tours et referma doucement le panneau derrière moi.
- Je te laisse faire les essayages, dit-elle avec un sourire, juste avant que son enfant ne commence à faire entendre de léger pleurs.
Je vis son visage disparaître derrière cette porte coulissante tandis qu'elle achevait de la refermer.
Contrairement à JB, elle avait immédiatement réussi à me mettre à l'aise.
Ils semblaient si opposés l'un à l'autre que j'étais surprise du fait qu'ils vivent ensemble.
Et plus encore qu'ils aient déjà un enfant.
Mais quelque part j'imaginais qu'ils devaient relativement bien se compléter tout les deux.
Je portais mon attention sur ce que j'avais devant moi.
J'écartais les vêtements accrochés aux cintres, les uns après les autres, pour regarder de quoi il s'agissait.
Des robes, des pulls, des vestes, des pantalons, des jeans. Presque du même genre que ce que j'avais l'habitude de porter, mais restait à vérifier si les tailles pouvaient m'aller car d'après ce que j'avais pu constater, Keira était plus grande que moi et avait également un peu plus de formes.
Je réussi finalement à me constituer une tenue, en dénichant des affaires un peu plus serrées que les autres qui m'allaient donc à peu près bien, ainsi que, Halleluia, une paire de chaussures a ma taille.
J'en avais enfin fini de me trimbaler pieds nus.
Je ressortis alors de cette pièce, portant à la main ce dont j'étais habillée avant, et pu observer Keira se relever de son lit en remettant son pull en place.
Son bébé s'était arrêté de pleurer, et la regardait avec ses petits yeux grands ouverts. Elle rejeta ses cheveux en arrière et le souleva près de son visage pour embrasser son front.
- Tu peux garder la veste pour la rendre à Jackson et mettre le reste dans ce panier, dit-elle en le désignant du doigt.
Je m'exécutais et je suivis ses pas à l'extérieur de la chambre. Elle me conduisit alors vers le salon, où je pu voir JB et Jackson, assis l'un en face de l'autre, en pleine discussion.
- Je te laisse avec eux, je crois que vous devez parler de choses importantes, déclara t-elle d'un ton compatissant.
Puis, elle repris son chemin dans le couloir, et disparu dans une énième pièce.
Je me retournais alors vers les deux hommes et avançais lentement vers eux, commençant déjà à capter quelques bribes de leur bien sérieuse conversation dont j'étais, à n'en pas douter, le sujet principal.
...
:3
:3 :3
:3 :3 :3
J'ai réussi à re-poster avant les fêtes :3
Êtes vous contents? :3
Ce chapitre vous a t-il plus? :3
Je vais essayer d'avancer sur la suite :3 *retourne à sa fic pour essayer de commencer le chapitre 18*
Votre bien chère Noémie qui se donne du mal avant Noël pour faire plaisir à tout le monde~ :3
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