Chapitre 10 : Nier l'attirance... et subir en silence.


- Jackson ? Que se passe t-il ? demanda Jaebum, assit derrière son bureau.

Il était visiblement surpris de me voir déjà de retour, et ce, sans l'avoir prévenu au préalable.

Je venais de me hâter de rejoindre la demeure familiale, pour avoir une importante discussion avec lui.

Cela faisait déjà des jours que j'étais affreusement tendu en restant aux côtés de Valentina. J'avais énormément de mal à faire comme s'il ne s'était rien passé entre nous.

Surtout que j'avais désespérément envie de recommencer.

J'étais irrécupérable.

- Jae, il faut qu'on parle, annonçais-je aussitôt.

Il m'observa, perplexe, avant de hocher la tête.

- Assieds toi.

J'obéis à son ordre et commençais à lui exposer mon problème.

- Je ne peux pas continuer, dis-je.

Cela allait certainement le contrarier, mais je devais tenter ma chance.

C'était cela où finir par ressentir l'envie de me faire exploser la tête, à défaut que Dino ne s'en charge lui-même, dans toute sa bonté d'âme.

- Pourquoi donc ? m'interrogea t-il alors, en haussant un sourcil.

- Je...

Comment lui expliquer au juste ?

- C'est devenu compliqué. Je ne parviens plus à voir Valentina comme une simple personne à protéger.

- Ce n'est pas surprenant.

- Je suis désolé...

Une minute, que venait-il de dire ?

- Comment ça, ce n'est pas surprenant ? demandai-je, confus.

- Tu étais déjà bizarre la dernière fois que tu es venu.

- Je... Vraiment ?

Regardez moi donc à bredouiller comme une adolescente prépubère, affligée que son paternel ai découvert son idylle, censée rester secrète, avec le fils des voisins.

Je m'affligeais moi-même, en réalité.

- Je me demande ce qu'elle peut bien avoir pour réussir à mettre l'homme le plus sérieux que je connaisse dans un état pareil, m'avoua t-il, pensif.

J'aurais bien aimé le savoir également.

A partir de quand avais-je commencé me sentir ainsi à cause d'elle au juste ?

Je ne me rappelais hélas pas plus du « quand » que ne comprenais le « pourquoi ».

- Je me suis posé la même question te concernant quand tu as commencé à fréquenter Keira, lui fis-je remarquer, en laissant un petit sourire m'échapper.

Nous échangeâmes un regard entendu avant de rire d'un ton léger.

- Mais la situation n'est pas la même, repris-je.

Je n'étais pas libre de mes actes, moi.

Lui n'avait eu aucun mal à s'approprier la femme qu'il désirait, puisque rien au monde n'aurait pu l'en empêcher.

Dans ma situation, j'étais pieds et poings liés.

Je subissais mes propres pensées interdites en soufrant de savoir que jamais elles ne pourraient voir le jour de leur réalisation.

- Écoute, je suis parfaitement conscient de t'en demander beaucoup, dit-il, mais accroche toi encore un peu. Accorde moi quelques mois. Ensuite, je reconsidérerais ta demande. En plus je ne peux pas demander à Yugyeom de le faire, il vient de partir pour s'occuper d'une affaire importante.

Des mois ? Je n'allais jamais tenir pendant tout ce temps.

- Jae...

Son téléphone sonna à cet instant, me coupant la parole, et il n'eut d'autre choix que de décrocher.

- Allô ?

Il écouta les paroles de son interlocuteur invisible, en fronçant les sourcils.

- Il s'est passé QUOI ? s'énerva t-il alors.

Oh, oh.

- Bon ne bouge pas et reste à coté du corps, j'arrive, dit-il avant de raccrocher. Je suis gâté en ce moment, soupira t-il, contrarié, en resserrant le nœud de sa cravate. Un règlement de compte à l'intérieur de l'une des boites à mal tourné.

- Je vois.

- Désolé, nous allons devoir remettre cette discussion à plus tard. Je suis assez pressé, et tu devrais également te dépêcher d'y retourner.

Puis, il quitta la pièce, me laissant aussi désemparé qu'a mon arrivée.

Malheureusement, rien n'était réglé.


En ressortant du bureau, je vis Jaebum passer précipitamment la porte d'entrée, son masque à la main, après avoir déposé un baiser sur la joue de Keira, qui passait par là, avec son bébé dans les bras.

Le fils de Jae.

Mon neveu, en quelques sortes, étant donné que Jae et moi nous considérions comme des frères.

Je m'approchais d'elle, pour la saluer. Elle m'adressa un sourire, qui apporta une once de lumière à son visage fatigué.

Le petit était en train de pleurer, et elle le berçait doucement pour tenter de le calmer.

- Il s'appelle Hugo, m'apprit-elle, d'une voix douce.

- C'est un beau nom, dis-je.

J'approchais ma main de sa joue pour la toucher du doigt.

Il s'arrêta instantanément de pleurer et ouvrit lentement ses petits yeux pour me regarder.

Puis il agita sa main pour tenter d'attraper mon doigt.

- Hey, il a l'air de bien t'aimer, déclara t-elle, amusée. C'est qui ? C'est qui ? C'est tonton Jackson, chantonna t-elle gaiement à l'intention de son fils, qui m'observait d'un air extrêmement concentré, tout à fait comique à regarder.

Puis il fit un petit sourire.

Voir une telle manifestation de joie était une si chose rare dans ma vie que cela illumina ma journée.

- Je dois repartir, finis-je par dire. J'espère pouvoir revenir vous voir bientôt.

- Quand tu veux Jackson, répondit-elle, avant que je ne sorte à mon tour, à la suite de Jae.



Sale traître de Dino...

Pourquoi avait-il fallut qu'il me demande à moi d'aller prévenir Valentina sur le champ qu'elle était attendue au salon ?

Il m'avait même coupé la parole avant de repartir précipitamment, m'empêchant encore une fois de lui poser la question qui me brûlait les lèvres : pourquoi avait-il le suspicieux comportement d'un putain d'agent double ?

Je me retrouvais donc à frapper à la porte de la chambre qu'il m'était normalement défendu de franchir, alors que j'essayais avec la détermination d'un religieux particulièrement superstitieux fuyant devant l'individu qu'il suspecte être l'incarnation de Lucifer, dieu des enfers, en personne, d'éviter au maximum de lui adresser la parole.

J'entendis ensuite le bruit ténu de voix provenant de l'intérieur.

- Entrez, dit-elle enfin, assez fort pour que je l'entende, mais d'un ton légèrement hésitant.

J'ouvris la porte et me figeais instantanément après avoir levé les yeux.

Bordel de merde, elle le faisait exprès ou quoi ?

J'avais, sous les yeux avides de l'homme en plein conflit intérieur que j'étais, une vue imprenable sur son dos dénudé.

Elle était assise face à sa tête de lit, son haut posé près de ses jambes croisées en tailleur, et ses longs cheveux bruns ramenés devant elle.

L'une de ses servantes, qui se tenait à l'écart en me regardant d'un air désapprobateur, était à première vue, avant que je n'arrive, en train de lui passer une crème spéciale pour les tatouages récents, sur sa peau à l'apparence parfaite.

Celle-ci était recouverte de tracés noirs formant un aigle majestueux, aux larges ailes déployées et aux serres acérées, symbole de sa famille.

Son visage était légèrement tourné sur le côté pour observer d'un œil interrogatif la personne qui venait de la déranger lors de ce moment si intime.

Ses joues rosirent de gêne lorsqu'elle se rendit compte que c'était moi.

Elle allait vraiment finir par me faire perdre la boule.

- Je, hum, quelqu'un souhaite vous voir au salon, dis-je.

- D'a... D'accord, j'arrive, marmonna t-elle, embarrassée.

Je ressortis aussitôt me soustrayant à la vision un peu trop agréable que j'avais d'elle, la laissant à ce qu'elle était en train de faire.

Mais le mal était fait, et le souvenir de ce fugace instant paraissait gravé dans ma mémoire avec une insoutenable précision.

Et cette image continua de me brûler les rétines même lorsqu'elle ressortit, habillée cette fois.

Je fixais alors mes pieds tout le long du chemin vers la personne qui l'attendait.


PV Valentina

Il y avait peu de chance que la personne ayant frappé soit quelqu'un d'autre que lui, alors pourquoi lui avais-je dit d'entrer au juste ?

Je soupçonnait mon cerveau d'avoir fait sortir ces mots de ma bouche indépendamment de ma volonté.

La personne qui m'attendait n'était autre qu'Adeline, mon amie d'enfance, qui venait prendre de mes nouvelles, après des années.

Elle était la fille de Felipe, qu'il avait élevé seul après que sa femme l'eut quitté, trop effrayée par son mode de vie. Il avait été dévasté par cet abandon, d'autant plus qu'il s'était retrouvé à devoir s'occuper d'une toute jeune fille malgré son dangereux métier.

Adeline avait donc passé beaucoup de temps dans cette maison lorsque nous étions petites et elle avait toujours été comme un genre de grande sœur pour moi, jusqu'à ce qu'elle parte faire ses études dans la capitale.

Nos contacts s'étaient ensuite espacés, pour finalement disparaître, à cause de ses emplois du temps chargés.

Nous parlâmes longuement de ce que devenait chacune d'entre nous, et elle fut étonnée lorsque je lui parlais de moi.

- Mais alors, Ernesto... dit-elle, choquée.

- Oui.

- Je suis désolée, ma chérie, dit-elle d'un ton compatissant en se penchant pour attraper ma main dont elle tapota le dos.

Je lui adressais un sourire sincère.

- Ne t'en fait pas, ça va.

Elle m'expliqua qu'après des mois à chercher du travail, suite à l'obtention de son diplôme, elle avait décidé de faire un break en revenant vivre chez son père, qui habitait juste à coté, quelques temps.

- Tu l'as vu ? demandai-je alors.

- Non, on m'a dit qu'il était occupé, expliqua t-elle.

Je fronçais les sourcils.

Ah bon ?

Il était toujours disponible d'habitude. Et pour sa fille qui plus est... il aurait dû accourir vers elle.

Lorsqu'il arriva finalement dans la pièce, suivi par mon regard sourcillant, elle se jeta dans ses bras avec effusion, visiblement ravie de le revoir après autant de temps.

Je saluais alors mon amie et les laissais à leurs retrouvailles.

Puis je retournais dans ma chambre, ayant l'envie soudaine de retourner m'y cacher, afin de me débarrasser de cette atmosphère pesante et silencieuse qui régnait constamment entre Jackson et moi.

Après avoir refermé précipitamment la porte derrière moi, mes joues rougirent de nouveau après m'être rappelée involontairement comment il m'avait embrassée, quelques jours plus tôt.

D'une manière sensuellement brutale.

Sauf qu'a présent que ces sensations se rappelaient à moi avec autant de force, j'avais honteusement envie de plus.

Je me mordis la lèvre en posant la main sur la porte. Il était juste derrière.

J'avais presque l'impression de sentir la chaleur de son corps jusque là, mais ce n'était qu'un effet de mon imagination, qui paraissait totalement influencée par mes hormones ces derniers temps.

Cette même imagination me susurrait en effet qu'il me suffisait d'ouvrir cette fichue porte qui nous séparait, pour rajouter une couche de souvenirs brûlants par dessus ceux que j'essayais déjà tant bien que mal d'oublier.

Je secouais la tête et reculais. « Essaye de te rappeler quand tu le haïssais », me fustigeais-je.

De légères et sympathiques envies de meurtres refirent gentiment surface, apaisant temporairement ma conscience sans dessus-dessous.

Je me contenterais de cela pour le moment.


...

La fameuse solution de Jacky n'a pas marché - tant pis pour lui, tant mieux pour nous devrais-je dire - :3

Évidement que JB n'allait pas accepter comme ça voyons sinon "ça n'aurait aucun sens" ---> en vrai je kiffe cette phrase xD (ça justifie absolument tout) xDD

*Mon ordi à faillit buguer à l'instant, j'ai eu peur* :s

J'ai bien aimé trouver l'idée du: "il rentre dans la chambre et..." histoire d'en rajouter une couche à ses tourments, mouahaha j'aime le tourmenter *smiley petit démon* xD

Que pensez vous de ce chapitre??? J'attends vos avis! ^______^

Bises je vous aime <3333333

Noémie, tortionnaire de personnages depuis juillet 2015~ (date ou j'ai commencé à écrire en masse xD) ET VOUS N'AVEZ PAS ENCORE VU LE PIRE!! xD

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