Epilogue
Elle passa sa main dans ses cheveux, me regardant avec sincérité et peine alors qu'elle se retournait pour me jeter un dernier regard. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. J'avais cessé de comprendre depuis bien longtemps. Elle regarda à nouveau devant elle, me montrant son dos et ses fesses. Sa veste d'hiver avec la capuche entourée de fourrure rabattue sur la tête, elle avançait avec les mains dans les poches et ses bottes s'enfonçant dans la poudreuse qui tombait sur le sol. Elle partait et me laissait dans cette vie de merde. Je me sentais vide alors qu'elle était encore dans mon champ de vision. Mon cœur n'arrivait pas à encaisser le choc.
Elle partait.
Elle partait pour une autre vie.
Elle partait pour une autre vie parce que je n'ai pas su la satisfaire.
Je tentais de crier après elle mais aucun son ne provenait de ma bouche, me souvenant que j'étais devenu à cause d'un accident de moto il y a un an. Depuis cet accident, tout avait changé. Non seulement je ne pouvais plus chanter pour elle, mais je ne pouvais plus parler avec elle. Je ne pouvais plus être l'homme dont elle avait tellement besoin. Je n'étais plus rien à ses yeux, qu'un homme déchiré par la vie et l'amour un peu trop fort qu'il porte à une personne qui l'abandonnait à son triste sort. Elle n'avait clairement pas besoin que je perde l'usage de la parole et moi non plus. Elle n'en pouvait plus de parler avec moi en langage des signes et par écrit. Au début c'était marrant mais c'est devenu blessant et fatiguant à la longue. L'envie et le courage n'y était plus. J'ai perdu mon boulot qui était lié à la communication avec les gens.
Je n'étais plus rien sans elle et maintenant elle m'abandonne à moi-même, me délaissant pour vivre une vie sans le fardeau qu'un muet –même s'il est bien gentil et qu'on l'aime- peut être dans la vie de tous les jours. Je passai ma main dans mes cheveux, pressant mon cahier contre ma poitrine alors que je me retrouvais en simple t-shirt à manches court et un training sur les hanches, pieds dans la neige qui devenait de plus en plus épaisse. Le cœur n'était plus à vivre. Je ne voulais plus vivre. Je n'étais plus rien sans elle, qui pourrait le comprendre, franchement ?
Elle n'était plus qu'une silhouette dans le décor blanc de la neige mouvant au milieu de ce paysage hivernal. Je savais que c'était elle dans le lointain parce qu'il n'y avait personne dans la rue autre que nous. Même si j'avais froid, je ne voulais pas rentrer de peur qu'elle revienne sur ses pas et qu'elle se jette sur moi comme on le faisait au début de notre relation. Si seulement je pouvais retirer cet accident qui m'a coûté la parole pour tout réécrire ensuite. Rien ne serait comme maintenant, et elle ne m'aurait pas largué en partant dans la neige. Je poussai un long soupire, passant ma main sur mon visage et les yeux embués par les larmes, je jetai un coup d'œil aux nuages pour demander à ses parents de la ramener jusqu'à moi ou de lui donner au moins une meilleure vie loin de moi.
***
Je me réveille d'un seul coup en sursaut. Je tente de me faire à la pénombre de la pièce et tâtonnant à côté de moi, je me rends compte, avec la place glaciale sur ma gauche, que Summer n'est plus là. Et ce depuis quelques mois, quand elle m'a quitté dans un paysage hivernal. Je me jette sur mon lit, appuyant mon coussin contre mon visage. Elle n'est plus là, mon cri étouffant dans le coussin. Mais peu importe, je crie son nom maintenant comme je l'ai fais il y a quelques mois, dans l'obscurité de mon âme parce que mes cordes vocales n'en sont plus capables.
Summer est partie se refaire une vie pas trop loin d'ici, tordant le cou à sa destinée ; une fois de plus.
« Personne ne sera jamais là pour toujours ; ce ne sont que des mots, des paroles jetées en l'air ; parce que même si la sincérité est là, il faudra bien que cette personne meurt un jour dans notre cœur comme dans la vraie vie. »
T h e E n d
***
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