13 - mots

« J'aimerais avoir des ailes et m'envoler de ce monde pour rejoindre mes parents dans le ciel.
-Summer »


Je lui souris et retourne aux mots que je couchais sur le papier. De là où il est, il ne peut pas voir ce que je fais et j'en suis extrêmement heureuse parce que je n'aimerais vraiment pas qu'il sache ce que je note sur ma feuille. Le directeur m'a prévenu que les professeurs aimaient bien faire lire un discours aux nouveaux élèves durant l'année parce qu'à la rentrée, il y en a tellement que ce serait perdre du temps alors que quand un nouvel élève arrivent au beau milieu de l'année, ils ont le temps en fonction de la matière qui leur reste à voir.

J'ai la malchance de me trouver dans une classe à mon nouveau scolaire mais qui par ailleurs, est largement en avance sur la matière et sur les autres donc j'ai beaucoup de « chance » de devoir me présenter à chaque cours devant tous les élèves avec leurs paires d'yeux braqués sur moi. Je me sens déjà mal à l'aise puisque que tout le monde me regarde déjà alors ce n'est pas vraiment la peine d'en rajouter. J'écris une « lettre » à ma maman ; ma vraie maman. Je tente de retenir un sanglot et continue de coucher les mots sur le papier alors que je n'entends plus un bruit suite à l'arrivée du professeur dans la classe malgré que tous les élèves se lèvent rapidement. Je fais de même, en tentant de me cacher derrière les silhouettes des autres élèves mais en vain, je me fais rapidement repérée par le professeur.

-Venez donc vous présentez à toute la classe mademoiselle Summer Valentines, dit-il d'une voix forte et autoritaire.

Je sens que je vais déjà bien m'entendre avec celui-là parce qu'il me gave déjà. Je m'avance vers l'avant des classes, passant entre les bancs. Il m'invite à prendre place, debout, devant tout le monde et surélevée pour qu'ils puissent tous me voir. J'opine du chef et prend place comme il le désire. Je prends une grande inspiration, joint mes mains dans mon dos et me lance dans une présentation assez bâclée et improvisée.

-Bonjour, alors, je suis Summer Valentines, commençais-je doucement pour ne pas montrer ma vraie nature. Je viens du Sud du pays où j'y ai passé toute ma vie. C'est la première fois que je viens dans le Nord, ce qui fait que je ne connais pas du tout le coin. J'ai 17 ans et dans quelques mois j'aurais mes 18 ans. Je sais parler le français, l'anglais et le néerlandais. Je pratiquais de l'athlétisme, de la danse et de la gymnastique auparavant. Je suis orpheline de naissance et non, je ne connais pas mes parents. J'ai grandis à travers plusieurs familles d'accueil. Je me suis habituée à cette vie alors je ne tiens pas à recevoir votre pitié. Je suis franche, honnête et ouvert d'esprit. Je peux me montrer méchante et agressive jusqu'à même défendre s'il le faut. Je crois que j'ai tout dis. Pensez ce que vous voulez de moi maintenant et s'il y en a qui veulent me faire chier, sachez d'avance que je vous emmerde profondément, conclus-je avec un sourire sur les lèvres.

Je retourne à ma place sans qu'on ne me l'air autorisé et remarque –en passant devant les autres élèves dont certains me suivent du regard alors que d'autres restent bloqués sur l'endroit où j'étais- que je les aie choqué. Je souris parce que même le professeur est sur le cul. Je suis fière de l'impression que je viens de donner. Un seul élève n'est pas choqué par mes mots et sourit même à cette situation ; le garçon de la voiture. Je me rends enfin compte que je ne sais même pas encore comment il se prénomme alors qu'il connaît un bout de ma vie. Je m'affale sur ma chaise et nos deux sourires s'élargissent encore plus.

Je crois que j'ai déjà trouvé quelqu'un avec qui je vais m'entendre parce que j'ai vraiment l'impression que tous les étudiants et professeurs sont autant coincés du cul que le directeur et sa secrétaire. Il faut dire qu'on est dans une école de riches et qu'il ne faut surtout pas les sortir de leurs habitudes de riches. Je fais tâche dans le décor, je le sais déjà. Je crois que je vais déjà avoir une retenue alors que c'est que ma première semaine. J'éclate de rire intérieurement à ma pensée sur les riches mais aussi sur la probable retenue que je vais avoir. Je me sens vraiment à l'écart et même hors contexte dans cette école.

Je crois que je vais me plaire ici dans la façon où même si tout le monde n'est pas comme moi, je pourrais trouvée quelques rares exceptions mais aussi, ajoutée une école de plus à laquelle je serais renvoyée et que cela ne me servira même à rien puisque dans quelques mois l'école est finie mais aussi que je serais majeure donc ils ne pourront pas m'envoyer me faire foutre et voir ailleurs. Je crois que je suis sadique mais c'est ma façon de me rebeller contre le monde et tous les malheurs qu'il a foutu sur ma route ce bâtard.

-Bon, alors on va commencer le cours..., commença le professeur. Monsieur Zayn Malik n'est pas retard aujourd'hui, c'est un exploit ! S'extasia-t-il ensuite.

Je tourne la tête comme tout le monde vers le concerné et me rend compte que c'est l'adolescent de la voiture et qui me sourit depuis tout à l'heure. Il opine de la tête, en mâchant un chewing-gum.

-Ouais m'sieur. Une première, hein ? Rétorque-t-il, faisant contracter la mâchoire au professeur.

Celui-ci n'insiste pas et ne lui demande même pas de jeter la sucrerie qu'il a dans la bouche. Sûrement que c'est devenu une peine perdue. Je crois que j'ai vraiment trouvé quelqu'un qui se rebellasse contre l'autorité au même niveau que moi. Je lui souris et il me fait un clin d'œil. Je sens mes joues s'empourprées mais je n'y porte pas plus d'attention que cela et prend une nouvelle feuille pour noter les dires du professeur qui a une putain de voix endormante et soporifique.

Jamais je n'aurais cru qu'une voix pourrait être aussi assommante. J'ai intérêt à bien dormir la nuit du dimanche au lundi si je ne veux pas m'endormir en cours de mathématiques. Il a une voix complètement endormante et il présente une matière endormante. Je crois que cela ne va pas le faire pour le restant de l'année. Je ferme les yeux et prend une inspiration pour retenir un bâillement. Sauf que c'est vraiment trop dur que je ne peux m'empêcher de bâiller. Je détourne le regard vers la fenêtre, bâillant une seconde fois mais beaucoup moins discrètement.

-Valentines, Malik, tous les deux vos journaux de classe sur mon bureau maintenant ! Cela ne se fait pas de bâiller quand j'explique quelque chose ! Vocifère-t-il en balayant la classe d'un geste de la main, posant ses yeux une fois sur le métis puis sur moi et ainsi de suite.

Je me lève sans aucune motivation et me traîne jusqu'au bureau pour balancer mon journal de classe dessus, suivie par Zayn. Je retourne ensuite à ma place, bâillant de nouveau alors qu'il reprend ses explications. Je vois que l'adolescent me sourit, bâille à son tour et qu'il reprend place sur sa chaise mais de manière droite alors que je m'affale sur la mienne. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous dans cette classe à être droit sur leurs chaises ? N'ont-ils pas apprit à se laisser aller et à être décontracter, putain ? Je pousse un long soupire et note les paroles barbantes du professeur qui m'a à l'œil et je le sais. Je crois qu'il ne me porte pas dans son cœur.

Mais qu'est-ce que je fous ici, putain ?



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