Chapitre 02
Stop, Harry ! Calme-toi... Lottie va arriver, tu ne vas pas mourir, tu ne vas pas mourir !
J'essaie de me répéter cette phrase en boucle, mais la panique prend le dessus. Elle est plus forte que moi, je la sens gagner.
J'entends le carillon sonner. Charlotte vient d'arriver. Elle m'appelle, mais je ne peux pas répondre, il me manque trop d'air, j'étouffe ! Avec le peu de force qu'il me reste, je fais tomber un carton qui est sur l'étagère à côté de moi pour faire du bruit et attirer son attention.
J'entends ses talons claquer sur le sol. Elle arrive... je l'entends !
- HARRY ! crie-t-elle lorsqu'elle me trouve.
Sans plus attendre, elle se jette à mes côtés, passe derrière moi et me serre fort contre elle, sa main posée sur mon cœur, tandis que l'autre caresse mes boucles. Elle me parle calmement.
- Harry, calme-toi, s'il te plaît, calme-toi. Respire, ça va aller, respire. Fais comme moi, d'accord ? Cale ta respiration sur la mienne...
Elle continue de me rassurer avec sa voix si douce et apaisante. Elle me chuchote des paroles réconfortantes. Elle respire calmement, j'essaie de faire comme elle et après de longues et interminables minutes, ça fonctionne. Peu à peu, ma respiration se calme, seuls quelques sanglots raisonnent encore dans la pièce. Elle me berce tendrement, comme le faisait ma maman et je me détends.
- Merci, lottie, je chuchote en restant confortablement dans ses bras.
Une fois calmé et remis de mes émotions, je remarque que quelqu'un est assis sur le sol à côté de mon amie. Je relève la tête et croise à nouveau ses yeux bleus.
Merde ! Depuis combien de temps est-il là ?
Je sens mes joues chauffer et détourne le regard, mal à l'aise. Que fait-il là ? Pourquoi est-il ici ? Pourquoi faut-il qu'il me voie dans un tel état. J'ai honte. Honte de m'être montré si vulnérable devant un parfait inconnu. Si après la scène d'hier, il ne me trouvait pas bizarre, maintenant c'est chose faite. Il doit se dire que quelque chose cloche chez moi.
Je tente de me relever, mais affaibli, je perds un peu l'équilibre. Alors que je pensais m'écrouler au sol, deux bras forts me rattrapent. C'est lui.
Je le regarde de nouveau dans les yeux, rougis un peu plus fort et baisse la tête en marmonnant,
- Merci... et désolé...
Si je pouvais m'enterrer vivant, je crois que je le ferais sur le champ. Je cumule, ce n'est pas possible ! Je ne sais pas ce que sa sœur lui a dit de moi, mais il ne devait pas s'attendre à se retrouver face à un tel boulet. Entre ma crise de larmes en pleine rue et ça, c'est n'importe quoi. Pourquoi aurait-il envie d'apprendre à me connaître après ça ?
Je recule maladroitement pour échapper à sa prise. Non qu'elle soit désagréable, mais on ne se connaît pas et la situation est assez étrange comme ça.
Lorsque je relève doucement la tête vers lui, je me rends compte qu'il continue de m'observer, un sourire que j'imagine tendre étirant ses lèvres. Gêné, je me concentre sur mes mains que je triture nerveusement pour échapper à son regard.
Me voyant mal à l'aise et pour détendre l'atmosphère, Lottie intervient, tout en serrant mon bras pour éviter que je tombe de nouveau.
- Hazzy, je te présente mon frère, Louis. Il est venu voir la boutique.
Je le salue d'une voix faible alors qu'il me regarde toujours avec son éternel sourire.
- Salut, Harry. Je suis ravi de te rencontrer enfin, depuis le temps que Lottie me parle de toi, se présente-t-il d'une voix douce.
- Content de te connaître aussi... Je souffle en sentant mes joues chauffer de nouveau.
Je vois ses yeux se mettre à briller et ses lèvres s'étirer un peu plus, mais comme il sent que vraiment je suis mal à l'aise, il a la gentillesse de changer de sujet et de porter son attention sur sa sœur.
- Bon, je vais rejoindre Zayn, sinon il va encore bouder parce que je l'ai laissé tout seul au salon, s'exclame-t-il en riant. Lottie, on se voit ce soir à la maison ? Harry, à bientôt j'espère, ajoute-t-il en se tournant vers moi pour me faire un clin d'œil.
Après le départ de Louis, ma meilleure amie ricane en me voyant rougir encore. Je lui frappe le bras en marmonnant qu'il n'y a rien de drôle, ce qui, bien sûr, accentue son rire.
Une fois calmée, elle me prend tendrement dans ses bras tout en s'assurant que j'aille bien. Je la rassure aussitôt. Elle soupire, tout à fait consciente que je lui mens. Elle me serre contre elle pendant quelques secondes avant de me lâcher pour me rappeler que l'on a du boulot.
Elle a bien évidemment retrouvé son doux sourire et sa joie de vivre, mais je vois très bien au fond de ses yeux cette lueur d'inquiétude qui vient ternir son si joli regard.
***
Le reste de la journée se passe sans problème ainsi que les jours qui suivent.
Lottie est aux petits soins pour moi. Même si elle agit normalement, je remarque ses regards inquiets, ses câlins beaucoup plus fréquents et sa bonne humeur exagérée qu'elle met en avant pour me faire sourire.
J'ai vraiment de la chance de l'avoir dans ma vie. Je l'ai repoussée, au début, par crainte de m'attacher. Aimer c'est souffrir lorsque la personne nous quitte. À l'époque, j'estimais avoir assez souffert alors il était tout bonnement hors de question que je m'attache à qui que ce soit. Mais avec le temps et sans vraiment m'en rendre compte, je l'ai laissée entrer dans ma vie et finalement, je suis heureux qu'elle se soit accrochée parce que je ne me vois plus vivre sans elle désormais. Je la considère comme ma petite sœur et j'ai envie de prendre soin d'elle autant qu'elle prend soin de moi.
Lottie et Niall sont les deux personnes les plus importantes de ma vie et sans eux, je ne serais plus là aujourd'hui.
Niall est mon meilleur ami. Je le connais depuis mes trois ans, on était à l'école ensemble. Je me souviens très bien du jour de notre rencontre. C'était lors de ma première rentrée en maternelle. Je pleurais dans les bras de maman, beaucoup trop intimidé par tout ce monde qui nous entourait et que je ne connaissais pas. Un petit garçon blond est venu directement vers moi et m'a dit « Viens, pleure pas. Tu verras, on sera les meilleurs amis du monde ! ». Il avait raison parce que depuis, nous ne nous sommes plus quittés. Il est toujours le meilleur ami du monde pour moi.
Il est actuellement en Irlande chez ses grands-parents et il me manque énormément.
Perdu dans mes pensées, alors que je trie les livres dans la réserve, je sursaute lorsque deux mains se posent sur mes yeux. Je m'apprête à râler après Lottie quand j'entends un rire que je pourrais reconnaître entre tous. Je me retourne vivement en sentant mon cœur battre à toute vitesse dans ma poitrine. Niall est là ! Mon meilleur ami est revenu ! Sans plus attendre, je lui saute dans les bras en poussant un petit cri de joie, le faisant éclater de rire.
Les retrouvailles avec Ni me font beaucoup de bien. Il passe la journée avec nous à la librairie et c'est génial. On discute de tout et de rien, il me parle de ses vacances et, comme à son habitude, il me raconte une tonne de blagues pour me faire rire.
Pour une fois, entouré de Niall et Lottie dans cette boutique, je me sens comme chez moi et ça me fait du bien. Je n'ai pas envie que cette journée se termine.
***
20h.
Niall me raccompagne chez moi. Sur le chemin, je sens qu'il veut me parler. Je vois bien ses regards insistants, ses hésitations lorsqu'il ouvre puis referme finalement la bouche sans oser rien me dire. Je suppose qu'il n'ose pas se lancer par crainte de me blesser. C'est donc moi qui mets les pieds dans le plat.
- Crache le morceau Ni, je vois bien que tu as un truc à me dire !
Il souffle avant de me jeter un coup d'œil gêné puis de se concentrer de nouveau sur ses pieds. Après quelques secondes de silence, il me parle enfin.
- Lottie m'a dit que tu avais fait une crise il y a quelques jours. Je m'inquiète, Hazza. Je sais que tu n'as rien dit à Charlotte, mais, s'il te plaît, parle-moi. Qu'est-ce qui l'a déclenchée ?
Je reste silencieux, pesant le pour et le contre.
J'hésite à me confier. Lui parler me ferait peut-être du bien, mais je n'ai pas envie qu'il s'inquiète pour moi. Je n'ai pas envie qu'il voie à quel point je suis un idiot et que je fais des crises de panique pour rien. Je n'ai pas envie de le perdre si finalement il se rend compte que je ne suis qu'un pauvre type qui passe sa vie à chialer.
Pris dans mes pensées, je ne vois pas le temps passer et on arrive finalement en bas de chez moi. J'invite mon ami à monter tout en réalisant qu'il faut que je prenne une décision maintenant. Je ferme quelques secondes les yeux avant de lui emboîter le pas dans l'immeuble. Une fois dans mon appartement, je nous prépare un thé et on se cale tous les deux sur le canapé.
Il m'observe silencieusement puis me serre doucement l'épaule pour m'encourager à me lancer. C'est donc ce que je fais, sans omettre aucun détail. Je me rends compte qu'au fur et à mesure que mes mots sortent, j'ai comme un poids en moins sur le cœur et les épaules. J'ose lui avouer mon trouble par rapport à Louis et ma peur de passer pour un imbécile face à lui alors qu'en définitive ça ne devrait pas être important vu que je ne le connais pas et qu'il n'est rien pour moi.
Entre deux sanglots qui me secouent bien malgré moi, je lui raconte à quel point je me suis senti nul et honteux, à quel point je n'ai pas pu m'empêcher de rougir face à lui et ces jolis yeux bleus, ce qui fait rire mon meilleur ami.
Lorsque j'ai terminé mon récit, il me serre fort dans ses bras et essuie mes larmes puis il s'écarte un peu de moi avec un doux sourire aux lèvres avant de me répondre.
- Tu sais, Haz, je comprends pourquoi tu as paniqué quand tu as revu Louis, mais je t'assure qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte parce qu'il t'a vu pleurer. C'est normal, tout le monde craque à un moment donné ou à un autre et ç'a dû lui arriver à lui aussi un jour. Ce gars, il ne connaît pas ta vie, il ne connaît pas toutes les galères que tu as subies, il a juste vu quelqu'un de triste. Je suis sûr qu'il ne t'a pas trouvé pathétique ou nul comme toi tu peux le penser. Il a remarqué que tu n'étais pas bien et il t'a tendu la main. Rien que pour ça, je l'aime bien parce que d'autres s'en seraient foutus, mais pas lui. Il a l'air de bien t'apprécier même s'il ne te connaît pas alors laisse-le s'approcher s'il revient, d'accord ?
- Je vais essayer, je marmonne. Merci, Ni. T'es le meilleur ami que l'on puisse avoir. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
- Et moi je suis heureux de t'avoir choisi comme meilleur ami quand on avait trois ans ! remarque-t-il en riant, provoquant mes propres rires.
Le reste de la soirée se passe vraiment très bien.
Nous commandons des pizzas et regardons un film.
Niall finit par s'incruster dans mon lit en prétextant qu'il a besoin de dormir avec son meilleur ami. En réalité, je sais très bien qu'il fait ça pour moi parce qu'il a bien senti que j'avais besoin de lui et de ses bras ce soir. Il sait toujours ce dont j'ai besoin et ç'a toujours été ainsi depuis que nous sommes enfants.
C'est donc sans trop cogiter que je finis par m'endormir, entouré par les bras protecteurs de mon meilleur ami.
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Hello guys
Voilà le deuxième chapitre corrigé de your hand
Comme vous pouvez le voir, Harry n'est pas seul. Il est bien entouré. Il a ses deux meilleurs amis et à sa plus grande surprise, il a aussi louis, qui n'hésite pas une seconde à prendre soin de lui alors qu'il ne le connaît pas. Plutôt mignon non? :)
On se retrouve vite pour la suite. J'espère que cette nouvelle réécriture vous plaît.
All the love
💚💙
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