Chapitre 3
« D'accord. Donc c'est plutôt facile, » dit Louis et tout le monde se tut.
Ils étaient assis dans le salon de Liam et Zayn et attendaient que leurs pizzas soient livrées. C'était un lundi soir et aucun d'entre eux n'avait cours avant midi le lendemain, ce qui expliquait pourquoi ils avaient commencé à faire du lundi, leur soirée film.
Cependant, chaque semaine, ils se disputaient pour choisir le film qu'ils allaient regarder.
Niall était couché sur le sol, une bouteille de bière dans sa main, ainsi qu'un bol de chips près de lui. Liam et Zayn étaient assis ensemble dans un fauteuil et Zayn était blotti contre Liam, sa tête sur l'épaule de son petit-ami. Il était également le plus passif, et Louis le suspecta de s'être endormi tout au long de la discussion – plusieurs fois. Liam le tenait lâchement, une main caressant de façon absente son flanc.
Harry était à côté de Louis sur le canapé et ce dernier pouvait le sentir dans son espace. Leurs bras s'effleuraient et leurs jambes étaient emmêlées de façon nonchalante. Harry semblait assez à l'aise de cette façon et ses yeux étaient fixés sur Louis à présent, un éclat de curiosité dedans.
Louis avait toujours envie de, tout le temps, l'embrasser. Et il avait envie de passer ses mains le long de son torse jusqu'à ses hanches et le tirer vers lui, le rapprochant le plus possible. Cependant, Harry semblait totalement désinvolte sur la façon dont ils se tenaient et ça ne semblait tellement pas déranger les autres garçons que Louis réprima ses envies et ses foutus désirs pour avoir l'air tout aussi désinvolte et insoucieux.
Ce n'était pas toujours facile. En fait, ce n'était jamais facile. Mais qui était-il pour se plaindre ?
« Donc, » dit-il finalement en détournant ses yeux des lèvres rouges de Harry – et avait-il mis du gloss ou autre sur ses lèvres pour qu'elles aient toujours l'air aussi pleines et brillantes ? Louis devait vraiment arrêter d'y penser. « Zayn va choisir. »
« Zayn ? » Niall se redressa et lança un regard incrédule à Louis.
Zayn, lui-même, ne réagit pas vraiment. Ce fut seulement lorsque Liam lui donna un coup de coude qu'il releva sa tête et les regarda avec confusion.
« Pourquoi Zayn ? » demanda également Harry.
« Parce que Zayny-Zayn est le seul qui se fiche totalement de ce qu'on va regarder. Alors c'est lui qui va choisir le film. »
« Ce n'est pas juste, » lui dit immédiatement Niall. « Il va choisir celui de Liam, c'est sûr. »
« Evidemment, » répéta Zayn d'une petite voix et il laissa à nouveau tomber sa tête contre l'épaule de Liam.
Liam roula des yeux. « Il ne choisira pas le mien. Surtout pas après que t'aies dit ça. »
« Zayn va s'endormir de toute façon, » dit Louis. « Alors il n'entendra même pas les plaintes. »
Harry sembla vraiment considérer l'idée et Niall se tut également. Louis regarda Zayn et Liam du coin de l'œil et ne put s'empêcher de se retourner vers eux. Liam passa une main sur la joue de Zayn.
« Pourquoi tu ne vas pas au lit, chéri ? » demanda doucement Liam.
Zayn secoua sa tête, se blottissant un peu plus contre lui. « J'veux rester avec vous. »
Liam sourit simplement et déposa ses lèvres sur le front de Zayn.
Louis fit des bruits d'écœurement, gagnant un regard indigné de la part de Liam et Harry.
Maintenant, il savait qu'il pouvait faire ça et qu'ils ne lui en voudraient pas. Ils savaient comment le prendre à présent et ils arrivaient assez bien à le supporter. Et Louis ne détestait pas vraiment ça ou ne trouvait pas ça dégueulasse ou quoi. Ils étaient tellement adorables ensemble, autant que des chiots ou des chatons, que Louis n'avait même pas d'autre choix que s'en moquer. Il ne pourrait jamais admettre à quel point les voir ensemble était beau et à quel point il enviait ce qu'ils avaient.
Le bon côté à ce sujet était que Liam et Zayn le savaient également.
« D'accord, » dit Harry, se rapprochant de Louis et le distrayant avec un simple contact contre son bras. « Zayn va décider. »
Louis regarda Liam qui acquiesça de la tête, puis Niall haussa des épaules, donnant également son approbation.
« Cool, » déclara Zayn en leur souriant, ses yeux à moitié fermés et semblant incroyablement fatigué. Il avait eu cours tôt ce matin et il était rentré de son travail à mi-temps dans une librairie depuis seulement une demi-heure. « Celui de Harry. »
Louis et Niall râlèrent tous les deux à ce choix.
« Celui de Harry ? » répéta Niall d'une voix aiguë.
« Tu utilises juste toutes les opportunités pour nous faire chier, hein ? » La question de Louis chevaucha l'exclamation de Niall.
« Cette réaction est totalement injustifiée, » intervint Harry puis il se leva, se détachant de Louis pour tout installer. « Il a choisi le meilleur film. »
« La Proposition, Harry ? » Louis secoua sa tête. « Sérieusement ? »
« C'est bien dommage que tu ne l'aies même pas vu une fois, » répliqua Harry. « Sinon tu saurais à quel point il est génial. »
Liam rigola. « Tu ferais mieux de t'y habituer, Louis. Les films préférés de Harry vont des comédies romantiques à... eh bien, les comédies, je suppose. »
« Ce qui inclut les Disney, » ajouta Niall.
« Et les occasionnels films étrangers, » renchérit Zayn. « Des films d'art français auxquels personne ne comprend la signification aux dessins animés japonais pour enfants. »
« Ça s'appelle des animes, Zayn, » lui dit Harry puis il roula ses yeux. « Et j'étudie le langage. T'es déjà probablement au courant. »
« C'est pour ça que tu dois regarder des films étrangers ? »
« Pour au moins entendre les langues. » Harry haussa ses épaules et se laissa à nouveau tomber à côté de Louis. « Ça aide. »
« Tu parles vraiment ces langues, alors ? » Louis lui lança un regard stupéfait. « J'pensais que t'étudiais le langage en général, mais que tu n'en apprenais pas spécifiquement certaines. »
« Le langage est assez intéressant. Genre, chaque langue a un concept différent et des règles différentes, mais il y a quelques similitudes sur la façon dont elles fonctionnent en général, peu importe la partie du monde dont elle vient. »
Louis ne devrait pas être aussi intrigué par ça. Mais il avait des images dans sa tête ; des images de Harry, sous lui, murmurant des mots dans une autre langue, tandis que Louis le travaillait au corps. Louis avait toujours trouvé que le français était une langue sexy.
« Est-ce que tu parles français ? » demanda-t-il promptement. Heureusement, aucun des autres garçons pouvez deviner pourquoi ça l'intéressait.
Harry secoua sa tête.
« Pourquoi ces trucs si tu ne comprends même pas ce qu'ils disent ? » Louis essaya de ne pas montrer sa déception. Alors, pas de marmonnement et murmures en français quand il coucherait avec Harry. Si, se rappela Louis. S'il devait un jour coucher avec Harry.
Ce qui ne semblait absolument
« T'as déjà entendu parlé des sous-titres ? »
Eh bien, Louis ne pouvait pas être certain, mais peut-être que n'importe quelle langue pourrait le faire. « Et le japonais alors ? »
Harry sourit. « Ganbarimasu ! »
Louis fronça ses sourcils et regarda les autres, qui haussèrent simplement des épaules, et lorsque la sonnette retentit, il se leva rapidement. « J'y vais. »
Ensuite, ils regardèrent le film et Niall les rejoignit sur le canapé. Ils se disputèrent au sujet de la pizza et Niall et Liam finirent par argumenter sur pourquoi exactement l'un d'eux méritait le dernier morceau, inventant des histoires sur leurs vies difficiles.
« Ce n'est pas Notting Hill, bande de crétins, » leur dit Harry puis il attrapa furtivement la part dans la boîte, avant que l'un d'eux ne puisse réagir. Il n'y avait que Harry pour faire une référence à un film hollywoodien ringard. Mais Louis dut admettre qu'il avait également fait la connexion quand Niall et Liam avaient commencé à déballer des histoires très cucul la praline.
Et, vraiment, Louis vivait avec le garçon sur qui il craquait beaucoup et il partageait même un lit avec ledit garçon, sans coucher avec lui. Il ne pensait pas qu'une de leurs histoires pouvait surpasser ça. C'était la chose la plus pathétique au monde.
Harry finit sa part de pizza, tandis que Niall se plaignait dans une chaîne sans fin de jurons. Peu préoccupé, Harry lui tendit le bol de chips puis sourit doucement, et ça calma les nerfs de Louis de voir que Harry avait également cet effet sur d'autre personne. Niall se tut et se réinstalla contre le dossier du canapé.
Harry remonta ses jambes sur le canapé et les posa sur les genoux de Louis, avant de se pencher avec son dos contre Niall. Ce dernier se décala et enroula un bras autour de ses épaules, tirant Harry contre son torse.
Louis essaya de se concentrer sur le film.
Mais, putain, ce film était tellement nul et sans surprise, ce n'était pas du tout une bonne distraction. Il avait envie de regarder vers Harry et Niall tout le temps, c'était comme si le visage de Harry était un aimant qui attirait les yeux de Louis.
Et, en toute honnêteté, qu'est-ce que Harry croyait ? Pourquoi, pour l'amour de Dieu, se blottissait-il contre Niall alors que Louis était juste à côté de lui ? Pourquoi Louis avait ses foutus pieds, pendant que Niall pouvait le tenir contre son torse ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? En avait-il déjà marre de Louis ?
Bon Dieu, il devait vraiment arrêter de penser comme une gamine de quatorze ans. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher ; Louis ne pouvait vraiment pas gérer le phénomène qu'était Harry Styles.
Fixant l'écran, Louis se mit à tapoter ses doigts contre le tibia de Harry. Il jeta un coup d'œil vers Liam et Zayn et vit que ce dernier s'était endormi depuis longtemps, blotti contre Liam, qui regardait le film comme s'il l'intéressait vraiment. Il ne pouvait pas être sérieux.
Cependant, Niall était également en train de regarder lorsque Louis tourna à nouveau sa tête vers la gauche. Le seul qui ne regardait pas l'écran était Harry (à part Zayn, pour des raisons évidentes). Ses yeux étaient fixés sur Louis.
Louis cessa le tapotement et Harry sourit en coin, la fossette dans sa joue gauche apparaissant. Il bougea ses pieds contre les cuisses de Louis puis, soudainement, il détourna sa tête et l'inclina en arrière pour frotter son nez contre le menton de Niall. Celui-ci lui lança un rapide coup d'œil, un doux sourire sur ses lèvres, alors qu'il serrait l'épaule de Harry.
Niall, le salaud. Louis serra ses dents et fixa durement l'écran.
Non, décida-t-il ensuite, puis il s'affaissa dans les cousins du canapé.
Harry était le véritable salaud.
+++
Pour des raisons étranges, les plans de Harry ne fonctionnaient jamais vraiment comme il le voulait. Ce n'était jamais de sa faute ; pas vraiment du moins. Aujourd'hui, ses plans n'avaient pas fonctionné pour plusieurs raisons et il n'avait pas la moindre idée de comment les choses avaient fini de cette façon.
Ce qui avait dérouté ses plans de la meilleure des façons, c'était Zayn qui lui annonça que lui et Liam venait d'adopter un chien.
Au début, Harry avait été certain que Zayn plaisantait. Quand il avait accompagné Zayn jusqu'à chez lui, il avait découvert qu'en fait, ce n'était absolument pas une plaisanterie.
Liam les avait salués avec un air troublé, ses joues un peu rouges, légèrement à court de souffle mais avec un chiot poilu dans les bras et ses yeux brillant autant que ceux d'un enfant le matin de Noël. Et Harry était sûr que c'était la seule comparaison appropriée dans ce cas.
Bien évidemment, ça avait été l'idée de Liam. Il avait toujours voulu un chien.
« Zayn m'a dit hier qu'il restait celui-ci à un ami d'un de ses amis, personne ne voulait le prendre, » avait-il à Harry.
« J'ai su à ce moment-là qu'on le prendrait, » avait ajouté Zayn. « Liam a toujours voulu un chien et je savais que si je lui disais, il n'y avait aucun moyen qu'il ne me persuade pas de le prendre. »
Et maintenant, Zayn et Liam avait un chiot. Un Jack Russell Terrier qui s'appelait Woodstock.
Cependant, au grand malheur de Harry, ça avait signifié que Zayn et Liam ne pouvait plus venir à la sortie qu'il avait prévu pour samedi. Il avait eu l'idée le jeudi et quand Harry l'avait suggéré pendant le déjeuner, Liam, Zayn et Niall avaient immédiatement été d'accord, Louis n'avait pas été aussi facile à convaincre mais il avait finalement cédé.
Harry ne savait pas pourquoi Louis avait été hésitant au début.
En bref, avec Liam et Zayn jouant les papas pour un chien, il ne restait plus que lui, Louis et Niall. Ce qui allait totalement jusqu'au moment où Niall s'était endormi sur son canapé. Ils s'étaient rejoint chez Niall pour boire un coup avant de sortir et il s'était endormi avant même qu'il soit minuit. Toute tentative pour le réveiller avait été vaine.
Alors, à présent, il ne restait plus que Louis et Harry et c'était le seul scénario qui ne fonctionnait vraiment pas avec le plan que Harry avait initialement mis en place. Sortir en boîte seul avec Louis était en gros tout ce que Harry n'avait jamais prévu ou même voulu.
Le plan initial de Harry avait été de trouver quelqu'un avec qui coucher.
Ça n'avait pas changé, mais sortir avec seulement Louis rendait ça un peu bizarre. Il avait espéré pouvoir trouver un beau mec, l'embrasser et faire en sorte que Louis le voit et saisisse la situation. Ainsi, il aurait demandé à Liam et Zayn ou à Niall de passer la nuit chez eux.
Harry était convaincu que tout ce dont il avait besoin était d'une bonne partie de jambe en l'air pour se distraire de Louis. Le truc, c'était que Harry pensait constamment au sexe avec Louis dans les parages et c'était insupportable. Ce n'était certainement pas parce qu'il était attiré par Louis, même s'il y avait une sorte d'attraction bizarre, ce crush que Harry avait développé. Mais Harry n'avait couché avec personne depuis un long moment et avoir Louis constamment près de lui était un rappel pas si sympa. Il n'était pas le genre de Harry ; trop petit, trop plein d'esprit, avec ses courbes et ses cheveux en désordre le matin. Harry était juste en manque et Louis était toujours là.
C'était juste une réaction naturelle.
Pas de chance que Louis serait témoin de son coup d'un soir, si les choses finissaient de la façon dont Harry avait envie. Mais, vraiment, il n'y avait rien qu'il puisse faire à ce sujet. Evidemment, l'idée avait croisé son esprit qu'il pouvait simplement allait chez l'autre personne, mais Harry n'appréciait vraiment pas être celui qui devait partir le lendemain matin. Il préférait se réveiller dans son propre lit avec la personne avec qui il avait couché étant seulement un souvenir flou et une odeur lointaine dans ses draps.
Il ne reviendrait pas sur son plan.
Si son plan ne fonctionnait pas de la façon dont il le voulait, il allait devoir les ajuster à la situation qui se présenterait. Harry pouvait être flexible.
Flexible, pensa Harry, un sourire s'étirant sur son visage.
« Quelle que soit la pensée cochonne qui vient de te traverser l'esprit, je préfère ne pas savoir, » dit Louis, à côté de lui.
Ils se tenaient au bar, tous les deux un verre de vodka-coca devant eux. La musique retentissait fortement et Harry n'arriva presque pas à entendre ce que Louis disait.
« T'en n'as vraiment pas envie, » acquiesça Harry. Il sursauta légèrement lorsque quelqu'un toucha son épaule. Se retournant, Harry fit face à un grand blond et il était définitivement dans l'espace personnel de Harry.
« Hé, » dit le mec et, eh bien, ça avait été plus vite que ce que à quoi Harry s'était attendu.
« Hé, » répondit Harry avec un léger sourire en coin.
« Ça te dérange si je t'empreinte ton ami pendant une minute ? » demanda-t-il en pointant Louis du doigt.
Harry put sentir son visage se décomposer. C'était quoi ce bordel ? Sans un mot, il réussit à hocher de la tête et regarda Louis qui semblait juste aussi confus. Le mec se pencha vers Louis et lui dit quelque chose à l'oreille, ce qui étendit les traits de Louis en un sourire. L'un de ceux qui plissait ses yeux, les réduisant à des petits croissants brillants et le cœur de Harry se serra – pour aucune raison apparente, bien évidemment. Louis lui lança un court sourire confus avant de suivre le mec sur la piste de danse.
Grognant, Harry vida son verre puis celui de Louis avant de décider que s'il avait un peu de liberté, il devrait l'utiliser et prendre l'initiative de se trouver quelqu'un pour la nuit. Du coin de l'œil, il vit Louis danser avec boucle d'or – trop proche et trop intime pour des étrangers. Pas que ça importait à Harry. Pas du tout.
Il détourna son regard des fesses de Louis et de ces mains maigrichonnes s'en approchant. Faisant à nouveau face au bar, il intercepta le regard du barman pour commander un autre verre. S'il se bourrait la gueule, ça aiderait certainement.
Trente minutes plus tard, il se trouvait toujours au même endroit et ça ne s'était pas très bien passé avec un mec aux cheveux roux en bataille qu'il avait dragué. Harry était à nouveau seul et il observait Louis de l'autre côté de la boîte de nuit, appuyé contre le comptoir du deuxième bar et parlant toujours avec le même gars blond, ce qui ne l'aidait pas à se sentir mieux.
La musique n'était pas vraiment forte – Harry ne comprenait pas pourquoi c'était nécessaire de se pencher aussi près de l'oreille de Louis.
Ce n'était pas de cette façon que la soirée était supposé se passer. Ce n'était pas ce que Harry avait prévu pour cette soirée. Pourquoi Louis était-il celui se tapant un étranger, alors que Harry était celui qui avait besoin de coucher avec quelqu'un ? Il ne supporterait pas de devoir écouter Louis avec quelqu'un ce soir.
En regardant vers l'autre côté de la pièce, Harry découvrit que Louis avait disparu et pendant un instant, il paniqua. Puis, il aperçut Louis se dirigeant vers les toilettes. Le blond avait ses mains sur les hanches de Louis et son torse était beaucoup trop proche de son dos.
Bon Dieu, Louis n'attendrait apparemment même pas de rentrer ; il était sur le point de coucher avec ce mec dans un toilette public. Harry n'était vraiment pas enclin à assister à ça.
Il finit son verre et se sentit un peu chancelant, mais il réussit à s'éloigner du comptoir. Il n'avait plus vraiment envie de se trouver un coup d'un soir et ça serait probablement mieux de simplement rentrer et dormir pour ne plus y penser.
Louis Tomlinson pouvait aller se faire voir avec ce blond.
Ce fut seulement lorsqu'il poussa la porte qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas été vers la sortie, mais vers les toilettes à la place. Louis se tenait avec son dos appuyé contre un mur en face de lui, la langue du mec dans sa bouche et ses mains sur ses hanches.
Harry ne réfléchit même pas avant de s'approcher d'eux et de repousser le blond pour pouvoir tirer Louis loin de lui.
« Qu'est-ce que tu – » Louis ne dit même pas toute sa phrase avant d'être poussé vers la porte par Harry.
« On rentre à la maison, » annonça-t-il simplement, son ton ferme. La panique qu'il ressentit fut surpassée par la colère et l'agressivité aveugle.
« T'es timbré ? » Louis commença à se débattre, luttant contre la prise de Harry, ce qui le fit seulement resserrer un peu plus ses doigts contre la peau de Louis.
Harry traversa la piste de danse et poussa les portes qui conduisaient à l'extérieur, Louis juste derrière lui et bizarrement silencieux. Il leva une main pour interpeller un taxi qui s'approchait doucement, puis il ouvrit la porte et poussa Louis à l'intérieur. S'asseyant à côté de lui, Harry dicta l'adresse au chauffeur et se tut, regardant par la fenêtre.
Il espérait vraiment que Louis soit assez intelligent pour ne pas commencer une dispute dans un taxi. Harry n'avait honnêtement pas besoin d'assister à ça. En fait, Harry espérait que Louis laisserait juste tomber l'affaire, qu'il ferait comme si rien ne s'était jamais passé.
Il ne pensait pas pouvoir être aussi chanceux.
Ils arrivèrent et Harry paya avant de sortir et se précipiter en premier pour ouvrir la porte. Il entendit Louis le suivre et cria intérieurement en montant les escaliers. Qu'est-ce qu'il lui avait pris de faire ça ?
En fait, c'était comme si –
« Ça te dérangerait de m'expliquer pourquoi exactement t'agis comme un petit-ami jaloux ? » La voix de Louis était ferme et glaciale.
Un petit-ami jaloux. Exactement ce à quoi tout cela ressemblait. Harry avait envie que le sol s'ouvre sous lui et l'avale. Il ouvrit la porte de leur appartement et retira ses chaussures.
« C'est pas ce que je fais, » dit-il.
Louis retint un rire. « Excuse-moi, mais t'es conscient que c'est ce que tu viens de faire ? »
« Ecoute. On n'a pas parlé de ça. » Harry jeta ses clés sur la table de la cuisine et se tourna doucement vers Louis. Il devait simplement faire face à Louis et lui faire croire ce qu'il était sur le point de dire. Il devait juste bien jouer la comédie pour une fois. « Genre, ce qui se passe quand l'un d'entre nous ramène quelqu'un à l'appart'. »
Louis haussa un sourcil. « Je ne savais pas qu'on devrait le faire. »
« C'est gênant, d'accord ? » Harry haussa ses épaules et il sut qu'il n'était pas aussi convaincant qu'il le voulait. Merde à la comédie et au mensonge. Il n'avait jamais été bon pour ça. « Si les autres avaient été là, j'aurais pu squatter un de leurs canapés, mais là... » Les mots restèrent bloqués dans sa gorge.
« Alors, » résuma Louis, « tu m'as fait sortir de là-bas et m'as fait rentrer, parce que tu ne voulais pas risquer de m'entendre coucher avec quelqu'un dans ma chambre. »
Harry haussa à nouveau des épaules. Bon Dieu, qu'était-il supposé dire ? Comment était-il même supposé se défendre pour ce qu'il venait de faire ?
« Est-ce que ça ne t'ait pas venu à l'idée, même juste une seconde, que je puisse aller chez lui ? »
Encore pire, pensa Harry et il se demanda si son visage le montrait également. Il ne voulait pas que Louis aille chez quiconque passer la nuit et il ne voulait pas que Louis ramène quelqu'un chez eux pour la nuit. C'était assez merdique comme situation.
Mais Louis était là. A la maison, et personne d'autre que Harry était rentré avec lui. Harry ne put pas s'empêcher de penser que c'était ce qui comptait le plus.
Il préférait ne pas penser à ce que ça signifiait réellement.
En n'obtenant aucune réponse à ça, Louis soupira et croisa ses bras. « J'arrive pas à croire que t'aies ruiné mes chances de me taper un bon coup ce soir par pur égoïsme. »
Harry déglutit difficilement et il eut l'impression que la pièce autour de lui était en train de rétrécir de plus en plus. « Désolé, » dit-il d'une voix étranglée.
« Ouais, ça compense totalement, » dit sèchement Louis, pus il se retourna. « Je vais juste aller dans ma chambre et dormir pour oublier tout ça. »
Harry le regarda partir et il resta immobile. Il entendit la porte de Louis se fermer et laissa échapper un grognement.
Putain. Ça avait probablement été l'une des choses les plus idiotes que Harry avait fait dans sa vie. Il n'arrivait juste pas à se contrôler. Et ce foutu crush sur Louis n'aidait à ce que ça aille mieux – comme s'il y avait un moyen pour que Harry puisse se sentir mieux d'avoir un coup de cœur pour le garçon avec qui il vivait, qui n'était pas son type et qui n'était même pas intéressé par lui. Il n'avait pas le droit d'agir de façon possessive envers Louis ou même être jaloux.
Ils étaient amis. Des foutus amis qui vivaient ensemble et si l'un d'entre eux ramenait un garçon à l'appartement pour coucher avec, l'autre devrait juste s'y faire.
Pourquoi Harry ne pouvait-il pas s'y faire ?
Il aurait simplement dû laisser Louis rentrer avec ce mec. Ici ou peu importe où. Si Louis finissait par ramener quelqu'un pour coucher avec, Harry devrait vraiment être capable de s'y faire. Ça n'aurait pas été la première fois qu'il aurait été toqué chez Liam et Zayn au milieu de la nuit.
Mais Harry n'avait vraiment pas envie de quitter son propre appartement, juste pour que Louis puisse coucher avec quelqu'un. Il comprendrait probablement pourquoi il aurait dû le faire lorsqu'il serait sobre le lendemain matin. Mais pour le moment, il n'arrivait pas à trouver une seule bonne raison.
Et Louis ne rendait vraiment pas tout ça facile avec ses yeux brillants, et ce sourire, ces courbes, sa petitesse, tout ce qui n'attirait vraiment pas Harry. Il fronça légèrement des sourcils et enfouit son visage dans ses mains, alors que la pièce commençait à tourner trop vite autour de lui.
Et puis merde : si, ça l'attirait. Ça attirait Harry dans son esprit grisé et il détestait vraiment que Louis soit en colère contre lui. Après tout, ils étaient amis, non ? Et Harry n'appréciait vraiment pas contrarier ses amis. Il avait besoin d'arranger les choses.
S'il n'était pas intervenu, Louis serait en train de coucher avec quelqu'un à cet instant et il serait probablement déjà à son troisième orgasme (bien que Harry doutât que ce mec blond soit réellement aussi génial au lieu. Il ne semblait vraiment pas l'être). A la place, Louis avait été tiré jusqu'à chez eux par Harry et était couché tout seul dans son lit.
Ça ne le laissait pas vraiment avec beaucoup d'options pour se faire pardonner par Louis. Mais Harry devait se faire pardonner. Il ne supporterait pas que Louis soit encore en colère contre lui le lendemain matin. Sa mère disait toujours qu'il ne devrait pas aller se coucher en étant en colère, qu'il devait toujours régler ses problèmes avant de se coucher.
Fronçant ses sourcils, Harry remplit un verre avec de l'eau du robinet et essaya de mettre de côté ses pensées au sujet de sa mère. Il ne devrait vraiment pas penser à elle, pas avec ce qu'il était sur le point de faire.
Ça ne s'était vraiment pas passé comme il l'avait prévu, pas du tout. En fait, c'était même très loin de son plan initial.
Putain.
+++
Louis ferma la porte derrière lui et immédiatement, ses genoux cédèrent et il se laissa tomber au sol, se recroquevillant avec son visage enfoui dans ses mains.
Harry Styles allait finir par le tuer.
Il avait su exactement pourquoi il n'avait pas voulu sortir avec Harry. Mais Harry avait protesté en disant que ce ne serait pas aussi amusant sans lui et il avait ces foutus yeux de chiots qu'il gérait à la perfection et il savait exactement quand les utiliser – et que ça fonctionnerait.
Jusqu'à présent, ils étaient toujours restés à l'un de leurs appartements et buvaient tous ensemble, rampant dans leurs lits après et prenant leur petit déjeuner ensemble le lendemain en ayant la gueule de bois.
Louis pouvait supporter ça. Il n'y avait aucun problème. Il pouvait supporter le fait que Harry devenait très tactile lorsqu'il était pompette et il pouvait supporter le fait qu'il se tourne vers lui et s'appuie contre lui. Harry faisait également ça avec les autres garçons. Aucun mal de fait, juste des gestes amicaux.
Mais, en sortant, Louis avait su qu'il ne serait pas capable de supporter la situation. Devoir imaginer Harry coucher avec quelqu'un et savoir qu'il l'emmènerait à l'appartement, dans la chambre à côté de la sienne, dans le lit dans lequel il avait passé tellement de nuits avec Harry – comment était-il même supposé supporter ça ?
Le meilleur scénario aurait été que Louis trouve quelqu'un et aille chez cette personne, en espérant que quiconque serait rentré avec Harry serait parti le matin lorsqu'il reviendrait.
Le plan avait semblé bien fonctionner.
Jusqu'à ce que Harry fasse une petite crise de jalousie.
Louis inclina sa tête en arrière et ferma ses yeux.
Comment était-il supposé réagir à ça ? Est-ce que Harry avait réellement été jaloux ? Ou essayait-il juste vraiment d'éviter une situation gênante ? Peut-être que ce qu'il avait dit était vrai. Il n'avait jamais parlé de quelque chose dans ce genre.
Là encore, Louis n'avait pas pensé que c'était un problème. Après tout, ils étaient amis et rien de plus. Si l'un d'entre eux avait envie de ramener quelqu'un à l'appartement, ça ne devrait pas poser de problème.
Louis n'arrivait pas à le supporter. C'était beaucoup trop pour son cœur amouraché. Si Harry agissait comme ça, Louis ne pouvait pas garantir que ça puisse aller mieux pour son cœur, pour la partie amourachée.
Il se remit difficilement sur ses pieds et retira ses vêtements pour glisser dans son lit. Les effets de l'alcool avaient depuis longtemps disparu et Louis souhaitait juste être à nouveau ivre. Ça noierait probablement toutes les pensées, les doutes, les besoins et le désir.
Il finit par s'endormir, son esprit occupé par Harry et l'expression sur son visage lorsque Louis l'avait confronté dans la cuisine. Ces yeux verts, brillants et vitreux sous la lumière tamisée de la cuisine, l'anxiété et l'incertitude clairement visibles sur son visage.
Louis n'avait toujours pas de réponse à qui était Harry Styles pour agir de la façon dont il l'avait fait.
Lorsqu'il se réveilla à nouveau, ce fut à cause d'une respiration chaude et moite contre son cou et sa propre respiration laborieuse sortant difficilement de ses poumons, une main dans ses cheveux, l'autre... Louis se cambra sur le matelas et laissa échapper un gémissement, cette autre main caressait très exactement son sexe, glissant légèrement et des longs doigts le serrant doucement.
Il était dur ; il était dur et tellement proche d'un orgasme et Louis ne pouvait pas saisir une seule de ses pensées pour déchiffrer exactement comment il en était arrivé à ce point. Ou pourquoi exactement Harry était couché à côté de lui, avec sa main enroulée autour de son sexe, tandis que le sien était chaud, légèrement humide et incroyablement dur contre la hanche de Louis.
« Putain, » dit Louis d'une voix étranglée, à bout de souffle. « Harry. »
Harry souffla un petit « chut » dans l'oreille de Louis, avant d'attraper son lobe entre ses dents et de tirer doucement dessus. Il descendit sa bouche jusqu'à l'épaule de Louis et la mordit – plus du tout gentiment. Louis vit des étoiles exploser derrière ses yeux alors que Harry fit le bon mouvement avec sa main autour de son érection.
Il jouit dans la main de Harry, ce dernier continuant de le caresser et chuchotant des mots que Louis n'arrivait pas vraiment à saisir. Les murmures cessèrent et Louis redescendit de son orgasme, seuls leurs respirations irrégulières cassant le silence.
« Ça rattrape vraiment, » réussit à dire Louis.
« Est-ce que c'est un jeu de mots ? » demanda Harry. (ndlt : to top something off = conclure/couronner)
Louis ne put s'empêcher de rire. Il osa ouvrir ses yeux et regarda le plafond. Sa peau devint de plus en plus froide à chaque minute qu'il passa couché nu dans le noir, sa couette repoussait à ses pieds. « T'as agi bizarrement ce soir, » expliqua-t-il, « mais ça rattrape vraiment. »
« Je... » Harry se tut et Louis décida d'attendre d'entendre ce qu'il avait à dire à la place de paniquer à propos de ce qui venait de se passer. « T'as dit que mes excuses ne compensaient pas ce que t'avais loupé ce soir. »
Louis ferma à nouveau ses yeux et sentit une vague d'affection pure et chaude traverser son corps. Ce garçon ne pouvait pas être réel. « Tu t'es faufilé dans mon lit et m'as branlé pendant que je dormais parce que tu penses que c'est de ta faute si je n'ai pas baisé ce soir ? »
« C'est de ma faute, » répondit simplement Harry.
Eh bien, c'était vrai. Louis jeta un bras sur son visage. « C'est quand même une façon étrange de te faire pardonner. »
Le silence s'installa entre eux et Louis était sur le point d'en dire plus : dire des choses qu'il regretterait probablement plus tard, quand Harry dit soudainement, tout doucement, « J'avais vraiment pas envie que tu sois en colère contre moi. »
Et, putain, Louis ne pensait pas que quiconque pouvait être en colère contre Harry. Il réussissait toujours à être adorable. Dans toute sa bizarrerie. Louis se tourna vers lui, sentit le visage de Harry près du sien, avant même de pouvoir le voir. Il se déplaça et son regard vacilla vers les lèvres de Harry, rapidement, avant de se rendre compte que Harry était toujours en érection et très dur contre sa hanche.
« Idiot, » marmonna doucement Louis, puis il caressa le ventre de Harry et le prit en main. Harry haleta avant de se pencher en avant et enfouir son visage dans le cou de Louis.
Louis pensait qu'il était probablement toujours en train de rêver. Il se réveillerait peut-être le lendemain matin, seul dans son lit et avec une érection douloureuse, à cause d'un rêve où il avait eu la main de Harry sur son sexe. Un rêve où il pouvait se tourner vers Harry et passer sa main sur sa peau nue – pas seulement platoniquement, mais pour exciter et donner du plaisir. Pour sentir.
Cette pensée rendit Louis fou et il sentit Harry se blottir encore plus contre lui, un petit gémissement sortant de ses lèvres, étouffé par la peau de Louis. Il frissonna, ses mouvements s'arrêtèrent et Louis sentit Harry se déverser entre eux, le sperme chaud et collant se répandant sur sa propre peau ainsi que celle de Harry.
Une fois encore, rien d'autre que des halètements remplirent la pièce, tandis que Harry se détendait dans les bras de Louis. Ce dernier retira sa main du sexe de Harry et la posa légèrement sur sa hanche. Harry soupira avant de se détacher de l'étreinte de Louis et se pencher au bord du lit. Il attrapa un tee-shirt ou quelque chose y ressemblant ; Louis n'arrivait pas à vraiment discerner ce que c'était dans le noir.
Prudemment, Harry nettoya Louis avant de s'essuyer et jeter à nouveau le tee-shirt sur le sol. Il regarda Louis avec de l'incertitude dans les yeux et Louis comprit qu'il ne savait pas s'il avait le droit de rester.
Ce qui était très drôle. Comme si Louis pouvait lui demander de partir, après ça.
« Viens là, » dit doucement Louis, puis il se déplaça pour lui faire plus de place. Harry se détendit visiblement et il se coucha à nouveau, à côté de Louis, tout en tirant la couette sur le corps nus.
Comme ça, ils se couchèrent tous les deux sur le dos pendant un petit moment, leurs regards tournés vers le plafond. Louis n'était pas certain d'avoir le droit de tendre le bras pour rapprocher Harry vers lui. Ils partageaient le même lit depuis des semaines maintenant et, d'habitude, s'étreindre n'avait jamais été problème. Mais, comment était-il supposé savoir si s'étreindre après un rapport sexuel en était un ?
Il lécha ses lèvres et ferma ses yeux, concentré sur la respiration régulière de Harry à côté de lui. Pour le moment, il ne préférait pas penser aux conséquences que ça pourrait avoir. Les choses entre lui et Harry se passaient tellement bien – quelque chose s'était mis en place entre eux dès le début.
Le sexe compliquait habituellement les choses et Louis n'avait pas envie que ça devienne compliqué entre eux. Ça avait été compliqué pour Louis pendant un moment, avec son béguin pour Harry et tout, mais ça avait été son secret, son petit secret bien gardé, où il rêvait de Harry et le regardait quand personne d'autre ne le faisait.
Et peut-être que c'était une histoire d'une nuit, juste comme Harry l'avait dit ; juste une compensation pour avoir ruiné la nuit de Louis. Peut-être que c'était juste pour ce soir et ça n'arriverait plus jamais.
Et si ça n'arrivait plus jamais ? Et si Louis n'avait, à jamais, plus que l'avant-goût qu'il avait eu ce soir ?
Louis ne pensait pas pouvoir passer deux autres mois à vivre avec Harry en connaissant la sensation de sa peau sous ses doigts, en sachant comment ses gémissements sonnaient, comment il s'était frotté contre Louis en de petits mouvements langoureux, comment ces longs doigts s'étaient enroulés autour de son sexe, et en ne pouvant pas ressentir à nouveau tout ça.
Louis ne pensait pas être capable de le supporter.
Quand il se réveilla le lendemain matin, Harry était toujours à côté de lui. Aucun d'eux ne s'était blotti contre l'autre, ils étaient simplement couchés sur le ventre l'un à côté de l'autre, se faisant face. Harry était toujours endormi, ses lèvres légèrement ouvertes, ses cheveux en désordre, une boucle lâche tombant sur son front et ses long cils foncés se courbant contre ses joues.
Et sa main était posée sur l'oreiller devant son visage, juste à côté de celle de Louis. Leurs petits doigts se touchaient.
Louis l'observa avec des yeux plein de sommeil pendant un moment et il se rendit compte que ça n'avait pas été un rêve.
Ça s'était réellement passé.
+++
Harry avait l'impression d'être en train de mourir. Pour plusieurs raisons.
Premièrement, il avait un terrible mal de tête. Deuxième, la lumière du soleil lui fit mal aux yeux lorsqu'il essaya de les ouvrir. Troisième, il avait le goût de quelque chose de mort dans sa bouche.
Et pour finir, pensa-t-il en roulant sur son dos, doucement et prudemment pour ne pas amplifier la douleur dans son crâne, il avait couché avec Louis.
Enfin, des branlettes, mais ça comptait comme du sexe pour Harry.
Le plan, comme d'habitude, avait été différent. Harry avait juste eu envie de se glisser dans le lit de Louis pour l'exciter et le faire rapidement jouir, avant de repartir furtivement.
Louis avait tout foutu en l'air en se tournant vers Harry au moment où il s'était glissé dans le lit, le tirant vers lui et marmonnant son prénom. Louis avait marmonné son prénom et avait enfoui son nez dans son torse. Comment Harry avait-il été supposé réagir ?
Louis était adorable, mignon et si foutrement attachant – Harry ne s'en était jamais rendu compte avant, jusqu'à ce moment-là. Et il avait seulement eu envie de l'étreindre, le tenir contre lui et s'endormir, proche de lui et blotti dans ses bras. Il ne savait pas trop comment Louis réussissait à lui donner envie de se nicher dans ses bras, parce qu'il était vraiment beaucoup plus petit que lui et, d'habitude, Harry était celui qui prendrait Louis dans ses bras lorsqu'ils partageaient un lit, mais – mais, Louis avait, en quelque sorte, Harry niché dans ses bras.
Harry s'était rappelé ce pour quoi il était venu et il avait lentement commencé à bouger sa main de la taille de Louis à son abdomen puis de plus en plus bas. La façon dont Louis avait réagi avait été foutrement excitante. Harry avait seulement pu regarder fixement le visage de Louis avec admiration, alors qu'il avait commencé à le caresser à travers le tissu de son boxer. Son visage avait été tellement près de celui de Harry et ses lèvres légèrement entrouvertes, avec sa respiration devenant de plus en plus rapide, irrégulière et chaude contre la peau de Harry.
Harry avait eu envie de l'embrasser. Il avait ressenti cette envie dans chaque fibre de son corps. L'envie de simplement se pencher en avant et coller leurs lèvres, faire pénétrer sa langue dans la bouche de Louis, découvrir s'il répondrait au baiser dans son sommeil. Découvrir de quoi il aurait l'air en se réveillant avec Harry au-dessus de lui, l'embrassant bêtement.
Mais juste quand Harry avait été sur le point d'abandonner tous ses doutes et inquiétudes, Louis l'avait refait.
« Harry, » avait-il soufflé dans un petit murmure brisé qui avait fait voyager tout le sang de Harry directement de son cerveau à son sexe.
Louis n'avait pas été en train de penser à un mec blond quelconque et il ne pensait pas à quelqu'un tel que Greg ou peu importe qui d'autre lui ayant probablement proposé de coucher avec – Harry ne pouvait pas savoir après tout. Le fait qu'il n'était pas intéressé par Louis ne signifiait pas qu'il n'y avait pas d'autre personne l'étant.
Le fait était que, apparemment, Louis ne pensait pas à eux lorsqu'il était excité dans ses rêves. Il avait pensé à Harry. Et ce dernier devait admettre que ça l'avait également excité. La façon dont Louis avait doucement commencé à bouger contre lui, suivant le rythme de sa main et faisant ces doux sons, sa voix basse et rauque quand il avait gémi.
Ça avait été plutôt sexy et Harry n'avait pas pu s'empêcher, lui-même, de se sentir durcir. Il n'avait pas su que ça se passerait de cette façon ; il n'avait pas prévu que Louis se réveille et lui rende la faveur. Il n'avait pas prévu de devoir répondre à des questions aussi tôt. Mais Louis avait été étrangement calme à ce propos. Quoique, avec le fait que Louis n'ait apparemment pas trop été opposé à l'idée de coucher avec Harry, ça ne l'avait pas si surpris.
Il n'avait pas prévu d'être faible et de rester avec Louis.
Mais il l'avait fait, Harry devait admettre qu'il se sentait légèrement déçu de se réveiller tout seul. Il s'était étrangement habitué à se réveiller blotti contre Louis ou avec son visage enfoui contre son épaule. A la place, il ne s'était même pas endormi comme ça, après qu'ils aient – couché ensemble. C'était, après tout, du sexe.
Il ouvrit ses yeux et les cligna, le plafond immaculé – le même que dans sa propre chambre – dans son champ de vision. A l'heure actuelle, Harry ne pouvait plus dire s'il était dans son propre lit ou dans celui de Louis d'après la simple odeur de la pièce. Au début, il avait été capable de les discerner avec les yeux fermés. Mais, à présent, son lit n'avait plus uniquement son odeur et celui de Louis n'avait également plus que la sienne. Leurs odeurs s'étaient mélangé et ça ne sentait plus comme... eux.
Harry cligna à nouveau des yeux, laissant ses yeux s'ajuster à la lumière.
La porte s'ouvrit et il ne prit même pas la peine de tourner sa tête. Il aurait à faire face à Louis et il devrait s'expliquer, lui parler, et Harry n'avait vraiment aucune idée de quoi lui dire.
Être ivre n'était pas une excuse suffisante, n'est-ce pas ?
Le matelas s'enfonça légèrement lorsque Louis s'assit à côté de lui et Harry bougea finalement sa tête. Louis portait un short noir simple et un haut gris, ça fit prendre conscience à Harry qu'il était toujours nu, seulement couvert à partir de la taille par la couette de Louis.
Louis lui tendit une tasse et Harry se redressa, ajustant la couette sur ses jambes, avant de la prendre ainsi que les analgésiques que Louis lui avait amenés. Harry les avala rapidement, marmonnant un « merci » puis il fit un sourire bancal à Louis. Il ne savait pas exactement pourquoi il était aussi timide au sujet de sa nudité – Harry n'avait jamais été gêné de se mettre nu.
Souriant en retour, Louis glissa à nouveau sous la couette, sirotant son thé et Harry était reconnaissant qu'il n'ait pas encore posé de question ou parlé ou peu importe ce qui viendrait par la suite. A la place, ils restèrent juste assis l'un à côté de l'autre en silence en buvant leurs thés, en ayant tous les deux la gueule de bois et en étant toujours fatigués.
« Alors, » dit finalement Louis après un moment.
Harry leva sa tête et le regarda, essayant de forcer son expression faciale à rester indéchiffrable. Il ne pensait pas que ça fonctionnait réellement – ça n'était jamais le cas – mais il ne pouvait pas se laisser griller aussi vite.
« Alors ? » demanda-t-il à la place.
Louis haussa ses épaules. « J'ai vraiment aucune idée d'où commencer. »
Harry déglutit et fixa sa tasse de thé, essayant de trouver une réponse. Peut-être qu'il devrait commencer ? ça avait été son idée stupide et Louis n'avait pu avoir aucun choix. Il pouvait vraiment comprendre, si Louis était en colère ou confus ou – peu importe.
« Quand t'as emménagé, je pensais vraiment que tu n'étais pas mon genre du tout, » fut ce qu'il finit par dire. Super.
Louis sembla le prendre légèrement. « On fait tous des erreurs de temps en temps, » dit-il d'un ton amusé.
Harry se demanda s'il était vraiment amusé. Comment Louis pourrait-il être amusé après tout ça ? Ils étaient amis et il se passait quelque chose de vraiment sympa entre eux, quelque chose qui lui donnait l'impression que Louis et lui pourraient être meilleurs amis, des meilleurs amis spéciaux. Louis le comprenait juste tellement bien et il avait toujours les bonnes réponses. Il pouvait réagir à n'importe quelle humeur et Harry l'aimait vraiment beaucoup. Juste, pas d'une façon romantique.
Définitivement pas d'une façon romantique. C'était ce pourquoi cette nuit avait été une erreur et Harry avait peur que – avec Louis disant son prénom dans son sommeil – Louis ne voit probablement pas les choses de la même façon. Il n'était pas prêt à briser un cœur. Surtout pas celui de Louis.
« Tu ne l'es toujours pas, » dit finalement Harry.
« Alors, on dirait que je me trompe aussi parfois, » répondit Louis puis il prit une gorgée de sa tasse. Harry observa les mains de Louis et découvrit qu'elles ne tremblaient pas, son visage était calme et ses yeux étaient encore plein de sommeil.
« Ça peut arriver entre amis, hein ? » demanda Harry dans une tentative désespérée de garder sa contenance. Ça ne semblait pas être le cas, mais il ne voulait vraiment pas foutre en l'air son amitié avec Louis. « T'es vraiment génial, tu sais ? Genre, vivre avec toi est relaxant et t'as vraiment un super sens de l'humour, tu comprends toutes mes blagues et on s'amuse bien ensemble, hein ? C'est juste qu'on n'est vraiment pas plus que des amis et je ne veux vraiment pas perdre cette amitié, simplement parce que j'ai fait quelque chose de vraiment stupide quand j'étais bourré. »
Ce fut silencieux pendant un moment et Harry sentit son cœur battre dans sa gorge, effrayé que Louis se lève simplement et parte ou lui crie dessus ou ne comprenne pas.
A la place, Louis tourna sa tête après un moment et lui sourit. Il tendit une main et ébouriffa les cheveux de Harry, rigolant légèrement. « Ça fait beaucoup de 'vraiment' en une seule phrase, Bouclette. »
Harry se détendit et lui rendit son sourire.
« Ça peut arriver entre amis » dit ensuite Louis puis il retira sa main. « Ça ne veut pas dire que les choses vont changer. Ça a aidé à conclure qu'il n'y a rien entre nous à ce niveau, n'est-ce pas ? »
Harry hocha de la tête et sentit un sourire étirer le coin de sa bouche. Il ne s'était jamais senti aussi soulagé. Il ne perdrait pas Louis et ce dernier ressentait la même chose que lui. Louis n'était pas en colère contre lui pour ce qu'il s'était passé. C'était tout ce dont il avait besoin de savoir.
« Donc, » dit Harry en cognant son genou contre celui de Louis sous la couette. « Amis ? »
Louis lui donna un petit coup en retour. « Amis. »
+++
« T'as envoyé un message à Harry ? »
Louis regarda encore une fois son téléphone et hocha de la tête. « Oui. Il sait. Il a dit qu'il viendrait directement après son cours. »
« Super, » dit Liam, puis il sourit radieusement alors que Woodstock réapparut, s'approchant rapidement d'eux sur ses courtes pattes boudinées, une branche d'arbre, plus grande que lui, entre ses dents.
« Comment il arrive à soulever une branche comme ça ? » demanda Louis en fronça ses sourcils.
« Où a-t-il trouvé une branche comme ça ? » répliqua Liam puis il se pencha en avant pour caresser la tête de Woodstock lorsqu'il arriva à côté de lui. Le chien tournait autour des jambes de Liam et ce dernier le récompensa avec une friandise.
« On n'avait pas un accord ? »
Louis se tourna pour voir Zayn s'approcher, une écharpe verte par-dessus sa veste en cuir et un bonnet gris sur sa tête. Ses mains étaient enfouies dans ses poches et il souriait légèrement. Liam se retourna également et Woodstock laissa échapper un aboiement enjoué avant de se précipiter vers lui pour le saluer. Zayn le souleva et laissa le chien lécher son visage avec excitation.
Liam s'approcha d'eux et tendit une autre friandise à Woodstock comme distraction pour déposer un baiser sur les lèvres de Zayn. Louis se demanda s'ils savaient juste à quel point ils étaient adorables et à quel point ils agissaient comme un vieux couple marié.
« Je t'ai dit de ne pas lui donner des friandises pour rien, » le gronda Zayn.
Liam sourit. « Ce n'était pas pour rien. Il a trouvé quelque chose avec quoi jouer qui n'était pas un animal mort. »
Louis ne préférait pas réfléchir à où exactement dans ce parc un chien pouvait trouver des animaux morts. Et quels genres d'animaux morts ou qu'est-ce qui avait bien pu tuer ces pauvres âmes. Louis regarda Woodstock du coin de l'œil et se demanda si un petit chien comme lui serait capable de tuer un autre animal. Pas un autre chien, évidemment, mais peut-être un chat. Ou un oiseau inoffensif ou une souris ou peu importe ce qui était assez petit pour qu'il puisse le tuer. Woodstock remuait sa queue et leva son regard vers Liam et Zayn.
Louis vit que Zayn avait, lui-même, un problème évident à contenir un sourire. « Et celle que tu viens de lui donner ? »
« Eh bien, » dit Liam, haussant ses épaules et en donnant une autre à leur chien. « C'est pour m'avoir trouvé quelque chose avec quoi jouer. »
Zayn rigola et tira Liam en avant pour un vrai baiser, le chien entre eux, regardant patiemment ses maîtres.
« Vous êtes tellement dégoûtants, les gars, » commenta Louis en ajustant le bonnet sur sa tête.
« Tu ne nous convaincras pas que c'est vrai, même après l'avoir dit un million de fois, » souligna Zayn, puis il lâcha Liam et prit Louis dans ses bras.
Louis lui rendit son étreinte et retint un sourire. « Je ne capitulerai pas, » déclara-t-il, pinçant la taille de Zayn.
C'était enfin le mois de mars et Louis pouvait sentir que le printemps n'était plus très loin. Il ne faisait pas encore vraiment chaud, mais lors des journées comme celle-ci, avec le soleil brillant et haut dans le ciel, il pouvait sentir que ça arrivait.
Deux mois avec Harry ; Louis comptait toujours les semaines par le temps qui s'était écoulé depuis qu'il vivait avec Harry. Les choses avaient changé depuis que Harry s'était glissé dans le lit de Louis et l'avait masturbé. En surface, tout était comme avant, mais pas en profondeur. Il ne pensait pas que Harry savait ou avait remarqué. Louis était un bon acteur et il ne laissait rien paraître.
Ils étaient amis et rien de plus. Tout se passait de la façon dont ils avaient convenu après cette nuit-là en buvant calmement leur thé.
Si c'était ce que Harry voulait, alors Louis ne s'y opposerait pas. Il n'y avait aucune utilité à le faire, de toute façon. Harry avait clairement fait comprendre qu'il n'était pas intéressé par Louis, que ça n'avait été qu'une erreur et que Louis était juste un ami pour lui.
Ce n'était pas grave. Louis pouvait vivre avec ça. Parfaitement bien, même. Après tout, ça ne changeait pas vraiment grand-chose entre eux. Ils avaient été amis avant et Louis avait toujours eu son béguin secret pour Harry, et ils étaient amis maintenant, avec Louis ayant toujours ce béguin secret pour Harry.
Rien de grave. Sauf, peut-être, toutes ces fois où Louis se souviendrait comme ça avait été de toucher réellement Harry. Toutes ces fois où il serait vraiment excité par la simple vue de Harry se baladant dans l'appartement en ne portant rien de plus que son boxer. Toutes ces fois où Louis sentirait son cœur se serrer quand Harry se blottirait contre lui, pour regarder un film et s'endormir contre son torse.
Le truc, c'était qu'il ne pouvait pas vraiment être en colère contre Harry. Il était totalement ignorant et il n'avait définitivement pas de mauvaises intentions. Il était adorable et décalé, comme d'habitude, avec des idées bizarres, son débit de paroles lent, câlin quand il était fatigué et tactile quand il était ivre. Et il était si foutrement beau. Tout le temps.
Il était souriant, à cet instant, alors qu'il venait vers eux avec Niall. Ses boucles bougeaient légèrement avec le vent, il portait un manteau avec un col en fourrure qui avait une forme de cloche de Noël par-dessus ses hanches et ses jambes fines étaient dans son foutu jeans serré.
Il ressemblait à une petite écolière française.
Et Louis se demandait honnêtement comment Harry pouvait porter ça sans avoir l'air complètement ridicule. A la place, il avait l'air adorablement adorable.
Louis n'avait absolument aucun doute sur le fait qu'il était maudit. Et avoir rencontrer Harry était une punition pour chaque mauvaise chose qu'il avait fait dans sa vie.
« Salut les mecs, » les salua Niall, leurs faisant de courtes étreintes avant de laisser tomber le ballon de football qu'il tenait en dessous de son bras gauche pour courir après Woodstock.
Harry sourit joyeusement en les regardant, puis il fut tiré en avant par Zayn et Liam pinça ses joues.
« Vous n'avez jamais de temps pour moi, maintenant, » se plaignit Harry, alors qu'il enroulait ses bras autour de la taille de Zayn, une moue moqueuse sur ses lèvres. « Depuis que vous avez un nouvel enfant. »
Liam rigola. « T'as grandi tellement vite et la maison était tellement vide sans toi. »
Harry se détacha d'eux et s'approcha de Louis, jetant un bras par-dessus ses épaules et le tirant vers lui. Louis eut envie de fondre sous son bras. Harry sentait la vanille, le miel, le citron et le sel, tout à la fois. « Du coup, vous avez loupé quand j'ai eu mon premier vrai petit-ami. Est-ce que ça en valait la peine ? »
Zayn sourit. « On n'a pas loupé un seul moment de ça. » Il fit une pichenette contre le front de Harry. « Reviens nous déranger quand ça sera l'heure du vrai mariage. »
Harry sourit et déposa un baiser sur la joue de Louis. « Vous ne serez pas invités. »
Louis avait envie de mourir. Ou que les lèvres de Harry s'attardent un peu plus longtemps sur sa joue. Ça n'avait pas une grande différence.
« On va dire à Niall de nous adopter, » dit Harry.
« Est-ce que t'y as vraiment bien réfléchi ? » Louis fronça ses sourcils vers lui et il ne put s'empêcher de lever une main pour bouger une boucle tombant devant l'œil de Harry.
« Tout irlandais est un père de famille. » Harry lui fit un sourire. « Et il n'aura pas à, genre, nous entretenir. On aura juste un parent aimant à la place de ces deux-là qui nous abandonnent pour un chiot. »
Liam n'écoutait même plus, complètement absorbé par le fait de montrer à Niall un tour que Woodstock avait appris l'autre jour. Zayn leur fit un sourire tendre et se pencha vers eux, leur faisant un clin d'œil. « Vous serez toujours mes enfants préférés. »
Louis sourit en coin. « Qu'est-ce que je dois faire pour être ton seul enfant préféré ? »
« J'sais pas, » répondit Zayn en haussant ses épaules. « Arrêter de coucher avec l'autre enfant ? »
Harry haleta puis se tut et Louis le vit rougir – et d'accord, Harry ne savait pas mentir, alors c'était à lui de jouer. Sinon, les autres allait découvrir que lui et Harry avait effectivement – eh bien, qu'ils avaient eu une histoire qui avait fini par Louis se prenant un râteau par Harry.
Louis n'avait vraiment pas besoin d'ajouter ça à sa misère.
« Ce n'est pas mon genre de truc, » répondit-il calmement, un petit sourire en coin sur ses lèvres. « Qui couche avec des chiens, Zayn ? C'est dégueulasse. »
Zayn rigola et donna une petite tape à la tête de Louis avant de se tourner vers Niall qui lui faisait signe de venir.
Louis jeta un regard à Harry et il avait sa tête baissée, sa lèvre inférieure entre ses dents.
Louis avait envie de lui crier dessus et le tirer dans une étreinte ferme en même temps. A la place, il enfonça un doigt dans la joue de Harry jusqu'à ce que ses fossettes apparaissent et les autres revinrent vers eux. Ils jouèrent au football et pendant un moment, Louis oublia ce qu'il se passait dans sa vie.
A cet instant, il était avec quatre de ses amis, qui étaient soudainement devenus très importants pour lui et qui étaient irremplaçables à présent. Ce n'était plus seulement Niall, c'était Niall qui serait toujours là, peu importe ce qu'il se passerait. Et ce n'était plus LiamEtZayn. C'était Liam qui s'était rasé la tête parce qu'il était amoureux et qui avait le plus grand cœur que Louis n'avait jamais connu. C'était Zayn qui avait l'esprit le plus sarcastique de leur groupe, mais il le montrait seulement lorsque c'était nécessaire, et qui était protecteur envers ceux qu'il aimait.
Et Harry. Pas le Harry pour qui il avait le béguin, mais le Harry qui parlait tellement lentement et rigolait tellement fort, qui était parfaitement poli et avait le mental d'une grand-mère de quatre-vingt ans avec le cœur d'un enfant de cinq ans.
Ces moments étaient précieux et Louis ne les échangeraient pour rien au monde. Il ne les aurait peut-être plus pour très longtemps, alors il décida de les apprécier autant que possible. Tant qu'il était toujours capable de garder ces quatre garçons près de lui, il ne laisserait échapper aucun de ces moments.
Tout ce que Louis pouvait faire était se rappeler qu'il restait moins d'un mois. Encore un mois et il serait capable de disparaître entièrement de la vie de Harry. Bien sûr, il pouvait déménager maintenant et squatter chez Niall pour les trois semaines restantes, mais il devrait s'expliquer.
Et comment était-il supposé expliquer à Harry – ou les autre garçon – qu'il ne pouvait pas être près de lui, alors que tout ce que Louis voulait était être près de lui ? Evidemment, il appréciait chaque minute qu'il passait avec Harry et chaque sourire, chaque rire, chaque mot, chaque contact étaient soigneusement enfouis dans un coin de la tête de Louis. Parfois, il laisserait ces souvenirs sortir au milieu de la nuit et se noierait dedans, imaginant que tout ça avait de la signification.
Seulement, tandis qu'il serait couché avec ses yeux fermés et se prélasserait dans les souvenirs de la peau de Harry, de ses yeux et de ses cheveux, Harry serait couché à côté de lui, dormant paisiblement. Pour lui, ce n'était rien de spécial, pas même un tout petit peu aussi merveilleux que ça l'était pour Louis. Il aimait bien Louis et il appréciait sa compagnie, Louis pouvait le dire, mais il n'agissait pas différemment avec lui qu'avec Niall, Liam et Zayn.
Louis ne pensait pas pouvoir un jour être aussi spécial pour Harry. Il allait déménager et oublier Harry, laissant probablement ce qu'il ressentait mourir doucement, ainsi Harry ne suspecterait rien. Ou il ne serait pas blessé de perdre Louis.
Louis voulait vraiment être amis avec lui et ils l'étaient. Mais, Louis ne pouvait vraiment pas être seulement amis avec lui. Il voulait plus et il avait désespérément besoin de plus chaque jour qui passait.
Certains matins, quand il se réveillait avant Harry, il restait simplement couché à le regarder. Harry ressemblait à un enfant lorsqu'il dormait et ça faisait sourire Louis. Ses boucles tombaient lâchement sur son front et ses cils foncés se courbaient doucement en dessous de ses paupières, ses lèvres roses et pleines.
Louis osait parfois tendre une main et passer son pouce dessus. Il les regardait changer de couleur, passant à un rose plus clair, sous la légère pression puis reprendre leur couleur habituelle lorsqu'il retirait sa main. Harry ne bougeait jamais, ne remarquait jamais.
Tous les matins, quand il se réveillait avant Harry, sa main recouvrait celle de Harry ou se trouvait assez proche d'elle pour qu'elles se touchent. Harry ne se blottissait plus jamais contre lui et Louis ne le forçait jamais. Alors, ils dormaient l'un à côté de l'autre, mais apparemment, Louis ne pouvait pas tout contrôler aussi bien qu'il le pensait. Sa main cherchait toujours celle de Harry.
Eh bien, Harry n'en savait rien et, si c'était le cas, il ne l'avait jamais mentionné.
+++
Louis était couché sur son flanc et regardait Harry dormir, le lendemain matin. Le soleil s'était levé depuis longtemps, mais sa lumière était faible et ombragée par les épais nuages dehors qui déversaient des trombes d'eau sans fin. Sa main se trouvait près de celle de Harry, assez proche pour que le bout de leurs doigts se touchent. Louis bougea doucement la sienne contre celle de Harry et joua avec ses doigts dans un rythme paresseux, les entrelaçant, les défaisant puis les laçant à nouveau.
Ce fut exactement ce matin-là qu'il fut frappé par la réalisation que les doigts de Harry allaient parfaitement entre les siens. Ils remplissaient l'écart entre ceux de Louis et ne laissaient aucun centimètre de peau intouché. Ils étaient chauds contre le dos de sa main, longs et fins. Si Harry voulait, il pourrait complètement envelopper les mains de Louis entre les siennes.
Leurs mains allaient parfaitement bien ensemble.
Et Louis était amoureux de Harry.
+++
« J'ai eu le job ! » annonça Harry au moment où il fit irruption dans le salon.
Louis leva ses yeux de son livre et les cligna, semblant un peu confus et luttant pour trouver un sens, avant de sourire à Harry. Sa frange était repoussée de manière désordonnée de devant son visage et il portait ses lunettes.
Harry se rendit compte qu'il aimait vraiment bien Louis avec ses lunettes.
« Juste à temps, » répondit Louis puis il posa son livre et ses lunettes par-dessus. Il s'étira et son pull remonta sur sa taille, révélant un peu de peau. Harry détourna son regard.
Louis déménagerait dans deux semaines et ces trois mois prenait en quelque sorte fin plus tôt que ce que Harry avait pensé. Louis allait lui manquer.
« Quel boulot t'as eu ? » Louis tapota le cousin à côté de lui et Harry se laissa tomber, mettant sa tête sur les genoux de Louis.
« La boulangerie, » répondit Harry. « Celle dans le coin de ton nouvel appartement. » Il inclina sa tête en arrière pour regarder Louis et il le vit sourire, mais il n'atteignit pas vraiment ses yeux. « Quoi ? »
« Quoi, quoi ? » Louis passa sa main dans les boucles de Harry et les enroula autour de ses doigts. « C'est bien pour toi, je dois dire. »
« T'as pas l'air très heureux. »
« Tu voudrais me voir hurler de joie ? »
« ...et laisser tout sortir ? » dit Harry en souriant en coin. (ndlt : petite référence à la chanson Scream and Shout de Will.i.am et Britney Spears) « Non. Peu importe. J'suis juste heureux d'avoir eu le boulot. Ils sont vraiment sympas et je vais même pouvoir aider en cuisine. Genre, pâtisser et tout. »
Louis mit une main sur son cœur. « Ils vont te laisser pâtisser dans une pâtisserie ? »
Harry pouffa de rire et pinça le ventre de Louis. Ce dernier repoussa sa main et tira son pull vers le bas. Posant sa main par-dessus la sienne, Harry sourit tendrement et ferma ses yeux. Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait que Louis manquait de confiance en son corps. Il ne l'admettrait jamais, mais Louis montrait tous ces petits signes d'insécurité et Harry trouvait que c'était adorable. De toute façon, Louis était juste adorable.
La main de Louis continua de caresser ses cheveux et Harry pensait qu'il pouvait s'endormir comme ça ; ça ne le dérangerait pas du tout. Peut-être que ça ne dérangerait pas, non plus, Louis.
« Harry. »
La voix de Louis était basse et douce, et Harry n'avait vraiment pas envie d'ouvrir ses yeux mais il le fit quand même. Ses yeux tombèrent immédiatement sur ceux de Louis qui le fixaient.
« Quoi ? » demanda Harry.
Louis resta silencieux un peu plus longtemps et sa main s'arrêta, s'emmêlant dans le boucles de Harry alors qu'il ouvrait sa bouche. Puis il la referma et sa main recommença à bouger.
« J'ai parlé au propriétaire aujourd'hui et il a dit que je pouvais emménager mes affaires mercredi prochain. »
Harry cligna des yeux. « Déjà ? »
« Ouais, eh bien, il reste juste deux semaines avant que j'emménage là-bas. Jeudi dans deux semaines. » Louis haussa ses épaules, ses doigts grattant toujours doucement le crâne de Harry.
« Je sais, » dit Harry. « Juste... je savais, mais tout d'un coup ça semble tellement tôt. »
Louis sourit légèrement. « Ouais. J'suis impatient de m'asseoir sur mon balcon dès que l'été commencera. »
Et c'était tout ? Est-ce que ça venait juste de faire sortir le cœur de Harry de sa poitrine ? Louis se réjouissait de déménager de chez Harry et ce dernier se rendait compte que ce n'était pas son cas. Il ne s'en réjouissait pas du tout. Il serait à nouveau seul et il détestait vivre tout seul.
Harry se doutait que n'importe qui serait un colocataire aussi parfait que Louis.
« Je vais récupérer ma pièce spéciale nudité, » dit-il, essayant de ne pas laisser entendre ce qu'il se passait vraiment dans sa tête. « J'suis pressé, aussi. »
Louis rigola. « Ta pièce spéciale nudité ? »
« Une pièce où il est interdit de porter des vêtements. Chaque appartement devrait avoir une pièce comme ça. » Harry sourit en coin avec insolence.
« C'est la chose la plus ridicule que t'aies dit depuis un moment, » lui dit Louis, puis il bougea légèrement. « Ça fait longtemps que t'as étendu cette règle à tout l'appart'. »
« Je n'avais pas vraiment le choix puisque ma pièce spéciale était occupée par toi. Un toi habillé, par ailleurs, » ajouta Harry avant de sourire narquoisement.
« Je n'avais pas conscience de cette règle, » lui fit savoir Louis. « Si ça avait été le cas, j'aurais, bien évidemment, respecté le fait d'être nu à tout moment dans cette pièce. »
« Eh bien, t'as encore deux semaines pour te rattraper et vivre selon les règles mises en place. »
« Une semaine, » corrigea Louis.
« Oh, ouais. » Harry fronça ses sourcils. « Tu ne pourras pas vraiment rester dans cette pièce quand t'auras déménagé toutes tes affaires. Dans ce cas, » ajouta-t-il en agitant ses sourcils, « je vais à nouveau étendre cette règle à tout l'appartement. Tu peux jouir de ta nudité sur le canapé, alors. »
Louis tira sur une boucle en n'étant pas du tout doux. « Tu m'as laissé dormir dans ton lit pendant plus de deux mois, alors que le mien était juste à côté, et quand j'aurai déménagé le mien, tu vas m'envoyer dormir sur le canapé ? »
Harry rigola et se redressa, croissant ses jambes. « Seulement quand t'es nu. »
« C'est toi qui m'as dit de me mettre nu. »
Souriant en coin, Harry tendit une main pour passer un doigt sur les rides apparaissant sur le front de Louis. « Pourquoi t'es toujours habillé, alors ? »
Et soudainement, l'air entre eux fut lourd et Harry remarqua qu'il était plus proche de Louis qu'avant. Ce n'était pas Louis qui s'était rapproché ; c'était lui. Harry s'était penché en avant et le visage de Louis était à seulement quelques centimètres du sien. Son regarda vacilla sur les lèvres de Louis pendant juste une seconde, avant de remonter et fixer à nouveau ses yeux.
Louis était immobile, il ne bougeait pas, il le regardait juste en retour et il semblait être figé ; les yeux écarquillés et la bouche bée.
Et merci, voilà où il en était à nouveau. De temps en temps, ça prenait Harry de court – juste comme cette nuit-là, quand il avait fait cette erreur et s'y était adonné complètement. Il y avait cette attraction bizarre pour Louis ; Harry ne pouvait pas l'expliquer, il ne pouvait pas dire d'où elle venait soudainement, mais elle revenait toujours.
Il devait s'en débarrasser, ça rendait les choses bizarres entre lui et Louis. Ils étaient amis et les amis n'étaient pas attirés sexuellement l'un par l'autre. Alors, quand exactement Harry avait-il commencé à se sentir attiré par Louis ? Et quand exactement avait-il commencé à regarder les lèvres de Louis et à penser à comment ce serait de les embrasser ?
Putain, mais Harry s'était juste instinctivement penché en avant pour embrasser Louis et ça n'aurait vraiment pas dû se passer. Jamais.
Louis fut le premier à sortir de cette torpeur. Il leva une main et frappa la joue de Harry avec un doigt.
« Trop près, Styles, » dit-il, sa voix sonnant perplexe.
Harry se recula et réussit à laisser échapper un rire, mais il savait qu'il avait juste l'air d'être penaud. « Je vais aller faire une sieste avant mon service et – ouais. »
« Ouais, bien sûr, » répondit Louis, puis il reprit son livre et ses lunettes. Et d'accord, Harry devait sortir de cette pièce avant que Louis remette ces lunettes. Ça n'aiderait vraiment pas à la situation.
Depuis quand exactement était-il aussi foutu ?
+++
Louis ferma son sac et se leva du sol pour jeter un dernier regard à la chambre de Harry. Il faisait noir dehors et la chambre était seulement illuminée par la petite lampe de chevet à côté du lit de Harry.
Louis avait essayé de s'endormir, mais rien aurait vraiment pu fonctionner. Il n'avait jamais dormi tout seul dans le lit de Harry. Ça ne semblait pas juste.
Il était deux heures et demi du matin. Harry était au travail et Louis passait sa dernière nuit dans l'appartement de Harry. D'habitude, quand Harry avait son service du soir, Louis passait la nuit dans son propre lit ; la seule de toute la semaine où il ne dormait pas aux côtés de Harry. Maintenant, cependant, son lit était déjà dans son nouvel appartement et s'endormir seul dans celui de Harry ne semblait pas être la chose à faire. Il n'avait même pas essayé de se mettre au lit ; il avait semblé trop grand, trop vide et trop froid sans Harry dedans.
Alors, à la place d'aller se coucher, Louis s'était occupé autrement.
Demain à dix heures, il devait rencontrer le propriétaire pour signer le bail et récupérer les clés. Après ça, il emménagerait officiellement dans son nouvel appartement avec deux chambres et un balcon. Louis aimait déjà vraiment beaucoup l'endroit.
Une semaine auparavant, il avait emménagé ses affaires. Le propriétaire n'avait eu aucunes objections et puisqu'il y avait seulement eu quelques trucs à réparer dans la salle de bain, ça n'avait donc pas posé de problèmes qu'il laisse ses cartons et ses meubles dans les autres pièces.
Zayn et Liam avaient été très impressionnés et s'étaient invités à venir dîner chez Louis lors du premier weekend qu'il passerait dans son nouvel appartement. Niall s'était, évidemment, immédiatement joint à eux et avait opté pour un barbecue sur le balcon – qui était absolument trop petit pour quelque chose de ce genre, mais il savait qu'ils le feraient quand même. Juste histoire de rigoler.
Harry avait été assez calme pendant cette soirée. Il avait aidé Louis à emménager ses affaires, avait acquiescé aux commentaires gentils au sujet de l'appartement, mais il n'avait pas vraiment été lui-même.
Et ça avait dérangé Louis. Harry semblait contrarié par toute cette situation et Louis n'avait aucune idée de comment gérer ça. Après tout, l'accord avait été clair depuis le début et Louis était vraiment soulagé de déménager. Il ne pensait pas qu'il avait réussi à se remettre de la crise cardiaque qu'il avait eu lorsque Harry l'avait presque embrassé une après-midi.
La jouer cool et prétendre que c'était une blague avaient été la chose la plus difficile à faire. Louis avait eu envie de se pencher en avant et attraper ces lèvres entre les siennes – il avait même commencé à rêver de la bouche de Harry. Ça s'était développé en une obsession maladive qui laissait l'esprit de Louis constamment occupé par les lèvres de Harry.
Il aurait pu craquer. Il savait que ça avait été le moment parfait pour craquer et juste pouvoir goutter les lèvres de Harry, découvrir ce qu'un baiser avec lui serait. Mais, en toute honnêteté – et avec lui-même, Louis pouvait être honnête au sujet de ses sentiments pour Harry, plus qu'avec n'importe qui d'autre – Louis avait peur de ce qui se serait passé ensuite.
Il aurait pu repousser Harry la nuit où il s'était glissé dans son lit. A la place, il avait pris ce qu'il avait pu avoir, espérant que ça l'emmènerait exactement là où il l'avait voulu. A la place, ça avait fini avec Harry disant que ça avait été une erreur.
Embrasser Harry, découvrir ce que ce serait et l'entendre dire que c'était une erreur ensuite était la dernière chose que Louis pensait pouvoir supporter.
Pas à nouveau.
A la place, il jouait le jeu de l'illusion de Harry qui consistait à ce qu'ils ne soient rien de plus que des amis. Il pouvait le faire ; il pouvait très bien faire semblant.
Et maintenant, tout ceci était enfin fini. Il n'aurait plus à ressentir cette pression émotionnelle quand il se réveillerait aux côtés de Harry, il n'aurait plus à forcer la chaleur dans son ventre à s'éteindre quand il prenait son petit-déjeuner et que Harry débarquait dans la cuisine en ne portant presque rien.
Il ne s'assoirait plus sur le canapé pour regarder des programmes télévisés nulles, pendant que Harry était blotti contre son flanc. Plus jamais il rentrerait pour manger un délicieux dîner fait-maison et pour discuter avec Harry pendant qu'ils mangeaient.
Déménager avait ses bons et ses mauvais côtés. Louis essayait de se focaliser sur les bons, puisque c'étaient ceux qui comptait le plus à long terme. Aussi agréable que ce fut de vivre avec Harry, ça ne l'amenait nulle part ; pas tant que Harry insistait sur le fait qu'ils n'étaient rien de plus que des amis.
Le plus tôt Louis pouvait s'éloigner de cet amour à sens unique, le mieux c'était. Vraiment. Il ne préférait pas penser au fait qu'il pensait à ça comme étant de l'amour. C'était déjà assez pathétique comme ça.
Regardant à nouveau sa montre, Louis soupira puis jeta un coup d'œil au lit.
Non, se glisser dedans sans Harry ne serait pas juste. C'était comme attendre un amant, garder le lit chaud pour le moment où il le rejoindrait en rentrant et Louis n'aimait vraiment pas cette idée. Ce n'était pas la relation qu'il y avait entre eux.
Ils partageaient un lit toutes les nuits. Mais pas comme des amants.
A la place, Louis quitta la chambre et décida qu'il dormirait sur le canapé. Dix minutes plus tard, il s'assit derrière le volant de sa voiture et il essaya de se dire qu'il n'était pas un pauvre débile d'aller chercher Harry.
Il était réveillé, de toute façon, et il faisait juste une faveur à un ami. Rien de plus.
Ça en valut la peine, chaque seconde de son conflit interne et de l'attente dans le froid, au moment où Harry l'aperçut et son visage s'illumina. Harry était toujours beau, mais il était particulièrement beau comme ça ; ses yeux fatigués et rouges, des ombres foncés en dessous, sa peau pâle et ses boucles en désordre et ayant l'air un peu grasses. Il n'était pas supposé être aussi beau et pourtant, il l'était. Il réussissait à être beau même dans un état comme ça et c'était ce qui le rendait vraiment beau aux yeux de Louis.
Louis ne connaissait personne d'autre qui pouvait aussi bien s'en tirer.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » le salua Harry.
« J'arrivais pas à dormir, alors j'ai pensé que je pouvais venir te chercher. » Louis sourit légèrement et il vit l'orange de l'horrible tee-shirt, que Harry devait porter pour ce boulot, dépasser de sous sa veste. C'était la dernière fois qu'il verrait Harry comme ça. Pas seulement parce qu'il déménageait, mais aussi parce que c'était le dernier service de Harry. « Comme ça que tu peux partir de là aussi tôt que possible, » ajouta-t-il.
« Charmant, » répondit Harry, puis il se pencha en avant pour déposer un baiser sur la joue de Louis. « T'es le meilleur. »
C'était de la torture et du plaisir en même temps et Louis commençait honnêtement à s'inquiéter pour lui-même. Il avait probablement développé des tendances masochistes.
« Monte, » dit-il, sa gorge serrée et ses mains étrangement moites. « Je te ramène à la maison. »
« Henry va me manquer, » commenta Harry alors qu'il montait dans la voiture. « On est devenu vraiment proche. »
« Tu devras compenser en parlant à ton aspirateur. Mais c'est un mec sympa, aussi. » Louis sourit en coin. « Tu vas bien l'aimer. »
« Je suis presque complètement sûr que je passe plus de temps avec mon aspirateur que toi. Est-ce que tu l'as même déjà vu ? »
« Comment je pourrais savoir que c'est un bon gars, sinon ? »
Harry roula ses yeux et s'enfonça un peu plus dans son siège, croisant ses bras. « C'est pas le cas. Sinon, tu saurais que, de temps en temps, c'est un gros grincheux. »
« Il ne l'a jamais été avec moi, » clarifia Louis.
« Parce que tu ne l'utilises pas, » dit Harry dans sa barbe. Soupirant, il laissa tomber le sujet et Louis ne poussa pas. Il imaginait que Harry était juste fatigué et pas d'humeur pour plaisanter, alors Louis se concentra sur la route, à la place.
« T'as rendez-vous à quelle heure avec le propriétaire demain ? » demanda Harry après quelques minutes de silence.
« A dix heures. Je sécherai mes cours du matin. » Louis arrêta la voiture à un feu tricolore et lança un regard vers Harry. « Pourquoi ? »
« Juste pour savoir, » dit doucement Harry. « J'suppose que je te verrai au déjeuner, alors. »
Louis hocha simplement de la tête. Il ne savait pas encore s'il irait au déjeuner. Briser ce qui était devenu leur tradition dès le premier jour semblait un peu trop. Mais, Louis prévoyait de se retirer de cette tradition. Il appréciait traîner avec les garçons, mais avec son plan consistant à s'éloigner de Harry, il ne pourrait pas continuer de les voir aussi souvent dans le futur.
Ils restèrent tous les deux silencieux après ça et ils ne parlèrent plus jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'appartement. Harry passa en premier et disparut dans la salle de bain avant même que Louis ait fermé la porte derrière lui. Ne sachant pas quoi faire de ça, Louis retira ses vêtements et les laissa tomber au sol sans réfléchir. Il se glissa sous la couette du lit de Harry et resta éveillé, écoutant le bruit de l'eau coulant dans la pièce à côté, jusqu'à ce qu'elle s'arrête.
Quand Harry revint dans la chambre, il était nu. Louis l'entrevit, mais il détourna rapidement ses yeux vers le plafond, tandis que Harry prenait un boxer dans un tiroir et le mettait par-dessus ses hanches. Il se glissa dans le lit aux côtés de Louis et ils restèrent comme ça pendant un moment.
Louis ferma ses yeux, essayant d'éliminer ce dans quoi ses sens s'étaient pris. Le bras de Harry effleura le sien et sa peau était chaude, moite et douce. Ses cheveux étaient encore mouillés et avaient l'odeur du shampoing de Louis. Harry avait commencé à l'utiliser à un moment et Louis n'avait simplement fait aucun commentaire. Lorsqu'il avait fait ses valises plus tôt dans la soirée, il l'avait laissé dans la douche, faisant semblant de l'avoir oublié.
Les draps bruissèrent et sa peau chaude glissa contre celle de Louis, alors que Harry se rapprochait de lui, se blottissant contre le flanc de Louis. Ses grandes mains vinrent agripper la taille de Louis, le tirant vers lui et ses boucles humides se collèrent contre son épaule. Louis essaya, il essaya vraiment de ne pas craquer, mais sa résistance était comme un château de sable contre les vagues. Il se tourna pour faire face à Harry et il enroula ses bras autour de son torse, le tirant encore plus contre lui.
Harry soupira silencieusement et enfouit son nez dans le cou de Louis.
C'était à peu près complètement foutu, mais Louis ne pouvait vraiment rien faire. C'était la dernière fois, de toute façon. Il restait juste quelques heures avant que Harry doive se lever pour aller en cours et quitter l'appartement. Et quand il reviendrait dans l'après-midi, Louis serait parti.
Juste quelques heures, se rappela Louis, puis il rayerait Harry Styles de sa vie.
+++
Louis se réveilla en sursaut au son du réveil de Harry. Ses yeux s'ouvrirent rapidement et il grogna doucement alors qu'il tendait le bras pour attraper le téléphone de Harry et l'éteindre. Cependant, il ne put pas aller aussi loin, puisque Harry s'enroula autour de lui, le tenant en place avec ses jambes entremêlées aux siennes et ses bras fermement enveloppés autour de lui.
« Harry, » dit Louis, sa voix rauque et pleine de sommeil. Il passa doucement sa main le long de la colonne vertébrale de Harry pour le réveiller. « Hé, chéri. C'est l'heure de se lever. »
Harry grogna et se colla encore plus contre lui.
Louis pensait qu'il pourrait très bien mourir, si Harry continuait de se rapprocher de lui. C'était comme si Harry essayait de se fondre en Louis et ça semblait réellement fonctionner. Louis pouvait sentit sa chaleur partout ; il n'y avait pas un seul centimètre carré de son corps qui ne touchait pas Harry.
« Allez, » essaya à nouveau Louis. « Tu vas louper les cours. »
« J'y vais pas, » dit Harry contre le cou de Louis. « J'reste au lit aujourd'hui. »
« T'es malade ? »
« Non. »
« Est-ce que tes cours ont été annulés ? »
« Non. »
Louis soupira légèrement. « Alors il n'y a aucune raison pour que tu restes au lit. »
« Il y en a plein, » protesta Harry et – eh bien, il réussit à venir encore plus près de Louis. Ce dernier sentit une chaleur s'installer dans le creux de son ventre. Les cheveux de Harry avaient toujours l'odeur de son shampoing et sa peau était douce et chaude, ses doigts s'enfonçant dans le flanc de Louis avec juste la bonne quantité de pression.
Il était trop tôt pour ça, pensa Louis puis il réprima un gémissement misérable.
« J'suis fatigué, » ajouta Harry, alors qu'il tendait le bras pour éteindre son réveil. « Et là j'suis bien au chaud et c'est confortable et je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais laisser tout ça. »
« L'éducation, Harold, » lui rappela Louis. « C'est pour ton éducation. »
« Rendors-toi, Lou. » Louis colla son visage contre la clavicule de Louis et son souffle chaud et moite effleura sa peau. « Ce n'sont pas tes affaires si j'loupe les cours. »
« Mais tu – »
« Tu sèches aussi les cours, non ? » l'interrompit Harry. « Est-ce que je te fais chier pour ça ? Ta décision. Sécher mes cours ce matin, c'est donc la mienne. »
Louis se tut et mordit sa lèvre, regardant par-dessus les cheveux de Harry vers le mur de l'autre côté de la chambre. La respiration de Harry redevint régulière et Louis espérait qu'il était en train de se rendormir. Harry était définitivement plus facile à gérer lorsqu'il dormait.
Louis resta éveillé avec Harry dormant dans ses bras, blotti contre lui et le tenant fermement. Harry bougea quelques fois, mais il ne lâcha jamais vraiment Louis dans son sommeil. C'était légèrement inconfortable d'être autant collé l'un contre l'autre et les jambes de Louis commencèrent à devenir raides, mais il ne pouvait pas se résoudre à quitter les bras de Harry.
Il était toujours réveillé quand, deux heures plus tard, son propre réveil se mit en route. Harry se réveilla, leva sa tête et cligna doucement des yeux avant de se laisser retomber contre l'épaule de Louis.
« Je dois me lever, » dit doucement Louis.
Harry hocha de la tête mais ne bougea pas encore. Il glissa sa main vers la hanche de Louis et la laissa à cet endroit pendant un moment. Louis retint son souffle mais ne bougea pas, non plus. Doucement, Harry se détacha de Louis et se redressa. Il baissa son regard vers Louis, ses yeux fatigués mais vifs. Pendant un moment, Louis pensa qu'il allait juste se pencher en avant, mais peu importe ce que Harry cherchait sur le visage de Louis, il ne sembla pas le trouver alors qu'il détournait rapidement son regard et balança ses jambes hors du lit.
« Je vais préparer le petit-déjeuner, » murmura-t-il, puis il sortit de la chambre.
Louis attendit pendant un moment et ferma à nouveau ses yeux, essayant de réprimer la tempête d'émotion qui se déchaînait dans sa poitrine. Il ne serait pas faible, maintenant.
Harry Styles était clairement en train de le chercher et Louis ne se laisserait pas faire.
L'appartement sentait le bacon et les haricots rouges lorsqu'il sortit de la salle de bain un peu plus tard. Rangeant ses dernières affaires venant de la salle de bain, il entendit Harry chanter doucement la chanson pop passant à la radio. Il était en train de mettre la table quand Louis arriva dans la cuisine.
« C'est prêt, » dit Harry avec un léger sourire. « J'ai fait des œufs sur toast. »
Louis sourit et s'assit à table, regardant Harry remplir les assiettes. « T'étais pas obligé d'en faire autant, tu sais. »
« Eh bien, c'est la dernière fois que je peux le faire, » répondit Harry, puis il s'assit également. « Avoir un colocataire, c'est vraiment sympa, en fait. Ça va me manquer. »
« Je suis sûr que tu vas trouver quelqu'un d'autre en un rien de temps. » Et, eh bien, ça n'était pas sorti de la façon dont ça sonnait dans la tête de Louis. Pourquoi ça ressemblait à une rupture, alors qu'il n'y avait rien à rompre en premier lieu ?
Harry sourit. « Ouais, j'en suis sûr. Liam a dit qu'il avait un ami qui cherchait toujours une chambre. »
« Assure-toi que ce soit un mec décent. » Louis haussa ses épaules alors qu'il piquait du bacon avec sa fourchette. « Liam a des amis qui peuvent être des connards. »
Harry sourit. « Tu te souviens comment t'as fini ici ? »
« Grâce à Niall. »
« Qui connaissait Liam. » Harry sourit. « Pas tous les amis de Liam sont des connards louches. »
« Certains le sont, cependant. Si Zayn ne faisait pas attention à lui... » Louis sourit.
Harry rigola. « Pas d'harceleur bizarre près de Liam tant que Zayn est là. »
Louis sourit et posa sa fourchette puis leva sa tasse de thé pour souffler sur la surface fumante. « Bref, je suis sûr que tu trouveras bientôt quelqu'un. »
« J'suis même pas sûr d'en avoir envie, » dit Harry, puis il se leva pour mettre son assiette dans l'évier. Il resta debout en tournant le dos à Louis. Ce dernier pouvait voir chaque os et muscle sous sa peau, semblant tendus. A présent, il avait vu tous les tatouages de Harry, mais il n'avait toujours pas demandé leurs significations. Harry se tourna légèrement sur sa gauche et de cet angle, il pouvait voir le navire sur son bras, un gros cœur noir, une phrase sur sa hanche. Louis était sûr que cette dernière n'avait pas été là la dernière fois qu'il s'était autorisé à prêter vraiment attention au corps de Harry.
Louis essayait, généralement, de ne pas trop s'attarder sur le corps de Harry.
A cet instant, il essaya de se concentrer sur ce que Harry avait dit, mais son esprit revenait toujours vers comment il avait envie de passer un doigt sur la colonne vertébrale de Harry et se rapprocher assez pour découvrir ce qui était écrit sur sa hanche.
« Vraiment ? »
Harry haussa ses épaules lorsqu'il se retourna. Les oiseaux – Louis n'avait jamais vraiment été certain de quelle espèce ils étaient réellement – étaient un fort contraste par rapport à sa peau pâle. « J'ai des attentes élevées pour les candidats maintenant. Je m'attends à ce qu'il joue avec mes cheveux quand je suis fatigué, qu'il vienne me chercher au boulot et partage son lit avec moi. Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ferait tout ça. »
Louis sourit légèrement et son cœur fut soudainement douloureux. Il n'appréciait pas penser à des métaphores mélodramatiques, mais la façon dont son cœur se serra, comme si quelqu'un le compressait avec son poing, ne lui laissait honnêtement pas le choix.
Que Harry et la façon dont il transformait Louis en un bordel poétique, ne désirant rien d'autre que Harry, aillent se faire voir.
« Je... » Louis déglutit fortement et se leva de la chaise. « J'pense qu'il est l'heure que je parte. »
Harry fut silencieux pendant un moment, il le regarda simplement puis il hocha de la tête avec un air ferme. Louis sortit de la cuisine et récupéra son sac dans la chambre de Harry, avant d'enfiler sa veste près de la porte et de mettre ses chaussures.
« A toute à l'heure, » dit doucement Harry.
Ce serait le cas. Louis ne faisait que déménager – rien de grave. Il verrait quand même Harry, tout à l'heure, pour le déjeuner. Bon Dieu, c'était vraiment quelque chose de grave, non ? Quand était-ce devenu aussi grave ? Pourquoi quitter cet appartement lui brisait le cœur ? Ça ne devrait vraiment pas.
Louis réussit à faire un petit hochement de tête alors qu'il ramassait son sac.
« Je... » Harry pinça ses lèvres et Louis se força à garder ses yeux sur lui, ses boucles étaient en désordre, sa peau était pâle et lisse dans la douce lumière du matin. Il avait la chair de poule partout sur ses bras et son torse et Louis avait vraiment l'impression qu'il devrait le prendre dans ses bras, jusqu'à ce que Harry soit à nouveau doux et chaud, comme il l'avait été en se réveillant dans les bras de Louis.
« Tu vas me manquer, Lou. »
Et ça, c'était méchant, tellement méchant, parce que Harry manquait déjà à Louis. Il était parfait, adorable et tout ce que Louis avait toujours voulu et il ne pouvait pas l'avoir. Il pouvait seulement être son foutu ami, alors qu'il avait envie de se réveiller comme ce matin tous les putain de jours. Peut-être juste avec la différence d'être capable de profiter du fait que Harry soit à l'aise et chaud dans ses bras et le faire jouir, lécher sa peau et –
Harry était si proche, tout d'un coup, et la respiration de Louis se coupa lorsque son bras passa autour de son cou et le tira vers lui. Il ferma ses yeux et inspira l'odeur de Harry, mémorisant la façon dont ses boucles chatouillaient ses joues et la sensation de sa peau sous ses mains.
« Tu peux venir me voir quand tu veux, d'accord ? » dit doucement Harry dans son cou et Louis réussit à acquiescer, bien qu'il sût que c'était un mensonge. Il ne viendrait plus jamais voir Harry. Il devait s'assurer de ne plus jamais rencontrer Harry lorsqu'il était seul – c'était la seule bonne chose à faire.
Harry se recula et retira ses bras des épaules de Louis, réussissant à faire un sourire alors qu'il léchait ses lèvres. Louis ne put s'empêcher de fixer le mouvement.
« A plus tard, Louis, » dit Harry, toujours aussi doucement.
« A plus, » répondit Louis et il n'avait jamais été à court de mots, mais c'était le cas à cet instant. Il avait toujours quelque chose d'intelligent à dire, une remarque sarcastique pour alléger l'atmosphère, mais il n'avait rien à dire sur ce coup. « Prends soin de toi, Haz. »
Harry hocha de la tête et soudainement, il était à nouveau dans l'espace de Louis et ce dernier n'arriva pas à comprendre ce qu'il se passait, même si tout se passait au ralentit. Harry ne le touchait pas du tout, mais leurs yeux se fixaient et Louis savait ce qui était sur le point de se passer, mais il ne pouvait absolument rien faire pour ça. Il était figé et perdu dans le vert des yeux de Harry.
Il ne les ferma pas lorsque les lèvres de Harry touchèrent les siennes et Harry ne ferma pas non plus les siens. Il continua de fixer Louis, tandis que ses lèvres bougeaient doucement et avec hésitation, prenant au piège celles de Louis. Ce n'était pas grand-chose, juste un petit effleurement, une caresse timide de chair contre chair.
Puis la langue de Harry passa sur la lèvre inférieure de Louis et les cils de ce dernier s'agitèrent avant qu'il ferme ses yeux et ouvre légèrement sa bouche pour attraper les lèvres de Harry entre le siennes. Harry laissa traîner ses dents sur les lèvres de Louis et inclina sa tête pour avoir un meilleur angle, puis sa langue sortit à nouveau, au même moment que celle de Louis et elles se rencontrèrent.
A ce moment, Louis oublia tout le reste et s'autorisa à se laisser aller dans le baiser.
Louis laissa Harry prendre le contrôle, il le laissa conduire le baiser et rendit seulement autant que Harry donnait. Celui-ci mordilla sa lèvre inférieure, inclina sa tête puis effleura à nouveau les lèvres de Louis, répétant le mouvement.
Louis prit son temps, il remonta ses mains pour prendre en coupe le visage de Harry, puis il tira sur sa lèvre avec ses dents avant de la lécher. Il obtint un soupir très léger en réponse, mais ce fut suffisant pour le pousser plus loin. Avec le même rythme lent et la même douceur, il approfondit le baiser, explorant avec hésitation et profitant autant qu'il pouvait.
Les mains de Harry trouvèrent ses hanches et se posèrent sur la ceinture de son jeans, glissant sous son pull pour caresser sa peau et s'y accrocher. Il soupira dans la bouche de Louis alors qu'il se penchait encore plus vers lui, sa langue parcourant la bouche de Louis et ce dernier vit des étoiles exploser derrière ses paupières.
C'était exactement comme il l'avait imaginé et même encore mieux. Harry embrassait aussi doucement et langoureusement qu'il parlait et avec la même force et concentration qu'il avait quand il cuisinait. Il avait le goût du bacon et du dentifrice à la menthe et de quelque chose qui était probablement juste Harry – comme de la neige, des cerises et du chewing-gum pour enfants. Louis retira ses mains du visage de Harry pour les plonger dans ses boucles, les agrippant fermement alors qu'il ouvrait sa bouche pour rencontrer à nouveau la langue de Harry et le bruit qui s'échappa de lui fut définitivement obscène.
Ses mains voyagèrent plus bas, sur les épaules de Harry, le bout de ses doigts effleurant légèrement ses coudes, avant qu'elles ne se posent par-dessus celles de Harry et détachent ses doigts de la taille de Louis. Ses doigts glissèrent entre ceux de Harry et il les entrelaça doucement, paisiblement, jusqu'à ce que leurs paumes soient les unes contre les autres.
Harry les serra pendant qu'il mordait la lèvre inférieure de Louis, apaisant ensuite la douleur avec un coup de langue. Louis se recula lentement, laissant le baiser se transformer en de doux petits bisous et mordillements, avant de finalement faire un pas en arrière et d'ouvrir ses yeux.
Harry le fixa en retour avec des yeux vitreux, assombris par le désir et toute ces choses que Louis pouvait lire dedans, alors qu'il n'avait jamais vu les yeux de Harry comme ça avant. Il avait envie de faire une remarque tendancieuse ou sarcastique, mais elle ne vint pas. Louis n'avait pas confiance en sa voix pour le moment.
Il défit leurs doigts et se tourna doucement pour ramasser son sac qu'il avait laissé tomber pendant le baiser. Il ne regarda pas Harry lorsqu'il ouvrit la porte et quitta l'appartement.
Le cœur de Louis menaçait d'exploser dans sa poitrine à tout moment, ses pieds étaient engourdis et ses lèvres en feu. Ses mains étaient froides et chaque cellule de son corps était probablement toute retournée.
Louis pouvait encore sentir le goût de Harry sur sa langue.
Ce fut seulement quand il sortit de l'immeuble et se trouva en plein jour, salué par le soleil chaud du printemps, que Louis commença soudainement à courir. Il courut, et courut, sans savoir vraiment où il allait, il avait juste besoin de s'éloigner de Harry. Il devait s'éloigner de Harry aussi vite qu'il pouvait, aussi vite que possible. Il ne savait même pas pourquoi, parce que pendant un merveilleux court instant, Louis avait eu envie de croire en la perfection.
Harry continuait certainement de jouer avec sa tête, même après que Louis se soit finalement libéré de lui. Avec un simple baiser, Harry lui avait rappelé que tout n'était pas aussi simple.
Sans aucun doute, ça avait été le baiser le plus parfait de toute la vie de Louis.
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