Chapitre 20
PDV Saori
Après ma leçon de piano (oui, j'avais choisi de suivre des cours de piano en même temps que les cours de violon. Encore un choix juste pour sentir la présence de Nagisa quelques instants...), j'attendis que le professeur parte pour jouer les morceaux que je voulais.
J'inspirai profondément et laissai mes doigts courir agilement sur les touches pour jouer Liebesleid (Chagrin d'amour en autrichien).
https://youtu.be/bRpD7zfhwjc
Cette mélodie, je la jouais souvent sur le piano de la salle de musique du château. Elisabeth ne cessait de me dire que ça me faisait du mal de jouer sans cesse un morceau qui exprime le chagrin d'amour, c'est-à-dire mon état actuel depuis trois ans, quand j'étais seule. Mais pourtant, je m'obstinais à le jouer encore et encore. Cette douleur que ravivait ce morceau me permettait de ne pas oublier le bonheur que j'avais temporairement connu.
"Saori, tu sais très bien ce qu'on en pense...", me reprocha doucement la voix de Gabriel.
Mon ami s'approcha et se mit face à moi.
"Gabriel, il n'y a vraiment rien qu'on puisse faire pour que ce mariage n'ait pas lieu ? demandai-je d'une petite voix.
- Ce mariage me fiche les jetons autant qu'à toi, j'ai passé en revue toutes les possibilités et aucune ne marchera."
Je ne répondis pas et jouai alors Mr.Saxobeat que j'avais moi-même retranscris en une version piano, avec l'aide de Gabriel.
https://youtu.be/9ZrBLcG4cks
Gabriel ne chercha pas à réengager la conversation, devinant sans peine que j'avais besoin de me retrouver seule avec la musique. Il s'installa donc sur une chaise à proximité du piano et je jouai une autre mélodie, un duo violon/piano de base, composé par Nagisa et moi. Là aussi, je l'avais adapté pour que je puisse jouer ce morceau avec le piano seul ou avec le violon seul.
https://youtu.be/_1oxy7mCD4A
"En moins de trois ans, tu as acquis une technique et une fluidité qui en feraient pâlir d'envie les meilleurs pianistes, fit remarquer Gabriel.
- Je jouais parfois au piano avec Nagisa, après qu'on se soit mis ensemble, c'est pour ça. En plus, la musique est devenue quasiment mon seul refuge pour être loin du tumulte de la cour et de la vie de princesse qui m'attend."
Il hocha la tête et sembla vouloir dit quelque chose. Cependant, il se retint, hésitant.
"Gabriel, qu'est-ce-qu'il y a ?
- Quand je t'ai dit que toutes les possibilités que j'avais imaginé ne marcheraient pas, ce n'était pas totalement vrai. Mais celle qui a une chance de marcher est vraiment glauque..."
Je haussai un sourcil, l'invitant à poursuivre.
"On sait tous les deux que fuir ne fera que retarder l'échéance et énerver tes parents. Je ne sais même pas si je devrais te parler de la possibilité qui pourrait marcher...
- Gabriel, dis-moi, dis-je fermement.
- Comme tu veux.", soupira le prince. "Je sais que c'est vraiment extrême, mais... comment dire... je suis persuadé que le mariage serait annulé si l'un de nous n'était plus là."
Au regard sombre qu'il m'adressa, je devinai la signification de mes mots. Je n'y avais pas pensé et, bien que ce soit vraiment glauque et extrême, cela pouvait effectivement marcher.
"Tu ne peux pas le faire, tu fais partie de la famille royale et le deuxième héritier. S'il arrivait quelque chose à Elisabeth, le royaume aura besoin de toi. Quand bien même, mes parents chercheraient un autre fiancé prestigieux pour moi.
- Je n'ai jamais dit que cette solution était sans conséquence, ni qu'elle résoudrait tous les problèmes. Je sais juste que c'est celle qui a le plus de marcher, mais le prix à payer est horrible. C'est pour ça que je ne le ferai pas et je te déconseille de le faire."
Je songeai un instant. Le prix à payer était certes affreux, mais pour moi, ce qui en découlerait serait mieux que les conséquences de ce mariage sur nos vies respectives... Gabriel était amoureux, de qui je n'en avais aucune idée, mais je savais que ce mariage l'attristait autant que moi.
"Et si jamais je voulais ?
- Tu n'y songes pas j'espère ?!
- Peut-être, mais ce n'est pas une décision à prendre à la légère, je ne la prendrais pas en un claquement de doigt."
Gabriel soupira.
"Si jamais tu veux le faire, je ne veux pas que ce soit par dépit, d'accord ? Si tu veux le faire, je veux que ce soit après avoir mûrement réfléchi, peser les pour et les contre. Je veux que tu ais choisi pour toi et pas pour quelqu'un d'autre pour une fois. Je veux que tu sois certaine à mille pour cent."
Je hochai la tête et on rejoignit ensuite nos chambres respectives.
Je m'assis sur mon lit et regardai mes mains dépourvues de gants. Plus aucune blessure due au judo ou au tir à l'arc ne les marbrait. Elles était parfaites, douces et délicates. Des mains de princesse. Tch !
Les deux semaines passèrent, sans que je ne réussisse à prendre une décision. Le jour J arriva rapidement et j'étais désormais maquillée et coiffée, pendant que Laura s'affairait sur ma robe pour apporter les retouches de dernière minute.
"Saori, tu es superbe !", s'extasia Laura.
Je savais qu'elle disait ça pour m'aider à garder le moral, alors je lui souris reconnaissante. J'écartai les nombreux volants de la robe et glissai mon collier avec mon arc dans une petite poche que Laura avait cousu, à ma demande. Je tirai la fermeture éclair pour que la poche se ferme et arrangeai ensuite le tissu. Voilà, on ne remarquait absolument rien, ce que Laura me confirma du regard.
Quelqu'un toqua alors à la porte et la voix de Sebastian s'éleva.
"Mademoiselle, quelqu'un souhaiterait vous parler quelques instants.
- Qui c'est Sebastian ? demandai-je.
- Il dit être une de vos connaissances mais ne souhaite pas révéler son identité. Cependant, il me semble digne de confiance, bien que je ne saurais dire pourquoi."
J'allai donc ouvrir la porte, aidée de Laura qui veillait à ce que je n'abîme pas la robe. Le visage de Sebastian m'apparut alors. Je fis entrer mon majordome, ainsi que la personne qui était derrière lui.
L'inconnu était une jeune homme d'environ vingt-cinq ans. Il avait la peau claire, une silhouette élancée, des yeux sombres et de courts cheveux noirs qui atteignaient sa nuque. Il m'était totalement inconnu mais, pourtant, quelque chose dans son aura ou je-ne-sais-quoi me semblait familier. C'était qui ?
"Qui êtes-vous ?"
L'inconnu eut un sourire amusé ainsi qu'un léger rire, qui m'était curieusement familier vu comment ce rire était étrange.
"Je me doutais que tu ne me reconnaitrais pas, mais je ne suis pas ici pour ça. On m'a demandé de te donner ceci en mains propres.", me dit-il en japonais.
Il sortit de la poche intérieur de sa veste de costume une enveloppe blanche, qu'il me tendit. Curieuse, je la pris en me questionnant sur cette voix qui m'était bordel de familière.
"Bien, maintenant que c'est fait, je vais aller profiter des spécialités locales avant de repartir."
Il se dirigea vers la porte mais se retourna au dernier moment avant de me faire un sourire aimant.
"Saori, n'oublie jamais qu'un mois de véritable bonheur suffit à compenser toute une vie de malheur."
Sur ces mots, il ouvrit la porte et partit, alors que ma bouche atteignait le sol tant j'étais choquée. C'était vraiment lui ? Mais vraiment ?
"Saori, tu le connais ? demanda Laura, en voyant ma tête.
- Disons que je connais un autre lui..."
Je souris doucement en regardant la porte. Ce sale poulpe... il était encore en vie, et humain désormais ? Ce rire, cette voix, ce sourire, cette phrase qu'il m'avait dite alors que j'étais furieuse qu'il se mêle de mes affaires... ils ne pouvaient que lui appartenir.
"Monsieur Koro..."
Je congédiai Sebastian et Laura, souhaitant lire la lettre livrée par Koro en privé. Le père et la fille s'éclipsèrent donc et je m'assis précautionneusement sur le lit.
J'ouvrai l'enveloppe et y vis une feuille de papier pliée. Je la sortis de l'enveloppe et dépliai le papier. Mes yeux s'écarquillèrent quand je reconnus l'écriture de Nagisa.
Chère Kyukate,
Je sais que je ne devrais même pas écrire cette lettre, mais j'avais besoin de te dire certaines choses.
Avant de commencer, je suis heureux de savoir que tu vas bien par l'intermédiaire de Sebastian et Karma, c'est mieux que rien. J'espère que, même si c'est dur, tu continues de sourire sincèrement et de jouer du violon comme toi seule sait le faire. De mon côté, ce n'est pas la grande forme mais cela pourrait être pire. Quoi qu'il en soit, ne t'inquiète pas pour moi et continues à garder le moral, Karma et Rio sont là pour moi donc je suis entre de bonnes mains.
Je voulais que tu saches que je ne t'oublierai jamais. Tu étais et seras toujours la seule que j'aime, la seule que je veux embrasser, la seule pour qui mon coeur bat si fort. Je garde l'espoir qu'un jour, on sera de nouveau réunis. Je sais que, tôt ou tard, ce jour arrivera car je ne peux pas me passer de toi. J'ai l'impression de te voir partout, à chaque coin de rue. Je fais même du tir à l'arc maintenant, mais je suis bien moins doué que toi.
Je sais que tu le sais déjà, mais tu me manques terriblement. Malgré tous les efforts de Rio et Karma, ma vie est plus terne, moins colorée sans toi. Tu rendais mon quotidien lumineux, coloré, pétillant. Toi, cette jeune fille douce, sensible, un peu fragile mais pourtant si casse-cou, aventureuse et courageuse. J'aime chacune de tes facettes, même ton côté possessif que je trouve adorable ! Tu as un coeur grand comme le monde, un coeur qui vaut infiniment plus que tout ce que la vie pourra t'offrir. Je sais que ce sera le cas, mais j'espère tout de même avoir toujours une petite place dans ce si grand coeur. Ce qui est sûr, c'est que tu ne quitteras jamais le mien. Tu étais et tu seras toujours mon soleil, mon oxygène, ma lumière. Dans chacune des notes de mon piano, c'est ta voix, tes rires que j'entends. Et quand je ferme les yeux, j'ai l'impression d'être juste à côté de toi.
Je passe beaucoup de temps dans ta chambre, qui n'a pas changé en trois ans. Même si je n'y sens plus ton odeur, je ressens toujours ta présence dans chaque objet, comme si tu veillais sur nous. C'est ironique, quand on y pense. Tu as toujours veillé sur le bien-être des autres, mais nous-mêmes n'avons pas été là pour veiller sur ton propre bonheur, pour le protéger. J'espère que tu ne nous en veux pas trop...
En vrai, j'aurais des tonnes de choses à te dire, mais je sais qu'entre nous les paroles sont superflues. Retiens juste que je t'aimerai toute ma vie, même si tu n'es pas à mes côtés. Je vais vivre pour toi la vie que tu voulais et j'ai hâte que le destin ou le hasard te remette sur ma route.
Je t'aime pour toujours et à jamais ma Kyukate,
Ton p'tit schtroumpf
PS : Oh, j'allais oublier ! Dans l'enveloppe, tu trouveras aussi une partition de piano. Je ne sais pas si tu joues du piano, mais comme je sais que le prince Gabriel oui, il pourra te jouer ce morceau. Je l'ai composé et j'avais prévu de te le jouer pour la Saint-Valentin, mais le temps a joué contre nous malheureusement... comme j'ai enfin l'occasion de te faire parvenir quelque chose, je tenais à ce que tu ais la partition. J'espère que le morceau te plaira Kyukate ♥
Quelques larmes s'écrasèrent sur la lettre que je tenais entre mes mains (heureusement que mon maquillage était résistant à l'eau...). Je n'arrivais pas à mettre des mots sur ce que je ressentais. C'était un mélange de joie, d'amour, de tristesse, de dépit. Un mélange qui me laissait un goût étrange en bouche.
Je serrai doucement le papier contre mon coeur. Cette lettre était magnifique, mais triste aussi. Entre les lignes, j'arrivais à percevoir la profonde tristesse de mon petit bleu.
Etouffant mes sanglots, je me forçai à me calmer et à sourire un peu. Il voulait que je garde le sourire, et c'était ce que je comptais faire. Jusqu'à la dernière seconde. Grâce à cette lettre, j'avais pris ma décision, une décision que j'avais déjà prise tout au fond de moi dès le début.
Je sortis la partition de l'enveloppe et remis la lettre dans cette dernière. L'enveloppe et la partition en main, je sortis doucement de ma chambre. Laura m'attendait, Sebastian étant allé voir si quelqu'un avait besoin d'aide pour la cérémonie. La blonde aux yeux bruns, qui ressemblait trait pour trait à sa mère, me rattrapa rapidement alors que je prenais le chemin de la salle de musique.
"Saori, où vas-tu ?
- J'ai quelque chose à faire en salle de musique.
- C'est en rapport avec cette enveloppe ?"
Je me contentai de hocher la tête.
"Et ça ne peut pas attendre demain ?
- Non."
Elle finit par abdiquer et me suivit, prenant garde à ce que ma robe ne s'accroche nulle part. Une fois dans la salle de musique, elle m'aida à m'asseoir sur le banc du piano sans abîmer la robe. Elle s'écarta ensuite pour me laisser faire ce que je voulais. Je mis la partition de Nagisa devant mes yeux, la parcourus attentivement dans son entièreté avant de commencer à la jouer.
https://youtu.be/8rVr81Ffm3I
"Saori... c'était tellement beau, plein d'amour, de tendresse, d'espoir. C'est Nagisa qui l'a composé ?"
Retenant à grande peine mes larmes, car Laura avait raison sur ce qu'exprimait ce morceau, je hochai doucement la tête.
"C'était vraiment beau... je suppose que l'enveloppe contenait une lettre qu'il avait écrite..."
Une nouvelle fois, je hochai la tête. Je récupérai l'enveloppe que j'avais confié à Laura et rangeai soigneusement la partition à l'intérieur.
"Laura... garde l'enveloppe sur toi aujourd'hui, s'il te plaît...", dis-je d'une voix pleine de sanglots.
Ne cherchant pas à comprendre, elle hocha la tête et m'aida à me calmer avant de me ramener dans ma chambre.
Lorsque l'heure de la cérémonie arriva, le con qui me servait de père vint me chercher. La cérémonie avait lieu à la chapelle royale, au dernier étage d'une église au sommet d'une falaise. Les vitres de la chapelle royale (c'était là que tous les princes et princesses de Belgique se mariaient) donnaient sur du vide et la moindre chute pouvait s'avérer mortelle.
La musique s'éleva. Mon connard de père me conduisit fièrement jusqu'à l'autel, alors que Gabriel et moi affichions un sourire de façade, les yeux tristes. Mon père me laissa ensuite et alla s'asseoir à côté de ma mère.
Pendant que le prêtre blablatait, Gabriel m'adressa un regard qui signifiait "Si tu veux le faire, c'est maintenant ou jamais. On ne pourra plus revenir en arrière après.". Je hochai presque imperceptiblement la tête et il me fit un sourire un peu triste, signifiant que j'allais lui manquer.
Alors, lorsque le prêtre me demanda si je voulais prendre pour époux Gabriel, j'arrachai l'espèce de diadème qui était sur ma tête et le balançai au sol, sous les regards surpris de la foule, ainsi que ceux choqués de mes parents. Et ce fut là que je criai ma réponse.
"NON !"
Mon père se leva pour me faire la leçon mais je me précipitai vers la fenêtre la plus proche sans faire attention à la robe. J'ouvrai la fenêtre et me hissai sur le petit rebord.
"Je ne prendrai pas pour époux quelqu'un dont je ne suis pas amoureuse ! Plutôt mourir ! criai-je.
- Saori, mon enfant ! Descends de là, je sais que tu n'es pas sérieuse, dit ma mère.
- Je n'ai jamais été aussi sérieuse ! Je préfère mourir que de devoir continuer à vous obéir ! Je ne suis pas une dame de la cour, je ne suis pas une princesse et je suis encore moins votre marionnette ! J'en ai assez de faire tout ce que vous voulez, que vous menaciez de mort mes amis, mon propre frère et celui que j'aime pour que j'accepte vos magouilles à la con !
- Voyons Saori ! Ne fais pas l'enfant, nous t'aimons et nous voulons ce qu'il y a de mieux pour toi, fit mon père.
- NON ! Vous ne m'aimez pas ! Tout ce qui vous intéresse, c'est le fric et le prestige que je peux vous apporter ! Je ne suis pas un objet ! J'ai des sentiments ! Et pour une fois, je vais être égoïste parce que je préfère mourir maintenant avec les merveilleux souvenirs que j'ai plutôt que de continuer à vivre une vie qui ne fera que les ternir !"
Pour la première fois sur le visage de mes parents, je vis la terreur se peindre, la terreur que leur plan tombe à l'eau. Une terreur que je leur inspirais et qui me confortait dans ma décision.
"A cause de vous, je n'ai jamais été heureuse ! Et quand je l'ai été, vous m'avez aussitôt retiré ce bonheur ! Vous n'avez jamais essayé de me comprendre, trop obnubilés par le fric, le prestige !"
Mes parents commencèrent à faire un pas dans ma direction mais je les arrêtai en reculant. Plus qu'un pas et je tombais.
"Faites un pas de plus et je saute !
- Enfin ma chérie, ne dis pas de bêtises. Tu ne peux pas sauter.", rit légèrement ma mère.
Son rire inquiet ne me trompait pas. Je la regardai, déterminée.
"Chiche."
Elle pâlit, comprenant que je ne plaisantais pas, et ne bougea plus. Dans la chapelle, personne ne bougeait. Laura pleurait dans les bras de Gabriel, qui me regardait, à la fois triste et reconnaissant. Alors ils étaient ensemble, je comprenais mieux pourquoi mon amie m'avait semblé si dégoûtée par ce mariage. Cependant, personne n'essayait de m'arrêter. Sûrement avaient-ils tous compris que rien ne me ferait changer d'avis. Même Sebastian me souriait tristement, s'inclinant légèrement comme pour me dire qu'il avait été heureux de me servir durant tout ce temps. Les souverains ne savaient que faire, ils pleuraient de même qu'Elisabeth. Mais ils savaient que je n'allais pas revenir sur ma décision.
"Saori, s'il te plaît, descends ! plaida mon père.
- Alors annulez ce mariage ! Annulez-le et laissez-moi vivre la vie que je veux au Japon ! Faites-le ou je saute !"
Cette fois, plus aucune peur ne brillait dans les yeux de mes parents. Juste de la haine, de la colère, car je m'opposais fermement à leur projet et je les mettais au pied du mur. S'ils m'aimaient vraiment, ils allaient accepter. Sinon, j'aurais enfin la preuve ultime que je n'étais qu'un outil de réussite pour eux.
"Saori, nous ne le ferons pas. Tout le monde s'est réunis pour cet événement et tu te prépares à ça depuis toujours. Nous n'allons pas annuler juste à cause d'un petit caprice.", dit fermement mon père.
Un sourire élargit mes lèvres, un sourire froid, plein de défi. Je le savais.
"Ah ouais ? J'espère que vous finirez en enfer alors !"
Je fis l'ultime pas qui me fit basculer dans le vide. J'entendis des cris d'effroi alors que des gens se précipitaient à la fenêtre. Je souris doucement en me laissant tomber. Je fermai les yeux. Au final, c'était mieux comme ça. C'était égoïste, mais je préférais mourir maintenant et emporter mes souvenirs brillant d'un bonheur pur avec moi, plutôt que de continuer à vivre une vie qui les ternira et dans laquelle je ne serai jamais heureuse. J'avais fait mon ultime choix, et je trouvais un certain bonheur dans la mort qui me tendait les bras. Je n'aurais plus à être sous le joug de mes parents, et j'allais enfin pouvoir être en paix en attendant Nagisa, Karma et Rio au paradis.
Ma tête tapa violemment contre la roche et je perdis alors conscience, un sourire apaisé sur les lèvres.
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