chapitre xiv.
「...barbe rose...」
-•past enchanted forest•-
Cela faisait cinq mois que Barbe Bleue faisait des voyages d'une durée indéterminée, il partait, et ne revenait plus dans sa maison, auprès de sa femme, enceinte. Barbe Rose qui vivait avec eux trouvait cela étrange. Il trouvait en effet cela étrange que Barbe Bleue ne passe pas plus de temps que cela avec sa femme, il était si souvent en voyage, ces derniers temps.
Son jeune frère qui avait toujours été le plus gentil, le plus rêveur, se disait qu'il fallait le surveiller, que son grand frère faisait peut-être de mauvaises choses, et qu'en tant que son frère et en tant que beau-frère de Borealice, il devait agir. La jeune femme se sentait mal, se disant que c'était à cause de sa grossesse, qu'elle n'était plus autant belle qu'avant, et on pouvait le voir à sa tête que son moral n'était pas à la plus haute position.
Et il le voyait bien, lui. Qui faisait tout son possible pour passer un peu de temps avec elle, bien que ce soit compliqué, certaines fois. Il voyait bien qu'elle allait mal, se demandant où son mari allait, ce qu'il pouvait bien faire. Et Barbe Rose allait le découvrir.
Un soir, alors qu'il dormait chez eux, il se réveilla calmement, se rendant dans le jardin. Il allait voir son frère. Barbe Bleue adorant se promener dans son jardin quand il n'arrivait pas à dormir. Et c'est là que Barbe Rose le retrouva.
-Que fais-tu levé ? Ne devrais-tu pas dormir, Barbe Bleue lui demande en le voyant arriver.
Barbe Rose l'observe. Que peut bien faire son frère ? Quel est son projet ? Sa raison de son absence auprès de sa femme ? Barbe Rose n'en sait drastiquement rien. Et pourtant il aimerait tant le savoir.
-Je voulais te parler. Et toi, que fais-tu...Et par là je veux toute la réponse, je sais que quand tu n'arrives pas à dormir tu viens te promener ici, alors ne fais pas l'idiot, et raconte moi tout.
C'était ce que Barbe Rose avait répondu, prenant un ton calme et peu sérieux, comme pour calmer l'atmosphère, ne pas la transformer en quelque chose de trop sérieux ou de trop grave à exprimer.
Il essayait de faire parler Barbe Bleue comme lorsqu'il parlait de tout et de rien, le faisant s'exprimer. C'était ça, le but de Barbe Rose dans ses quelques phrases exprimant des questions.
-Eh bien...Je vois que tu m'observes. Si je te dis toute la vérité, alors tu ne devras rien révélé à personne et surtout pas à Borealice.
-Quoi ??? Pourquoi ?
Barbe Rose était choqué, cacher un secret à sa belle-sœur, la femme qui avait épousé son frère, la femme qui avait toujours été si gentille avec lui. Une grande jeune femme qui adorait organiser des soirées, d'ailleurs, il semblait se rappeler que le changement de comportement de Barbe Bleue avait commencé un peu après une de ses fêtes.
Une fête où un homme à la peau d'écailles était venu le demander, et où Borealice avait dû lui dire qu'il n'était pas là parce qu'il ne le voyait pas des yeux.
Qu'est-ce que cela voulait dire ? Est-ce que tout cela avait un rapport, ou bien Barbe Rose se faisait tout simplement des films ? Des films fous.
Barbe Bleue était peut-être partit dormir plus tôt parce qu'il ne voulait pas tomber sur la bête. Ou peut-être qu'il n'en savait rien, et qu'en se levant, n'arrivant pas à dormir, se promenant dans son jardin, il était tombé sur lui. Barbe Rose voulait savoir. Il faudrait qu'il mente à son frère, qu'il apprenne ce que son frère voulait lui dire, et puis que si cela valait la peine, il le dise à Borealice.
Et si Barbe Bleue ne voulait pas que sa femme et la future mère de ses enfants le sache, ça voulait certainement dire quelque chose, que ça en valait la peine que Barbe Rose aille le répéter à Borealice.
-Il ne faut juste pas que tu lui en parles, c'est clair ?
Barbe Rose hocha simplement la tête, et son frère commença son histoire. Il lui raconta qu'il avait passé un pacte avec un homme appelé le ténébreux, et qu'il ne l'avait pas payé, alors celui-ci lui était apparu, et avait réclamé son paiement. Barbe Bleue lui avait proposé de l'or, l'homme avait refusé, disant qu'il en créait déjà, que cela ne lui servirait à rien.
C'était pourquoi il passait tout son temps en sortie. Il cherchait un moyen de paiement. Il avait récupéré bravement un œuf de dragon, et Rumplestilskin n'était pas content, il était allé cueillir les larmes d'une sirène et l'homme n'était pas content. Ses voyages lui prenaient plus de temps que prévu, puisqu'il cherchait les objets précieux qu'il pouvait essayer d'échanger, puis il devait se rendre dans le château de l'homme.
Il restait très évasif sur la raison du pacte, ce qui avait fait qu'il se retrouve à le faire et ce que le pacte créait.
-Oh...Et, si ce n'est pas trop indiscret, quel était ce pacte ?
Barbe Bleue s'énerva brièvement. Ce n'était vraiment pas une question à lui poser. Surtout qu'il savait que son frère adorait sa femme, et qu'il n'hésiterait pas à la prévenir de tout et de n'importe quoi.
-Je ne peux pas te parler, j'en suis bien désolé, il réplique, fermant les yeux et prenant un temps pour respirer l'air, Enfin, je pourrais te le dire...Mais il faudrait bien quelques conditions.
Le visage de Barbe Bleue s'était éclairé d'une étonnante lueur, son frère ne savait pas ce que cela voulait donc dire. Le grand frère demanda à son petit frère de le suivre, et celui-ci obéit.
Après tout, si Barbe Bleue avait besoin d'être dans un autre espace pour pouvoir se confier, il n'allait pas râler pour cela. Ils se retrouvèrent alors dans le bureau du chef de famille, Barbe Bleue.
Un bureau adroitement rangé, où rien ne dépassait. Barbe Rose observait du regard toutes les babioles que son frère avait ramené. Il y avait en effet un œuf de dragon, et d'autres des choses qu'il avait décrit plus tôt.
-Installe toi, Barbe Bleue lui propose, Tu en auras certainement besoin.
Alors, Barbe Rose s'installa à la chaise contre le mur, que l'on ne pouvait pas bouger puisqu'elle était collée à celui-ci. Le frère attendait que l'autre reprenne.
Et son frère continua son récit d'une main de maître, il lui raconta tout, ou en tout cas, c'était ce que Barbe Bleue disait.
Il lui dit qu'il avait troqué sa vie monotone de jeune fermier dans une grande famille, avec beaucoup d'enfant, pour pouvoir être la figure de la légende, l'homme ou la femme qui aurait la chance de sortir avec la Mademoiselle Noire.
Il rajouta qu'il avait conscience que la relation entre lui et sa femme se basait donc sur un mensonge, un mensonge qu'il ne voulait absolument pas lui révéler.
Il ne voulait et ne pouvait pas le faire. Cela lui pensait impossible, inimaginable. Il pensait qu'elle serait très énervée de cette nouvelle, et qu'il pourrait clouer un terme à leur relation, relation qui même si elle avait commencé sur un mensonge était devenue bien plus.
-Je ne veux pas qu'elle apprenne toutes ces choses, tu m'as bien compris ?
Barbe Bleue jeta un regard autoritaire sur son jeune frère, il espérait que ce regard de flamme pourrait empêcher son frère de changer d'avis et de faire quelque chose de stupide.
Sinon, il serait bien obligé de faire quelque chose d'autre, quelque chose de beaucoup moins agréable, et qui lui ferait du mal, éloignant définitivement Barbe Rose de sa vie. Quelque chose d'indéfaisable.
-Mais...Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi n'as-tu pas résisté à la tentation de ce pacte ? Pourquoi n'es-tu pas allé la voir sous ta réelle forme, elle t'aurait peut-être aimé, commence Barbe Rose, tout aussi autoritaire dans sa voix que dans sa manière de bouger, il est furieux contre son frère d'apprendre qu'il a menti sur tout, que sa rencontre avec Borealice n'était qu'un mensonge, Mais non...Tu es tombé dans la sorcellerie. Et maintenant tu es au fond du trou, cherchant à payer un homme qui a tout. Tu n'es qu'un divertissement pour lui.
Il fait une pause, regardant froidement son frère dans les yeux, tandis que celui-ci se lève de sa chaise, et tappe du pied face à l'habitude de son frère.
Barbe Rose s'en fiche. Il ne pense pas que Barbe Bleue oserait lui faire quelque chose. Son frère, de ce qu'il sait, ne connaît pas assez bien la magie pour lui lancer un sort, et puis s'il le faisait, peut-être que cela créerait un tout nouveau prix que lui, il, devrait payer. Barbe Bleue doit actuellement détester la magie, au point de ne même pas savoir utiliser un ridicule sort de soin lors de combats.
-Ne t'a-t-il pas dit, la magie, cela a un prix. Pour tout. Surtout lorsqu'elle brise les façades et créée des mirages. Un mirage tel que toi, un mensonge tel que celui que tu es, mon frère.
Barbe Bleue ne supporte pas d'entendre des réprimandes de la part de son frère, de sa part. Il se met dans une fureur pas possible, les poings frappant la table, et il se rapproche de Barbe Rose.
-TU NE DIRAS JAMAIS RIEN, C'EST COMPRIS, il hurla dans une fureur énorme, ses mains se rapprochant d'un grimoire rangé sous l'échafaud.
Il lance un sort, une malédiction, pour être plus précis. Et voilà que Barbe Rose se retrouve coincé, il ne peut quitter cette pièce, et aux yeux du commun des mortels, il sera invisible, piégé dans le mur.
Barbe Rose ne comprenant pas ce qui se passe, il essaye de se dégager, tandis que son frère ricane, l'observant essayer de dénouer des chaînes invisibles.
-La magie a toujours un prix, tu le sais, n'est-ce pas, la voix de Barbe Rose parcours son crâne, seul lui maintenant peut l'entendre et le voir.
Et Édouard hoche la tête. Sa femme arrive dans la pièce, souriant à la vision de l'homme qu'elle aime, elle lui demande ce qui se passe, pourquoi il s'est emporté, et Barbe Bleue annonce que son frère a décidé de partir sans l'en informer en préalable et qu'il vient de l'apprendre de la bouche de leur femme de ménage, ce qu'il ne trouve pas juste puisque si ils faisaient vraiment partie de sa famille, il serait venu le voir.
Barbe Rose aimerait répliquer, dire que tout ceci est faux. Mais seul Barbe Bleue l'entend. Et celui-ci en ricane.
Borealice hoche la tête avant de prendre la défense de Barbe Rose en disant : Tu sais, peut-être qu'il avait beaucoup à faire, tu es déjà partit sans me le dire en face, pour une guerre, il me semble, et pourtant, t'ai-je fais la tête de cette manière ?
Barbe Bleue, qui alors était toujours énervé, avait calmer sa colère devant sa femme. Ils étaient ensuite allés dormir ensemble.
•▪︎•
Des mois et même des années étaient passés, une petite fille rousse était née, Edalyne. Elle était magnifique, une vraie étoile dans la vie de Borealice. Depuis que son mari passait toutes ces journées dehors, Borealice était très démoralisée, elle n'en pouvait plus.
Elle faisait tout pour que ses journées se passent bien, invitant des tas de ses amies. Mais à chaque fois, celles-ci lui disaient que Barbe Bleue devait sûrement être entrain de la tromper, puisque seul les hommes qui avaient des maîtresses prenaient autant de temps pour rentrer.
Au début, Borealice avait dit à ses compagnes que c'était impossible, que jamais de la vie son mari ne pourrait faire une chose pareil. Il était adorable lorsqu'il rentrait, et ne pensait qu'à elle sur la route, d'après les lettres qu'il lui envoyait.
Mais depuis que ce mois ci avait commencé, elle ne pensait plus si bien dire. Elle commençait à se dire que ce n'était pas vraie, que tout ce qu'elle croyait était soudain faux.
Alors, à son retour, elle lui avait parlé dans le bureau, d'ailleurs. Lui demandant s'il le trompait. Barbe Rose qui était là voyait toute la scène. Elle lui avait posé la question calmement au début, il lui avait répondu que non, alors fatiguée des mensonges, elle lui avait demandé ce qu'il avait donc fait pendant tout ses voyages...Et Barbe Bleue n'avait pas su répondre.
Ce que Borealice avait vue comme une idiotie, un mensonge. Elle avait crue qu'il était un mauvais menteur, et que ce qu'elle pensait était réel, qu'il la trompait avec des femmes plus jeunes, et qui n'avait pas accouché ni était mère d'une jeune petite fille, c'était forcément ça.
Barbe Bleue fut alors pris de rage et sortit son carquois, s'apprêtant à viser Borealice, quand soudain, celle-ci s'enfuya, se téléportant au loin.
Il n'aurait plus aucune chance avec elle, maintenant. Barbe Rose était dévasté. S'il avait été là, s'il aurait pu parler à Borealice, il lui aurait tout dit d'une traite, mais il n'en était pas permis.
Et ses réprimandes n'avaient que peu d'effet sur son grand frère. Soudainement une figure écailleuse apparut. C'était l'homme avec qui il avait fait le pacte.
-Je vois que tu sembles couler sous la magie...Notre pacte, puis l'utilisation d'une malédiction sur ton frère, l'empêchant d'actes, et de paroles. Édouard va sûrement le regretter, au fond de lui.
-Pourquoi parlez-vous de moi à la troisième personne ?...Et que faites-vous là, ce fut les deux questions qui sortirent de la bouche de Barbe Bleue.
Le rire sinistre de Rumplestilskin retentit dans la pièce tandis qu'il vagabondait, explorant l'endroit. Il eut un sourire carnassier.
-Oh, parce que tu es bien différent du jeune homme que tu étais. Et cette pièce nous le prouve, il commence, Vois-tu...toutes les mauvaises actions que tu as faites, dans cette salle, continueront à te hanter. Et cette salle sera l'endroit de tes remords, de tes regrets, de ta tristesse, et là-bas, tu te diras monstre, parce que c'est ce que tu es entrain de devenir, très cher, ne le vois-tu pas, tu ne le devines pas ?
Et Rumplestilskin, le ténébreux, s'éclipsa, n'écoutant pas les plaintes inutiles de Barbe Bleue. Toute cette situation, c'était basiquement de sa faute.
Barbe Rose, toujours coincé, ne savait plus vraiment quel jour où quelle année on était. Il était dépourvu de tout repères, puisque cette pièce était vide depuis ce dernier événement. Barbe Bleue ne s'y trouvait jamais, l'évitant au maximum. Il avait changé de pièces.
Tout ce que savait Barbe Rose était que Barbe Bleue s'était remarié. Il l'avait compris en entendant des tas de personnes dans le palais, dans le château. Le bruit, c'était tout ce qui pouvait l'orienter, pour le coup. Il ne pouvait rien savoir d'autre.
Il ne savait même pas si Edalyne, sa nièce qu'il n'avait même pas pu voir naître, allait bien, ni même à quoi elle ressemblait désormais. Barbe Bleue l'avait décrite peu après sa naissance, se disant que cela pourrait faire du mal à son frère de ne pas pouvoir voir l'enfant de ses propres yeux.
Barbe Rose avait tout le temps pour penser. Il passait ses journées à ça, d'ailleurs. Il ne pouvait faire que cela. Le frère de Barbe Bleue se demandait souvent si il allait vivre éternellement coincé, si il serait prisonnier du temps, ou si un jour il décederait. Il espérait que Barbe Bleue ne fasse rien d'horribles, ces temps-ci, et qu'il reste sage, même si son frère n'imaginait pas un tel comportement de son aîné.
Soudainement quelques temps après, il ne savait pas si c'était des jours après, des mois après ou une année après, il entendit d'étranges voix, des voix effrayantes. Elles disaient : "Ouvre la porte, Beatrice" et une autre voix répondait : "Non ne fais pas ça, Béatrice." Ou en tout cas, c'était des phrases ressemblant à celles-là.
-Arrêtez de me torturer, cria une voix.
Probablement celle de la nouvelle femme de Barbe Bleue, Beatrice.
Elle avait une voix claire et douce, enfin, cette fois-ci, ce n'était pas pareil. Elle avait une voix bien trop emplie de tristesse, et de peur. Ces voix l'effrayaient, et elle ne voulait plus les entendre.
Barbe Rose se demandait ce qu'il se passait encore une fois, qu'est-ce que la jeune femme allait faire. Si elle allait brûler ses promesses faites à Barbe Bleue quant aux faits d'ouvrir ou non la pièce qui lui était interdite ? Ou si elle allait dangereusement continuer à sombrer dans la démence ?
La pauvre femme ne dormait plus tranquille avec ses voix intérieures la terrorisant. Barbe Rose se demandait si cela avait commencé à cause des craintes de Barbe Bleue lié à cette salle ou si c'était quelque chose qui faisait partie d'elle, des voix étranges la tourmentant. Il en saurait certainement plus plus tard, surtout si Barbe Bleue le délivrait un jour.
Et soudainement des semaines, voire des mois plus tard, Barbe Rose ne saurait le dire, la femme entra dans la pièce. Elle ne comprenait pas pourquoi Barbe Bleue lui avait interdit l'accès puisqu'il n'y avait littéralement rien. Rien de visible en tout cas. Mais l'atmosphère qui y restait n'était pas belle. Cependant, Beatrice ne semblait pas la sentir. Elle ne voyait rien d'étrange, à part le fait que la pièce était littéralement vide. Elle repartit alors rapidement, ne voulant pas s'éterniser. Elle entendait déjà ses voix lui dire qu'elle avait mal agit.
Des jours plus tard, Barbe Bleue tirait Beatrice vers la porte après qu'il ait eue la confirmation que celle-ci avait ouvert la porte, elle lui demanda pourquoi il réagissait de cette manière.
-C'est ici que j'ai tenté de tuer la femme que j'aimais, la femme que jamais je n'oublierai. C'est le dernier endroit où nous nous sommes vus, alors que je l'attaquais, elle a disparu, se téléportant ailleurs, dans un endroit où son amant ne tenterait pas de la tuer, commence cet homme, tenant toujours fermement le bras de sa femme, Je ressens de la culpabilité, une énorme culpabilité...C'est pourquoi je ne veux personne ici, je ne veux pas que les gens que j'aime pense que je suis un monstre.
Ce à quoi Beatrice répondait qu'elle elle ne le verrait jamais comme un monstre. Et ce dialogue de sourd continuait. Barbe Rose ne saurait les mots utilisés pour sûr, il était réduit au silence et à la servitude de ne plus exister. Il savait juste que cela avait continué et que Barbe Bleue avait finit par la tuer. La tuer, ce qui le rendait encore plus monstrueux. Maintenant, au lieu de n'avoir que des sentiments de culpabilité lié à son expérience avec sa première femme, il devait maintenant ressentir plus, se disant qu'il était un monstre puisqu'il venait de tuer une de ses femmes.
C'était ce que Barbe Rose pensait en tout cas. Barbe Bleue était un monstre. Et soudain la créature monstrueuse qu'était Barbe Bleue poussa un cri, les yeux rouges, avant de rire aux éclats.
-Tu es le monstre que tu penses être, fut les mots qu'il entendit de la part de son frère, Tu l'as tué. Alors qu'elle t'acceptait comme tu étais. Alors qu'elle t'aimait toujours, même après avoir appris que tu avais tenté de tuer ton ancienne femme.
C'était ce que la voix de Barbe Rose murmurait. Barbe Bleue l'avait d'ailleurs entendu, ce qui le mettait dans une colère noire. Il détestait ces commentaires assourdissants. Tout ça, il le savait déjà, le pensait-il.
Le corps en sang de Beatrice serait donc le compagnon de cellule de Barbe Rose, alors. Le jeune homme décida que lorsqu'il aura récupéré ses capacités de mouvement, que la malédiction serait finit, il cherchera à défaire ce qu'il venait de faire : Lui rendre la vie, Beatrice ne méritait pas de mourir alors qu'elle était d'une telle bonté d'âme.
Barbe Bleue claqua la porte, espérant ne plus jamais la rouvrir. Enfin, c'était ce qu'il essayait de se convaincre.
•▪︎•
C'en fut tout autrement, toutes les nouvelles femmes de Barbe Bleue se retrouvèrent à l'endroit où Barbe Rose et Beatrice miroitaient, l'une en sang, morte, on pourrait parler de son corps comme l'on parle d'un cadavre, et l'autre silencieux comme un mort. Barbe Rose les avait toutes vues, scandalisées par le sang et les corps de femmes qu'elles devinaient être les femmes précédentes de Barbe Bleue. Danae, qui pourtant était une femme rationnelle, avait crié, faisant passé cela pour la vision d'araignées à Edalyne, comprenant qu'il était préférable de ne rien dire. Ce n'était pas à elle de le faire, et comment pourrait-elle le faire alors que si elle l'avait dit, Barbe Bleue aurait décidé de tuer Danae, mais aussi sa propre fille.
Quoiqu'elles fassent, la mort était leur seule porte de sortie. Elles mouraient toutes. Et leur famille, leur pauvre famille, les voyait disparaître. Beatrice qui n'avait plus reparler avec sa famille depuis des tas d'années à cause de son hospitalisation dans un asile de folles et qui était censée les revoir quelques jours après le retour de Barbe Bleue n'avait pas pu les voir. Et Roland, son frère avait pensé que c'était une rechute, et que sa sœur s'était suicidé, ce que ses trois enfants ne croyaient absolument pas.
Barbe Rose, impuissant, ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait que regarder. Regarder et lui hurler dessus des reproches qu'il n'était même pas sûr que cela rongerait de remords l'esprit de Barbe Bleue.
Quand soudain, Edalyne prit une décision qui aurait énormément de répercussions : la jeune fille allait s'enfuir. Sa décision eue beaucoup d'importance puisqu'elle lui permis de libérer son oncle qu'elle n'avait jamais rencontré. Barbe Rose avait appris cela, puisqu'un tableau dans lequel une peinture vivante existait le lui avait annoncé : La fille de Barbe Bleue était morte, le fuyant. Elle s'était apparemment noyée.
Alors, lorsque Barbe Bleue vient dans la pièce, tenant par les cheveux une jolie demoiselle aux cheveux blonds, une certaine Douce, la tuant, Barbe Rose rétorqua : Ta fille est partie, mon cher. Elle est morte, noyée entrain de te fuir.
Barbe Bleue s'effondra en larmes. De réelles larmes, cette fois-ci. Il avait l'habitude de pleurer lorsqu'il tuait, parce que cela signifiait qu'il devenait de plus en plus monstrueux. Mais là, c'était de vraies larmes. Des larmes de tristesse. Et c'était ce qu'il fallait pour briser le sort.
Barbe Bleue était partit en courant, pendant ce temps, Barbe Rose sortait de sa cachette, la cachette que son propre frère lui avait créée. Il était enfin libre. Et la première chose qu'il chercha à faire fut à ranimer les femmes de Barbe Bleue. Elles le méritaient bien, absolument, d'ailleurs. Et soudain ce fut Rumplestilskin qui apparut.
Il passa un pacte avec Rumple, cependant ce ne se fit pas tout de suite, Barbe Rose étant méfiant. Il accepta pourtant les conditions, et avec son aide, il ranima les femmes qui étaient mortes.
Beatrice, Danae, Rebecca, Melania (pas une femme de Barbe Bleue mais une femme qu'il avait tué car elle en savait trop, la compagne de Rebecca, d'ailleurs), Yara, Hélène, Augustine, Adélaïde, Marybeth, Tara, Elana et Douce se réveillèrent alors d'un long sommeil de mort.
-Sortez, il faut s'enfuir, Barbe Rose leur conseilla, Je vais vous trouver des vêtements et des vivres, suivez-moi, je connais un commerce où nous pourrons voler quelque babioles.
Et les femmes le suivirent. Toutes avec plus ou moins d'aimabilité ou de confiance.
-Qui êtes-vous, d'ailleurs, gentil monsieur, Douce demanda, elle était la femme la plus proche de Barbe Rose, n'étant pas remise de ses esprits, elle préférait rester à ses côtés pour l'instant.
Elle le trouvait gentil et bienveillant. C'était des qualités qu'elle cherchait chez tout jeune homme. Elle aimait qu'on soit gentil avec elle, et ça changerait bien de Barbe Bleue qui l'avait tué, ou de Gaston qui avait cherché à la marier de force avec elle, ou de son propre frère, Aymerique, que Anne avait dû tuer, puisqu'il ne comprenait pas qu'il n'avait pas son mot à dire sur le corps des femmes, elle décidait avec qui se marier et quand. Si elles n'y étaient pas prêtes, il ne fallait absolument pas les forcer.
C'était pourtant ce que Aymerique avait essayé de faire, cherchant à éviter une guerre, mais le tempérament de feu d'Anne n'avait pas laissé passé cela, et maintenant il était six pieds sous terre, tandis que Douce retrouvait la vie.
La jeune femme ne savait même pas où allé. Elle se disait que si elle rentrerait, sa famille la prendrait pour un fantôme. Anne l'avait vue se faire aspiré par Barbe Bleue, comment lui dire qu'après cela elle était morte et que maintenant elle était en vie ?
-Je me nomme Leopold Barbe Rose, le frère de Barbe Bleue. Mais rassurez-vous, je ne suis et ne serais jamais comme lui. Il m'a enfermé dans son mur, un état qui m'empêchait de partager mon savoir avec l'extérieur. Alors que je venais d'apprendre quelque chose concernant le pacte de Barbe Bleue et du Ténébreux. Le pacte qui changeait son apparence. Le pacte qui faisait que sa relation avec sa femme, Borealice, n'était qu'un mensonge.
Hélène, au côté de Douce écoutait sagement, et en entendant le nom de Borealice elle percuta.
-J'ai rencontré Borealice, ou plutôt je l'ai aperçu. Elle semblait remontée contre Barbe Bleue, et prête à se venger.
Hélène si Borealice n'existait pas et ne préparait pas un plan de vengeance n'aurait pas l'air si calme, ou en tout cas, elle parlerait d'autres choses que de magnifiques tenues à voler. Elle proposerait aux autres de se venger, de détruire Barbe Bleue. Mais quelqu'un s'occupait déjà de sa vengeance, alors elle n'avait aucune envie d'elle-même le faire, surtout qu'elle n'avait pas les alliées que Borealice s'était faites : Les reines des Ténèbres, des femmes dont seul le nom provoquait une certaine terreur. Comme tout les méchants de cette terre, en somme.
La remarque d'Hélène fut ignorée puisqu'elle n'apportait rien dans la discussion de Barbe Rose et de Douce. Hélène s'en fichait bien qu'on l'écoute ou pas. Elle y était habitué, à ce genre de situations, où les gens ne l'écoutaient pas ou que d'une oreille, se focalisant sur son physique.
-Je suis Douce, la fille de l'ancien roi Xavier III et de la reine Diane. Sœur de la princesse Anne, du prince Emeric et du prince Emerique.
-Oh t'as l'air d'avoir une drôle de famille. Il y en a deux qui ont le même nom, déclare Hélène, voulant devenir amie avec Douce, la trouvant sympathique.
Douce tourna sa tête vers elle, lui souriant gentiment. Elle avait l'air heureuse d'être sortie de cette mort, cette chose horrible.
-Oui, j'avoue c'est bizarre. Faut dire que mes parents aimaient beaucoup les sonorités en ique chez les garçons. Entre Aymerique, le frère dont on parle pas puisqu'il ne mérite pas d'être évoqué, Emeric et Emerique, ça en fait des répétitions.
Barbe Rose et Douce continuèrent de se parler alors que les femmes de Barbe Bleue finissaient par se décider à prendre un chemin, Douce leur proposant pourtant de rester ensemble, au moins un temps.
Elle voyait bien que certaines partaient à des chemins incertains, sans réel but, sans rien savoir vraiment. Et cela, Douce n'aimait pas ça, même si c'était techniquement ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle ne voulait pas rentrer chez elle. Elle avait pas envie d'y retourner, de revoir tout le monde, de devoir leur expliquer.
-Si tu n'as pas envie de retourner chez toi, tu peux rester avec moi, je n'ai pas d'endroit où aller non plus, on pourrait se recréer quelque chose, un petit coin de paradis.
Barbe Rose avait proposé. Et c'était donc ce qui s'était passé. Barbe Rose et Douce ne se quittaient plus désormais. Ils ne se quitteraient plus jamais. Et depuis, ils sortaient ensemble, bercés par leur amour indestructible. Ils habitaient bien loin de Barbe Bleue, dans un petit village paisible.
Quand soudain, au moins six mois après le début de leur idyle, un sort se déclencha. De la fumée violette. Et ils furent séparés. Barbe Rose devient Leopold Blues, le petit frère de l'homme qui se battait en duel contre Mr. Gold et contre Regina Mills. Il avait été viré de chez lui, et habitait désormais en colocation avec Mary Margaret, la femme qui l'avait fait devenir stagiaire dans le monde de l'éducation. À la fin de tout cela, Leopold Blues était devenu professeur.
Incapable de résoudre ce que Mr. Blues faisait, il s'était décidé à travailler dans un métier où il compterait. Où ses actes compteraient. Et c'était ce que représentait l'éducation, selon lui.
Il ne se rappelait absolument pas de qui il était ou de ce qu'il faisait avant. Et à vrai dire, il avait l'impression d'avoir toujours vécu à Storybrook.
Même chose pour Douce, qui devenait Élisabeth, une jeune fille opère qui s'occupait d'Henry quand Regina était occupé, c'était pour gagner de l'argent pour ensuite faire de longues études à Oxford, elle avait un petit copain nommé Oswald, et elle avait prévue d'habiter avec lui par la suite. Mais tout ceci n'était qu'une illusion, une vie créée de toute pièce par le sort de Regina.
Quand la malédiction s'était brisée, ils s'étaient tout deux souvenus de leur passé en commun, de leur histoire. Leopold Barbe Rose se culpabilisait d'autant plus maintenant qu'il savait toute l'histoire avec son frère, il regrettait de n'avoir pu intervenir, il regrettait de n'avoir pas fait plus, si seulement cela avait été possible... Il en avait d'ailleurs parlé à Mary Margaret, sa meilleure amie pour s'exprimer sur ses craintes, ses peurs et ses remords. Et elle avait essayé de le rassurer le plus possible, de lui dire qu'il avait fait quelque chose de bien, et que c'était triste qu'on l'ait empêché d'en faire plus.
Mais maintenant il pourrait continuer sa vie avec la femme qu'il aimait, cette fameuse Douce, l'étincelle qu'il avait toujours attendu. La femme qu'il aimait le plus au monde. Celle à laquelle il avait directement pensé. Celle qu'il avait voulu chercher en ré-apprenant son identité. Celle qui habitait maintenant de nouveau avec lui. Quand soudain...Toc, toc. Ce devait peut-être être elle, rentrant du post de police, Borealice et Farah passaient des interrogatoires, et Douce faisait partie des personnes qui pourraient leur en apprendre plus.
-Oui entre, dit-il ayant hâte de la revoir.
Mais à vrai dire, ce n'était pas Douce. Et ce n'était pas vraiment des gens qu'il s'attendait à voir ici. Arlene et Regina se tenaient devant sa porte.
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