/écoutez cette version de euphoria, j'trouve qu'elle va parfaitement avec ce chapitre/

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C'est en posant un pied au sol ce matin là, que je m'étais dit que peut-être, tout ne serait pas facile. En traversant le hall de l'hôtel que j'avais occupé, l'espace de deux nuits, j'avais attrapé la main de Soo Min. Puis le vent faible et le ciel gris au dessus de ma tête, m'avaient fait comprendre, que je n'allais pas bien.

Mon corps s'était laissé guider par l'esprit qui tentait encore faiblement, de le traîner. Je l'avais senti, toutefois. Le bruit des voitures sur les routes encombrées de France, les klaxons à répétition ― parfois inutiles ― avaient fait de moi, une marionnette victime de ses propres démons.

J'avais tenté d'y résister, à ce bruit. A mes migraines incessantes qui me compressaient le cerveau entre quatre murs. A mes oreilles sifflantes, faisant résonner ce son strident et insupportable.

En pénétrant les loges cet après-midi là, j'avais aperçu Ji Eun, ses affaires déballées et le regard neutre, concentré. Son reflet dans le miroir de la coiffeuse, n'avait pas encore croisé ma silhouette au pas de la porte. Alors j'avais choisi de disparaître, dans les fins fonds du couloir. Quelque part, où mon état ne serait visible par aucun d'entre eux.

Là, je m'étais dit, qu'il ne restait plus que ce soir. Plus que quelques heures à tenir. A supporter. Je m'étais dit, que mon corps me maintiendrait en équilibre, que ma tête ne me ferait pas défaut. Et c'est ce qui c'était passé.

Mes doigts avaient fait des miracles, suivant les directives des stylistes à mes côtés. Tout, avait été apprécié. Le travail et le soin. La précision et le sérieux de tout le staff. 

C'est comme ça que les garçons s'étaient retrouvés sur la grande scène de Paris, entourés par des dizaines de milliers de fans criant leur noms à répétition. Ce dernier concert dans une des plus grandes capitales, marquait la fin définitive de leur tournée mondiale. Et si trois jours avant, les membres avaient semblé exténués et au bord des larmes face à leur fatigue, ce jour là n'avait pas été différent.

Je les avais observés, de là où j'étais. J'avais suivi leurs gestes, leurs mouvements. Puis leurs souffles désordonnés, la sueur perlant le long de leurs tempes. 

Jimin avait fini par s'installer sur le bord de la scène, la tête baissée et la respiration difficile. J'aurai voulu y aller. Lui dire, qu'il ne restait que quelques dernières minutes. J'aurai voulu y aller, entourer son corps tremblant de mes bras. J'aurai voulu y aller...

Mais je n'avais pas le droit. Pas le droit, de mélanger ma vie professionnelle à celle des sentiments. 

Et comme s'il m'avait entendu, il s'était tourné vers moi, les cheveux collés à son front et les yeux larmoyants par le manque de sommeil. Tout, n'avait pas pu être aussi catastrophique. C'est ce que je m'étais efforcée de dire. Tout, n'avait pas pu être que souffrance et fatigue. Ça n'était pas un cauchemar, n'est-ce pas?

J'avais bien vite été rattrapée par la réalité toutefois. Alors que le vent s'était mis à souffler un peu plus fort et que le ciel, avait finalement pris cette teinte de la nuit, Jungkook s'était effondré, les mains à plat sur le sol souillé par leur présence.

- Non... J'avais murmuré, la voix faible.

Alors que les fines gouttes de pluie s'étaient mises à couler, discrètement, eux, n'avaient plus demandé qu'une chose... Du soutien. Et un espoir... Une lumière, aussi.

Namjoon avait essuyé la sueur sur son visage d'un revers de manche, pendant que Jin avait retiré son oreillette, pour la laisser pendre le long de son cou. Le sourire d'Hoseok n'avait plus fait surface, tout comme la motivation de Yoongi dont la tête demeurait baissée. Les mains sur ses hanches et les lèvres pincées, il n'avait plus osé regarder la foule autour de lui.

- Pas maintenant... Et je restais impuissante... Comme souvent.

Jimin s'était mis à pleurer, à bout et sans plus aucune force pour le soutenir. Il s'était mis à pleurer, et le silence dans le public, s'était fait ressentir. Les bombes lumineuses s'étaient baissées, les unes après les autres, et le silence avait accueilli les gouttes de pluie un peu plus présentes.

- S'il vous plait...

Dans mon oreillette ― reliées à celles des garçons ― la voix du manager résonnait, dans des cris qu'ils avaient ignoré. Parce que même lui, ne leur faisait plus peur. Même ses menaces sérieuses... Même ses promesses.

Sans doute... Tout était désormais perdu. Que leur musique ne faisait plus leur force. Que la danse, n'était plus leur rêve. Sans doute, ce dernier concert, avait été de trop pour leur moral déjà disparu. 

J'avais laissé retomber mon bras, le laissant vulgairement balancer dans le vide. 

Il n'y avait plus rien à faire.

C'est ce que j'avais pensé du moins... Ce que je m'étais dit, en les observant. 

Et alors que j'avais cru que tout ne serait plus jamais... Plus jamais, comme avant. Alors que j'avais pensé devoir les ramasser, plus tard dans la soirée... Un bruit d'abord sourd, s'était fait entendre. Un bruit, qui lentement, prenait de plus en plus d'ampleur, retentissant dans les gradins. 

J'avais entendu dire que seuls eux le faisaient. Seuls les habitants de ce pays...

Ils tapaient des pieds, faisant trembler la scène sur laquelle les garçons demeuraient, l'air perdu. Ils tapaient des pieds et bientôt, les bombes s'étaient relevées, en même temps que les paroles répétitives mais si puissantes d'une hymne leur appartenant. Des cris à n'en plus finir... Des encouragements sans plus aucune limite. Des sifflements à répétition... 

Young Forever n'avait jamais paru aussi forte qu'en cette nuit sans étoile.

Le nom des membres inlassablement hurlé, comme si, de là où ils étaient, ils avaient voulu leur transmettre cette force qu'ils savaient disparue. Puis ils avaient applaudi. Si fort, que les pleurs de Jimin avaient redoublé... Que, faiblement, Jungkook s'était redressé, les fesses toujours au sol toutefois. 

Cette-nuit là, j'avais cru que tout, serait définitivement terminé. J'avais pensé, que l'espoir, n'avait jamais vraiment souri à ses hommes. Mais sans doute avais-je oublié, que ces sept prodiges, n'avaient jamais été seuls. Parce que les fans avaient su se faire entendre, et acquérir le respect des garçons au sol... Parce que leurs cris, avaient su faire trembler leur cœur, Yoongi s'était accroupi, la tête baissée et une main devant sa bouche.

Les genoux et coudes à terre, Jimin avait caché sa tête entre ses bras. Et derrière lui, j'avais vu Namjoon tenter de le relever, en vain.

En fait, ils avaient tous pleuré, cette nuit-là. Leurs larmes ne m'avaient jamais paru aussi sincères, qu'au moment où leurs yeux scintillants avaient observé les fans autour d'eux. Puis ceux un peu plus haut aussi. Et encore plus haut. Comme si, par ce simple geste, ils cherchaient à encrer le visage de chacune des personnes, dans leur tête.

Leurs larmes ne m'avaient jamais semblé aussi sincères qu'en cet instant où le courage les avait à nouveau fait sourire. Jungkook avait passé une main tremblante dans ses cheveux mouillés, le souffle fragile et les yeux douloureux.

- Merci... Namjoon s'était incliné, parce que ces cris, il ne les oublierait certainement jamais. Merci infiniment... Parce que ces cris, lui avaient redonné cette force qu'ils n'avaient plus espéré. Une volonté ravivée et une flamme à moitié ranimée.

Je n'avais pas eu la chance d'assister à la toute fin. Dans la poche arrière de mon pantalon, mon portable avait sonné, à répétition.

Alors je m'étais éclipsée dans les loges, là où j'étais plus ou moins certaine de pouvoir entendre quelque chose. Mes yeux fixant le contact affiché à l'écran, j'avais pris place sur une chaise, devant la coiffeuse qu'occupait Jin.

Park Young Jae m'avait annoncé les résultats quant à l'état de santé de ma mère, et j'avais cru voir mon monde s'effondrer lorsque, dans un murmure, il avait avoué qu'elle était en ce moment même sur une table d'opération. J'avais raccroché, sans manquer de le remercier. Sans oublier ses mots concernant les photos circulants, sur Jimin et moi.

- J'comprend...

Mon portable toujours en suspens devant mon oreille, mes yeux clairs et sans vie, avaient croisé les miens dans le miroir. J'avais fini par éloigner l'appareil de mon visage, le corps soudainement faible et plus aucune force pour le tenir encore en main.

C'est là que j'avais maladroitement déposé mon téléphone sur la coiffeuse, persuadée qu'il n'y tomberait pas. Il avait vacillé toutefois; je l'avais vulgairement posé sur la surface plane. Ma vue s'était brouillée à ce moment là, et je n'eus que le temps d'entendre quelque chose se fracasser au sol, avant de, soudainement, me laisser tomber à mon tour.

***

/pour une fois j'suis dans les temps mdr. j'espère que vous allez bien, que comme d'habitude, le chapitre vous a plu. c'est un chapitre que j'avais prévu depuis le début de la fiction. je sais parfaitement qu'en temps normal, tout n'est pas aussi dramatique que je le laisse voir dans cette partie, mais j'écris pour montrer la dark face de la k-pop, donc oui je dramatise ce moment mais ptn qu'est ce que j'ai adoré l'écrire.

je pense terminer yna dans une trentaine de chapitres. normalement, j'arrête l'histoire à environ 125 parties. je veux pas que ça fasse trop long. puis cette fic a déjà plus d'un an et j'arrive toujours pas à le croire.

c'est un peu tard, mais comment s'est passé le concert? vous avez kiffé?

voilà j'espère que vous avez aimé ce chapitre, que vous me laisserez vos coms comme je les aime et je vous fais plein de bisous!/