#67 Avion p.2

Dans les toilettes que nous occupions depuis déjà pas mal de temps, Jungkook haletait. La tête reposant contre le mur derrière lui et les yeux fermés, j'avais l'impression qu'il ne tarderait plus à rejoindre le monde de l'inconscient. Parce qu'à ce stade, c'était tout à fait envisageable.

Ses mèches collaient son front alors que la sueur ne s'estompait pas à mesure que les médicaments étaient censés agir. Son état ne semblait pas s'améliorer malgré l'eau fréquente que j'appliquais sur son visage.

Toujours plus brûlant, chaque seconde un peu plus. Sa respiration était toujours plus rapide à mesure que je m'agitais, tentant désespérément de trouver un moyen de faire descendre sa température. Mais je ne savais plus quoi faire. J'avais tout essayé et rien ne fonctionnait. Les cachets n'agiraient pas tout de suite, et n'étaient probablement pas adaptés à cette maladie qui le rongeait depuis une semaine.

Les jambes écartées et la gorge bien en évidence, j'avais l'impression qu'il cherchait de quoi se rafraîchir, de l'air, une source de fraîcheur. Ses oreilles étaient toujours aussi écarlates et les rougeurs sur ses joues ne disparaissaient pas non plus, témoignant de l'état déplorable de l'homme censé être une idole.

- Jungkook... Je murmurai fébrile. Jungkook regarde moi, s'il te plaît...

Bouger la tête sembla lui prendre une éternité et ses yeux jusque là fermés, venaient de s'ouvrir dans un mouvement lourd et pénible. Son regard était suppliant, et je savais qu'il aurait tout donné pour que tout ne soit qu'un mauvais rêve.

Parce que ça n'avait beau être qu'une grippe non soignée, la douleur était là. Et paraissait être la pire de toute.

- Ça ne va pas le faire... Je déclarai en me relevant brusquement. Ça ne va pas le faire.

Dans ce petit espace, la chaleur que nous dégagions n'arrangeait pas les choses. Jungkook avait besoin de vent, rien qu'un peu. Mais où étais je censée trouver de l'air dans un engin volant? Les seules possibilités se trouvaient être les climatisations au dessus des têtes des voyageurs, mais je ne voulais pas prendre le risque d'aggraver l'état du plus jeune du groupe.

- Ça ne va pas le faire... Je répétai, une main tremblante balayant mes cheveux et un de mes ongles dans ma bouche. Jungkook... Puis je m'accroupis entre ses jambes, mes paumes reposant sur ses genoux que je secouai doucement. Je vais retirer ton haut, d'accord? C'est le seul moyen pour que tu te sentes un peu moins étouffé.

Il ne réagissait même pas. Semblait ailleurs, dans un monde où la douleur n'existait pas. Parfois, ses lèvres se décrochaient, pour sortir des paroles que je ne parvenais pas à saisir. Parfois, il reniflait, faisant remonter sa morve au fin fond de son nez.

Je ne perdis pas de temps en explication. Il n'en avait certainement pas besoin vu l'état second dans lequel il se trouvait et je n'avais pas le droit d'hésiter dans ce genre de moment.

Surprise de constater seulement maintenant qu'il était toujours vêtu de son manteau, je lui retirai l'habit qui semblait être une des sources principales de son mal-être. Sa veste tenait horriblement chaud, et en voyant le pull en laine qu'il portait juste en dessous, je compris que je devais commencer par là afin de le faire se sentir mieux.

- Je vais retirer ton manteau Jungkook. Tu as besoin de t'aérer le corps et très probablement l'esprit. En même temps que je lui parlais, je lui fis lever les bras, incapable de le déshabiller par moi même. Je savais combien ça pouvait être difficile pour lui, mais je n'y parviendrai pas seule. Allez, s'il te plaît, fais un dernier effort, hm? Il ne reste plus que ton T-shirt.

Sans prévenir qui que ce soit, et après m'être débarrassé de ces habits encombrants, j'avais violemment ouvert la porte de la cabine, soudainement illuminé par une idée peu brillante mais qui pourrait tout de même s'avérer utile.

Alors du regard, je cherchai rapidement une personne susceptible de pouvoir m'aider. Une personne et plus précisément cet objet servant à créer du vent. C'était la seule chose qui m'étais venue à l'esprit. Un éventail.

C'est à ce moment là qu'une femme de la soixantaine attira mon attention. Trois sièges plus loin, sur ma diagonale droite, cette passagère venait de poser l'objet de mes convoitises sur sa tablette lui servant de support. Et si en temps normal, j'étais de nature plus ou moins timide, là, je n'avais pas hésité longtemps avant de me précipiter vers elle, le regard voilé par la peur et l'inquiétude.

- Je suis désolée, madame... Je commençai, la voix flageolante. Mon... Mon ami ne se sent vraiment pas bien... Est ce que... Mes yeux scannaient l'éventail dans les moindres détails, analysant les défauts tout comme l'utilité que j'en ferai ressortir. Est ce que je peux vous l'emprunter pour quelques temps?

Par chance, cette vieille dame n'avait pas chercher à discuter plus longtemps. Elle m'avait simplement assurer que si j'avais besoin d'aide, je ne devais pas hésiter à appeler les hôtesses, mais je ne pouvais pas me permettre ce genre de chose. C'est pourquoi, dans ce sourire qu'elle avait affiché sur son visage désormais abîmé par les rides, j'y avais lu du réconfort et avant tout, du soutien.

Et bientôt, je rejoignis de nouveau Jungkook qui n'avait absolument pas bougé. Dans un geste précis et calculé cette fois, je refermai la porte à clef. Personne ne devait me déranger. Personne ne devait voir ce genre de scène.

Je n'attendis pas plus. L'éventail se trouva bien vite déployé et c'est rapidement que je commençai à l'agiter de droite à gauche, puis de haut en bas, dans l'espoir que mes gestes, aussi futiles soient ils, ne lui servent au moins à se sentir mieux l'espace de quelques temps.

- Je suis désolé... 

Ces mots, il les avait prononcé avec une telle sincérité dans la voix, que je n'avais pas su quoi répondre sur le moment. Ce n'est que lorsque, dans une tentative de désespoir, il avait quitté la cuvette pour venir me rejoindre au sol, que je compris.

Simplement, il voulait mes bras. Peut être ma chaleur aussi. Certainement, il avait chaud, mais que pouvait il y faire, alors que la seule chose qu'il voulait, c'était de l'aide. Un soutien.

Alors il avait juste calé son dos nu au mur de carrelage, laissant son bras frôler le mien. Et l'espace restreint de cette pièce pour le moins petite, ne sembla plus le déranger lorsque sa tête se déposa doucement sur mon épaule, comme si, malgré sa faiblesse, cette peur de me faire mal restait sa priorité.

- Je suis désolée... Il répéta à nouveau, dans un souffle imperceptible.

- Arrête, Jungkook... Je répondis sur le même ton. C'est pas ta faute.

- Si j'avais mis un manteau avant de sortir ce jour là, peut être que je ne serai pas ici en ce moment même.

- En attendant, le mal est fait et tu ne peux pas changer ça, alors arrête de te blâmer. Juste... Je continuais d'agiter l'éventail non loin de son visage. Juste, repose toi...

Si Jungkook avait fait l'effort de se déplacer jusqu'à moi, j'imaginais que la raison était la suivante. Certes, il recherchait ce froid absent, cette source qui lui permettrait de se sentir mieux. Mais moi, ce que je lisais à travers son comportement, c'était simplement un manque d'équilibre.

Il ne voulait finalement rien d'autre qu'un pilier qui serait capable de le maintenir.

Parce que le garçon que j'avais vu cette nuit là, assis pauvrement dans l'herbe et pleurant, c'était lui. Celui qui avait pleuré dans mes bras, sans même savoir que j'étais celle derrière lui, c'était lui. Celui que j'avais vu brisé et incapable de se relever, c'était lui.

Lui et personne d'autre.

Alors oui, j'admirai Jungkook depuis ses début, et je ne cachais absolument pas que le fait d'être installée à ses côtés, en ce moment même, me semblait toujours aussi irréel. Peut être que ces derniers jours passés, n'étaient qu'un rêve, et que tout ne serait plus que poussière lorsque je déciderai de ne véritablement ouvrir les yeux.

Mais pour le coup, je préférai profiter. Je préférai me sentir utile envers cet homme détruit et perdu. Je préférai me dire que, je n'étais finalement pas si insignifiante que ça.

C'est exactement la raison pour laquelle, j'avais décidé de rester dans ces toilettes, aussi longtemps qu'il en aurait besoin. C'est la raison pour laquelle, j'avais décidé, qu'aujourd'hui, je serai celle sur qui il pourrait compter.

Parce qu'il avait beau ne pas savoir que la fille de ce soir là, c'était, moi j'étais certaine d'une chose, c'est que moi, je savais parfaitement qui il était.

Et pour ça, à ses côtés je resterai.

***

/J'ai l'impression que cette partie est maladroite. Fin je sais pas, j'ai eu un peu de mal à l'écrire donc je pense que ça doit etre pour ca. Enfin bref j'attend vos avis!
Jai commencer un yoonkook. La fic sappelle dream donc allez jeter un coup d'oeil si ça vous intéresse!/

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