#58 Trop
/Musique à mettre en même temps./
***
Les yeux dans le vide, observant un point certainement inexistant dans ce paysage neutre et dépourvu de vie, je me tenais debout, devant la fenêtre de notre chambre d'hôtel que nous quitterons dans peu de temps.
J'avais cette impression d'incapacité à agir. Cette sensation où tous les malheurs, ne faisaient même plus le poids face à l'état mental qui faisait de mon cerveau, un ouragan sans fin.
Parfois, je me demandais pourquoi je persistais à vouloir vivre. Parce qu'à ce stade, je ne vivais plus. J'étais certainement morte depuis longtemps à l'intérieur de moi. Et peut être que le corps que je traînais, ne m'appartenait plus depuis déjà quelques siècles.
Les voitures se faisaient rares dans cette ruelle peu fréquentée. Le ciel semblait pleurer un millier de fois cette absence d'étoile et de lumière. L'atmosphère n'était plus soutenable, presque étouffante, alors que la petite Soo Min restait plongée dans ce monde fictif que lui offrait cet appareil électronique.
La vérité, c'est que mes pieds ne voulaient plus marcher. Et chaque soirs, à mon oreille, on me murmurait de me laisser aller. Peut être ainsi, pourrais je prendre mon envol.
J'aurai voulu naître autrement. Ce désir de ne devenir plus que poussière se faisait chaque jours plus intense... Plus profond... Plus présent.
Au final, je n'attendais plus que l'accord de ma mère pour enfin, m'en retrouver libérée.
Parce que ce monde incarnait la mort. Et la mort m'ouvrait ses bras chaque fois un peu plus grand, m'accueillant avec cette lueur malsaine dans les yeux. Cette lueur qui m'attirait pourtant.
Dans mon esprit, j'avais l'impression de rester debout devant une porte en bois, facile à briser. Pourtant, je persistais à vouloir trouver les clefs qui me permettraient de ne l'ouvrir proprement. Comme si je souhaitais faire les choses, sans avoir à les forcer.
Puis, lorsque j'observais cette porte durant un temps, il ne suffisait que d'une seconde, une seule... Pour me retrouver face à un mur.
J'en avais assez de ces larmes qui ne se lassaient pas de couler. J'en avais assez de ce sentiment ravageur au fond de mon âme, qui me suppliait de m'arrêter là, pour ne plus continuer. Cette boule au fond de ma gorge m'étouffait, comme si elle aussi, refusait de me laisser ma liberté.
Peut être que je n'avais plus rien à faire dans ce monde, qui sait?
- Tu ne devineras pas ce qu'il vient de m'arriver, Seo!
En ravalant difficilement mes sanglots, je me tournai vers le propriétaire de cette voix que j'avais appris à connaître à travers ces longues années.
Puis les cheveux blonds de mon amie, se mirent à briller d'un éclat que je jalousai en ce moment même. Comment faisait elle pour ne pas succomber, elle? Qu'est ce qui la maintenait encore en équilibre? Qu'est ce qu-
- Hoseok... Elle commença tout en s'installant sur un des lits de la chambre, ses mains prirent doucement appuis sur les draps parfaitement dressés sur le tissu du matelas. Alors, après une courte réflexion, elle reprit. J'ai été ramener le gilet, comme tu me l'avais demandé.
- Merci... Je murmurai en reportant mon regard sur la ville endormie.
- Ce n'est pas pour ça que je t'en parle Seo. Je sentais bien qu'il s'était forcément passé quelque chose pour qu'elle en arrive là. J'allais... Elle pinça ses lèvres entre elles. J'allais la lui ramener, en mains propres. Mais...
Puis je ne su si j'avais halluciné l'espace d'un instant, mais j'avais cru surprendre une de ses larmes courir sur sa joue.
- Mais il... Enfin, il...
- Euna... Je soufflai doucement.
- Il avait sa main dans le pantalon au moment où Namjoon a ouvert la porte, Seo! Je... Brusquement, sa manche de veste balaya se liquide sous son nez. Je... J'étais pas prête à voir ce genre de chose, tu comprends?! J'avais une image de lui et-
- Et il vient de briser ton rêve. Je terminai à sa place.
Aussi, mes pieds reculèrent de deux pas, et mon corps pivota dans la direction de celle installée sur le lit. Mon regard quitta définitivement l'obscurité de la nuit jusqu'à présent filtrée par la transparence de la fenêtre.
- Il-
- Ces larmes... Je commençai en m'approchant d'elle. Ces larmes, c'est parce que tu viens de voir quelque chose que tu refusais d'admettre?
J'aurai juré, que si j'avais été digne d'être son amie, mon rôle aurait été de la consoler, de l'écouter. De lui dire, qu'il ne recommencerait plus. Mais il fallait croire que même remplir ce rôle, m'épuisait.
Alors pour une fois, je décidai que je serai égoïste. Pour une fois, j'irai dans mon sens, et pas dans le leur.
- Tu penses que Hoseok est un robot, Euna? Mes paupières divaguèrent. Tu penses qu'il n'est qu'une machine? Qu'il n'est là que pour satisfaire tes envies? Tes désirs? Et je la vis trembler. Tu penses qu'il n'a pas droit au bonheur, lui aussi? Est-ce que le fait d'être une star, doit l'empêcher de ne vivre sa vie comme il l'entend?
- Mais-
- Tu quoi Ji Eun? Ma voix claqua violemment contre les murs de la pièce. Tu ne pensais pas qu'il pourrait faire ce genre de chose?!
Puis mon ton monta.
Il monta parce que, bordel, j'en avais ras le cul de me contenir pour les autres. Pour les satisfaire. J'en avais juste carrément marre de passer pour celle qui gardait son sang froid en toute circonstance. Je voulais simplement hurler aux autres, que je n'étais pas faite de pierre et que mon cœur, était la chose la plus fragile en ce monde dévastateur.
Alors oui, c'était peut être égoïste, mais j'allais le faire. Peut être que ce n'était pas le moment, ni même l'endroit... Peut être que la raison de mon pétage de plombs, n'était pas justifiée, mais c'en était trop.
Trop pour moi. Trop pour mon esprit. Trop pour ma tête qui ne pouvait plus rien encaisser. Trop pour mon cœur qui me hurlait de le laisser se vider.
- Est ce que tu es aussi naïve au point de penser que, en cinq ans de carrière, les membres n'ont jamais eu de relation? Sexuelle ou même amoureuse? Est ce qu'ils ne sont pas humains avant d'être des idoles? Est ce qu'ils n'ont pas droit d'assouvir leurs besoins eux aussi?
Ses yeux larmoyants ne me firent aucun effet. Pourtant j'aurai dû.
- Réveille toi Ji Eun. Je murmurai avec toute l'amertume que je possédais en moi. Ouvre les yeux, ce monde n'est pas tout rose. Les gens qui t'entourent ne sont pas tous comme toi... Gentils, serviables et innocents. Personne n'est comme ça!
Oui j'explosais. Non pas parce que je voulais accuser qui que ce soit, mais parce que putain, j'en avais besoin. Parce que si je ne le faisais pas aujourd'hui, j'en crèverai le lendemain.
- Tu crois que Jungkook est saint? Tu crois qu'il est blanc? Cet homme que tu admires depuis des années... Tu crois qu'il est innocent?
Parce que si toute cette colère n'était pas évacuée, ne serait-ce qu'une petite part, j'en mourrai.
- Les sept membres que tu maquilles, Ji Eun, ont des sentiments. Comme toi, ils chient. Comme toi, ils pleurent. Comme toi, ils se posent des questions et tu sais quoi? Exactement comme moi en ce moment, ils craquent!
Alors je t'en prie, ne me dis pas qu'Hoseok t'as déçu ou même traumatisé. Ne me dis pas qu'il n'avait pas le droit de faire ça. Arrête de croire qu'ils sont beaux, qu'ils sont sexy ou encore qu'ils n'ont aucun point faible, parce que je suis prête à parier ma misérable existence, que s'ils avaient la possibilité de revenir en arrière Euna, tous, sans exception... Ils ne prendraient pas ce chemin. Ils ne nageraient pas dans cet enfer. Ils ne se noieraient plus dans leurs larmes tout comme ils ne seraient plus prisonniers de leurs propres choix!
J'ignorai combien de temps s'était écoulé depuis le début de tout ça, mais j'étais certaine d'une chose, c'est qu'en sortant, j'avais parfaitement vu un des sept membres devant la porte de notre chambre. J'avais vu ses yeux, ses larmes. J'avais vu ce visage déformé par cet éclat de compréhension extrême.
Un éclat, qui n'habiterait certainement plus mon masque, puisque je ne ressentais plus rien, depuis déjà trop longtemps.
***
/C'est quelque chose que je devais sortir aujourd'hui en vue de mon état déplorable et la fragilité du moment. J'espère que ce que je ressens en ce moment vous a bien été transmis par l'intermédiaires des sentiments de Seo.
Je tiens aussi à m'excuser de ces périodes de dépression qui vont et viennes sans que je puisse rien y faire. J'ai l'impression de me plaindre constamment.
En vrai j'ai juste besoin d'un bon gros calin et de quelqu'un sur qui compter, mais plus je regarde, et plus jme dis que j'ai juste à fermer ma gueule et ça finira par passer.
J'espère aussi que ce chapitre vous a fait réfléchir sur les membres. Sur ce qu'ils vivent. Peut être que vous ne pensez pas tous comme ça et je le conçois, mais je veux qu'on arrête de leur imposer cette étiquette de "perfection incarnée", parce que n'oublions pas qu'ils sont avant tout des êtres humains. Alors je ne dis pas que leur vie est à ce point désastreuse, mais vous le savez, si je me suis lancé dans ce genre de fiction, dans ce genre de thème tout en sachant que c'est un terrain dangereux, c'est avant tout pour montrer la galère qu'ils doivent traverser au quotidien.
Une dernière chose, les messages privés que j'ai reçu en vu de la scène avec hoseok dans le chapitre précédent, me passe au dessus la tête. C'est la réalité, et un moment, il faut ouvrir les yeux et essayer de les comprendre. Alors je ne comprend pas qu'une scène de sexe n'en dérange pas certain, mais qu'une main dans le pantalon vaille une manif. Pour ceux là, je n'oblige personne à lire mes fictions.
Enfin bref, cette note est longue, je voulais juste vous faire part de mes pensées et j'espère que vous les comprenez. Gros bisous à vous./
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