Après ma courte altercation avec Na Seo un peu plus tôt, j'avais fini seul dans le bureau du PDG de la Big Hit. J'avais pensé à tous les scénarios possibles. J'avais imaginé avoir fait quelque chose de mal, ou avoir fait une de mes nombreuses bourdes, mais je m'étais fait des films pour des raisons qui n'existaient pas.

Encore maintenant, alors que je dévalai rapidement les escaliers, je repensais aux paroles de l'homme qui nous avait hissé au plus haut niveau.

"Je veux que vous vous reposiez durant ces quelques jours. Rentre chez toi, à Busan, et profite de ta famille. Fais passer le message aux autres."

A force, je n'avais plus espéré que ça se passe. J'avais abandonné la seule idée de me dire "je vais revoir ma famille". Je n'y croyais plus.

Depuis combien de temps n'avais je plus revu mes parents? Mon frère? J'avais simplement arrêté de compter.

Mais le sentiment de joie que j'avais oublié durant tout ce temps, envahissait mon corps tout entier, me provoquant un sourire que je ne pensais plus possible sur mon visage.

Une excitation et une joie que j'avais abandonné depuis déjà quelques mois, voire quelques années.

Les marches défilaient à toute vitesse sous la précipitation de mes pieds qui claquaient le sol sans se soucier du bruit qu'ils pouvaient provoquer. Désormais, tout me passait par dessus la tête. Je n'avais plus qu'une pensée, celle d'annoncer la nouvelle aux autres qui sauteraient sûrement tous de bonheur.

Et bientôt, ma bonne humeur s'évapora sous les paroles de cette fille qui travaillait désormais pour nous.

La dernière fois que mes yeux avaient été témoin de ce genre de scène, c'était à l'hôpital, alors qu'elle n'avait plus que cette idée en tête, celle de s'évader.

La dernière fois que j'avais vu ces perles transparentes dévaler ses joues, c'était ce jour où la seule chose qu'elle désirait, c'était de voir sa mère.

C'est là que j'en vins à me demander, ce qu'elle avait dû ou pu traverser, pour se munir de ce masque qu'elle ne retirait que lorsque le vase débordait. Lorsque sa tête ne pouvait plus rien supporter et que son cœur suppliait de pouvoir se lâcher, juste l'espace de quelques secondes.

J'avais voulu aller la voir. Mon être entier, me disait qu'elle avait besoin d'une étreinte qui m'aurait tout aussi bien apaisé que dévasté. Parce que oui, j'en avait autant besoin qu'elle. Besoin d'une chaleur humaine. Besoin d'un soutien, de quelqu'un qui me dirait, que tout irait bien.

Mais mes pieds qui courraient quelques secondes plus tôt, m'avaient interdit de ne faire un pas de plus. Aussi, ils ne m'avaient guidé qu'à la sortie qui se trouvait sur ma gauche. Et contre mon gré, parce que les yeux de mon manager, ne m'avaient jamais vraiment quitté, j'avais traversé la porte transparente, pour ne plus jamais entrer dans le bâtiment, dans lequel elle se trouvait.

***

Me dire que ma mère n'allait pas bien, je n'aurai jamais pensé que je m'en serai trouvé tout aussi mal. Sur l'instant, c'était comme si son cœur était lié au mien, pour ne former plus qu'un seul et même élément. C'était comme si sa douleur devenait la mienne.

Mais le plus dure, c'était de se dire, que j'avais beau souffrir, ça n'égalera jamais ce qu'elle vivait en ce moment.

Je n'aurai jamais dû la laisser s'en aller. Je n'aurai jamais dû la laisser quitter le pays.

Et si jamais il lui arrivait quelque chose, alors qu'elle était à des milliers de kilomètres de ma personne, je jurai que jamais... Jamais je ne me le pardonnerai.

Parce que laisser sa mère s'en aller, alors que la vie lui était désormais limité, c'est quelque chose que personne n'aurait fait. Un risque qu'aucune âme raisonnée n'aurait prit la peine de faire.

- Unni...

- Prépare toi, Soo Min. On rentre à la maison.

- Pourquoi?

- Parce que c'est comme ça.

Ses papiers étaient tous en règle. J'aurai même dû m'en douter puisqu'elle revenait d'un pays étranger. 

Ma valise était au sol, encore ouverte alors que je finissais d'y mettre mes derniers vêtements pour enfin, quitter la chambre que nous avions loué pour ces deux jours. Ji Eun terminait sa douche dans la salle de bain et Soo Min patientait sur l'un des canapés, dans un coin non loin du lit. Pour faire passer le temps, j'avais vérifié mes mails et donné mon portable à la petite qui n'avait pas eu besoin de mon aide pour se mettre à l'aise.

Et malgré toutes les questions qui me taraudaient l'esprit, une en particulier franchit la barrière de mes lèvres.

- Tu ne vas pas à l'école? Je demandai en levant le regard de mon ordinateur.

- C'est papa qui m'apprenait à lire...

- Papa?

- Il me disait que puisque nous voyagions beaucoup, alors il m'apprendrait lui même l'écriture.

- Tu fais l'école à la maison?

- Non... Je fais l'école comme mes amis, mais la maîtresse a dit que c'était les vacances.

- Et quand est ce que tu reprend?

- Je ne sais pas.

Ça faisait un problème en plus pour moi qui me devais de demander à mon père.

Puis soudainement, Hoseok me revint en mémoire. Cette tête en l'air n'avait pas trouvé intelligent de ne prendre son gilet avec lui avant le fanmeeting, préférant le laisser dans le van. Sauf que d'après le mail que monsieur Bang venait de m'envoyer à l'instant, les membres étaient supposés rentrer chez eux dès demain matin, faisant un problème en plus que je devais résoudre.

- Euna! J'interpellai mon amie qui venait d'arrêter l'eau.

- Oui?

- Tu étais dans la voiture avec Hoseok ce matin?

- Oui!

C'est bien ce que je pensais. Et évidemment, il n'avait pas pu récupérer son gilet puisque nous avions pris cette même voiture pour nous rendre à la représentation de mon amie.

Soudainement, elle sortit sa tête, la porte était légèrement ouverte et laissait s'échapper des nuages de vapeur dans la chambre. Sa douche avait dû être brûlante à en crever.

- Pourquoi?

- Je crois qu'il l'a oublié dans la voiture.

- Et tu veux que j'aille la lui rapporter... Elle soupira en rentrant finalement sa tête dans la salle d'eau.

- Je peux aller le faire si tu veux, tu sais très bien que ce n'est pas un problème.

- Non je vais y aller. Je dois passer à la supérette de toute façon, je n'ai plus rien à manger chez moi.

***

/PDV Euna/

Le van qui nous avait déposé à l'hôtel était toujours au bas de l'immeuble. Le chauffeur avait l'air de m'apprécier, mais s'efforçait de ne pas le montrer devant le manager des garçons qui n'hésitait pas à fusiller n'importe qui osait enfreindre le règlement.

Alors durant le chemin, il m'avait invité à prendre place sur le siège passager, chose que j'avais fait sans grande hésitation puisqu'il ne m'avait pas l'air d'être une mauvaise personne.

Il est vrai que je n'avais pas pensé à ce genre de personne lorsque nous étions monté dans la voiture, ce matin. Il avait plutôt eu l'air froid, avec des manières insupportables et un caractère de merde. Mais j'avais simplement fini par comprendre qu'il devait jouer ce genre de rôle devant ses supérieurs qui n'hésitaient pas à le dénoncer si boulette il faisait.

Aussi, il m'avait parlé d'un peu de tout. Allant de sa profession qu'il avait choisi et dont il était fier, jusqu'à sa famille qui l'attendait très certainement chez lui. Puis en discutant avec cet homme, on apprenait qu'il n'était finalement qu'une personne comme les autres. Quelqu'un qui devait parfois lutter pour préserver sa place dans ce milieu. Les galères qu'il rencontraient lorsque les fans se déchaînaient lors des représentations des sept membres et auxquelles il devait faire face.

Et j'en avais appris assez, pour comprendre que je n'avais fait que rêver durant tout ce temps.

J'étais encore dans ma bulle, croyant que le monde marchait sur des roulettes, et avec facilité.

Et bientôt, je déposai les pieds au sol, alors que le froid m'enveloppait désagréablement. Rapidement, je saluai le chauffeur qui me répondit dans un sourire qui m'avait réchauffé un minimum. Aussi, et avant que je ne franchisse la porte du bâtiment, il m'avait affirmé qu'il m'attendait afin de me déposer à nouveau à l'hôtel.

Alors en marchant dans les différents couloirs de l'immeuble, je cherchai hâtivement l'étage des dortoirs. Là où les garçons devaient très certainement habiter.

C'était luxueux. Beaucoup plus que leur premier appartement en tout cas. Les trophées qu'ils avaient enchaîné et les prix qu'ils avaient remporté aux Billboard, avaient été leur fortune. C'était forcément ce qu'il leur avait permis un meilleur confort.

La porte d'entrée s'ouvrit finalement sur Yoongi qui n'avait pas caché son agacement à être dérangé. Toutefois, il avait pris la peine de me saluer, en s'inclinant légèrement vers l'avant.

- Je suis désolée, je te dérange sûrement... Je dis dans un ridicule bégaiement.

- C'est rien... Il soupira en refermant la porte derrière moi. Qu'est ce que tu fais là?

- Euh... Mes yeux observèrent alors le vêtement que je portai dans mes mains. Je viens voir Hoseok Oppa et-

- Super, il est dans sa chambre. Troisième porte à droite, au fond du couloir.

Je n'avais même pas eu le temps de lui dire le pourquoi j'étais là, qu'il avait déjà disparut.

L'appartement n'était pas vraiment rangé. En fait, je n'avais vu leur immeuble que de l'extérieur, à travers des photos sur les réseaux sociaux. Mais lorsqu'on y entrait, on y trouvait vraiment un bordel organisé qui m'avait laissé pantoise pendant un instant.

Alors voulant m'en aller au plus vite, afin de ne pas faire patienter le gentil monsieur dans la voiture, je marchai dans ce qui me semblait être le salon pour enfin, arriver dans ce fameux couloir.

Et la porte en question me fit face lorsque je m'arrêtai devant elle.

Aussi, je voulu toquer, par respect de leur intimité... Mais je n'avais absolument pas prévu, que Namjoon sortirait précisément de cette chambre, au même moment. Il sembla surpris de me voir ici, ce qui était totalement compréhensible. Mais jamais, ô grand jamais, il n'égalera la gêne qui m'avait envahi en voyant un Hoseok, couché sur son lit, les yeux collés à l'écran d'un ordinateur qu'il tenait en équilibre sur ses genoux, mais surtout...

Surtout un Hoseok, que j'avais toujours admiré, mais qui en cet instant précis, avait une main enfouie dans le pantalon.

Je n'avais pas pu retenir le cris de gêne qui avait traversé mes lèvres. Sans chercher à comprendre, j'avais lâché le gilet au sol, et mes jambes m'avaient guidé jusqu'à la porte d'entrée, que j'avais refermé sans douceur.

Je pense que je n'avais jamais dévalé des escaliers aussi vite. Je n'avais jamais couru à cette vitesse, mais surtout, je n'avais jamais pris la fuite devant qui que ce soit.

Jung Hoseok venait de me faire prendre conscience de pas mal de chose.

Des choses... Que je n'aurai jamais voulu savoir.

***

/Bon désolé pour ce chapitre. Je n'aime pas forcément mettre ce genre de scène en avant, surtout que j'admire vrmt les membres, mais je pense qu'il y a un moment, où il faut arrêter de croire qu'ils sont pure et qu'ils sont saint, hein? On s'imagine surement tous que se branler, ils le font très trèèès certainement... Surtout qu'ils n'ont pas le droit à de relations amoureuses donc c'est très envisageable.

Allez 3eme update les gars! J'espère que ça vous a plu malgré cette scène...

Eh oh fait, on est classé 248eme dans la catégorie kpop! Je vous adore!/