# 103 C'est un secret
Lana Del Rey | Cherry
la musique est à mettre au moment où vous verrez ce symbole: (*)
bonne lecture! en espérant que ce chapitre vous fasse frissonner!
***
Sous le chant de quelques oiseaux dans le ciel bleu d'un début de matinée, les éclats de voix de ces âmes à présent caressées poursuivaient leur aventure sur le chemin du bonheur. Le soleil se laissait refléter à la surface de l'eau de la mer et les vagues, tantôt apaisées, tantôt agitées, emportaient avec elles, le souvenir de corps légers, délivrés.
Plusieurs fois, j'avais cru à un rêve, à quelque chose qui finirait par s'effacer. C'est ce que je m'étais dit, ce que j'avais pensé en entendant les rires de Taehyung et Jungkook un peu plus loin, dans l'eau. Assoiffés d'une envie de connaître la liberté d'un matin, les sept garçons avaient terminé leur quête en se laissant tomber dans la couverture bleutée de l'océan. Et j'avais adoré pouvoir contempler leur joie.
Alors je les avais rejoint. Moi, puis Ji Eun aussi.
Vêtue d'un maillot de bain que j'avais hésité à enfiler, j'avais fini par céder aux demandes de Jimin, et aux encouragements agréables des six autres. Un peu plus tôt, en me séparant du dernier vêtement qui camouflait encore mon corps maigre, j'avais tenté de capter leur regard, quelques élans de pitié. J'avais tenté d'attraper au vol un jugement, ou un murmure, quelque chose qui m'aurait permis de rebrousser chemin, une excuse.
Je n'avais rien vu toutefois, ni même entendu. Parce que chacun d'eux s'était contenté de profiter de leur moment de repos sans chercher à s'encombrer de sentiments inutiles. Et sans doute avais-je voulu les gronder pour ne pas m'avoir laissé retourner à mes occupations. Pourtant, toutes mes pensées s'en étaient allées au moment même ou mes yeux avaient croisé ceux de Jimin. Là où, doucement, avait dansé l'ombre d'une fierté, un message subtile mais rassurant.
C'est comme ça que j'avais fini dans l'eau. Comme ça que je m'étais laissée aller, enfin et pour la première fois depuis si longtemps. J'avais d'abord frissonné en sentant la froideur envelopper mes pieds, puis en laissant l'eau couler sur mes épaules, elle m'avait encerclé. Sans doute que Jimin avait ressenti ma peur, mon appréhension; il n'avait pas tardé à déposer ses mains sur mes hanches, son visage contre le mien et les yeux dessinés dans des croissants de lune.
Je n'avais jamais été une grande adepte de l'océan et de ses secrets. Les vagues avaient tendance à m'effrayer et le fond de la mer me laissait imaginer quelques créatures que je ne souhaitais jamais rencontrer un jour.
- Viens.
Jimin avait attrapé l'une de mes mains, le sourire décorant ses lèvres et le teint devenu mate. Là, je l'avais trouvé incroyablement beau. Sous un ciel déjà bleu et une chaleur presque étouffante, il avait resplendi plus que ces lumières mystérieuses. Plus qu'une bougie dans la nuit.
Il avait embrassé ma joue, le geste tendre et les doigts délicats pour m'emporter un peu plus loin la seconde d'après, là où les garçons n'avaient cessé de faire partager leurs rires, leur bonne humeur. À mon tour, j'avais souri en apercevant l'ombre de Jin tenter de noyer un Jungkook en pleine conversation. Il avait eu l'air fier de triompher, Jin. Vraiment fier. Mais en remarquant le visage du plus jeune couvert par ses cheveux trempés et la lueur dans son regard — celle qui pour sûr, annonçait la venue d'une mort imminente — il avait semblé bien moins confiant.
Et il avait pris la fuite, le corps lourd dans l'eau.
- Pourquoi ton cœur bat aussi vite? Jimin avait demandé, les yeux dans les miens.
C'est là que j'avais remarqué qu'il s'était rapproché, le torse nu contre ma maigre poitrine et le souffle près de ma bouche.
- J'suis pas très à l'aise dans l'eau.
Et ça n'avait pas été un mensonge, un prétexte. Pas cette fois. Parce que ma peur de l'eau n'était pas une excuse et Jimin l'avait sûrement compris puisque délicatement, il m'avait amené au milieu des garçons. Étrangement, je m'y étais sentie en sécurité, entourée de ses cœurs sincères et parfois tourmentés.
- Tu joues? Taehyung avait lancé de sa voix grave et j'avais souri à la vue du ballon entre ses doigts si grands.
- Laisse, et j'avais tourné la tête vers Yoongi, elle va encore se défiler.
Il me provoquait, je le savais, parce que j'avais toujours refusé. Il me provoquait parce qu'il aimait ça, mais surtout pour m'inciter à y répondre. Et c'est ce que j'avais fait.
- Seulement si Yoongi est au milieu.
Il le faisait souvent, me regarder avec ces yeux perçants, comme une promesse silencieuse qu'il me ferait payer bien plus tôt que je ne le pensais. Et ça ne loupait jamais. Mais j'étais aussi une joueuse et Yoongi ne semblait pas le savoir.
C'est comme ça que pendant quelques minutes, on m'avait entendu m'étouffer de rire devant un Yoongi en difficulté. Un Yoongi qui malgré ses grands talents de basketteur, n'avait su attraper le ballon qu'au bout d'un temps interminable durant lequel, quelques couleurs avaient pris place sur son torse nu.
J'avais aimé ses efforts et par moment, les sourires en coin qu'il laissait entrevoir, sûrement fier de savoir me faire rire après tout ce temps. Le voir sautiller avait été un régale pour les yeux et un bonheur pour mon cœur qui paraissait supporter la pression de l'eau.
Ji Eun et Jungkook s'étaient amusés à l'embêter; Jungkook avait pris mon amie sur ses épaules et n'avait pas cessé de faire tourner la tête d'un Yoongi aux nerfs de plus en plus sensibles.
Puis était venu mon tour, celui où j'avais cette fois, été la victime du rappeur. J'avais été heureuse de le voir s'éclater, de l'entendre s'amuser. Comme si pour une fois, il s'autorisait une pause. Certainement qu'ils l'avaient tous fait.
Peut-être m'étais-je fait des idées, mais j'avais trouvé Namjoon particulièrement pensif, sérieux. Et Jimin m'avait soufflé que peu importait les tentatives de le divertir, il s'enfermait toujours dans une bulle loin du monde à l'approche d'un comeback.
Hoseok n'avait jamais manqué de m'effrayer en attrapant mes mollet sous l'eau, feignant un requin imaginaire. Le pire, c'est que toutes ses tentatives avaient fonctionné, manquant de me faire sauter sur Jimin qui ne m'avait pas une seule fois repoussé.
Aussi, j'avais pu admirer la complicité que Jin et Jungkook paraissait conserver. Un amour fraternel, différent de celui que les autres se portaient mutuellement. Là, j'y voyais quelque chose en plus, pas plus fort, simplement différent. Une complicité et surtout, j'avais tendrement souri en apercevant secrètement, à quel point Jungkook prenait soin de son aîné, maladroitement, mais d'une façon si belle.
J'avais observé Yoongi et sa fascination pour Soo Min, sa tendresse parfois brouillon mais si attendrissante. J'avais vu la douceur dans son regard et la sensibilité dans ses gestes.
Taehyung ne m'avait pas lâché la plupart du temps, éternellement à mes côtés pour m'épauler, s'inquiéter. Alors dans un élan de bienveillance, j'avais embrassé sa joue couverte de ses mèches trempées. Bientôt, il changerait sa couleur sombre pour quelque chose de différent, il me l'avait soufflé, tel un secret.
Et sans que je ne m'en rende compte, le temps avait passé, emportant avec lui, les souvenirs de nos rires, de nos jeux enfantins. Laissant filer les fantômes d'une matinée que chacun d'entre nous continuerait de chérir.
***
Les cheveux dénoués et le corps nu sous la chaleur d'un milieu d'après-midi, j'avais délaissé ma serviette sur la surface du radiateur non loin de la baignoire que je n'avais pas tardé à enjamber, l'impatience au bout des doigts. Ces derniers jours m'avaient mis à l'épreuve, le soleil avait semblé se payer ma tête lorsque je me plaignais et la pluie se faisait capricieuse.
Malgré tout, il resplendissait toujours dans un ciel bleu, ce soleil.
Malgré tout, je n'aurais rien échangé de ma vie actuelle. Pas même à cause de la chaleur. Et la matinée que j'avais passé avec les garçons et Na Seo, m'avait fait comprendre que la fin me ferait certainement lâcher quelques larmes. J'étais heureuse toutefois. Heureuse d'avoir fait la rencontre de ces personnes extraordinaires. Heureuse d'avoir eu la chance de profiter de leur présence, de leur savoir. De leur cœur sensible mais si beau.
À cette pensée, j'avais souri, nostalgique et excitée à l'idée de me dire que ces vacances touchaient à leur fin mais que ma vie elle, continuait son chemin vers l'inconnu. J'avais souri et doucement, j'avais laissé l'eau du pommeau recouvrir mon corps presque suant.
L'eau de la mer avait asséché ma peau et abîmé mes cheveux mais je n'y avais pas prêté attention; passer un moment à la mer avec les garçons m'avait fait du bien, observer le sourire éblouissant de Na Seo m'avait réchauffé le cœur et entendre les rires de Soo Min avait été libérateur. Au fond, mes rêves d'enfant n'avaient cessé de me rappeler combien j'aurais aimé que rien ne se termine.
Les pensées plein la tête et le corps détendu sous l'eau tiède de la baignoire, j'avais posé une main sur l'un des murs dans une permission de souffler un peu plus. Mes cheveux recouvraient l'entièreté de mon visage et de quelques doigts, je les avais ramené en arrière, le soupir lourd de bien-être sous la chaleur de l'eau.
C'est comme ça que pendant un moment, j'avais pris soin de moi, de mon corps; j'avais détaillé le shampoing dans le creux de ma main et observé les défauts de ma peau. Comme ça, que j'avais fredonné quelques notes du piano que Yoongi et Taehyung avaient effleuré du bout des doigts un peu plus tôt, dans l'après-midi.
Puis dans un geste maladroit et les yeux clos sous le savon, j'avais attrapé ma brosse à cheveux sur le bord de la baignoire. Et j'avais senti un courant d'air un peu plus loin, quelque chose qui m'avait fait frissonner sous le froid et croiser les bras sur ma poitrine dans l'espoir de me réchauffer.
- C'est moi, j'avais entendu derrière le rideau de la baignoire.
Là, j'avais entendu la porte se refermer et la cause du courant d'air m'avait paru alors évidente. Jungkook aimait entrer dans la salle de bain pendant que j'y étais.
Je n'avais pas vraiment pu identifier les bruits que j'avais entendu ensuite mais de ce que j'avais pu déchiffrer, il se brossait les dents, les yeux probablement dissimulés sous ses mèches sombres et l'air toujours aussi beau. Et parce que notre quotidien ici s'était construit sur base de taquineries, j'avais souri avant de lancer.
- Tu sais, aussi, j'avais levé les yeux vers le pommeau de douche duquel l'eau s'échappait toujours et aspergeait mon corps. J'y pensais hier, et les autres jours aussi.
Il n'avait pas répondu, la bouche probablement pleine de mousse à dentifrice. Alors j'avais poursuivi, le sourire au bout des lèvres.
- Je me faisais la réflexion que t'es un fantasme.
- Le plus beau j'espère.
En l'entendant bafouiller à la limite de rendre le dentifrice dans sa bouche, j'avais pouffé.
- Hm, j'avais hoché la tête, oubliant que Jungkook ne pouvait pas me voir à cause du rideau. Mais tu sais, le principe d'un fantasme c'est qu'on est pas censé l'obtenir. C'est moins drôle sinon.
- Quel dommage, le bruit de l'eau s'écoulant du robinet m'avait fait comprendre qu'il avait terminé. Tu vas devoir me supporter encore un moment.
- J'veux dire, lentement, j'observais mon corps se libérer de la mousse; elle voguait vers le cercle d'égout. Le fantasme devrait pas rencontrer la réalité. C'est le chao sinon.
- En quoi c'est le chao?
Et comme chaque fois que je me mettais à le taquiner, je souriais, un air sûrement machiavélique sur le visage. Il me le ferait payer, je le savais. Parce que Jeon Jungkook ne restait jamais sur une défaite. Mais pour cette fois, j'avais soufflé.
- C'est un secret.
Après avoir éteint l'eau et l'avoir laissé couler de mes cheveux, l'air fier de moi, je m'étais penchée pour atteindre la serviette de bain et l'enrouler autour de mon corps. Le karma avait certainement décidé de me punir plus tôt que prévu puisque dans un cri ma foi peu viril pour la femme que j'étais, j'avais manqué d'embrasser le fond de la baignoire.
Et en ignorant en beauté ma chute potentielle, j'avais tiré sur le rideau pour le dégager. Puis une fois de plus, j'avais poussé un cri de peur en voyant Jungkook devant moi, plus proche qu'il n'était censé l'être, les bras croisés sur son torse et les mèches de devant mouillées par l'eau du robinet.
- Tu m'as fait peur! J'avais presque crié, ne le pensant pas si près.
Je l'avais vu ignorer mes mots mais observer mon corps dont les formes demeuraient couvertes par la serviette. Je n'y avais pas prêté attention, parce que Jungkook avait pris l'habitude de me détailler. Alors j'avais à nouveau enjambé la baignoire et m'étais installée sur le bord, légèrement frissonnante. Après avoir passé la journée à la plage et ma douche maintenant terminée, j'avais l'impression d'avoir été vidée de toute mon énergie.
Jungkook s'était penché vers moi pour dénouer le chignon que je m'étais fait après avoir laissé l'eau s'en échapper. Doucement, il avait attrapé une serviette plus petite et en m'incitant à poser le front contre son ventre, il avait séché mes cheveux. Il n'avait pas parlé, n'avait pas cherché à m'entendre et je m'étais demandée quelles pensées peuplaient sa tête.
Je l'avais senti tendre dans ses gestes, attentionné et guidé par une volonté de ne pas me brusquer. Les mouvements de la serviette sur mes cheveux m'avaient fait fermer les yeux mais je n'avais pas tardé à les ouvrir à nouveau lorsqu'il s'était éloigné.
Après ça, j'avais attrapé le haut de la serviette pour y sécher mes mollets, puis la glisser jusqu'aux tibias. Entre temps, Jungkook m'avait tourné le dos, les yeux encrés dans les siens à observer son propre reflet dans le miroir au-dessus du lavabo qu'il avait occupé un moment plus tôt. Son silence continuait de me procurer ce quelque chose que je ne savais pas attraper au vol. Et puis, lorsque ses lèvres s'étaient décrochées pour laisser échapper ces mots, j'avais compris.
(*)
- Tu comptes pas me le dire? Il s'était finalement retourné vers moi toujours installée sur le bord de la baignoire et dans son regard, dansait ce brin de mystère.
Je n'avais pas compris ce qu'il me demandait toutefois. Et en le voyant s'approcher, les gestes bien différents de ceux qu'il avait eu en s'occupant de mes cheveux, je n'avais pas su quoi penser. Là, il me semblait dangereux, prêt à attaquer, tel le prédateur qu'il n'avait jamais cessé d'être.
- Te dire quoi? En même temps, je m'étais relevée, les pieds dans mes chaussons et la chevelure à moitié sèche tombant le long de mon dos.
J'avais juré avoir senti l'atmosphère s'alourdir à mesure que Jungkook s'approchait, à mesure que ses yeux me perçaient, à mesure que son sourire s'allongeait.
- En quoi c'est le chao.
Et j'avais pincé mes lèvres, soudainement amusée à la simple idée de comprendre de quoi il parlait. Jeon Jungkook détestait perdre, rester sur une défaite ou quelque chose d'inachevé. Mais s'il y avait bien une chose pour laquelle j'étais plus ou moins fière, c'était ma capacité à pouvoir et savoir lui tenir tête et à, par moment, la lui faire tourner.
Jungkook demandait des réponses et moi, je n'avais eu que mes lèvres pour sourire.
- Tu ne comptes pas me le dire, hm?
Sans doute aurais-je dû l'écouter, ou peut-être pas. Tout s'était passé bien trop rapidement toutefois. Trop rapidement pour lui faire face ou rien qu'un peu, lui résister. Tout s'était enchainé, et sans même me laisser le temps d'ouvrir la bouche, Jungkook m'avait soulevé pour me hisser sur son épaule, comme si je ne pesais rien, comme si mes cinquante kilos ne lui importaient pas.
Et dans quelque chose de bien moins tendre que l'instant d'avant, il avait claqué l'une de mes fesses, les gestes brusques cette fois et le pas rapide.
Comme ça, il avait ouvert la porte de la salle de bain. Comme ça, il avait marché jusqu'à la chambre que nous occupions depuis le début de nos vacances et comme ça, il avait tourné la clef dans la serrure avant de me balancer sur le lit collé au mur de gauche. Par automatisme, je m'étais accrochée à son cou, les yeux luisants mais pas inquiets. Là, Jeon Jungkook ne rigolait plus, n'avait plus rien de l'idole modèle et parfaite des caméras.
Je l'avais compris à la seconde ou, le regard profond, il avait retiré ma serviette sans même me laisser la chance de m'exprimer. À la place, il avait bloqué mes jambes entre les siennes bien plus puissantes, imposantes. À la place, il avait laissé ses doigts glisser sur ma peau encore humides mais déjà frissonnantes. Et malgré moi, j'avais soupiré, les mains sur sa nuque et les idées embrumées.
Jungkook savait faire perdre la tête de quelques mots, quelques murmures susurrés au coin d'une oreille. Il faisait fondre de son regard et hurler de quelques doigts. Puis les lèvres dans mon cou et le nez humant mon odeur, il en avait joué, de ses doigts. Juste là, entre mes jambes et dansant avec mon âme. Ça avait été soudain mais rien n'était nouveau. Tout devenait chaque fois un peu plus naturel, un peu plus sensuel.
Jungkook n'aimait pas perdre mais Jungkook aimait me faire perdre mes moyens. Et Jungkook commençait à connaître mes points faibles. Ceux qui, durant un long moment, me feraient lui dire ou donner absolument tout ce qu'il souhaitait entendre. Alors il avait continué, avait embrassé mon cou, joué de mon lobe pour combler mes lèvres et s'amuser de ses doigts un peu mieux, un peu plus. Comme il adorait le faire.
Il me caressait, accentuait ses gestes pour les rendre plus brutaux. Jungkook me soufflait parfois quelques saletés, susurrait où et comment il rêvait de m'observer. Et dans mon intimité poursuivaient les valses de ses phalanges infatigables, les promesses silencieuses qu'il me laissait découvrir.
- En quoi c'est le chao, hm? Il avait soufflé, ses lèvres près des miennes et les yeux pendus à ma bouche entrouverte.
Mais je savais résister, je le savais parce qu'un énième sourire avait remplacé ma réponse toujours attendue. Un énième sourire avait étiré mes lèvres et mécontent, ou plutôt joueur, il avait ajouté un doigt à mon plaisir que je ne contenais plus. Je brûlais de l'intérieur, priais pour qu'il m'achève de son corps et de ses soupirs que j'adorais entendre.
Sous ma réponse silencieuse, il avait embrassé ma joue, tendrement, puis mes lèvres qu'il n'avait pas hésité à cajoler, à bercer de quelques baisers dont je ne me lassais jamais. Jungkook avait retracé ma mâchoire, joué de sa langue sur la peau de mon cou, sur mes seins et enfin, avait fait cambré mon corps lorsqu'il avait attrapé l'un de mes tétons entre ses dents.
Il s'amusait, je le savais. Il s'amusait mais tout lui plaisait aussi. Dans ma tête, j'entendais encore les mots qu'il adorait me souffler lorsque mes soupirs atteignaient ses oreilles. Je revoyais ses pupilles se dilater alors que les frissons recouvraient mon corps, que de mon intimité, s'écoulait mon plaisir qu'il observait, gourmand et satisfait.
J'étais certaine que cette journée ne ferait pas de moi quelque chose de différent. Que j'allais sûrement crier combien j'aimais qu'il me touche, m'effleure et me comble.
- J'ai tendance à oublier à quel point t'aimes jouer...
Jungkook avait lancé, un tétons sous la langue et l'autre entre ses doigts parfaitement entraînés. Il avait lancé et sur ma peau, je le sentais sourire tout en m'entendant gémir. Sans doute se disait-il que je ne tarderai pas à craquer, à lui céder. Mais je me savais encore capable de lui rendre la vie dure un peu plus longtemps.
C'est là que j'avais décidé d'observer son corps. Observer son corps et son pantalon que je trouvais serré au bas de la ceinture. La vérité, c'est que je me plaisais à le rendre dingue. Parce que je n'allais pas tarder, mais qu'il n'était pas en reste non plus. Alors lentement, juste assez pour qu'il ne s'en rende pas compte, en tout cas pas tout de suite, j'avais remonté ma jambe pour effleurer sa douleur agréable.
Il avait pincé ses lèvres, figé ses gestes sur mes seins pour serrer son poing sur le matelas, juste à côté de mes hanches relevées.
- ...Et à quel point t'es résistante.
Et là encore, je n'avais eu le temps de rien. Ni de soupirer, ni d'arrêter sa bouche sur mon intimité déjà gonflée. Une fois encore, il s'était amusé, avait exploré mes charmes pour m'écouter soupirer un peu plus fort. Aussi et à sa langue, s'étaient ajoutés le bout de ses doigts.
- J'crois que ça te plait, hm?
Il avait raison, il le savait. Jungkook avait continué à me faire pleurer de plaisir et à bout, j'avais supplié, d'une voix si faible et trop fière, qu'il avait hésité avant de se redresser. J'avais fébrilement, trop fébrilement, attrapé un morceau de son t-shirt — au niveau de son pectoral droit — pour le ramener à ma hauteur et comme ça, il avait de nouveau embrassé mes lèvres en même temps qu'une de ses mains dénouait son pantalon.
Sans trop voir ce que je faisais réellement, j'avais savouré ses baisers, sa langue dansant avec la mienne pendant que mes mains avaient jointes les siennes pour baisser son jogging au-dessous des fesses. Jungkook avait dansé contre mon corps après ça. Avait effleuré mes hanches des siennes, son caleçon tout contre ma peau et le souffle près du mien.
Je l'avais laissé faire, les yeux levés au plafond alors qu'il s'occupait de mon cou, prenant soin d'y laisser ses traces. Je l'avais laissé se frotter à moi, parce qu'entendre ses gémissements étouffés me plaisaient beaucoup trop pour que je n'ose les éteindre.
Puis j'avais enroulé une jambe autour de ses cuisses, laissant l'autre repliée et collée à la sienne. Lorsque Jungkook me donnait ce genre de moment, je savais résister mais n'étais pas capable de rester maître de mon corps. Et il faisait souvent de moi ce qu'il voulait, et j'adorais. J'aimais perdre le contrôle mais savoir qu'il était là, à côté ou au-dessus de moi.
- Jungkook... J'avais murmuré à son oreille, et lui s'était éloigné pour m'explorer de nouveau de sa langue entre mes jambes.
Il me connaissait déjà sur le bout des doigts mais chaque fois qu'il me touchait de cette manière, j'avais cette éternelle impression qu'il explorait mes secrets.
La sueur perlait, s'écoulait le long de mon corps, de ma peau toujours frissonnante, parfois interrompue par les spasmes qui me traversaient. Je sentais les mains de Jungkook sous mes fesses, à chercher à surélever mes hanches pour certainement, m'avoir plus en profondeur. Alors j'avais cédé, l'avais laissé faire.
Mes cheveux encore humides de la douche collaient mon front et l'arrière de ma nuque, et dans un dernier spasme de plaisir, j'avais bégayé le nom de Jungkook qui, en me sentant me resserrer sur sa langue, avait souri de satisfaction. J'étais certaine que de là où il se trouvait, il entendait à coup sûr, les battements de mon cœur à travers mes chairs devenues sensibles.
J'étais tremblante, presque désorientée et parce que j'avais besoin d'être rassurée dans ces moments de faiblesses, j'avais cherché le corps de Jungkook de mes mains. Il n'avait pas tardé à me serrer dans ses bras, le nez dans mon cou et le souffle calme contrairement au mien.
Comme dans un besoin de me tenir à quelque chose, j'avais agrippé ses cuisses, parce qu'elles me fascinaient d'une certaine manière. Et que leur fermeté me mettait en confiance.
Jungkook me caressait les cheveux, effleurait mon visage du bout des doigts et embrassait mes lèvres agitées.
- J'suis là...
Il murmurait, parce qu'il avait fini par comprendre que j'en avais besoin à chaque fois. Chaque fois que nous terminions, que je me retrouvais dans cet état.
Je n'avais pas fait attention au temps qui s'était écoulé. J'avais été occupée à retrouver mes esprits et surtout mon souffle mais j'étais certaine que moins de quelques deux trois minutes avaient défilé. Alors j'avais profité d'un dernier long baiser avec lui pour me redresser et le retourner, moi à genoux au-dessus de ses cuisses.
Assis sur le matelas et l'arrière des jambes collé au bout du lit pendant que ses pieds touchaient le sol, il m'observait, curieusement, avec fascination peut-être. Ses mains sur mes hanches et le visage à hauteur du mien, il avait demandé.
- Qu'est-ce que tu comptes faire?
- Répondre à ta question.
Et je n'avais pas hésité cette fois, me frottant à lui comme lui contre moi un peu plus tôt. Je le sentais gonfler dans son caleçon et le supporter ne devait pas être agréable. Alors j'avais bougé légèrement, dans des mouvements que je savais excitants. Jungkook n'avait pas tardé à resserrer ses doigts sur mes hanches et j'avais souri à mon tour. Dans ces moments, il était plus sensible à ce que je faisais.
Le corps penché en arrière d'une main sur sa cuisse et l'autre emmêlée à l'arrière de sa tête, j'avais déposé quelques baisers sur ses lèvres. Baisers qu'il n'avait pas semblé retenir puisque mes mouvements plus bas ne s'étaient pas arrêtés. Je l'observais morde sa lèvre inférieure, fermer les yeux lorsque tout devenait bien trop fort et entendre son gémissement difficilement contenu me faisait frissonner.
Puis sans que je n'accentue mes gestes, il avait bougé de lui-même, une main soutenant son corps en arrière sur le lit. Sa frange voilait ses paupières closes mais ne m'empêchait pas de contempler sa beauté rare et séduisante. Je le voyais étouffer sous son t-shirt alors j'en avais attrapé les bords pour le passer au-dessus de sa tête et l'en débarrasser.
Il avait semblé soulagé mais toujours partagé. C'est en voyant ses lèvres s'entrouvrir pour laisser échapper un soupir que je m'étais surélevée, le faisant ouvrir les yeux sous la curiosité. Puis il avait gémi plus fort en sentant mes doigts se faufiler dans son caleçon pour s'enrouler autour de son érection.
À mon tour et avec les souvenirs des instants plus tôt, j'avais joué sur lui pour m'offrir les réactions de son visage que je n'oubliais jamais d'embrasser. En même temps, je lui donnais des baisers auxquels il ne se refusait pas. Pendu à mes lèvres comme à mes doigts, il bougeait dans des mouvements d'abord lents puis plus tard, un peu moins harmonieux.
Il en voulait plus, je le savais. Aussi, j'avais laissé ma bouche courir sur sa mâchoire dessinée, sur ses grains de beauté élancés. J'avais humé l'odeur de sa peau, de son corps suant sous mes caresses ou sous la chaleur, je ne savais pas le dire. Le soleil tapait toujours si fort et la pluie se faisait capricieuse. Jungkook avait chaud mais ne repoussait absolument pas ce que je lui donnais.
Alors j'avais embrassé ses clavicules retracées, et son torse affirmé. Ses tétons dressés avaient paru murmurer à l'aide et dans un sourire, je les avais gouté non sans apprécier les bruits que Jungkook laissait échapper à chacun de mes effleurements. Son ventre se contractait, dévoilant par moment, les abdominaux qu'il voulait discrets et de manière effrontée, j'avais contourné son nombril.
Il était beau.
Incroyablement beau et sensible. Tremblant aussi.
Ma main sous son vêtement n'avait pas cessé de le combler et je me plaisais à m'amuser avec un peu plus. Jungkook aimait lorsque je lui tirais doucement les cheveux. C'est la raison pour laquelle, peau contre peau cette fois — j'avais abaissé son caleçon sous ses genoux pour le laisser rejoindre son jogging — j'avais fait glisser son érection entre mes fesses. Ça aussi, il adorait.
- Putain Euna...
J'avais pouffé et je le savais à bout aussi. Sûrement trop fébrile, il s'était doucement laissé tomber sur le matelas, le dos frottant les draps en même temps que moi sur lui, les doigts entremêlés à ses mèches et mon intimité contre la sienne. J'avais encadré son visage en me soutenant de mes coudes sur le lit et mes jambes autour de ses hanches, j'avais bougé, valsé sur lui et son plaisir insatisfait.
Je m'étais demandée s'il avait ressenti ça lorsque sa langue m'avait exploré. S'il avait entendu mon cœur battre entre mes cuisses de la même manière que j'entendais le sien à cet endroit.
Il ondulait, se laissait rouler, levait le visage vers le plafond lorsque tout devenait beaucoup trop et parfois, il cherchait mes yeux, ses mains sur mes fesses.
À plusieurs reprises, j'avais agrippé ses cuisses, parce que je les adorais et que j'aimais les toucher. Jungkook s'était relevé en m'emportant dans son élan et de nouveau assis sous moi, il m'avait senti les effleurer, ses cuisses hypnotisantes. Il avait caché son nez dans mon cou, à sûrement s'abreuver de mon odeur naturelle comme je le faisais avec lui.
Peut-être qu'au fil du temps, Jungkook avait fini par remarquer l'intérêt que je portais à ses cuisses. À les caresser, les baiser du bout des doigts. Et lorsque je ne les touchais pas, je ne les lâchais pas des yeux, toujours plus curieuse à l'idée de les découvrir.
- Tu sais qu'elles t'appartiennent?
Il avait murmuré, le souffle court et la parole difficile mais la voix agréable à entendre.
Je l'avais laissé là, la seconde d'après, à présent sur les genoux à même le sol et entre ses jambes. J'avais embrassé l'intérieur de ses cuisses, y dessinant les marques que je ne pouvais lui laisser dans ses zones visibles et alors que j'allais utiliser ma langue pour le soulager, une de mes mains enroulée à sa base, j'avais murmuré, la bouche prête à s'élancer.
- J'ai encore d'autres fantasmes que t'as pas comblé, monsieur Jeon Jungkook.
Et j'allais utiliser ma langue pour le soulager. J'allais faire de mon mieux pour lui faire plaisir.
C'est ce que j'avais voulu faire.
Mais Jungkook avait tiré sur mon poignet pour me remonter jusqu'à lui et me serrer entre ses bras, un peu plus fort que ce qu'il avait l'habitude de m'offrir. Il avait gémi, plus fort que les instants d'avant, plus intensément et de façon plus rauque. Il avait serré les dents, les lèvres près de mon oreille alors qu'il nous avait fait tomber sur le lit, lui sur le dos et moi sur son torse.
Puis j'avais compris.
En sentant l'arrière de mes cuisses, j'avais compris.
J'étais parvenue à le faire craquer avant moi. Parce que mon corps lui plaisait malgré ses imperfections, parce que me voir jouir l'avait excité un peu plus, Jungkook s'était laissé aller à mes derniers mots. Il avait joui entre mes jambes et m'avait serré contre lui lorsque le plaisir avait été trop pour qu'il ne gémisse pas dans mon cou.
- Je veux que tu m'dises.
Il avait lancé, la voix rauque et voilée par l'orgasme dont il était encore victime. Je m'étais relevée, légèrement. Assez pour avoir son visage en face du mien.
- Hm?
- Tes fantasmes. Ses mains n'avaient pas quitté mon corps.
Et moi toujours joueuse, j'avais répondu.
- C'est un secret.
***
bonsoar!
pour une fois je publie sans trop laisser un temps énorme. j'ai peur des réactions chaque fois que j'écris ce genre de scène mdr.
j'espère que c'était inattendu et que ça vous a plu!
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