«Les enfants attendent le jour où ils seront heureux»

Nous sommes dans la salle d'attente de l'hôpital et je suis extrêmement gêné par mon ventre qui ne fait que gargouiller. Normal vu que je n'ai pas mangé car il faut que je sois à jeun pour la prise de sang. Harry, qui est à ma droite, se retient de rire en me voyant faire exprès de tousser pour cacher les bruits que fait mon ventre.

-C'est pas drôle. Lui chuchotais-je.

-Un peu quand même. Me répond Harry en pouffant.

Je soupire en levant les yeux au ciel et Harry vient déposer un baiser sur ma joue.

-Boude pas mon cœur, je te prendrai un MacDo sur le retour. Me murmure t-il près de mon oreille.

Je souris et tourne ma tête pour plaquer un baiser sur ses lèvres. Il rit doucement et je surprend ma mère en train de nous regarder avec un air attendris.

-Louis Tomlinson? Appelle une voix qui m'est familière.

Je me relève et remarque Caroline, mon ancienne infirmière. Je pars rapidement vers elle et la prend dans mes bras. Cette femme de cinquante ans s'est longtemps occupé de moi lorsque j'étais hospitalisé. Elle est adorable et ne cessait de me répéter qu'elle était persuader que j'allais guérir. Je ne la croyais pas mais, elle avait raison.

-Comme tu as l'air épanouis mon Louis! Me dit-elle en prenant mon visage entre ses mains.

Je lui souris et ma mère ainsi qu'Harry arrivent vers nous. Ma mère fait une accolade à Caroline alors qu'Harry la salut poliment. Elle nous demande de la suivre et nous partons en direction des couloirs..blancs. Voilà pourquoi je déteste cette couleur, elle me rappelle l'hôpital et les murs de ma chambre. Alors que nous marchons, Caroline me demande discrètement:

-Louis, qui est ce jeune et beau garçon qui te dévore tes yeux ?

Je ris légèrement et tourne la tête vers Harry qui parle avec ma mère. Il doit sentir mon regard sur lui car il relève les yeux pour me regarder et me lancer un petit sourire. Je souris aussi avant de reporter mon attention sur Caroline.

-C'est.. mon copain. Avouais-je avec un sourire timide.

-Copain..Copain?! Me demande mon infirmière en chuchotant.

-Oui Caroline.. pouffais-je. Mon petit-ami.

Elle écarquille les yeux avant de me lancer un immense sourire.

-Tu vois, quand je te disais que tu allais faire des ravages, j'avais raison!

Je ris et lève les yeux au ciel. Je m'arrête instantanément de rire lorsque nous passons par un couloir qui m'est beaucoup trop familier. Nous commençons à le traverser et mon cœur se déchire en voyant, a travers certaines fenêtres, des chambres où sont installé les enfants ayant la même maladie que moi, «les enfants bulles». Je vois ces parents qui sourient à leur enfant mais dont le regard n'expriment que de la tristesse. Je l'ai connu ce regard, c'est celui que posé ma mère sur moi. D'ailleurs, cette dernière regarde ses pieds en marchant. Ce n'est pas facile pour elle de retourner ici. À cet étage où, plusieurs fois, on lui a dit que je n'allais peut-être pas survivre.

Harry, ayant sûrement remarquer mon malaise, s'approche de moi et passe un bras autour de ma taille. Il ne dit rien mais sa présence est comme un millier de  paroles rassurantes. Je me colle un peu mieux à lui et les paroles d'une de mes chansons préférées me reviennent en tête:

All around me are familiar faces
Des visages tout autour de moi me sont familiers
Worn out places - worn out faces
Des endroits usés - des visages épuisés
Bright and early for their daily races
Lumineux et matinal pour leurs courses quotidiennes
Going nowhere - going nowhere
Allant nulle part - allant nulle part
Their tears are filling up their glasses
Leurs larmes remplissent leurs lunettes
No expression - no expression
Aucune expression - aucune expression
Hide my head I want to drown my sorrow
Je me cache la tête pour étouffer mon chagrin
No tomorrow - no tomorrow
Aucun lendemain - aucun lendemain

J'aimerai tellement entrer dans toute ces chambres et dire aux enfants qu'ils en sortiront de cette bulle. Que l'espoir n'est peut être pas si absent que ça et qu'ils finiront par s'en sortir. Qu'ils iront dans une vrai école, qu'ils pourront prendre leurs parents dans les bras et, qu'eux aussi, rencontreront cette personne qui fera battre leur cœur plus rapidement que la normal. Cette personne qui les fera se sentir vivant. Cette personne que j'ai eu la chance de trouver.

C'est ce garçon qui, en ce moment même, me tient contre lui. Ce garçon qui caresse doucement ma hanche afin de m'apaiser. Ce garçon qui me fait oublier l'endroit où je suis. Ce garçon qui peux retourner mon ventre avec une simple phrase. Ce garçon dont je suis tombé éperdument amoureux.

Après avoir passé ce couloir qui renferme tout mon passé, nous arrivons dans la pièce où je dois passer ma prise de sang. Caroline dit poliment à ma mère et Harry qu'ils peuvent venir avec nous. Ma mère le savait déjà vu que ça doit être mon dixième rendez-vous bilan. Mais aujourd'hui, c'est le dernier.

Harry pose un discret baiser sur ma tempe avant de partir s'assoir à côté de ma mère. Je pars m'assoir en face de Caroline, qui est en train de se désinfecter les mains. Après avoir préparé son matériel, ainsi que la partie de mon bras où va avoir lieu la piqure, elle sort sa seringue et un petit «Ow» se fait entendre du côté d'Harry. Je me retiens de rire en le voyant regarder la seringue avec des yeux écarquillés. C'est vrai que l'aiguille n'est pas des plus petites, mais j'ai tellement l'habitude que je n'y fait plus attention.

-Ne t'en fais pas pour ton chéri. Pouffe Caroline en regardant Harry. Il a déjà vaincu bien plus fort qu'une aiguille.

Je souris timidement, étant touché des mots de mon infirmière. Ma mère sourit elle aussi et je vois une larme couler le long de sa joue.

-Ça va Maman? Demandais-je, surpris de la voir pleurer.

-Oui.. souffle t-elle en souriant. Je suis désolé, je suis juste heureuse de savoir que tout ça se termine aujourd'hui. Dit-elle en essuyant ses larmes.

Je lui sourit tendrement et Harry tend un mouchoir à ma mère.

-Allez mon Loulou. Plus vite ce sera fait plus vite ce sera terminer! Me dit Caroline.

J'acquiesce et elle commence à enfoncer l'aiguille dans ma peau. Je ne tressaille même pas une seconde. Mon esprit est ailleurs et je chante dans ma tête «You Found Me». C'est une technique que m'avait donné Caroline quand j'étais petit. C'était lors de ma première piqûre. Elle m'avait dit de penser à une belle chanson et de la chanter dans ma tête ou même à voix haute. C'est ce que je faisais et ça m'aidait à oublier l'aiguille qui transperçait ma peau.

-Et...Voilà! Dit Caroline, me sortant de mes pensées. Elle range soigneusement mon sang dans un réservoir spécifié pour ça avant de mettre un pansement sur mon bras, au dessus de la veine dont elle a récolté mon sang. C'était la dernière Louis, j'aimerai te dire que ça va me manquer de ne plus te voir mais je préfère te savoir en dehors de cet hôpital qu'à l'intérieur. Dit-elle les larmes aux yeux.

Je sens les larmes me monter aussi mais je les retient et pars prendre Caroline dans mes bras.

-Toi aussi tu vas me manquer Caroline. Merci pour tout. Lui murmurais-je.

Elle renifle et m'embrasse la joue. Elle part ensuite prendre ma mère dans ses bras et même Harry.

-Prend soin de mon Loulou, toi! Lui dit-elle.

-C'est mon principal objectif. Lui répond-il avec un sourire.

Je souris aussi et Carole revient vers moi.

-Maintenant tu sors de cet hôpital et tu n'y reviens plus jamais. Me dit-elle en souriant.

Je pouffe et acquiesce avant de rejoindre ma mère et Harry. J'attrape la main de ce dernier et nous partons en direction de la sortie.

Il y a des années, je suis rentré dans cet hôpital en n'ayant pas la certitude de pouvoir y sortir un jour.

Mais aujourd'hui j'en ressort pour toujours. Et j'en ressort en tenant la main de mon espoir.

De mon futur.

De Harry.

...
Hi'
J'espère que cette partie vous aura plu!
9K...I LOVE YOU❤️
Merci pour tout, j'ai les meilleurs lecteurs au monde!
Nouvelle histoire dispo sur mon profil: