Chapitre 2 : Jessica


J'arrivai devant la voiture et je restai planté là, devant lui, sans rien dire. Lui non plus n'avait pas l'air décider à parler, car il ne faisait que me regarder. Je ne sais pas ce que mon regard avait l'air de dire, mais il n'était sûrement pas aussi énervé que ce que je voulais bien laisser paraitre. Soudain, il s'avança et me prit dans ses bras. J'étais un peu sous le choc, et cette odeur, l'odeur de mon enfance m'avait manqué. Punaise.

- Tu m'as tellement manqué Jessica, me murmura-t-il à l'oreille.

Un " Toi aussi " m'échappa mais je le regrettai aussitôt. Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça, toutes mes nuits à pleurer, ma mère triste et lui toujours absent. Je ne pouvais pas lui pardonner tout ça.

- Pourquoi être partit alors ? lâchais-je en me reculant.

Je pris sur moi pour garder mon air dur et sérieux. Je n'étais plus une petite fille, et encore moins sa petite fille à lui. Et cette question était inévitable, autant avoir cette douce conversation maintenant.

Il soupira. Comme s'il était peiné. Ce qui ne faisait que m'énerver encore plus.

- Je t'expliquerais tout à la maison.

Je soufflai légèrement a mon tour et hochai la tête. Il attrapa ma valise et la mit dans le coffre. Je montai silencieusement dans la voiture, me préparant pour un trajet long et silencieux. J'avais imaginé mes retrouvailles avec mon père des millier de fois, dans certaines je pleurais dans d'autre c'est lui qui pleurait, des fois je voulais le frapper et d'autre qu'il me fasse un câlin.

- Tu te souvient de mon amie Cindy ? me demanda-t-il au bout d'un moment.

J'hochai la tête

Je réfléchi un instant, mais oui j'avais un souvenir vague de cette femme. Très gentille dans mes souvenirs, elle était resté pendant un an à mes côtés après le départ de mon père, elle venait me voir de temps en temps, puis ce fut à son tour de disparaitre. J'étais jeune, je ne me souviens pas de tout. D'après les conversations que j'avais écouté aux portes à l'époque elle devait aider son cousin pour quelques chose, mais je n'ai jamais su où elle était partit.

Je me souviens bien de Manon par contre, sa fille. J'ai tellement pleurer après son départ. Elle avait suivit sa mère, et perdre ma meilleure copine de l'époque avait été très dur pour moi. Je n'avais pas réfléchi à Manon depuis des années, je l'avais même presque oubliée. Elle était comme ma sœur, on avait traversé beaucoup de choses ensemble ...

[ Flashback ]

Manon et moi étions en train de jouer au parc. Je me souviens parfaitement des deux petites couettes que nous avions réclamées pour sortir.

- Regarde j'ai trouvé une coccinelle ! m'avait dit Manon en me désignant la petite bête rouge

- Oh !

Je la trouvait si mignonne que j'en étais obnubilée. Je m'étais rapprochée pour la prendre mais Manon m'avait taper sur le bras d'un coup. Je m'étais retournée et retrouvée face à un homme à l'allure peu rassurante accroupi devant nous.

- Alors, vous êtes seules ? nous avait demandé cet homme qui je me souviens sentai très mauvais, maintenant je sais que c'est de la bière mais à l'époque la question ne s'était pas posée.

Il avait commencer par caresser le bras de Manon, et je me souviens encore parfaitement de son visage qui se décompose encore plus et de la manière dont je l'ai vu devenir blanche sous mes yeux. Je m'étais alors mise devant elle. Je me rend compte que j'étais beaucoup trop rebelle pour mon âge, mais heureusement dans un sens.

- Non . Vous voyez les monsieurs la-bas ?

C'est vrai qu'il y avait deux hommes assit un peu plus loin. Ils ne le savent pas, mais ils ont contribué à sauver sûrement la vie de deux jeunes filles.

- C'est nos deux père, avais-je dis fièrement.

Il était devenu rouge, son regard était grand ouvert, même à l'époque j'avais deviné sa peur. Il était partit presque en courant.

Manon m'avait remercié, avait pleuré dans mes bras en me disant à quel point elle avait peur. Moi aussi j'avais eut très peur, j'avais mal dormi pendant des jours après ça.

[...]

- Et bien elles sont ici !

Mes yeux sortirent presque de leurs orbites. Qui dit Cindy dit sûrement Manon.

- Et Manon ?

- Elle est là aussi, me dit-il en souriant.

Un léger sourire m'échappa, j'étais très heureuse de la revoir. Ca allait sûrement être bizarre après tant d'années, mais qu'est-ce que j'avais hâte.


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