Ma joie n'était pas dur à dissimuler après m'être faite réveillé par ce merveilleux réveil qu'est le mien. Je me dirigeai directement vers la salle de bain, j'avais besoin d'eau et étais encore bien trop endormie pour descendre dans la cuisine qui était bien trop loin pour mes petites jambes.

C'est lorsque mon regard croisa mon reflet dans le miroir que j'eu une vision d'horreur : deux traces violettes dans mon cou. Je croyais rêver. Je n'étais pas assez réveillé pour capter directement l'idée que cela ne pouvait être que la faute de Thomas. Je passai de la stupéfaction à la colère rapidement et l'envie de me cacher pendant quelques jours. 

Je m'en voulais de n'avoir rien sentis, de ne pas l'avoir arrêter, si j'avais su que ça allait être marqué sur mon cou je n'aurais clairement pas baissé la garde. Hors de question que j'enfile un col roulé, en admettant que j'en possède un ce qui serait étonnant. Sous cette chaleur, je préfèrerai me faire passer pour malade. 

Puis non, ce n'est pas ces satanées marques qui vont me "gâcher la vie". 

Je me préparai comme chaque matins, en essayant de calculer aléatoirement la dose de fond de teint nécessaire pour cacher ou au moins minimiser les dégâts. J'enfilai mon t-shirt, que je rentra rapidement dans mon short avant de descendre. A ma plus grande surprise, je trouvai mon père assit à table avec un café comme s'il n'était pas l'homme qu'il était. Je n'étais pas habituée à le voir présent le matin. 

- Bonjour , me dit-il en souriant

S'il pense que j'ai tout oublier, ou que je vais passer outre, c'est qu'il n'a toujours pas comprit qui es sa fille. Je répondis d'un air bien plus endormi que j'étais par un grognement. Je me dirigeai directement vers mes céréales pour commencer à tout prendre avant d'aller dans le salon. Je n'étais clairement pas d'humeur à discuter avec lui, surtout si c'est pour risquer de me reprendre un shot de mensonges en pleine face. 

J'allais commencer à manger lorsque j'entendis quelqu'un frapper à la porte. 

- J'y vais ! criais-je en entendant sa chaise grincer. 

Je tombai nez à nez avec Manon et Cameron, et mon air grognon disparu instantanément. 

- Entrez, leur dis-je en souriant. 

Manon avança, suivi de Cameron, et je fus surprise de voir Thomas avancer vers moi remontant mon allé. Je fus contrainte par mon cerveau de l'analyser un instant, chose qu'il remarqua assez rapidement, sans cacher son sourire. Je m'en voulu instantanément. 

- Alors ça va ? me demanda Manon alors que je m'asseyais avec elle sur le canapé. 

- Oui ça va et toi ?

- Oui oui ça va ...

Malgré que j'étais heureuse de les voir - Cameron et Manon bien sûr - l'ambiance se faisait froide et je n'y étais pas pour rien. Lorsque je me levai pour aller poser mon bol vide, ils me suivirent tout les trois comme des cannetons suivant leur mère. Comme si j'allais les manger tous crus. 

- Je ne vais pas vous tuer vous savez, enfin Thomas je n'ai pas encore décidé mais c'est un autre sujet, lâchais-je en revenant pour essayer de détendre l'atmosphère plutôt gênante et glacée. 

Il me sourit, d'un sourire éclatant, et je levai les yeux aux ciel. Quel homme tout de même. 

- Des vrais gamins , souffla Manon en s'asseyant sur les genoux de Cameron. 

Manon avait l'air plus irritable que d'habitude, nous étions dans la même équipe mais je ne savais pas pourquoi elle était dans cet état. 

- Je vais chercher un élastique, je reviens, dis-je en me levant

- On t'attend dans la voiture .

- Voiture ? Mais j'y vais en moto. 

- Je sais, mais tu n'as déjà clairement pas la tenue idéale, puis il fait très chaud je casque va être chiant, puis je veux que tu viennes avec nous finalement donc c'est bien assez. 

Elle croisa les bras et fit une tête qui avait l'air de devoir sembler enfantine. 

- C'est qui la gamine là ? lui rétorquais-je en souriant. 

Elle éclata de rire, et je me retournai pour passer dans ma chambre. J'attrapai un élastique et me fis une haute queue de cheval. J'étais sur le point de me retourner lorsque je sentis des mains sur mes hanches ainsi que dans la seconde même une respiration dans mon cou. 

- Je vois que je t'ai laissé un petit cadeau. 

Je ne pouvais pas contrôler mes frissons, même si j'aurais aimé. Je me frappai mentalement pour lui donner le plaisir de voir qu'il me faisait de l'effet. 

- J'ai hâte qu'elles disparaissent, tu sais pourquoi ? 

Je ne répondis rien. J'étais comme en mode pilote automatique : il aurait pu faire ce qu'il voulait à ce moment là, j'étais tellement surprise et mitigée par mes sentiments et mon corps que je n'aurais pas bougé. Mon regard croisa le sien dans mon miroir, et je su immédiatement que c'était la pire des choses qui pouvait arriver à ce moment là. J'étais remplie de gêne et d'envie, mais je ne voulais montrer ni l'un ni l'autre. 

Bordel de merde. 

C'est tout ce que je pensais : bordel de merde. 

- Comme ça  j'aurais une nouvelle raison pour t'embrasser. 

J'avais l'impression d'être face à un cliché cinématographique, un garçon dont on ne peut que rêver de croiser la route, le fantasme d'une vie, et je l'avais juste en face de moi - enfin derrière moi pour le coup - et je ne pouvais clairement pas m'autoriser à faire quoi que ce soit, pour moi et pour lui, mais surtout pour moi. J'avais l'impression que le temps était arrêté, je n'avais plus cours, je n'avais plus de maison, plus de vie, plus rien à part ça. J'étais totalement coupée du monde jusqu'à ce que j'entende Manon m'appeler, chose qui me ramena très - trop - rapidement sur terre. Je profitai de ce moment de lucidité pour me dégager de son emprise sur mes hanches. J'avais envie de me retourner, lui dire qu'il n'avait pas intérêt à refaire ça, qu'il ne devait plus m'approcher et encore moins me toucher, que je me fichais de lui, qu'il ne me plaisais pas et que même si c'était le cas je ne l'approcherai pas à part pour rire, j'avais envie de lui dire de dégager rapidement. Mais je ne fis rien, je détallai très vite de la pièce, pour descendre les escaliers, chopper agilement mon sac sur le chemin et sortir de la maison rejoindre Manon et Cameron. 

J'entrai rapidement dans la voiture, et remarquai que la place conducteur était vacante, et qu'on attendait juste Thomas pour démarrer, qui arriva moins d'une minute après moi. 

J'avais envie de m'enfoncer dans les sièges de la voiture, ou juste de faire disparaitre le conducteur. 

/

Lorsque j'arrivai à la table de Cameron et Manon cette dernière ne mit que quelque secondes avant d'attaquer le sujet de mes fameux suçons : 

- Allez ! Dis-moi qui c'est ! Dis-moi, dis-moi, dis-moi.

Elle avait l'air d'une enfant capricieuse. 

- Non, dis-je en baissant la tête vers ma salade .

- Allez ! Dis-moi Jess ! Je veux savoir !  

Je soupirai sans vraiment le cacher, car cette conversation ne m'enchantais pas. Je n'en étais pas fière et je n'avais pas envie d'en parler, surtout que je ne voulais pas laisser croire à qui que ce soit, même Manon et Cameron, surtout eux qui sont en contact avec lui aussi, que quoi que ce soit pourrait arriver entre lui et moi, sérieux ou non. 

- Dire quoi ? demanda Thomas en s'asseyant a coté de moi 

C'est dingue comme le sort avait l'air de s'acharner contre moi. 

- Elle ne veut pas me dire qui lui a fait ses marques ...

Même sans le regarder  je peux savoir qu'il sourit.

 C'est vrai que pour lui ça doit être amusant, c'est pas lui qui porte ça, qui doit cacher ça.  

- Calme-toi Manon , c'est que deux malheureux suçons ... 

- Mouai , dit-elle en boudant .

Mais plutôt mourir que de lui dire que Thomas m'a fais ces marques ...

- Sinon , tu vas retournée à la salle d'entrainement aujourd'hui ? me demanda Cameron en prenant une bouchée de sa salade .

- Ouai je pense , pourquoi ?

- Nan , pour savoir ... dit-il en baissant la tête .

Il avait l'air préoccupé .

- Dit moi ce qu'il ce passe Cam .

Il releva la tête vers moi , il avait l'air désolé .

- C'est ton père . Il ... Il ne veut pas que tu y retourne . Il à peur pour toi , il ne veut pas que tu fasse de mauvaise rencontre ou quoi que ce soit d'autre .

C'est une blague ? 

- Tu te fou de moi là ?!

- Non ...

- Non mais pour qui il ce prend ? Il n'a aucun contrôle sur moi ! Si je veux y aller , j'irais et ce n'est pas lui qui m'en empêcheras ! 

- Jess , il à pas tord . Il y à vraiment des mecs pas net la-bas .

- Et alors ? Il ne c'est jamais rien passé , je vois pas pourquoi ça commencerait maintenant ! Et puis je sais me défendre seule .

- On avait remarqués , dit Manon en me faisant un clin d'œil . 

Je ricana avec elle . Mais c'est pas pour autant que je suis calmée . Si il croit que je vais lui obéir , c'est qu'il ne me connait vraiment pas .

- Alors tu vas y aller ? me demande Thomas

- Oui

- Aujourd'hui ? T'est sur ?

- Mais oui pourquoi ?

- C'est juste qu'il y à un ... un combat ce soir et je ... enfin ton père serait surement très énervé de te voir la-bas .

- J'en ai rien à faire .

- Ok , mais je te conseille de faire vraiment attention . Certaines personnes la-bas sont vraiment ... dangereuses .

- Ne vous inquiétés pas pour moi ok ? Je ne vais pas mourir !

Cam et Manon avaient vraiment l'air d'avoir peur pour moi . C'est bon , c'est pas comme si j'allais me battre la-bas ! La seule chose sur laquelle je vais frappée c'est un sac ...

On finit de manger et on se dirige ensemble vers nos cours respectifs. Mais je ne suis pas concentrée , je pense à ce soir . Je me demande si il y aurait moyen que je vois à  quoi ressemble un de ces combats ...

Je garde cette idée dans un coin de ma tête , et j'essaye de ne plus trop penser à ce soir .

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Nouveau Chapitre , j'espère que vous l'avez aimer ;)

Xx #Aurélie