Chapitre 10 : Jessica
Se trouvait là un groupe de personne, mais pas n'importe qui. Ah ça non .
Manon, Cindy, Cameron et trois garçons que j'avais déjà aperçu avec Thomas, avec d'autre personnes. Tous autour d'un canapé où je pouvais apercevoir le corps de mon père, la tête ensanglantée.
- Mais qu'est-ce que ...
Ils se retournèrent tous. Les visages de Manon , Cindy et Cameron se décomposèrent. Je n'étais pas supposée être là, et ça se voyait. Je ne sais pas pourquoi mais je n'osais pas avancer, je ne pouvais pas m'y résoudre.
- Qu'est-ce qu'elle fait là ? demanda Cameron en s'adressant à Thomas.
- On a pas le temps , lui répondit Thomas catégoriquement.
Je me retournai vers lui. Qui aurait cru que dans un moment pareil Thomas serait la personne vers qui je me retournerais.
- Est-ce qu'il est ...
Ma voix se brisa. Même s'il n'était pas un bon père, je ne pouvais pas voir son corps comme ça devant moi sans en être tourmentée. Je ne sais pas si je pourrais survivre à la mort de mon deuxième parent, pas en si peu de temps, pas avec son corps sous mes yeux.
- Non, mais on a besoin de toi. Logan, amène l'ordinateur.
Un garçon s'avança avec un ordinateur. Thomas le prit et l'ouvrit. J'étais de plus en plus déconcertée.
- On a besoin de toi pour trouver le code . On a besoin de ce qu'il y a à l'intérieure , mais le mot de passe est impossible à craquer. Tu connais forcement une date ou un enchainement de chiffres qui à un sens pour lui.
Il me mit l'ordinateur sous les yeux. Un code a 7 chiffres ou lettres était à donner.
- Vous avez essayer mon prénom ? lâchais-je en commençant à paniquer
- Oui et ta date de naissance et la sienne et celle de la date de ta venu ici, me répondit Manon
Je ne pu m'empêcher de la regarder mal.
Je commençai à paniquer parce-que je ne voyais rien, je ne connaissais pas sa vie.
- Réfléchis bien Jess, me dit Thomas . Il mit sa main sur mon épaule, tu peux le faire .
J'essayais de me souvenir de la date de sa rencontre avec ma mère, mais c'était vague.
- Essaie 2351988
Je ne pouvais que prier pour que ma mémoire ne me joue pas de tours. Il tapa les chiffres sur le clavier. Nous étions tous pendue à ses lèvres, le temps était figé mais le corps de mon père était toujours allongé sur ce canapé.
- Yes bordel !
Je respirai enfin. Thomas tendit rapidement l'ordinateur à ce Jim et pivota vers moi. Il parut être sans voix.
- T'as intérêt à tout m'expliquer très vite, lâchais-je sans cacher ma colère.
- Si tu lui dis, il te tuera ! dit une des filles qui était là, que je ne connaissais pas.
Je pouvais déceler son hésitation dans son regard. Craignait-il mon père à ce point ?
- Thomas explique moi tout de suite ce qui se passe avant que je te casse le nez.
Il pivota vers moi en haussant les sourcils.
- Ah bon ?
Je n'étais pas d'humeur joueuse, et j'étais consternée qu'il puisse l'être à ce moment précis.
- J'ai pas le temps de rigoler avec toi espèce d'imbécil !
Il soupira.
- Fais ce que tu veux mec, mais je ne suis pas là-dedans , fit le garçon qui s'appelait Logan apparemment.
Je fulminais de rage. J'avais envie d'exploser, de partir, de frapper quelque chose, de tout envoyer en l'air. Je ne pourrais pas décrire ce sentiment d'injustice, savoir que l'on vous cache quelque chose de si gros est très éprouvant, surtout après avoir vu quelqu'un dans l'état de mon père.
- Bon, viens avec moi.
Il m'emmena vers la porte en passant une main dans le bas de mon dos. Je n'avais pas le temps de m'énerver pour cette proximité, les informations étaient plus importantes que tout. On emprunta un escalier au bout du couloir, à l'opposé de là où nous étions entrer. Il ouvrit une porte arrivé en haut et nous entrâmes directement dans mon salon. Si rassurant de savoir que tous ses gens qui trainent en bas peuvent accéder à ma maison en un claquement de doigts.
Il m'emmena vers le salon et se planta devant moi.
- Alors ?
- Ok ... donc ... par où commencer ?
J'avais l'impression qu'il essayait de gagner du temps et je détestais.
- Le début ? dis-je sans cacher mon agacement.
- Je vais la faire courte ok ?
Je levai les yeux au ciel. Quel pauvre type.
- Ok , alors ... La salle de sport n'est pas a moi, elle est à ton père.
1 ère nouvelle . J'hochai doucement la tête en assimilant l'information. Je pouvais gérer ça, mais quelque chose me disait que ce n'était que le début.
- Ton père est très, comment dire, connu ici. Il est le responsable de la salle mais aussi des combats qui s'y font. Il est un peu comme le ... Le parrain des combats ici, et crois-moi il y en à beaucoup.
- Combats ?
- Oui, des affrontements entre des boxeurs de différents clubs. Certains combats sont plus légaux que d'autres mais disons que c'est les plus trashs qui rapportent le plus d'argent. Enfin bref ce n'est pas le sujet, je ne vais pas m'étaler sur ce qui ne te regarde pas...
Très bien, j'encaisse. Je ne pouvais être que dubitative face à cette histoire, mais est-ce que la violence va me suivre partout où je met un pied ?
- Quand tu es arrivée ici il nous a fait promettre de faire attention à ce que tu ne sois mêlée à ses affaires. Il voulait que tu le vois comme un homme honnête et pas comme celui qui gère les combats de la ville et des alentours. Il m'a interdit de t'approcher en fait, et pareille pour ceux qui travaillent avec lui.
Il avait l'air d'attendre une réponse, mais je n'avais clairement rien à lui donner.
- Il ne voulait pas que moi ou n'importe quelle personne qui pourrait te dire la vérité ne t'approche, seulement Manon et Cameron avaient le droit d'être proche de toi.
Le droit d'être proche de moi. Mais on est où ? Sous quelle dictature ?
- Manon et Cameron ils ... combattent ?
- Manon non mais Cameron oui . Attend t'as vu Manon ou pas ?
Il essayait de l'humour, mais ce n'était pas le moment.
- T'as d'autre questions ? me demanda-t-il en voyant que je n'étais pas d'humeur à rire.
- Pourquoi mon père a autant d'influence sur toi et les autres ?
Sa manière de parler de lui, ce que j'avais vu en bas, leurs paroles, tout montrait qu'ils le craignaient. J'étais sous le choc de la manière dont Thomas parlait de mon père, comme s'il était un genre de gourou de la boxe dont il était fan.
Sans trop savoir pourquoi, mon corps était devenu faible, mon poids était trop lourd pour mes jambes, je m'assis sur le canapé derrière moi. Il vint s'asseoir à côté de moi.
- On à pas toujours la vie qu'on rêve d'avoir, des fois on fait des mauvais choix. T'es pas une gamine, tu sais que tout n'est pas tout rose. J'ai fais des mauvais choix, pleins même, et c'est pareil pour beaucoup d'autres. Ton père m'a aidé à me sortir de la merde dans laquelle j'étais, grâce à lui j'ai trouvé plus qu'un toit, j'ai réussis à garder contact avec Cameron qui est ma seule famille, j'ai trouvé une passion. Il m'a accueillit ici, m'a aidé à intégrer son club. Beaucoup de gens lui sont redevables.
Je ne m'attendais pas à ça. Alors mon père est un grand homme à croire. Son histoire était très belle, j'avais même de la compassion pour lui, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander pourquoi il avait pu être un homme si bon pour beaucoup et pas pour moi ou ma mère. Pourquoi avoir aider des gens sans aider sa propre famille, sa femme, son enfant ? Aider les autres c'est si beau mais le faire en fuyant ses propres problèmes ne l'est pas. Un frisson me parcourut et je sentis les larmes me monter aux yeux.
- Jessica...
Il s'approcha de moi et posa une main sur mon épaule. Je ne voulais pas de réconfort, encore moins de sa part, je voulais un père normal et présent, une famille heureuse et sans secrets. J'étais sûrement égoïste, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.
Pourquoi nous avoir laisser du jour au lendemain ? Sans un mot, une nouvelle, un centime ! Nous, ma mère et moi, il a pu nous laisser dans la merde, avec ses dettes de jeu, ses conneries ! Il nous a abandonner, il m'a abandonner moi, sa propre fille, et entendre dire qu'il c'est si bien occuper de Thomas et peut-être d'autre ne me rend qu'encore plus triste. Pourquoi avoir recueillit d'autres de mon âge sans s'occuper de moi. Laisser ma mère seule, malade, avec moi, ce n'est pas les actes d'un homme aussi bon qu'il me décrit. Il savait ce qu'il faisait, il n'avait pas mon âge ou celui de Thomas, c'était déjà un adulte en pleine conscience de ses actes.
Je me relevai d'un coup, j'étais mitigée entre la rage et la tristesse.
Je ne voulais pas pleurer, montrer ma tristesse, mais je ne contrôlais plus. Il fallait que ça sorte. Sans réfléchir j'envoyai valser une photo posée sur la cheminée de mon père et un homme que je ne connaissais pas.
Je devenais folle.
Thomas bondit et vint se placer devant moi.
- Arrête, ça ne sert a rien.
- Tu ne me connais pas Thomas.
Ma voix était rauque, cassée, complétement révélatrice de mon état.
- Oh que si je te connais, avec toutes les fois ou ton père parlait de toi ! Tu crois que personne n'était au courant de ton existence ? Qu'il ne s'est plus intéressé à toi ? Il n'a jamais arrêté. Il t'as fait suivre, il te surveillait, chaque bobos, chaque soirées, tout, il a toujours veillé sur toi.
- Pardon ?
J'espérais avoir mal entendu.
- Je sais c'est étrange et flippant , je le lui avait dit , mais il voulait tellement savoir ce que sa fille était devenue. Alors il t'a fait suivre pendant presque un an .
- Au lieu de venir me voir lui-même parce-qu'il était trop occupé à s'occuper des gamins des autres c'est ça ? Désolée, mais je veux pas avoir cette conversation avec toi. C'est pas l'homme que tu crois, il a détruit ma mère, il m'a détruite moi et il continue en me mentant en pleine face depuis que je suis arrivée ici, et vous tous aussi par la même occasion !
- Je sais bien putain Jessica, je suis pas en train de te dire que ton père est un saint et que tu dois tout lui pardonner. Il a fait des erreurs, sûrement des centaines dont toi et moi on est pas au courant, mais les gens changent. Il a fait du bien autour de lui, c'était peut-être sa façon de se pardonner lui-même. Je suis désolé de ce qu'il t'es arrivé, mais même détruire cette maison ou descendre en bas pour l'achever n'y changerait rien.
Je le regardai sans savoir quoi répondre. Je voulais hurler, l'insulter, pleurer, tout en même temps sans avoir l'énergie pour réaliser quoi que ce soit. Mes larmes coulaient toute seule, alors que son discours avait étonnement réussit à me calmer.
Puis il fit une chose inattendue en me prenant dans ses bras.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top