𝐈𝐕. DAILY

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬


Peu après notre rencontre inattendue au parc, j'ai finalement choisi de ramener Logan... à la maison.


C'était déjà mieux que de le laisser seul dehors, par ce temps glacial ; il s'est presque endormi contre moi, lorsque j'ai partagé ma veste avec lui. Qui plus est, il n'a pas bronché lorsque je l'ai porté sur mon dos jusqu'à destination, en lui laissant mon manteau sur les épaules...

Une chose est sûre, il est exténué. Et pas qu'un peu.



Tss...

Et puis merde.
Je regrette.


C'était stupide de ne pas avoir davantage insisté pour que Logan arrête d'enchaîner les nuits blanches au Fazbear's. Plus question de commettre la même erreur.

Une fois à la maison, j'ai laissé Logan dormir paisiblement dans ma (ou plutôt... notre) chambre.
La chaleur des draps et de la pièce semblaient lui convenir ; il n'a pas bougé d'un poil, la tête blottie dans un coussin.


Je suis resté là de longues minutes, assis à son chevet, sans prononcer le moindre mot. L'observer me suffit.
Je n'ose toujours pas le déranger ; Logan a l'air si paisible, plongé en plein sommeil...
Je lui jalouserai presque ce calme, cet apaisement éloigné de tout cauchemar.


De quoi peut-il bien rêver ?

Est-ce un songe joyeux ? Une fantaisie issue de son imagination ?

Ou alors... un sommeil profond et réparateur ? Tel un remède l'éloignant de cette pénible réalité ?

Je serai curieux de savoir, en tant qu'insomniaque...


« - PAPAAA ! »



Un éclat de voix me fait sursauter. Il provient du rez-de-chaussée, avant d'être suivi par des bruits de pas grimpant précipitamment les marches de l'escalier. Le boucan qu'ils forment est monstrueux.

Mes doigts se crispent ; je jette un rapide coup d'œil à Logan, et remarque avec soulagement que tout ce bordel sonore ne l'a pas encore réveillé.
Il se contente de grogner, endormi, en remontant la couverture jusqu'à sa tête.



C'était moins une... Il est à peine 7 heures du matin ; est-ce vraiment nécessaire de faire autant de bruit maintenant ?!

« - Aah... On dirait que le devoir m'appelle. » me dis-je intérieurement, en me levant à contrecœur du lit pour discrètement sortir de la pièce.


Je referme la porte derrière moi, avec précaution, avant qu'un visage familier ne se présente soudainement à moi.

Plus précisément celui d'une fillette tout juste âgée de 9 ans, rousse et aux yeux verts respirant le désarroi. Ce n'est pas bien difficile de la reconnaître :

« - Papa, Papa, PAPA ! » répète Elizabeth, à haute voix. « Il faut qu- »


« - Shh... Moins fort, Eli. » je déclare sérieusement, avant de soupirer. « Parle, maintenant. Que se passe-t-il ? »

« - C-C'est que... ! Papa, Mikey a recommencé... » chuchote ma fille, d'un air plaintif, en me tirant par la manche. « Il fait peur à Evan avec son masque moche, du coup il pleure dans le salon ! Ce crétin de Michael se moque encore de lui, et il veut pas arrêter... ! »


...Je peux effectivement entendre les rires triomphants du sale gosse retentir depuis le rez-de-chaussée, et les pleurs du malheureux Evan résonner en arrière-plan.

Il n'apprendra donc jamais à bien se comporter avec son frère... ?



« - Je vois. Il recommence avec ses gamineries, hein ? » je lâche, avec lassitude, tout en descendant une par une les marches de l'escalier. « Je m'en occupe... Merci, Elizabeth. »

« - Pourquoi il continue d'embêter Evan ? » m'interroge-t-elle, d'une voix préoccupée, en me suivant distraitement. « Mikey se fait tout le temps punir, mais il continue quand même à le harceler. C'est pas logique ! »


« - Bonne question. Une chose est sûre, j'en connais un qui va se faire priver de dessert pendant un mois... »

« - Papaaa c'est trop méchant, tu peux pas faire ça ! Même à Michael ! Surtout si c'est de la glace...! » s'épouvante Eli, comme si je venais de condamner mon fils aîné à la plus sinistre des tortures.


Ses réactions prêtent à sourire ; l'esprit enfantin d'Elizabeth ne cessera jamais de me surprendre. Sans parler de son amour infini pour les crèmes glacées... (l'une de mes principales sources d'inspiration dans la conception de l'animatronic qui lui sera bientôt dédié, tiens)

Arrivé au rez-de-chaussée, j'emprunte le corridor menant au salon. J'entends de plus en plus clairement les larmoiements d'Evan face à Michael, alors que ce dernier ne se gêne pas pour se moquer de lui.


À peine ai-je passé l'entrée donnant sur la pièce que je peux apercevoir le plus grand, masqué, en train de tyranniser le pauvre Evan. J'approche silencieusement, suivi de près par Elizabeth. Toute l'attention de Michael est centrée sur sa victime, réfugiée derrière le canapé du salon :


« - Bah alors, Evan ? Qu'est-ce qui t'arrive, tu pleures encore ?! » ricane l'aîné derrière son masque rougeoyant, en passant son bras derrière le meuble pour essayer d'attraper son cadet. « T'es pas marrant ! Viens-là, sale trouillard ! »


« - Non...! Va-t-en... Va-t-en !! » supplie Evan, d'une voix tremblante, sans oser sortir de sa cachette. « C'est pas drôle Michael ! Pas drôle du tout !... A-Arrête ça !! »

« - T'es vraiment qu'un gros bébé... Sors de là, mauviette ! On s'amuse bien non ?! Alors fais pas ta-  »


« - Parce que tu trouves ça amusant ? T'es vraiment stupide, Michael ! »


L'aîné se tait immédiatement, avant de retirer précipitamment son masque. Il se retourne.
Ses yeux s'écarquillent en découvrant Elizabeth, derrière lui et en ma charmante compagnie.

La rousse s'avance ; elle tire la langue à Michael avant de venir à la rescousse d'Evan, dont les sanglots redoublent depuis le canapé.


Le harceleur me dévisage, stupéfait. Je me contente de l'observer, dans un silence glaçant. Il déglutit et parvient à articuler ces quelques mots :


« - ...Papa, c'est pas ce que tu crois... j't'assure... »

« - Je n'ai pas été assez clair à propos de la façon dont tu traites ton frère, Michael ? »


« - J-J'ai rien fais, c'était juste une blague ! Un prank ! Pour rigoler, tout ça !... C'est lui qui- »

« - Oh, vraiment ? » je réplique, sévèrement, en désignant d'un signe de tête le canapé. « C'est étrange. Je n'ai pas l'impression qu'il ait envie de rire, après ce que tu viens de lui faire. »


Au même moment, Evan se décide à sortir de sa cachette, encouragé par les paroles réconfortantes d'Elizabeth et les sermons reçus par Mike'.

Ses yeux, rougis par les larmes, fixent Michael avec une immense terreur. Lorsqu'il s'aperçoit que son harceleur l'observe en retour, Evan se réfugie aussitôt derrière sa sœur, par crainte de devoir à nouveau subir sa colère.


Michael peste, renfrogné. Il resserre sa prise sur son masque à l'effigie de Foxy, qu'il tient toujours fermement dans sa main droite. Sa tête est basse, tandis qu'il demeure silencieux.

J'ai la nette impression qu'il n'est pas prêt d'arrêter ses agissements envers son petit frère...



Malheureusement pour lui, ma patience a des limites. Je hais avoir à me répéter, surtout dans un tel contexte :


« - Donne-moi ce masque. Il est confisqué. Tu es privé de sortie jusqu'à nouvel ordre. »

« - Mais... !? Non ! Je- » s'exclame-t-il en relevant la tête, indigné, avant que je ne l'interrompe.

« - Je ne veux pas t'entendre. Pas avant que nous ayons eu une petite discussion, toi et moi...
Je te déconseille d'en rajouter. Tu en as déjà assez fait, Michael. »


« - C'est pas juste ! Papa, je peux pas res- »

« - Le masque. » je termine, sans même lui laisser le temps de (commettre l'irréparable erreur de) me répondre. « Maintenant. »



Michael grommelle, agacé, avant d'obéir sous la contrainte. Il me tend son masque écarlate que je récupère sèchement, implacable.
L'aîné baisse la tête, sans prendre le risque de poursuivre notre échange, pour enfin se rendre à l'étage et rejoindre sa chambre.


J'ai manqué d'alourdir sa punition en l'entendant claquer brutalement la porte : peut-on enfin laisser Logan dormir en paix, dans cette motherfuckin' maison ?


« - ...P-Papa... »

La petite voix d'Evan m'interpelle aussitôt. Ce dernier cesse de se cacher derrière Eli, non sans une certaine hésitation... puis il accourt soudainement vers moi, dans un élan de détresse, alors que je m'agenouille pour le prendre dans mes bras.


Des spasmes secouent son corps fragile, transi de frayeur. Ses bras frêles me serrent fort contre lui, comme si sa vie en dépendait.
Il est terrifié... ça saute aux yeux. Je lui parle doucement, en lui caressant le dos, dans l'espoir de le rassurer :


« - C'est fini, Evan. C'est fini... Ton calvaire est terminé.
Sèche-moi toutes ces larmes, mon grand... Tu n'as plus rien à craindre. »

« - J... J'y arrive pas... » hoquette Evan, entre deux sanglots, en calant sa tête contre mon épaule. « Papa... J'ai peur, je veux pas que Michael revienne... Il va recommencer !... »


« - Écoute-moi, Evan... Michael n'est pas un monstre, je t'assure qu'il se reprendra une fois que lui et moi aurons parlé.
Tout ira bien... Tu es un garçon courageux, personne ne pourra prétendre le contraire. Tu m'entends Evan ? »



L'enfant hoche la tête, frénétiquement, d'un geste encore tremblotant et mal assuré. Il desserre légèrement sa prise, pour amener ses petites mains contre son visage et se frotter nerveusement les yeux. Sans doute dans l'espoir de sécher ses larmes.

« - Tu promets... ? » marmonne Evan, en me regardant. Son regard est habité par une mince lueur d'espoir. « T-Tu promets qu'il va m'aimer, un jour ? »

« - Ne dis pas de bêtises, trésor... » je réponds, compréhensif, en lui embrassant le front. « Vous vous réconcilierez, tous les deux. C'est promis. »



• 💜 •







« - Papa, c'est samedi... Pourquoi tu dois travailler aujourd'hui ? Et même rester le soir ?! C'est oncle Henry qui a choisi ? C'est nul ! Charlie m'a rien dit du tout ! »


« - Henry n'a rien à voir là-dedans, Elizabeth. Je suis de garde au restaurant cette nuit...
Et j'ai encore beaucoup de travail à faire avant de te montrer Circus Baby. »

« - Whaah... Baby ! » s'émerveille ma fille, avec rêverie. « Tu me l'avais dis, c'est vrai ! Dis Papa, quand est-ce que je pourrais la voir ? »


« - Patience, mon cœur... Tu la découvriras bientôt. » je souris, en lui caressant la tête. « En attendant, je compte sur toi pour surveiller tes deux frères...
Evan a confiance en toi. Et je sais que Mikey t'écoutera, si jamais il était encore tenté de dépasser les bornes. Tu veux bien garder un œil sur ces deux mioches en mon absence, Eli ? »

« - Compris Papa ! » s'exclame-t-elle, rayonnante, en levant joyeusement les bras. « J'm'en occupe ! Fais-moi confiance, ils seront sages comme des images ! Hi hi ~ »



Sur ces paroles, Elizabeth s'éloigne gaiement, en descendant l'escalier pour rejoindre Evan dans la cuisine. J'en profite pour rentrer dans ma chambre, en refermant la porte derrière moi, l'esprit lessivé par ces chamailleries enfantines.

Je soupire, en fermant mes yeux quelques instants.


Si j'avais su que ce début de matinée serait aussi mouvementé...



« - Hey, Will ? »

Une voix que je reconnaîtrais entre mille s'élève dans la pièce. J'ouvre les yeux, avec étonnement : Logan est réveillé, tranquillement assis sur le lit, sans pouvoir s'empêcher de bâiller par moment.


Il cligne plusieurs fois des yeux, visiblement confus :

« - Euh... On est chez toi, c'est ça ? »



Je réponds par un simple hochement de tête. Logan m'adresse un sourire, en se massant la nuque :

« - Merci pour tout à l'heure... Enfin, c'était gentil de- »



Je ne le laisse pas terminer : sans pouvoir me retenir, je m'écroule sur le matelas, en prenant garde à ne pas écraser Logan au passage.


Ce dernier, surpris, s'approche rapidement de moi. Je reste volontairement inerte, tandis qu'il tapote ma joue gauche du bout du doigt :

« - Hé. William, ça va ?
...Woah-
Tu fais une de ces têtes ! »


« - ...Va me falloir une quantité monstrueuse de toasts et de café pour boucler cette journée... » je râle, d'un air dépité... avant de me sentir soudainement tiré vers l'arrière.



Logan m'attire contre lui, avec fermeté, pour m'inciter à lui faire face et me serrer contre lui. Je devine que son visage doit avoir sacrément rougi suite à ce geste, en me fiant à son caractère.

Cette initiative me surprend, mais...

...


J'apprécie. Beaucoup.

J'aime ses câlins.



Mon amant ne me lâche pas, déterminé, avant de finalement se décaler de quelques centimètres. Nos regards se croisent, à nouveau... Je mentirai en disant que cette proximité m'a complètement laissé de marbre.

On aurait dit que tout ce qui était autour de moi avait disparu. Je n'ai que l'image de Logan en tête... sa voix, son odeur, son étreinte...

...et cette terrible envie de le-



« - Arrête un peu de râler... Fais quelque chose pour moi, à la place. Ok ? »

« - Mmh...? »

« - Tiens-toi tranquille et ferme-les yeux. »


Je m'exécute, calmement, sans être -par j'ignore quel miracle- tenté de tricher ou de poser la moindre question. Je sens les mains de Logan quitter mon dos, pour venir se poser avec douceur sur chacune de mes joues.

Il se rapproche de moi. Nos lèvres se sont effleurées l'espace de quelques secondes, m'arrachant un bref frisson, avant que notre baiser ne soit tendrement scellé.


Une douce sensation m'emporte. Le temps, le bruit, le stress... Je n'en ai plus rien à faire. Ils sont minces à côté de cette passion qui m'envoûte.

Mes bras enlacent Logan, sans interrompre notre échange.
Je savoure l'instant, ravi de pouvoir (enfin) embrasser l'homme que j'aime sans craindre d'être dérangé.


Un tel plaisir, aussi simple soit-il, ne s'oublie pas de sitôt.

Je ne veux pas arrêter.

C'est si étrange et bon à la fois...

Je ne peux pas me lasser de ce sentiment. Mon cœur ne me le permettrait pas.

Jamais...


Pff. J'aurai beau tout dire...
Tu me rends fou, Logan Brown.

C'est plutôt toi que je devrais remercier pour avoir accepté de faire partie de ma vie.

Un bon emploi, quelques amis, des enfants dont je suis fier, ta présence...


Peut-être que le bonheur est moins difficile à atteindre que je le croyais ?



▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞▞
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top