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« Allô, Henry ? »

« C'est moi, Clara ; l'épouse... pardon, l'ex-épouse de William. Tu te souviens ? »

« Ce serait étrange que tu ne te rappelles pas de mon nom, depuis la semaine passée »

« Tu n'as pas décroché... Sans doute parce que tu es pris par ton travail ? Le rôle de cofondateur du Freddy Fazbear's Pizza, ce n'est pas rien ! Ah...
Seulement... »

« Je voulais m'entretenir avec toi, à propos de notre dernière conversation. »

« J'insiste. J'aimerais que tu réfléchisses aux raisons te poussant à laisser William travailler à tes côtés, dans cette pizzeria »

« Tu risques de trouver ça complètement insensé, mais je dois te le dire : William n'est pas dans son état normal. »

« J'ignore pourquoi, mais c'est la vérité. C'est l'une des raisons pour laquelle J'AI divorcé de lui. »

« Il était de plus en plus... instable. Violent. Déraisonné. »

« Hypocrite et calculateur... »

« Je regrette réellement de lui avoir cédé la garde de nos enfants. Il ne s'est pas gêné pour trouver quelqu'un d'autre, après notre séparation. »

« Un homme, qui plus est ! Ce sal...
Ahem.
Cet employé travaillant dans l'une de tes nombreuses pizzerias. Logan, il me semble ? Un aimant à problèmes et à malheurs... son licenciement serait aussi une riche idée. »

« Mais je m'égare. Ne mêlons pas ces... tracas personnels à toute cette histoire. »

« Certes, tu m'as confirmé que William était un élément indispensable dans le groupe. Le co-fondateur de cette entreprise... Je le sais bien. »

« Malgré le fait qu'il insupporte beaucoup de ses collègues... Qu'il est un adepte du surmenage...
Ou qu'il trouve toujours une raison valable pour concevoir ces machines, les "animatronics"... pour en réparer quelques-uns et prêter main-forte aux services censés s'en charger »

« ...Mais je tiens à t'avertir d'une chose. »

« Cet homme-là n'est pas ce qu'il prétend être. Crois-moi, mieux vaut songer à lui faire quitter son poste. »

« Vous étiez amis, non ? Les meilleurs, lorsque lui et moi étions mariés... »

« Hélas, depuis cette belle époque, beaucoup de choses ont changé. Prends garde, Henry. »

« Ce n'est qu'un conseil... mais comme tu le dis si bien, mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas ? J'ose espérer que tu prendras la décision la plus judicieuse. »

« Passe le bonjour à ta femme et à la petite Charlie, de ma part. »

« Je vous souhaite le meilleur, à tous les trois. »

« Et... à William, aussi. »

« Bonne soirée. »

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Il y a cette allée ; ce sentier du parc municipal de la ville, très peu emprunté en ces temps d'hiver. Une zone reculée, éloignée de tout, et dont je ne me lasse jamais de savourer le calme.

La neige recouvre son chemin rocailleux d'un blanc immaculé. Seul un banc, aux couleurs brunâtres, fait tâche dans ce paysage verglacé.

Suis-je suffisamment associable pour aimer m'y prélasser seul, au petit matin ?

Dans ce froid glacial de décembre, où tombent silencieusement quelques flocons ?

Yup.

Absolument.

À vrai dire, la température est loin de me déranger.

Les idées affluent dans mon esprit, à propos de ce nouvel animatronic que je suis chargé de concevoir. Henry m'a donné carte blanche, en ce qui concerne le design et ses fonctionnalités. Les seuls problèmes qui s'ouvrent à moi, c'est la sécurité et le paramétrage interne (deux détails demandant une précision et un temps dingues).

Mais ça ne me décourage pas. J'aimerais faire de ce robot un chef d'œuvre...

Après tout, il sera dédié à Elizabeth Afton. Autant ne pas la décevoir.

Eli... Ma fille cadette. Précédée par Michael, suivie d'Evan.

Un vrai rayon de soleil. Son sourire et sa joie communicative valent tout l'or du monde...

Ça change des gamineries de son grand frère, qui prend un malin plaisir à tyranniser Evan avec son fameux masque (une babiole à l'effigie de Foxy, qu'il a un jour rapporté du restaurant). Ou de leurs chamailleries . Ces trois-là sont incorrigibles...

Mais ils restent mes enfants, et ma plus grande fierté. Cela va sans dire.

...Quoique.

Selon cette chère Clara, je suis le portrait-type du père froid et négligent. Incapable de penser une seule seconde à ses gosses, pour je-ne-sais-combien de raisons.

« - That b*tch... » marmonnais-je, irrité, en repensant à la mère de mes enfants. Un souvenir amer et désagréable, que j'essaye tant bien que mal de chasser depuis notre divorce.

Une fine vapeur froide, extrêmement légère, s'échappe de mes lèvres en même temps que ces deux mots. Je fixe l'horizon neigeux, sans prononcer quoi que ce soit d'autres, en laissant mes pensées voguer à leur guise.

Le silence n'est pas désagréable, mais l'heure tourne...

L'idée de rentrer m'effleure l'esprit, avant qu'un bruit de pas dans la neige attire mon attention. Il provient de l'allée principale, sur la droite. En regardant dans cette direction, j'aperçois une silhouette aux habits sombres s'avancer.

Wow, un visiteur.
Aussi tôt dans la journée ? Dans un froid pareil ? Étonnant.

Au fur et à mesure qu'elle se rapproche, j'arrive à distinguer son corps tremblant de froid et ses bras nus pressés contre son torse.
Peut-être dans une vaine tentative de se réchauffer ?

En temps normal, je ne fais pas attention aux personnes passant près d'ici. Surtout aux gars suffisamment attardés pour sortir en t-shirt au petit matin, au beau milieu d'un hiver glacial.

Sauf que cette fois-ci...

Je n'ai eu aucun mal à reconnaître Logan.

Le seul et l'unique. Celui que je n'ai pas croisé depuis plusieurs jours déjà.

« - Regardez qui voilà. »

Ma voix le fait sursauter. Lui qui marchait la tête basse, il la relève immédiatement, avec une vivacité proche du réflexe. Autant dire qu'il ne s'attendait pas à croiser de nouveau ma route. J'observe mon collègue, avec étonnement, les mains fourrées dans les poches de mon manteau noir :

« - Eh bien ? T'as perdu ta langue ? »

« - Tais-toi, Will...! » articule-t-il, en se retenant de claquer des dents. « Tu as laissé Mikey, Elizabeth et Evan seuls chez toi ? Franchement... »

« - À cette heure-ci, aucun d'entre eux n'est debout...
D'ailleurs ! Je me demande où est passée ta veste, Logan.
Tu trembles comme une feuille... et j'te signale qu'on a passé le cap des -2 degrés, dans cette ville. »

« - Longue histoire... que j'ai pas envie de te raconter maintenant. » soupire-t-il, avant d'éternuer.

« - Hm. »

Logan s'approche un peu, maladroitement, sans savoir vraiment quoi dire. Quelle idée lui a traversé l'esprit ? Il portait bien cette veste, d'une belle couleur verte, lorsqu'on était de garde tous les deux au Fazbear's. Et maintenant, il préfère sortir en plein hiver glacial, vêtu d'un simple t-shirt ?

N'importe quoi... Ce n'est pas cohérent.

Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

« - Il faudra que tu m'expliques ça, aussi. » je rajoute, perplexe, en abaissant la fermeture-éclair de mon manteau.

« - S-Sérieusement ? Non, je... »

J'ouvre grand ma veste, devant lui. Logan me regarde, l'air surpris, avant de soudainement comprendre mon invitation. Je lui souris, sans le quitter des yeux :

« - Qu'est-ce que tu attends ? Viens. Je ne mords pas. »

J'aperçois ses joues prendre une douce teinte rosée, avant qu'il ne se décide à avancer vers moi. Logan prend place, en s'asseyant entre mes jambes : il se blottit contre moi, silencieux, en posant doucement sa tête contre mon torse.

J'admets avoir refoulé un frisson lorsqu'il a calé son corps contre le mien.

Il est frigorifié.

Pas étonnant qu'il tremble autant: sa peau est si froide, on la croirait presque gelée... L'hiver ne lui a pas fait de cadeaux, c'est le moins qu'on puisse dire.

Bon sang, Logan... Et tu persistes à ne pas parler ?

Je referme mon manteau sur nous deux, avant de passer mes bras autour de lui, silencieusement. Il frémit un peu, avant de s'apaiser ; mon initiative a l'air de fonctionner, c'est déjà ça d'accompli.

Son corps se réchauffe, peu à peu, tandis que ses paupières se ferment. Ses tremblements s'atténuent, jusqu'à disparaître progressivement : à croire qu'il somnole, bercé par sa nouvelle source de chaleur.

Je n'ose pas le déranger, captivé par cet air de tranquillité qu'il arbore en étant blotti contre moi. Un vrai ange... C'est rare de voir un Logan aussi paisible; dans mes bras comme si rien, pas même le monde entier ne pouvaient nous détacher l'un de l'autre.

Dans d'autres circonstances, en le voyant ainsi, j'aurai été le plus heureux des hommes.

Heh... oui, ça ne fait aucun doute.

« - William... » fait-il, d'un ton ensommeillé, en fourrant délicatement sa tête dans l'un des plis de ma chemise.

« - Oui, Logan ? »

« - ...Reste... » marmonne le brun, en levant le menton, pour me laisser lui embrasser la joue. « Au moins quelques minutes... Juste quelques minutes... »

« - Bien sûr...

Tu n'es plus seul, love. »

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