ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤP̶O̶L̶I̶C̶E̶ R̶E̶P̶O̶R̶T̶ -̶-̶ N̶°̶6̶6̶4̶

RAPPORT D'ENQUÊTE

Affaire n°664 – 01303

Date : 14 mars 1964

Emplacement : Hyde Vale - London, SE10

Enquêteur(s) sur les lieux : Officier Caleb SMITH ; Inspecteur Ryan JOHNSON

Rédigé par : Lieutenant David FRITZGERALD











LE MÉFAIT

→ Double fratricide.

Un appel a été donné vers 19 heures et demi au 101, par un membre (et seul rescapé) du foyer.

→ Cette même personne est -en partie- coupable de cette tragédie... Il n'a que 8 ans.











DÉTAILS DES ÉVÈNEMENTS :

→ Nos unités sont intervenues environ 15min après la réception de l'appel.

Nos sources nous confirment qu'il s'agit du jeune William Afton, demi-fils du propriétaire de la maison familiale. Sa mère, son beau-père et sa demi-sœur vivaient quotidiennement avec lui.



→ En arrivant sur les lieux, l'entrée de la demeure était verrouillée. Nos effectifs ont aussitôt défoncé la porte, à l'aide d'un bélier MR20. Une fois à l'intérieur, ils découvrirent William ; trempé jusqu'aux os, blessé à la tête et sanguinolent. En état de choc, il n'a pas prononcé le moindre mot.



→ Le cadavre de sa génitrice a été retrouvé gisant à quelques mètres de lui. Nos analyses parlent d'une vingtaine de coups à l'arme blanche portés dans le ventre, et de deux seulement en plein visage. L'arme du crime, un ciseau d'une lame de 6 pouces, était encore enfoncée dans l'œil gauche de la victime défigurée.

→ Le corps sans vie d'Iris Afton a été retrouvé dans la salle de bain du logis.





Il flottait dans la baignoire débordante d'eau tiède ; les équipes de secours n'ont hélas pas pu la sauver. Il était trop tard pour agir.

→ Le père, Oliver Afton, n'était pas présent à son domicile au moment des faits. Il n'est arrivé qu'un quart d'heure plus tard, après avoir reçu l'appel de nos services.



Cette funèbre nouvelle l'a mis dans tout ses états : il ne cessait de hurler les mots suivants : « Elle l'a fait ! Cette salope l'a vraiment fait ! » et présentait un comportement de plus en plus agressif.

→ Le choc et le chagrin, d'après nos experts psychiatres, sont les principales causes de son agitation. Ces derniers ont choisi de ne pas le laisser approcher de William pour le moment.











DÉROULEMENT DES FAITS :

→ Des témoins confirment avoir entendu des cris stridents provenant du domicile une heure avant notre arrivée.

→ Selon l'inspecteur Johnson et les brefs témoignages apportés par William, la mère aurait soi-disant emmené sa fille (âgée d'environ 3 ans) pour lui faire prendre son bain, avant qu'Oliver ne rentre de son travail. William se trouvait dans le salon, au rez-de-chaussée.







Mme. Afton, après avoir patiemment rempli la baignoire de la salle de bain, n'a aucunement déshabillé sa fille.

→ Elle l'a entraîné dans l'eau par le visage, en lui laissant suffisamment longtemps la tête immergée pour la noyer. Des traces de doigts et des marques de griffures d'ongles parfaitement visibles sur chacune des joues de la fillette le prouvent. De l'ADN a également été retrouvé sous les ongles de la génitrice.







→ William, en se rendant à l'étage, découvrit le corps de sa sœur quelques instants après l'acte. Elle était inanimée et flottante dans la baignoire. Probablement déjà morte.

→ Mme. Afton ne s'attendait pas à ce que son fils l'interrompe : elle l'a aussitôt attrapé par les cheveux pour tenter de lui faire subir le même sort que sa demi-sœur. L'enfant se débattait beaucoup trop : dans l'espoir de l'assommer, sa mère lui a brutalement fracassé le crâne contre la paroi immergée de la baignoire. Les blessures à la tête de William s'expliquent.





→ Seulement, cela ne suffit par à lui faire perdre conscience. William simula quelques secondes sa propre mort, avant de se débattre à nouveau : il réussit à se libérer de l'emprise de sa mère et à courir, malgré un fort étourdissement, jusqu'au rez-de-chaussée.





→ Sa mère l'aurait poursuivi jusqu'au bout, avant que son fils ne se réfugie dans le salon. Il tenta de sortir par l'entrée, mais ne réussit pas à en ouvrir la porte solidement verrouillée.

L'enfant essaya de rejoindre la seconde porte donnant sur l'extérieur, située dans la cuisine ; mais sa mère l'en empêcha facilement : Elle l'a attrapé par la gorge et (en voyant qu'il ne perdait pas de sa vigueur) l'éjecta contre la commode du salon. Quelques bibelots posés sur le meuble en question s'écrasèrent au sol, griffant les mains de William au passage.







→ Ensuite, Mme. Afton lui parla. Peut-être dans l'espoir de l'amadouer ? Mais ses propos psychotiques ne tenaient pas la route : ils éveillèrent bien plus de terreur en William que de soulagement.

→ Très vite, l'enfant s'aperçut qu'un « objet très brillant » (selon ses propres mots) avait été renversé en même temps que les bibelots. Cet éclat était produit par les lames du ciseau de coiffure retrouvé par nos équipes sur la scène de crime.









→ William s'en empara. Lorsque sa mère l'approcha suffisamment près pour le forcer à se relever, l'enfant lui planta aussitôt le tranchant du ciseau de 6 pouces en plein ventre. Prise par surprise, elle tomba à terre. L'acharnement de l'enfant sur l'adulte blessée s'enchaîna aussitôt. Une telle violence est rare chez des mineurs de moins de 10 ans ; mais les faits sont là. William l'a fait.



→ L'enfant a lui-même constaté que sa mère était morte, après l'avoir poignardé à d'innombrables reprises. C'est le sang de cette dernière qui le salissait lors de l'arrivée des secours. Pendant l'appel au 101 ou lorsque nous l'avons interrogé, William ne s'est pas un seul instant préoccupé de son état, ou même pleuré son décès.

→ Il n'a posé que deux questions. L'une pour savoir si Iris était vivante, l'autre pour nous demander l'autorisation de récupérer son jouet préféré : une peluche appelé « Glitchtrap », d'après nos enquêteurs.







AUTRES INFORMATIONS :

Cet enfant et sa mère sont connus de nos services de police. Le père biologique de l'enfant, un dénommé Vincent, a disparu sans laisser de traces, du jour au lendemain.

L'affaire, classée sans suite, n'a jamais pu être résolue. Il faut dire que de nombreux mystères entourent encore cette première famille, à commencer par la mort du frère jumeau de William : ⱽ̸̢̻͎͒̊̾̂ⁱ̸͈̥̩͝ⁿ̵̝̻̂̏ᶜ̶̝̑̌͐͌͝ᵉ̵̢̲̩̭̙̅̈͗̅ⁿ̵̧̼̣͚͓̇͋̅ᵗ̵̤̘̖̻̏̽͋͂̚, deuxième du nom, unique victime de l'affaire Royal Hill classée en 1962.







Après un court passage à l'hôpital, le jeune William a, il y a maintenant deux jours, été placé dans un centre spécialisé pour mineurs afin d'y recevoir divers soins psychiatriques.

Ces mesures ont été prises uniquement dans le but de rassurer l'enfant (même si, étrangement, le concerné ne se montre par très coopératif)... mais elles ont également permis de traiter plus efficacement le trouble schizophrénique dont il semble atteint.

Problème qu'il porte vraisemblablement en lui depuis la mort de son frère, mais qui, à la surprise générale, n'affecte ni sa capacité de réflexion ni sa personnalité effacée et laconique.





→ L'affaire est classée comme un homicide prémédité, succédé par un cas légitime défense.



→ Le beau-père de William a accepté d'endosser toutes les responsabilités et les charges liées au meurtre ; il a également insisté pour que l'enfant retourne auprès de lui, quitte à déménager pour alléger son traumatisme.



→ L'enfant n'a émis aucune opposition à cette demande.

Il s'est contenté de dormir sagement après la nouvelle ; suite à la forte dose d'Haldol prescrite par les médecins pour calmer ses hallucinations sensorielles.





FIN DU RAPPORT.

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