Prologue

No change, I can change
But I'm here in my mold
But I'm a million different people
From one day to the next
I can't change my mold

Bitter sweat Symphony - The Verve

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L'infini.

L'Infini est ce qui est sans limite, sans borne, sans frontière, c'est ce qui n'a ni commencement ni fin. Le plus souvent, on parle d'infini pour caractériser le temps, l'espace, la matière, l'univers mais aussi Dieu (quand on y croit) par opposition à l'Homme, qui est quant à lui limité, fini, éphémère, mortel. Ce qui importe dans l'infini, ce n'est pas son caractère indénombrable, mais la "conscience abyssale", la façon dont on lui fait face.

J'aime pour ma part les abysses. Les profondeurs, où se trouve l'infini là aussi, et la loi de la gravité. Et j'aime encore plus le bruit apaisant des vagues et le fonctionnement si impressionnant des marées (fruit de deux forces : d'une part, la force gravitationnelle de la Lune et du Soleil sur la Terre entraînant une déformation non seulement des océans mais aussi de la croûte terrestre, et d'autre part, la force centrifuge liée à la rotation de la Terre sur elle-même).
Je ne vous en dirai pas plus, parce que je serai capable de vous en parler pendant des heures et nous n'avons pas tout ce temps. Mais reconnaissez que c'est assez merveilleux et extatique. J'aime y flotter en tout cas.

Malgré moi, à notre installation ici dans cette île d'adoption, je suis devenu fils de l'eau, au fil du temps. Pourtant je n'ai jamais vraiment aimé marcher dans le sable, sentir les grains microscopiques sous l'épiderme de mes pieds, leur façon de vouloir se fondre et croquer dans ma peau et d'en épouser la texture, de vouloir suivre mon mouvement pour faire un morceau de chemin avec moi, peut-être même à s'y coller pour que je les emporte et qu'ils deviennent un petit bout de moi.

Je n'ai jamais vraiment aimé et j'y ai donc souvent marché sur la pointe des pieds. Pourtant je m'y suis habitué. Parce que l'eau m'a attiré.

Ces couleurs tendres d'horizon à perte de vue tout autour, alors que l'île elle-même a ses propres limites. La délicatesse de la profondeur. L'audace de la subtilité de ce qu'elle nous fait éprouver une fois qu'on y est immergée. Parce que le bruit des vagues a cette symphonie particulière qui joue à mes oreilles comme le requiem de Mozart qui me transcende. Alors que j'y trouve la paix quand d'autres y trouvent Morphée ou une finalité. Et puis le bleu du ciel s'est toujours fondu avec celui de la mer, au gré du jeu subtil de l'ombre et de la lumière, selon l'heure à laquelle je venais ici à l'adolescence pour me ressourcer. Seul, mais pourtant accompagné par ceux qui ne m'ont jamais quitté. J'essayais de me façonner des récits au gré de cette agitation, telle serait sûrement l'essence de mon inspiration.

Pourtant, ce n'est plus le bruit de la mer que j'entends à présent. J'en suis loin, distancié, dans cette mégalopole devenue étrangère. Dans cet abysse de béton, de verre et de néons, je suis englouti par d'autres sons et consonances, d'autres concertos qui quelquefois me paraissent bien plus pandémonium et cacophonie.

Je préfère les histoires aux bruits, celles qui restent en suspens. Celles de messages rédigés, modifiés mille fois, mais pas toujours envoyés. J'aime écrire plutôt que parler. Vous savez, cela me permet de prendre le temps de réfléchir et surtout de ne pas être obligé de soutenir une conversation orale ou un regard.

C'est dur, un regard. Ça peut être doux, fort, intense, enfin je crois. Parce que je n'y ai jamais été trop confronté, préférant souvent l'horizon pour me cacher. Vous savez, ma fameuse singularité.
Tout autant que je fuis les regards résilients, sévères, méchants ou même indifférents. Ceux-là, je les sens sans les voir, par tous les pores de ma peau, bien plus que vous autres. Ceux qui s'impriment même si je ne les croise pas.

Moi je préfère les histoires aux regards. Celles qui racontent et font frémir. Et surtout celles qui font entendre ta voix. Celle que tu laisses sur mon répondeur, dans un message, même à pas d'heure. Celle que je réécoute, seul, manifestement sans fin, dans mes routines avec cette expression indéchiffrable au visage, peut-être un peu ici et ailleurs, mais aussi dans mon monde à moi. Sans trembler ni hésiter, sans avoir besoin de compter inlassablement la parité de mes pas ni les battements de mon palpitant, sans donner de couleurs à tes mots ou décoder l'expression qu'affichent les traits de ton visage.

Celle qui me fait tellement sourire à l'intérieur, parce que dehors je n'y arrive pas.

Celle qui me donne du bonheur sans que moi je ne comprenne pourquoi.




Il y a dans mon désir d'enregistrer ta voix une quête de l'absolu. Dans ma singularité et le silence qui t'entoure, une absolue nécessité de te réécouter jusqu'à l'infini....

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Voici donc le prologue posté, en espérant qu'il vous ait plu même s'il est court.

J'ai voulu faire un peu plus poétique pour rappeler la même ambiance du prologue de My Lie Tome 1.

Je vous dis à très bientôt pour le premier chapitre (peut-être que vendredi soir à la même heure vous irait???) dans lequel on retrouvera Taehyung à son arrivée à Seoul. J'ai vraiment hâte 💗

Et merci très sincèrement à vous de me suivre ou continuer à me suivre ici 🙏🏻✨️

Prenez soin de vous ☆♡°~

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