Un goût amer
Point de vue d'Hanji
Je suis de nouveau dans les couloirs de l'hôpital de Marseille. Ma grand-mère, très âgée est encore tombée chez elle. Le personnel de l'accueil m'indique la chambre 213.
Je me perds un peu dans les couloirs avant de trouver sa chambre. Je reste avec elle pendant une heure. De toute façon il est interdit de rester plus, pour ne pas la fatiguer. Ça ne m'inquiète pas trop, car ma grand-mère est solide. Dans une ou deux semaines, elle pourra rentrer chez elle.
Je lui dis au revoir, avant d'arpenter de nouveau les couloirs pour essayer de trouver la sortie.
J'entends deux infirmières discuter entre elles.
- Franchement c'est horrible ...
- Pauvre jeune fille... heureusement que cette gendarme a donné l'alerte.
- Comment elle se nomme déjà ?
- Mademoiselle Haule.
« Haule » ?
- Comment on va faire pour lui annoncer pour sa maman quand elle se réveillera ? ...
- Tu sais, tu es nouvelle , mais tu verras que ça fait partie de notre travail ... si tu veux je lui dirais. J'ai l'habitude en 20ans d'expérience.
Je m'approche de la porte. Je ne sais pas ce qui me pousse. La peur ? la curiosité ?
Une infirmière me remarque.
- Vous venez voir la patiente ?
- Euh...
J'hésite... mais je demande, à présent tremblante...
- C'est la chambre de Victoria Haule ?
- Oui ...
Je me fige sur place. Qu'est ce qu'elle fait là ?
- ... mais elle est encore inconsciente... vous ne pourrez pas lui parler.
- Puis je la voir ?
- Allez y mais pas longtemps.
Tout à l'air de se passer lentement. Je suis terrifiée.
J'ai le souffle coupé, en découvrant le corps tuméfié de mon amie.
- Ça va madame ?
Je remarque le masque à oxygène sur le visage de Victoria. Je m'effondre à genoux, en larmes. C'est trop dur.
L'infirmière me fait asseoir sur la chaise. Je déverse ma rage :
- Qu'on a été cons ! Pourquoi on n'est pas allé la chercher... POURQUOI ?
L'infirmière me caresse le dos.
- Ce qui est fait est fait madame. On ne peut pas revenir en arrière.
Je calme mes sanglots et je vais prendre la frêle main.
- T'inquiéte ma belle, tu vas t'en sortir ! Levi fera en sorte qu'il ne t'arrive plus rien.
Je lui caresse le dessus de la main.
Les infirmières me demandent de sortir un peu après.
- Je reviens demain Victoria! promis !
Je laisse mon amie, seule dans cette chambre d'hôpital.
Je redescends sur le parking. Moblit est venu me chercher.
- Qu'est ce qu'il y a ? ça va ta grand – mère ?
Je me remets à pleurer, et lui explique entre deux sanglots.
Il semble autant dépassé que moi par les événements.
- Qu'est ce qu'on va dire à Levi ? ...
- Je ne sais pas...
- Tu veux toujours allé à la soirée ce soir ?
- Je ne sais pas...
C'est vrai qu'il y a Levi... Depuis l'autre jour, il a arrêté toutes recherches d'emploi, il a recommencé à fumer comme un pompier, et n'a pas fait son ménage.
Nous décidons tout de même d'aller le voir ce soir.
Un peu plus tard. Point de vue général.
20h. Levi fait entrer Hanji.
Moblit a préféré rester chez eux, ne supportant pas le comportement de Levi récemment.
Ça pue la cigarette dans l'appart. Et surtout, il y a pleins de trucs qui trainent. Les vêtements, des papiers, des miettes sur la table. Des poils de chat...
Hanji a le cœur qui se pince.
D'autres amis de Levi et Barris arrivent. La soirée commence.
Hanji regarde attentivement Levi. Cette soirée à l'air de l'emmerder profondément. Il a le regard encore plus sombre que d'habitude, et enchaine les cigarettes. Ce dernier, remarque qu'elle le fixe.
- Qu'est ce que tu as la binoclarde ? ça te fait chier d'être là ?
Elle ne dit rien et détourne le regard. La soirée continue. Deux amis de Barris en couple demandent à Levi :
- Alors tu nous présentes quand ta copine ?
- Bientôt. Je vais aller la chercher demain. Je dois aller la récupérer à son lycée à Toulon.
Barris demande :
- T'es sûr que ça va aller ? depuis l'autre fois, peut être qu'elle n'a plus envie de te parler !
Levi allait répliquer, mais Hanji, folle de rage, crache sa haine sur Barris :
- Ferme la Barris ! Victoria tient énormément à Levi ! Ils pourront s'expliquer comme des grands quand elle sortira de...
Hanji se stoppe sous le regard glacial et interrogateur de Levi.
Barris demande :
- Quoi tu l'as vu ?
- ...
Levi demande :
- Quand ?
«je ne peux pas lui dire ... je ne peux juste pas, c'est trop injuste... » pensa t'elle.
Elle sent ses larmes monter, elle se ressaisit et annonce :
- T'as pas besoin de le savoir, puisque tu vas la voir demain. Bon je vais prendre l'air deux minutes, j'ai l'impression d'étouffer avec vos poisons.
Elle sort de l'appart.
Les larmes d'Hanji coulent à flots, une fois en bas.
Moblit l'appelle à ce moment-là.
- Moblit , c'est horrible...
- Tu lui as dit ?
- Non... je n'y arrive pas...
- Tu n'es pas obligée...
Ils raccrochent un peu après. Elle remonte. Elle ne décroche plus un mot de la soirée. C'est mieux de ne rien dire. Les quelques personnes invitées partent vers 23h, car ils bossent demain.
Hanji n'a pas bougé du canapé. Levi écrase sa dernière cigarette, avant de la fusiller du regard.
Hanji commence :
- Tu vas la voir à quelle heure ?
- Normalement elle finit à 16h30. J'irais donc pour cette heure-là.
- Je t'emmènerais.
- Je peux me débrouiller seul.
Il reprend :
- Qu'est ce que tu as ce soir ? tu n'as rien bu, et tu as l'air constipée.
- ...
- Oye, je te parle connasse.
Elle reste silencieuse.
- Tu sais quelque chose.
Il se lève et devient menaçant.
- Tu l'as vu quand ? est ce que au moins elle va bien ? Comment ça se fait qu'elle ne me répond plus ? pourquoi elle ne me répond plus ?
- ...
- REPOND, OU JE T'ECLATE TA RACE !
Le lendemain.
Hanji passe chercher Levi. La brune prend la route de l'hôpital.
- Oye...
Devant l'absence de réponses de la brune, Levi reste silencieux. Une fois la voiture garée, Hanji sort. Levi lui lance :
- Ne tarde pas trop avec ta grand-mère.
Contre toutes attentes, elle vient lui ouvrir la portière.
- Viens avec moi s'il te plait.
Il ne dit pas un mot. C'était bien la caractère d'Hanji de ne rien dire d'elle. Même si elle était en souffrance. Ils entrèrent dans la bâtisse. Levi se crispa.
- Tch. Tu sais bien que je ne supporte pas venir dans cet endroit.
- Prend un peu sur toi s'il te plait.
Il grogna. Les couloirs semblaient interminables pour Hanji comme pour Levi. Chambre 271...
Ils y arrivaient enfin. L'infirmière qui sortait de la chambre sembla reconnaitre Hanji, qui était venue la veille. Elle lui dit simplement :
- C'est gentil de votre part de venir. Vous pouvez y aller.
Hanji poussa la porte, Levi à sa suite. L'homme découvrit avec stupéfaction l'ampleur du désastre.
Victoria était allongée sur son lit d'hôpital. La paupière droite avait encore la trace d'un sale coup. Le côté droit de la mâchoire était encore légèrement gonflé. Des traces, surement de doigts se dessinaient encore légèrement. L'habit d'hôpital laissait aussi entrevoir une clavicule bleutée, un bras couvert de traces à présent jaunies de coups. Rien de cassé apparemment. Le reste du corps était couvert d'un léger drap, mais ça suffit à Levi pour comprendre, et rester sans voix devant elle. Hanji se crispa. La mine de l'homme devint sombre. Sans un mot, il prit le tabouret et s'assit à coté d'elle. En s'approchant, il remarque qu'elle avait même des tubes à oxygène dans le nez. Il lui prit délicatement sa main la moins meurtrie, pour la caresser tout doucement. Dés la fin de la 1ere caresse, Victoria sursauta, visiblement de peur, et tenta d'ouvrir les yeux. La lumière l'aveugla. Ça faisait bien longtemps qu'elle n'était pas sortie des ténèbres de son sommeil. Un sommeil qu'elle aurait peut-être voulu éternel. Elle découvrit que Levi lui tenait la main, tout en continuant ses caresses. Comme pour essayer de la rassurer. Mais elle ne sut pas très bien si c'était réel. Le vrai Levi devait surement être avec cette rousse ! Le visage de Victoria fut inexpressif. Comme si toutes joies lui avaient été enlevées. Elle ne préférait pas s'éterniser dans ce rêve. La jeune femme ferma donc ses yeux.
Ce n'était pas la réalité. Ça ne pouvait pas être ça. Tout était surement un rêve. Et quand elle se réveillerait, elle sera redevenue enfant, vivant avec sa mère. Et Rodrigo n'aurait jamais existé, ou du moins pas encore.
Finalement, Levi sentit la jeune femme se rendormir. Hanji s'assit. Et pendant une heure, un silence total régna dans cette chambre. Personne ne brisa ce silence. A la fin du temps accordé de visite, les 2 marseillais se levèrent. Levi embrassa délicatement le front de son amante. En sortant de l'hôpital et en revenant à la voiture, Hanji annonça :
- Je suis désolé...
- Ce n'est pas comme si elle était morte. Elle sera rapidement sur pieds.
Hanji fut presque consterné par la froideur de Levi.
- Quoi ?
- Hanji. Elle se relèvera. Elle en est capable.
La brune fut dans l'incompréhension la plus totale devant son ami.
Les jours suivants, Levi allait voir Victoria, tous les après-midis.
Le troisième jour, la gamine ouvrit les yeux d'une longue sieste pour découvrir qu'un petit bouquet de fleurs trônait sur la petite table de chevet. Le coucher du soleil, faisait rayonner la couleur rouge des fleurs.
Le lendemain, Hanji arriva à midi pour manger avec elle.
- Ma belle, je suis heureuse ! ça va ?
- Oui...
- Je t'ai préparé une soupe de lentilles ! tu vas voir tu vas reprendre des forces avec ça !
- Merci !
Elles mangèrent toutes les deux, mais la lycéenne n'eut pas encore assez de forces pour tenir une conversation. Un silence s'installa de nouveau. Quelqu'un cogna à la porte, à la fin du repas.
Levi.
- Ah le nain a pu se libérer ?
- Ta gueule. J'ai fini ce que j'avais à faire.
Il s'installa sur le siège à coté de sa dulcinée. Hanji jugea bon de les laisser tous les deux. Victoria se retrouva seule, confronté à un Levi qui la dévisageait. Ni l'un, ni l'autre ne savait quoi dire.
Ils restèrent quelques instants, silencieux, plongés dans les yeux l'un de l'autre.
Victoria finit par lâcher le contact visuel, et simplement dire, tournant la tête pour éviter de le regarder en face, un peu intimidée et honteuse d'être dans cet état :
- Merci pour les fleurs. Elles sont très belles. Quand le soleil se couche, le rouge est encore plus beau.
- On ne peut pas se rétablir si notre environnement est morne.
Une infirmière entra. L'air grave marqué sur son visage.
Levi se leva spontanément. La dame l'invita à rester s'il le souhaitait.
Elle entama :
- Madame Haule...
L'intéressée serra la main de Levi.
- Je suis désolé. Votre maman est décédée des suites de ses blessures, dans la matinée.
Victoria garda la main dans celle de Levi, mais n'exerça aucunes pressions.
Levi resta impassible. Elle dit simplement, à la surprise de Levi :
- D'accord. Merci de m'avoir tenue au courant.
L'infirmière inclina la tête et partit. Elle soupira, mais ne pleura pas.
Levi demanda :
- Ça va ?
- Une histoire se termine. Il faut avancer.
- Tu sembles soulagée on dirait.
- Je le sais depuis longtemps qu'elle est morte.
Le silence de Levi l'invita à continuer.
- Quand Rodrigo était en train de l'étrangler, et que je l'ai vu arrêter de bouger, j'ai compris. J'ai préféré, dès que j'en ai eu la possibilité, fuir sans regarder derrière moi. Je ne sais plus trop, mais je crois qu'une dame c'est arrêté à ma hauteur en voiture, et après je ne sais plus ...
Levi était resté encore silencieux, mais lui tenait fermement la main. Ça avait quelque chose de réconfortant.
- Tu es prête à avancer ?
- Il va falloir.
Elle manqua de s'étouffer avec sa salive. Levi lui donna un grand verre d'eau. Il dit simplement:
- Ouais. Il va falloir.
Peu à peu, elle se rendormit sans pouvoir résister tandis que Levi lui caressait les cheveux.
Une fois la jeune fille totalement endormit, il partit sans un bruit chez lui. Le lendemain, il retourna la voir. Une femme habillée en tailleur, code civil sous le bras, demandait à Victoria :
- S'il vous plait ! faite moi confiance, c'est un combat qui doit être mené pour toutes les femmes!
- Je n'en ai rien à faire ! laisser moi tranquille ! la paix vous connaissez ?
- Mais ...
Levi passa la porte pour marquer sa présence.
- Elle vous dit de dégager, il faut vous le dire comment ?
La femme se retourna. Une étiquette indiquait : « Mme. Debien, avocate ».
Malgré le regard noir de Levi, elle s'adressa de nouveau à la jeune femme :
- Vous pourriez faire changer la jurisprudence !
- Tch. Dégagez.
Elle se retourna vers lui, et d'un air de défi, lui demanda :
- Monsieur, veuillez sortir, il nous reste à convenir de la future résidence de Madame.
- Vous n'aurez pas à vous prendre la peine de chercher un foyer pour jeunes isolés, puisqu'elle résidera chez moi jusqu'à l'obtention de son BAC.
La femme fut stupéfaite. Levi avait un pas d'avance sur la situation. Il reprit :
- Comme la loi le dispose, nous vous tiendrons au courant dans un délai de 3 jours de notre décision. Maintenant, dégagez.
Elle partit simplement, en silence.
- Tch. Sacré pot de colle celle-là !
- Effectivement.
Victoria avait l'air grave. Il s'assit à côté d'elle.
- Pourquoi tu viens me voir ?
Il ne répondit pas.
- Il y a des milliers de culs à aller découvrir et à ramener chez toi alors ne perds pas ton temps avec moi.
Il la regarda impassible.
- Ça va la rancune ? ça te soulage ?
Elle le regarda enfin.
- Tch. Enfin tu me regardes ! t'en a mis du temps.
Il ne lui laissa pas le temps de parler.
- Tu vas la fermer et venir vivre chez moi. Jamais je ne te laisserais aller dans un endroit aussi merdique qu'un foyer pour jeunes. Je prendrais en charge tout ce que tu as besoin d'avoir.
Elle se retourna, et chuchota :
- Ouais c'est ça...
- Exactement. C'est ça ! C'est la meilleure des solutions.
Ça l'énerva de voir cette gamine lui tournant le dos. La colère montait en lui. Il partit sans un mot. Quand il rentra chez lui, Levi ouvrit les yeux sur le bordel et la crasse qui avaient élu domicile chez lui. Ça ne lui ressemblait pas. Même pas du tout de se laisser aller comme ça.
Il décida de passer le restant de sa journée et rendre son appartement reluisant.
Il s'arrêta quand il faisait déjà nuit. Il alluma une cigarette, sa dernière, et la fuma tout en regardant la lune. Toute cette histoire, avec Victoria lui laissait un goût amer dans la bouche. Comme une sensation de déjà-vu.
« Victoria, je ne t'abandonnerais pas... Madame Haule, reposez en paix, je veille sur elle à présent ! » Chuchota-t-il à voix basse, tandis qu'une étoile se mit à briller plus que les autres, dans ce ciel froid d'hiver.
Quelques jours plus tard, Mme Debien, grâce à l'aide de la gendarme comme témoin, et de ses camarades, pensèrent réussir ce procès. Cependant, à leur grande surprise, le juge rendit un verdict tout autre :
« En accord avec les textes législatifs, je ne retiens pas contre l'intéressé la condamnation pour homicide, puisqu'il semble en effet, au vu d'examens médicaux poussés, que Monsieur était sous l'emprise de l'alcool, et pas en état de pleine conscience. Je le condamne cependant, à une obligation de versement de 20 000€ d'indemnisation envers Madame Haule. Je ne prononce pas l'interdiction d'exercer son métier, durant toute sa carrière. Je condamne cependant, les confrères de Monsieur, au vu d'examens poussés, qui révèlent qu'ils avaient un esprit tout à fait lucide, à raison de 0.4g d'alcool, à une indemnisation de 5 000€ chacun, ce qui fait donc 20 000€, ainsi que 6 mois de prison, pour non-assistance à personne en danger. »
Il tapa avec son marteau : « la séance est close. »
Mme Debien, outrée, hurla : « attendez, vous voulez dire que la vie d'une femme, d'une mère, ne vaut que 40 000€ ? Monsieur Sanchez battait régulièrement Mme Haule ! et il l'a tuée volontairement ce soir-là ! »
Le juge, répondit sèchement : « Madame, ma sentence ne peut être remise en cause uniquement par la cour d'appel. »
Et il partit.
Après le procés auquel Victoria n'avait pas assisté, l'avocate annonça la nouvelle à la lycéenne.
- Je vous ai dit de ne rien faire. C'était prévisible. Lâchez-moi maintenant.
- Je peux faire appel !
Levi était assis , et rugit :
- Votre mère ne vous a pas appris le respect d'autrui ?
L'avocate, réellement désolée, s'excusa et partit.
En fin d'après-midi, une fois les formalités administratives rempli que ce soit juridiques ou médicales, Levi prit le peu d'affaires qu'elle avait, pour l'aider à s'habiller.
Elle se sentait encore comme fortement courbaturée.
Il l'aida un enfiler un beau manteau d'hiver, et lui posa une écharpe, délicatement autour du cou.
- Il fait froid dehors.
Elle ne dit rien, déjà fatiguée par cet effort. Une fois le formulaire de sortie signé, Victoria, cramponnée à Levi, sortit de l'hôpital pour se diriger vers la voiture de Hanji, qui les attendait.
Une fois assise sur la banquette arrière à côté de l'homme aux cheveux d'ébène, la jeune femme regarda le tableau de bord de la voiture qui indiquait : 2 décembre. 18h59.
Déjà si tard dans l'année...
Hanji les déposa en bas de l'immeuble, que la lycéenne n'avait pas vu depuis un moment.
Celle-ci, ailleurs ne se rappela même pas qu'elle avait suivi Levi dans l'ascenseur.
Elle reprit « conscience » uniquement quand il la laissa rentrer dans l'appartement, qui était, comme elle l'avait connu, impeccablement nettoyé.
Cependant, la vue de l'appartement l'angoissa. Un flot de souvenirs vint lui brouiller la vue.
Levi lui annonça :
- Barris est parti, il a finalement emménagé avec sa copine, du coup tu peux prendre sa chambre. Je t'ai préparé ton lit, tu as une serviette dans la salle de bains et ...
Il s'arrêta quand il vu l'air dépité de Victoria. Elle avait les larmes aux yeux. Il ne le montrait pas mais il se sentait totalement impuissant face à tout ça. Il lui frotta simplement les cheveux, et lui demanda :
- Tu veux quoi à manger ce soir ?
- Je ... je vais me débrouiller je vais sortir en ville.
- Tch. je vais nous faire livrer. Ça te plait des sushis ?
En silence, difficilement elle acquiesça.
Il ne put résister. Il voulut la prendre dans ses bras, mais exerça une résistance légère mais ferme.
- Je vais prendre ma douche...
- Oui, oui vas-y je m'occupe de la commande.
Le restant de la soirée se passa dans un silence total.
Elle mangeait doucement, en silence, et Levi ne savait pas quoi dire. Ça ne servait à rien de dire qu'il était désolé de tout ça ...
Cependant, elle ne se sentait pas bien... Une petite voix dans sa tête lui murmurait sans cesse depuis son retour dans cet appartement, comme une alerte :
« il faut que je parte, il faut que je parte ! »
Rapidement, Levi invita la gamine à aller se coucher, car elle était très fatiguée.
- Une dernière chose.
- Oui ? ...
- Fais comme chez toi, puisque tu es chez toi ici.
- Merci.
- Pas de quoi.
- Dis, pourquoi tu as insisté pour que je ne parte pas en foyer ?
Il marqua un silence.
- Car j'y suis moi-même allé.
Elle fut surprise.
- D'accord, merci de ton aide.
- Repose-toi.
Elle poussa la porte de sa nouvelle chambre. Il était 23h56.
Mowgli vint se blottir contre elle toute la nuit.
Elle entendait à certains moments, les ronronnements en écho avec les battements de son cœur.
Le lendemain matin.
Les rayons du soleil filtraient dans la chambre. Victoria se réveilla doucement.
Mowgli vint se frotter contre elle.
Cette petite voix lui répétait en boucles la même phrase depuis hier.
Elle se leva en y faisant abstraction puis donna à manger à Mowgli.
Victoria observa doucement l'appartement, dans ses moindres détails. Rien n'avait changé depuis la dernière fois. ça lui laissait pourtant un goût amer...
Levi avait laissé un ordinateur qu'elle pouvait utiliser à sa guise, dans le salon.
« je reviens dans la journée, je vais me renseigner à ton lycée. » avait – il marqué sur un bout de papier.
Elle alluma l'ordinateur en déjeunant. Rapidement, youtube la dirigea vers des vidéos de moto et de surf. Du surf. L'océan. Ça faisait si longtemps. presque 6 ans.
L'après midi.
Levi rentra. Victoria n'était pas là. Il n'y avait même pas un mot sur la table.Il paniqua. Où était-elle ?
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