Rencontre
La scène se déroulait sur une aire d'autoroute entre Toulon et Aix en Provence, en juillet.
« On va le laisser ici, point barre ! » hurlait un homme.
Victoria : « non arrête ! Maman dit quelque chose ! »
La mère cria : « Chéri ... »
L'Homme répondit : « la ferme, c'est ta fille qui nous fout dans la merde ! quelle idée de t'avoir écouté et d'avoir pris un chat ! on part en vacances, personne ne le garde, on le laisse ! j'ai envie de passer mes vacances tranquilles en Espagne moi ! »
Victoria : « arrête s'il te plait ne le laisse pas ! »
L'homme la gifla. Le miaulement du chaton s'amplifia, comme s'il avait senti la violence de l'acte contre sa maitresse.
Un homme, à quelques mètres de là, habillé d'un jean et d'une chemise blanche, les cheveux noirs et les yeux bleus, gris d'acier, sortie de la supérette avec un sandwich, un paquet de bonbons et une tasse de thé noir à la main, quand il entendit les cris.
Victoria pleurait, la mère ayant voulu protester s'était vu assigner deux gifles par son conjoint.
Ce dernier posa violemment la boite en carton, puis leva de nouveau la main sur la mère : « Callate ! fermez-la ! on va en Espagne, et on laisse cette merde ici ! »
La fille le fusilla du regard, la main de l'homme allait lui tomber sur le visage, quand elle fut stoppée par le jeune homme qui regardait la scène quelques instants auparavant.
L'inconnu rétorqua : « Oye, dégage ta main de là batard ! »
Le conjoint hurla : « qu'est-ce que tu as le nain ? »
A ce moment, le jeune homme mit un coup de tête dans le visage du gaillard : « le nain peut facilement te mettre à terre. »
L'homme était à genoux, hurlait, saignait du nez, la femme le nettoyait.
Le jeune homme quant à lui, prit la boite, et fixa Victoria : « viens avec moi deux minutes gamine ! »
Victoria sanglotait ayant peur à la fois de la réaction du conjoint de sa mère, mais aussi sous le choc de l'offensive du jeune homme aux yeux d'acier envoutants.
Le jeune homme annonça : « bouge idiote, je ne vais pas t'enlever ! »
Elle réussit à faire quelques pas en direction de celui-ci. Il l'emmena avec lui, 50 mètres plus loin.
Il dit :
- allons un peu plus loin, il est bruyant l'autre con.
Ils avancèrent un peu, puis il rajouta :
- ça va ?
Elle ne dit rien.
L'homme se présenta :
- mon prénom est Levi.
Elle ne dit rien.
- Tch. La moindre des choses est de me dire le tien, petite.
- je m'appelle Victoria ! merci pour...
- pas de quoi ! je déteste les misogynes.
Le chaton miaula. Ils s'assirent sur un banc. Levi caressa le chat, dorénavant apaisé.
Victoria pleura de nouveau.
Levi resta impassible.
- il voulait l'abandonner ?
- oui...
- tu habites où ?
- près de Toulon.
- je vois. Etudiante ou lycéenne ?
- lycéenne. J'ai 17 ans.
Victoria sécha ses larmes.
- moi je bosse à Marseille, j'ai 24 ans.
Elle ne savait pas quoi dire.
L'homme hurlait de plus en plus fort avec sa femme.
- Tch. Il est bruyant l'autre ! je ne sais pas comment tu fais pour le supporter. »
Victoria ricana.
Il la regarda toujours en caressant le chat.
L'homme colérique cria :
- reviens morveuse, on va tomber dans les embouteillages à l'entrée de l'Espagne sinon.
La mère demanda :
- Victoria viens s'il te plait!
- Tch. Ils ne peuvent pas te lâcher un peu ! Comment il s'appelle ?
- Rodrigo.
- pas l'autre con, idiote ! Le chat !
- oh, Mowgli.
- ça lui va bien.
Rodrigo s'impatienta, Levi lui lança un regard froid qui lui ordonnait de ne pas s'approcher plus.
Levi dit simplement :
- je vais le prendre avec moi, n'aie pas peur.
Il écrit quelque chose sur un bout de papier et reprit :
- tiens, voici mon numéro, garde-le, envoie-moi un sms, que j'ai le tien aussi. Comme ça dès que tu rentres de tes vacances, tu pourras passer à Marseille voir Mowgli.
Elle prit le bout de papier, Levi était impassible comme à son habitude :
- tiens !
Il lui donna le paquet de bonbons.
- merci énormément Monsieur !
- appelle moi simplement Levi. Et tutoies moi à l'avenir !
- d'accord !
elle voulut sortir son téléphone mais il la stoppa :
- arrête ça ! tu as tout le temps de m'envoyer un sms plus tard, si l'autre te voit il pourrait te prendre ton téléphone. Garde précieusement le papier. Envoie-moi un sms quand tu seras seule ! et ne me regarde pas une fois rentrée dans la voiture, c'est pareil, il pourrait se douter de notre conversation.
- d'accord !
Elle embrassa le chaton tendrement, chuchota à Levi un « merci infiniment Levi ! » et partit en direction des hurlements.
Rodrigo la poussa dans la voiture, sa mère entra aussi, mais avait pris le temps de sourire à Levi pour son geste courageux.
Levi regarda la voiture repartir en flèche. Victoria ne regarda pas derrière elle, fidèle aux paroles de Levi.
Levi regarda le chat : « eh bien Mowgli... t'as pas intérêt à pourrir ma chambre sinon tu vas chez Hanji! »
Le chat ronronna en guise de réponse.
Il se leva, entra dans sa voiture et donna de l'eau dans une coupelle au chat qui but goulument. Il posa la boite doucement à côté de lui, sur le siège passager. Puis il démarra, d'une conduite prudente, en direction de son appartement à Marseille.
C'était le début d'une longue histoire entre Victoria et Levi.
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