L'écho de l'océan



Victoria était arrivée à destination. Les sables d'Olonne. Ça faisait bien longtemps qu'elle n'était pas venue ici. Elle avait arrêté de surfer depuis la mort de son père. C'était un des nombreux moments qu'elle avait l'habitude de partager avec lui. Elle avait loué un studio face à l'océan et plein centre-ville. A deux pas se trouvait un surf shop ouvert toute l'année. Elle se rappelait, ce magasin était ouvert toute l'année.

Avant de descendre voir le magasin, elle avait sorti les vêtements de son petit sac, et ses quelques provisions qu'elle avait fait durant la correspondance à Nantes.

En entrant dans le magasin, elle se laissa aller dans les petites allées, qui n'avaient pas changé.

Si elle voulait surfer, en décembre, il fallait tout le matos.

Elle regarda les prix des combinaisons les plus chaudes. 215€ à 350€. C'est cher, mais bon... le surf coute cher... Sa mère lui avait toujours dit : « t'es comme ton père, tu aimes les sports de riche. »Sa mère... elle pouvait reposer tranquillement. Elle se débrouillerait très bien seule maintenant. Puis elle observa les planches. Les 5.8, un short board. Ce qu'elle préférait.

Mais bon, peut-être qu'elle n'arriverait plus à surfer ce type de planche...

Le vendeur l'interpella : « vous avez besoin de renseignement ?

- je regarde...

- ça fait longtemps que vous n'avez pas surfé ?

- Exact.

- Rien ne se perd, c'est comme le vélo.

Il la conseilla et dit finalement :

- Si vous voulez tester une board vous pouvez la louer, nous sommes ouverts jusqu'à 20h. Pareil pour la combinaison.

Elle se laissa tenter, acheta un maillot de bain basique, et partit sur la plage. Avec une eau à 7 degrés, c'était peut-être de la folie, mais elle s'en fichait. Le sable même glacial sous ses pieds était merveilleux. L'air iodé remplissait ses poumons. L'écho des vagues lui parvenait. Environ 1m de haut. Parfait pour recommencer. Elle courut à l'eau, se mouilla la nuque, le visage, les cheveux, puis s'allongea sur la planche, et comme autrefois, commenca à ramer, pour aller au loin, là où les vagues grandissent.

Point de vue de levi, un peu plus tôt dans la journée

Putain, elle est où ?

Je vais voir Mike. Rien.

Hanji, non plus. D'ailleurs la binoclarde n'est pas là.

Je retourne chez moi, puis m'arrête soudainement.

Attends... je tremble ?

Je regarde mes mains secouées de tremblements.

« Reprends-toi abruti. »

J'essaye de l'appeler, une, deux fois , trois fois. Rien. Je rentre chez moi, pour essayer de faire le point. Soudain, mon téléphone sonne. Un sms.Numéro inconnu.

« Sale batard, sache qu'on t'a retrouvé, tu vas nous faire payer la beuh que tu nous as volé. On va te prendre la chose la plus importante à tes yeux. »

Putain, ils n'ont quand même pas... Je vais rentrer dans leur jeu, je réponds :

« Qui est ce ? »

Cet idiot me répond :

« Vincenzo alias la taupe »

La taupe... Je vais le prendre par surprise. Je vais lui faire payer de me faire chanter.

Point de vue de Victoria

L'eau est glaciale. J'ai l'impression qu'elle me brûle par le froid. Finalement, après un petit temps d'adaptation, je ne ressens plus cela.

Ça fait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti une vague me tirer vers elle pour m'inviter à glisser, tout en entendant les rugissements des vagues déferlantes derrière moi. Le bruit était assourdissant, mais c'était merveilleux. Etrangement, je me sentais vivante à ce moment-là. Une belle vague, bien nette, arrive. Je lui tourne le dos pour commencer à ramer. Rapidement, je sens l'énorme bouche du monstre m'attirer, ma planche se soulever. C'est le moment. Je me lève, pour être propulsée à toute vitesse au creux de la vague. Je décide de sortir de la vague en sautant de ma planche, une fois arrivée sur la lèvre de celle – ci. J'ai l'impression de sauter de très haut, alors qu'il n'y ni a qu'1m50 de haut. J'atterris dans l'eau, la vague suivante, me plaque sous l'eau quelques instants. Je remonte à la surface une fois celle-ci passée. L'air semble si pur, iodé. Je me laisse dériver, malmener par les vagues. Elles me tirent, m'emprisonnent, me libèrent. Cette sensation est définitivement enivrante. Le soleil commence à se coucher, et caresse d'un rouge flamboyant, cet océan de bonheur.

Point de vue de Levi, tard dans la soirée

« Elle est où ? » m'écriais-je de rage sur le corps à moitié inconscient de « la taupe ».

« Je ne vois pas de quoi tu parles ! »

Je prends soin de lui mettre plusieurs coups dans la gueule pour lui rafraichir la mémoire. Cet abruti, ne trouve le moyen d'articuler que :

« Pardonne-moi ! Laisse-moi partir ! »

Soudain, un éclair de lucidité me traverse. Si je le laisse partir, je vais avoir des emmerdes. Je fais donc quelque chose, un peu contraire à mes principes, mais qui me protégera surement à l'avenir.

Je prends mon téléphone, j'appelle la police, et j'attends patiemment qu'ils arrivent.

D'ailleurs, ils arrivent rapidement, et embarque le type, en me remerciant simplement. Apparemment, il était recherché par la brigade en charges des affaires de drogues. Je rentre chez moi, il est déjà tard. Je rentre. Il n'y a rien. Victoria n'est pas revenue. Tout semble vide. Seul Mowgli est là, et vient se caresser. Je n'ai décidément pas le moral... Je soupire.Au moins, elle n'a pas été prise pour cible pour ces merdeux de la drogue. D'ailleurs c'est fini ça pour moi.

Les ronrons de Mowgli me bercent, je m'allonge. Au moment où le sommeil me vient, quelqu'un frappe vigoureusement à ma porte d'entrée.

Je me lève, et je vais ouvrir à Hanji.

Elle hurle :

- putain Levi , qu'est ce que tu as ?

- Quoi ?

- Tu ne réponds pas aux messages et .... Mais tu as fait quoi ? tu t'es encore battu ?

Je baisse la tête et détourne le regard.

- putain t'es pas sérieux !

- Ta gueule. J'ai juste pété la gueule à un petit merdeux. J'ai cru qu'il avait emmerdé Victoria...

- ... tu as des nouvelles ? car pas de nouvelles, même pas sur facebook...

- Non, je ne sais pas où elle est...

La fatigue s'abat comme un coup de massue sur moi. Moblit apparait dans l'entrée, et referme la porte.

- MOBLIT ! mon chéri ! s'il te plait appelle Victoria!

- Euh... d'accord... »

Il compose son numéro.

Point de vue de Victoria

Il fait déjà nuit. Après que le soleil se soit totalement couché, je suis sorti de l'eau, pour rapidement me doucher. Nous sommes en hiver, il fait très froid en ressortant de l'eau.

Je me prépare à manger, et déguste mon plat tranquillement. Un peu plus tard dans la soirée, mon téléphone sonne : Moblit. Je ne décroche pas. J'ai envie de rester seule, dans ce calme paisible. Une fois l'appel finit, je regarde attentivement mon téléphone : plusieurs appels manqués de Hanji et de Levi. Et des dizaines de sms d'Hanji. Mon téléphone sonne de nouveau. Moblit de nouveau. Je décide de décrocher pour raccrocher rapidement, et éteindre mon téléphone par la même occasion. Ce sera bien comme ça quelques jours.

Point de vue général

« Victoria semble avoir éteint son téléphone. » annonça Moblit.

Levi semblait dépité. Le couple de photographes pensa préférable de le laisser se reposer.

Une fois seul, Levi s'allongea avec le chat dans ses bras, dans son lit. Il regarda le clair de lune, et souffla : « pourquoi tu fuis ? tu dois te battre... comme toujours... »

Le lendemain matin, en allumant son ordinateur, Levi, une tasse de thé à la main, découvrit qu'une page internet n'était pas fermée. Il l'ouvrit : une page apparemment de studio en location, laissait apparaitre le message suivant : « votre réservation aux Sables d'Olonne, a bien été prise en compte. » suivit des photos du studio loué.

« je vois. Je comprends. » pensa Levi.

Pendant 4 jours durant, les conditions de vagues furent formidables, sans néanmoins excéder 1m30 de taille de vague. Mais c'était suffisant pour une reprise.

Puis en fin de semaine, elle décida de remballer ses affaires. Des mauvaises conditions, avec du vent, et de mauvaises vagues étaient attendues. Il était temps de rentrer. Elle prit le train, pour un trajet de 7h30. Elle arriva, « comme une fleur » à Marseille à 20h. Il faisait très froid. Beaucoup plus froid qu'en Vendée. Elle arriva devant l'immeuble, rentra dans l'ascenseur. Bizarrement, elle se sentait bien. Même si Levi allait probablement la jeter, ce n'était pas grave. Elle avait pu se vider la tête au moins un minimum. Elle sentait tellement mieux. L'océan l'avait purifié en quelque sorte. Elle cogna. A sa grande surprise, Bari ouvrit la porte.

- OH salut ! content de te revoir ! je viens juste récupérer un dernier carton que je n'avais pas eu le temps de chercher !

Une voix d'outre-tombe, grogna :

- à qui tu parles ? grouille toi de dégager.

Barris répliqua en ricanant :

- je parle à ta petite protégée !

Barris laissa rentrer Victoria, et la débarrassa même de sa planche de surf, et de sa combinaison encore humide, pour aller les mettre dans la buanderie. Levi tourna les yeux vers elle. Le temps d'un instant, ils s'illuminèrent. Mais un silence s'installa. Barris s'éclipsa discrètement.

Victoria s'approcha de Levi, qui regardait par la fenêtre. Barris, d'en bas de l'immeuble, lui faisait des signes obscènes.

Victoria, lança :

- Levi, tu as quoi à la joue ? tu t'es battu ?

« si tu savais comment je me suis inquiété... »

Il répliqua simplement :

- la prochaine fois préviens moi quand tu te barres comme ça. Ça m'évitera de me faire chier à te chercher.

Elle répliqua simplement, ce qui étonna l'homme :

- j'y ferais attention la prochaine fois.

Il se retourna et s'approcha d'elle d'un air menaçant. Pas si menaçant, car elle le connaissait maintenant.

Il posa simplement sa main dans ses cheveux :

- tu veux manger quoi ce soir ? j'ai des lasagnes à te proposer...

- Ce sera très bien !

Après le repas, ils s'assirent sur le canapé. Ils discutèrent calmement, comme si rien ne c'était passé. Elle avait le sourire. Elle lui montra les quelques photos qu'elle avait prise du soleil et des vagues. Peu à peu, il sentit qu'elle s'endormait sur son épaule. Un chuchota, comme pour lui-même :

- je suis heureux que tu sois rentrée.

Elle releva la tête :

- hein ? tu m'as dit quoi ?

- Je t'ai dit d'aller te coucher, il est 00h.

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