Chapitre 7
Harry - Mardi 16 juin
Je suis tiré de mon sommeil par quelque chose qui me chatouille le cou. Je geins et je gigote puis j'entends un doux rire dans mes oreilles.
- Louis, je marmonne en ouvrant peu à peu mes yeux.
- Oui, mon amour ? Me lance-t-il d'un ton faussement innocent.
Il reprend pourtant ses baisers dans mon cou alors que j'expire longuement en m'étirant. Sa main glisse vicieusement sous mon tee-shirt et je souris malgré moi.
- Louis, je répète mais d'un ton réprobateur cette fois-ci.
- Mais...Se plaint-il. Comment tu veux que je respecte ton truc d'abstinence avant le mariage alors que tu es si beau dès le matin ?
Il grimpe à califourchon sur moi et me fixe avec un air de chien battu.
- Ça ne marche pas avec moi ça mon chère, je lui réponds en récupérant ses mains baladeuses sous mon tee-shirt.
Il esquisse une moue boudeuse en liant ses doigts aux miens.
- Bon d'accord...
Je me redresse alors qu'il est toujours sur moi et sans crier gars, je me lève. Il pousse un petit cri et se raccroche à mon cou pendant que je me déplace dans l'appartement sombre. Je le dépose sur la table de la cuisine et appuie sur les boutons de la télécommande pour ouvrir tous les volets. Quand je reporte sans attention sur lui, je le découvre un peu gêné avec les joues rougies.
- Qu'est-ce qui se passe Louis ?
- Rien, c'est juste...Tu ne m'avais jamais porté comme ça avant. C'est toujours moi qui...enfin bref, laisse tomber.
Il descend de la table et commence à préparer le petit-déjeuner pendant que je vais aux toilettes. Je reviens et l'aide à tout installer. J'allume la télé et nous prenons notre petit-déjeuner tranquillement.
- En fait, je pensais, il faut qu'on aille faire des courses pour la petite soirée de demain soir avec nos amis. Et il faudra qu'on installe tout aussi.
- Oh oui, évidement, je réponds comme si je savais de quoi il parlait.
- Pour la nourriture, je pensais à des sushis. Je sais que tu adores ça et tes amis aussi.
Je connais Louis depuis peu, mais j'ai remarqué qu'il faisait souvent tout pour faire plaisir à Marcel, quitte à s'effacer et mettre de côté ses propres envies.
- Et si tu me disais ce que toi tu voudrais manger ?
- Tu vas jamais accepter si je te le dis, rétorque-t-il.
- Dis toujours.
- Cal et Oli, des amis d'enfance que tu ne connais pas, ont ouvert il y a peu un restaurant de burgers dans le coin. Ce n'est pas un simple fast-food mais ce n'est pas un pub non plus, c'est un peu entre les deux et je suis sûr qu'ils pourraient t'étonner si tu leur laissais une...
- Ok, ça me va, je réponds en croquant dans ma tartine.
- Quoi ?
- Je t'ai dis que ça me va, tu peux contacter tes amis. Mais tu penses qu'ils seront prêts pour demain soir ?
- Je pense que oui ! Putain merci Marce !
Il se lève, embrasse bruyamment mes lèvres puis sort son téléphone en s'éloignant de la cuisine. Il revient une fois que j'ai terminé mon petit-déjeuner, un énorme sourire sur le visage.
- C'est réglé ! D'ailleurs ce midi, toi et moi on va déjeuner dans leur resto et je te les présenterais en personne. Ça te va ?
- Ça me semble parfait, je lui réponds avec un sourire.
Nous avons passé le reste de la matinée à traîner devant la télé et à nous préparer tranquillement. Nous partons de la maison vers 12h30. J'ai opté pour un tee-shirt blanc large rentré dans un short bleu foncé alors que Louis porte un tee-shirt Adidas avec le short assortit. Nous prenons sa voiture et nous arrivons au restaurant vers 13h.
- Bon je te préviens, ils peuvent être un peu bruyants et leur humour est parfois un peu limite, mais ils sont sympas.
- D'accord, je lui dis en esquissant un petit rire.
Je lui tiens la porte du Coli's Burger et nous entrons à l'intérieur du petit restaurant.
- Hey Tommo ! S'écrie un garçon fin aux cheveux roux.
- Comment tu vas bro ? Lui lance un brun aux cheveux hirsute.
Ils se font une longue accolade alors que je reste légèrement en retrait.
- Ça va super !
Il tourne ensuite son regard vers moi et attrape ma main pour me tirer à ses côtés.
- D'ailleurs les gars, voici mon fiancé, Marcel, et Marcie voici Calvin et Oli.
Il me désigne le garçon roux comme étant Oli et le brun comme étant Calvin.
- Le fameux ! Me lance Oli. Depuis le temps qu'on entend parler de toi, ça fait plaisir de te rencontrer mon pote !
Louis grimace et le rouquin semble soudainement embrassé.
- Enfin je veux dire, mec.
Louis grimace à nouveau.
- Mon gars ?
Il fait cette fois une moue hésitante.
- Monsieur ?! S'offusque-t-il.
- Marcel, ça sera très bien, je réponds en riant à la place de Louis. Mais mon pote, mec ou mon gars ça va aussi. Le monsieur t'oublie par contre car ça craint vraiment !
- Ah bah voilà ! Nargue-t-il le fiancé de mon frère en venant me serrer la main. Enchanté mec !
- Ouais, c'est grave sympa de mettre un visage sur ton nom, renchérit Calvin.
Il me serre la main à son tour et pousse un petit sifflement en la retirant.
- Sacré poigne mon vieux !
- Marcel, appelez le Marcel ! S'exclame Louis, gêné.
- Il a pas l'air de prendre mal notre façon de parler, se défend le petit roux.
- Il comprend même notre accent ! Lance le brun.
C'est vrai que leur accent est bien différent du mien ou de celui de Marcel, mais j'ai l'habitude. Avec mon travail j'ai eu l'occasion d'avoir affaire à des personnes des quatre coins du Royaume-Uni.
- Je t'assure qu'il n'y aucun problème Louis, je le rassure.
- Tu es sûr ?
- Oui.
Il hoche la tête et ses deux amis nous placent à une banquette libre avant de repartir derrière les fourneaux. Je détaille longuement l'endroit et je souris. Ça me rappelle le snack pas loin de chez ma mère où je me rendais souvent avec mes amis quand j'étais ado. C'est d'ailleurs dans ce genre d'endroit où je me rends souvent avec mes collègues pour déjeuner, car c'est rapide et abordable, même si ce n'est pas vraiment sain.
- Comment tu trouves l'endroit ? Me demande Louis en observant la carte.
- C'est sympa. Et tes amis aussi d'ailleurs. C'est bête de ne pas les avoir rencontrés avant.
- Ils vivaient à Doncaster avant et ils ne sont qu'à Sheffield que depuis quelques mois. J'ai pu leur avoir ce local et ils n'ont pas hésité.
- Ce local est à toi ? Je m'étonne.
Il hausse les épaules avec un petit sourire gêné.
- Ils n'avaient pas les moyens d'acheter un local, que ça soit à Doncaster ou ici, alors j'en ai acheté un pour eux. Je voulais que ça soit un cadeau mais ils ont insisté pour me verser un loyer chaque mois en fonction de ce qu'ils gagnent, ils ont leur fierté ces deux têtes de mule.
- C'est normal, je les comprends. Mais ce n'est vraiment que pour ça que je ne les ai jamais vu avant ? Tu as ta famille là-bas et on y est déjà allé.
Je l'observe tout de même attentivement en lui disant ça car je ne suis pas sûr de ce que j'avance. Logiquement, Marcel a déjà dû aller à Doncaster avec Louis pour rendre visite à ses proches mais je n'en suis pas sûr.
- Oui, tu as raison...Ne le prends pas mal Marce mais eux et toi vous n'êtes pas vraiment...du même monde, tu comprends ? Moi aussi d'ailleurs, même si aujourd'hui j'ai les moyens et que nous avons un monde de vie semblable, j'ai grandi avec eux dans une banlieue modeste et dans une famille avec des revenues tout aussi modeste. Nous n'avons eu ni la même enfance, ni la même éducation que toi...Et donc j'avais simplement peur que vous ne vous entendiez pas, que tu les trouves grossiers et stupides et qu'eux te trouvent hautain et coincé...
- Je comprends très bien, ne t'inquiète pas. Tu les as quand même invités au mariage n'est-ce pas ?
- Oui, évidement. Ce sont mes amis de toujours, les seuls avec qui j'ai gardé contacte et qui n'ont pas cherché à profiter de moi quand j'ai commencé à bien gagner ma vie grâce au foot.
Je ne peux pas le blâmer d'avoir informé ses amis que Marcel et eux n'étaient pas du même monde. Mon frère est plutôt du genre bcbg, il a l'air d'être toujours tiré à quatre épingles et d'être poli et distingué en toutes circonstances, ce qui est diamétralement opposé au style de Calvin et Oli. Je comprends que Louis a eu peur que ça se passe mal en les faisant se rencontrer. Il aime Marcel et il aime ses amis, et savoir que des personnes qu'on aime s'entendent mal peut-être dur à accepter.
- C'est précieux ce genre d'amitié.
- Oui, très précieux même. Ils m'ont beaucoup aidé à garder les pieds sur terre.
- Ouais on est géniaux, je sais, intervient Oli avec un carnet à la main. Alors, vous avez choisi ce que vous voulez ?
- Moi ça sera comme d'hab, avec les oignons rôtis, le bacon et la sauce au poivre. Si tu veux Marce, ils font un super burger végétarien.
- On peut te faire une salade verte avec les ingrédients que tu veux aussi, si tu tiens à ta ligne, me propose le rouquin.
Marcel serait certainement ravi mais ce n'est pas mon cas ! Un burger, ça se mange avec un vrai steak à l'intérieur, et les salades ce n'est pas ce que je préfère.
- Merci mais ça ira, je prendrais la même chose que Louis mais avec de la sauce barbecue. En accompagnement je prendrais des potatoes et en boisson, je prendrais une Fuller's 1845.
- Tu es sûr ? S'étonne Louis.
- Et certain, je rétorque avec un sourire.
- Eh bien c'est parti ! C'est un excellent choix ! S'écrie Oli avant de repartir.
- On pourra prendre à emporter ce que tu ne finis pas.
Il pourrait être étonné par ce que je suis capable d'ingurgiter.
- Et si tu me parlais un peu de toi et de tes deux amis, je lui dis en lui donnant toute mon attention. Comment vous vous êtes rencontrés et tout le reste.
- On en a jusqu'à ce soir, me répond-il en riant.
- On a tout notre temps.
- Ok très bien. On s'est rencontré en maternelle, rien d'exceptionnel, et on s'en souvient même pas à vrai dire ! Je crois qu'on n'était pas vraiment super ami à ce moment mais on s'est retrouvé à l'école primaire et c'est à ce moment que notre amitié s'est vraiment forgée. On a fait les quatre cents coups ensemble et nos mères en ont vu de toutes les couleurs...
Il continue son récit, s'arrêtant simplement pour rire et pour faire des grands gestes. Je l'écoute et l'observe avec attention, le sourire aux lèvres. Ses yeux pétillent de bonheur du début à la fin, ce sont de toute évidence de bons souvenirs pour lui, le bon vieux temps comme on dit. Certaines de ses sœurs sont mentionnées également et ça me permet d'en apprendre plus sur sa famille. Il semble très proche d'eux et adorer ses nombreuses sœurs.
Sa voix s'est serrée à chaque mention d'une de ses sœurs, Félicité, et si je ne me trompe pas, Marcel m'avait averti qu'une des sœurs de Louis était décédée il y a un peu plus d'un an. Je suppose donc que c'est elle.
Entre temps, nos burgers sont servis et Calvin et Oli nous ont rejoint après avoir fermé le restaurant.
- Ouais, je te jure, il a fini le cul à l'air en plein milieu de son jardin et il en a profité pour se vider la vessie après tout ce qu'il avait bu...
- Mais le pire dans tout ça, c'est que ce con s'est étalé ivre mort juste après dans sa propre pisse !
J'explose de rire avec eux alors que si Louis pouvait se cacher dans un trou de souris, il le ferait.
- C'était à mes 18 ans, se défend-il. Je ne me suis plus jamais mis si mal depuis !
- Mais bien sûr, gros mytho ! S'écrie Calvin. Tu oublies les 5 ans des jumeaux ! Il s'est mis à chialer en disant qu'il n'en revenait pas que ses bébés soient déjà si grands !
Louis rougit en cachant son visage dans ses mains alors que je trouve ça absolument adorable. Malheureusement, je n'ai jamais connu ce sentiment de bonheur de voir ses frères et sœurs grandir. J'aurais pu partager ça avec Marcel mais le destin en a décidé autrement...
- Ça va Marcel ? Me demande soudainement Calvin.
- Oui ça va, je pensais juste que...
- Pardon Marce, ça t'a fait penser à ton frère ? Me demande doucement Louis.
- Tu as un frère ? Louis nous a dit que tu avais une sœur, ne dit Oli.
- J'ai une sœur adoptive et un frère jumeau que je ne connais pas, je lui réponds simplement.
Ils me bombardent de questions et j'y réponds comme j'y peux alors que Louis s'énerve contre ses amis à chaque nouvelle question.
- C'est trop cool cette histoire ! S'exclame Calvin.
- Cool ? Tu trouves ça cool qu'une erreur de dossier l'ai séparé de son jumeau et qu'après tout ce temps son frère ne veut même pas le rencontrer ?! S'agace le fiancé de mon frère.
- Non, enfin je veux dire que ce n'est pas commun, c'est une histoire de dingue qui n'arrive pas à tout le monde !
Qu'est-ce qu'il dirait s'il savait la suite...Heureusement la conversation dérive vers un autre sujet et ils commencent à parler d'un groupe d'amis à eux.
- Tu comptes aller au concert des gars ce soir en fait ? Demande Oli à Louis. Ils jouent dans un bar du coin, ils le prendraient mal si tu venais pas.
- Je ne crois pas...Ce n'est pas le genre de musique de Marcel et je ne veux pas le laisser seul ce soir.
- Ton fiancé vient d'engloutir un burger, sa barquette de potatoes et sa bière sans broncher et en lâchant un rot en prime, tu le sous-estimes beaucoup je crois.
- Ça te tente ? C'est un groupe de pop-rock, me propose Calvin. Ce sont des potes à nous, ils sont d'origine australienne et leur groupe s'appelle 5 Seconds Of Summer. Louis a pas mal participé à leur début de notoriété en Angleterre quand il a parlé d'eux sur Twitter il y a environ trois ans.
- Ah, je sais pas si je dois me laisser tenter alors...Je réponds en tentant de rester sérieux.
- Pourquoi ça ? S'étonne le rouquin.
- Eh bien il vous a donné un coup de pouce pour ouvrir votre restaurant, permettez-moi de remettre ses goûts en question.
Un énorme silence s'installe et les deux amis de Louis me fixent les yeux écarquillés avant d'exploser de rire d'un coup. Même Louis se met à rire.
- Tu nous avais pas dit qu'il avait de l'humour ! Dit Calvin. Mais du coup tu veux venir ou pas ?
- Si Louis veut y aller, c'est bon pour moi.
- Merci mon amour, me murmure Louis en caressant ma main.
- Dans ce cas on se dit 21 heures au Double D ?
- Ça marche, on y sera, j'affirme.
Nous nous rentrons à l'appartement à près de 15 heures et Louis me propose d'aller faire une petite sieste pour mieux encaisser la soirée qui nous attend.
- Si tu veux petit papy, je lui réponds en riant.
- Hey ! Je suis toujours en train de digérer le décalage horaire je te signale ! Et puis vu le planning des prochains jours, je préfère dormir tant que je le peux...
- Je te taquine juste, petit papy.
Je reçois son oreiller en pleine face et je ris tout en m'allongeant sur les draps, encore habillé. Il s'allonge à mes côtés en récupérant son coussin et quand je me tourne dos à lui, ses bras s'enroulent sans attendre autour de moi et il se colle à mon dos. Je ne devrais pas sourire mais je le fais. J'ai cette petite voix au fond de moi qui me crie que je suis bien alors qu'une autre me hurle que ce n'est que temporaire car la place que j'occupe est en fait celle de mon frère.
*
Je me regarde dans la glace et souris face à mon reflet. En fouillant bien, j'ai trouvé des vêtements qui me correspondent mieux. Je suis alors vêtu d'un jean bleu foncé moulant, qui ne doit pourtant pas être moulant quand Marcel le porte, ainsi qu'une chemise large noire ultra légère et transparente que je laisse en plus ouverte à moitié. Ça doit être une chemise que Marcel porte habituellement avec ses innombrables débardeurs blancs mais je trouve que c'est bien mieux comme ça.
Pour compléter la tenue, je sors mon collier de mon sac que j'ai pris avec moi de Liverpool. C'est une croix en argent qui appartenait à mon père et même si je ne suis pas spécialement croyant, je ne le quitte jamais. J'ai préféré le retirer quand j'ai pris la place de Marcel mais je pense que c'est la bonne occasion de le remettre. Je passe doucement mon pouce sur le métal en souriant puis je passe la chaîne autour de mon cou. Je me parfume avec le parfum de mon frère qui me plaît le plus puis je rejoins Louis qui boit un verre d'eau assis au bar de la cuisine ouverte, son téléphone en main.
- Je viens d'avoir un message de ma mère, ils arriveront jeudi ma....Putain de merde, murmure-t-il en posant son regard sur moi.
Il me détaille de la tête aux pieds en se mordant la lèvre inférieure et je sens malgré moi mon bas ventre chauffé en le voyant me dévorer ainsi du regard.
- Tu es...Putain tu es magnifique...
- Merci, je réponds en me raclant la gorge, un peu gêné mais satisfait.
- Je suis en train de me demander si je dois te laisser sortir comme ça ou pas.
- Au pire, je déclencherais une émeute, mais je saurais gérer, je rétorque avec un clin d'oeil.
Je passe devant lui pour enfiler une paire de boots brun foncé de Marcel qui sont un peu justes pour moi et il me rejoint finalement pour enfiler ses Vans. Il n'est pas mal non plus avec son slim noir et son débardeur blanc ultra large qui dévoile ses tatouages, il est même très sexy.
- Ce que tu vois te plaît aussi ? Me taquine-t-il.
- Effectivement.
Nous sortons rejoindre cette fois-ci un taxi et nous prenons la direction du bar.
- Ce look te va à merveilles, je ne crois ne jamais t'avoir vu si sexy, me murmure-t-il.
- On ne fera pas l'amour pour autant, je lui réponds avec malice.
- Tu es monstrueux Marcel Chamberlain...
- Je sais, je lui dis en souriant.
Son regard se pose ensuite sur mon collier et il vient doucement le prendre en main pour l'observer.
- Il est nouveau ?
- Hum oui, en quelque sorte.
- Comment ça ?
- Une personne qui m'est chère me l'a donné.
- Oh...Personne dont je devrais m'inquiéter ? Me demande-t-il d'un ton faussement suspicieux.
- Non absolument pas, je le rassure en riant.
- Dans ce cas ça me va, il est très beau en plus.
- Merci.
Peu de temps après, le chauffeur nous dépose et Louis paye la course. Nous entrons dans le bar et Calvin et Oli nous font signe depuis une table au loin. Nous nous frayons un chemin parmi la foule de clients certainement déjà présents pour le concert et nous nous asseyons face à eux à une petite table haute en bois où nous attendent déjà deux bières.
- Comment ça va depuis tout à l'heure ? Leur demande Louis.
- Super ! Vous êtes canons tous les deux, au passage, dit Calvin.
- Vous comptez pécho une dernière fois avant le mariage ou quoi ? Plaisante Oli.
- La seule personne que je compte pécho, c'est mon futur mari mais il ne veut pas, se plaint Louis avant de soupirer théâtralement.
- Il ne comprend pas que j'ai mes règles et donc que je ne peux pas, je plaisante.
Les deux garçons rigolent alors que le fiancé de mon frère me pousse gentiment l'épaule.
- Il a lu dans un magazine que s'abstenir une semaine avant le mariage était bénéfique et que ça rendrait notre nuit de noce bien plus torride...
- Ça se tient, me soutient Calvin. Vous allez être plus qu'heureux de vous retrouver samedi soir.
Il joue ensuite avec ses sourcils de manière suggestive et nous explosons de rire.
- Mais bon, je dis déjà RIP à tes fesses Marcel, me taquine Oli.
Je ris, surtout que contrairement à Marcel je ne suis pas le genre de gars à être souvent en dessous, alors que Louis lui lève les yeux au ciel.
- T'es vraiment con, je prends soin de mon bébé je te signale !
- Ton bébé ? Il fait une demi-tête de plus que toi !
- Oui mais ça c'est bizarre, d'habitude il n'est pas si grand, se plaint-il comme un enfant. Je suis parti à New York et quand je reviens, il est métamorphosé ! Il se coupe les cheveux, il fait du sport et il prend des centimètres, comme si ce n'était pas le même homme !
Oh tu ne crois pas si bien dire !
- Et c'est mal ? L'interroge Calvin, plus amusé qu'autre chose.
- Bien sûr que non ! Il est genre putain de sexy mais juste après il me balance son truc d'abstinence, je suis sensé faire quoi moi ?
- Le tromper ? Propose Oli en riant.
- Hé ! Je m'offusque un peu trop naturellement.
- Je vois qu'on s'amuse bien ici, nous interrompt un grand blond bouclé en entourant les épaules de Calvin et Oli.
- Luke ! Le salue Oli en se levant pour lui faire une accolade.
- Toujours aussi moche à ce que je vois !
- Toujours aussi con à ce que je vois ! Heureusement pour toi que tu es aussi débile que talentueux !
- Et on sait tout que Luke est vraiment très talentueux, rétorque un nouveau venu aux cheveux courts rouges et bouclés.
Les cinq garçons explosent de rire face au sous-entendu, même le concerné.
- Par contre... Lou, si tu me disais qui est ce beau gosse assis à côté de toi, demande le dit Luke en me lançant un regard de braise.
- Pas touche, c'est clair ? C'est MON fiancé, je vais me marier avec lui dans quatre jours donc tu gardes ce regard pour quelqu'un d'autre ok ?
- Dommage...
- Tu es donc Marcel je suppose ? Me demande l'autre garçon en me tendant sa main.
- C'est ça.
- Enchanté je suis Ashton, l'énergumène c'est Luke. Il y a encore Michael et Calum mais ils sont en coulisses vu que c'est bientôt à nous.
- Enchanté.
Je discute quelques instants encore avec lui alors que Luke et Louis échangent des messes basses en riant. Je fronce les sourcils, sentant en moi une contrariété que je tente d'ignorer. Ils finissent par repartir, le concert allant bientôt commencer.
- Tu es sorti avec lui ? Je ne peux m'empêche de demander.
- On a couché une fois ensemble il y a longtemps, quand ils sont venus pour la première fois en Angleterre, mais maintenant c'est juste un bon pote avec qui j'ai de bons délires, m'explique-t-il en se levant.
- Ne t'inquiète pas Marcel, les musiciens ce n'est pas son style en plus. Il ne te lâchera jamais pour Luke ! Ricane Calvin en se levant également après avoir fini son verre.
Je me lève aussi, comprenant qu'ils veulent rejoindre la piste improvisée face à la scène pour ne pas rater le début du concert.
- Et pourquoi ça ?
- Ce que kiffe Louis, c'est les gars en uniforme, lance malicieusement Oli. Si vous croisez un beau pompier ou bien un policier sexy, surtout un policier, là tu pourras te faire du souci !
- Ah oui ! Louis et les flics, une grande histoire d'amour ! Son cousin qui est lui-même policier à même voulu lui présenter un de ses potes flics quand il l'a appris. Et en soit ça aurait pu se faire s'il ne t'avait pas rencontré, avoue Calvin en riant.
J'écarquille les yeux, surpris, parce qu'il se trouve que je suis quand même policier.
- Pourquoi les policiers en particulier ? Je demande.
- Vous êtes chiants les gars ! Il n'était pas obligé de le savoir, geint Louis.
- Explique moi, j'insiste sur un ton plus léger en lui donnant un petit coup de coude.
- Je ne sais pas trop mais tu sais...Genre le trip des menottes, de l'autorité, de l'arrestation, de la punition...Quand je vois un beau policier dans son uniforme, ça m'inspire pleins de choses pas très catholiques et j'y peux rien, c'est comme ça, c'est plus fort que moi.
- Donc tu veux te faire menotter et punir par un policier ? Je lui demande avec un regard coquin.
- Non ! Se défend-il en rougissant. Maintenant viens si tu veux qu'on ait une bonne place.
Il me tire par la main et nous nous frayons un chemin devant la scène. Il se place derrière moi pour m'entourer de ses bras mais je l'entends râler dans mon dos quand il réalise qu'il ne voit rien. Je l'attire donc pour que ça soit lui devant moi et je pose mes mains sur ses hanches.
- Ça fonctionne mieux comme ça, tu ne penses pas ? Je lui murmure malicieusement à l'oreille.
- Arrête, me gronde-t-il faussement.
Je ris doucement puis embrasse sa joue. J'ai comme l'impression que Louis a l'habitude de prendre beaucoup soin de Marcel et de dominer leurs moments intimes mais qu'au fond de lui, il aimerait que les choses soient quelques fois inversées, que Marcel soit pris d'un élan de fougue et inverse la dynamique de leur couple. Mais vu ce que j'ai pu voir de mon frère, je ne crois pas que ça arrivera de si tôt. Je pourrais cependant lui en parler, ça pourrait peut-être solidifier leur couple.
La lumière du bar baisse soudainement et les quatre amis de Louis apparaissent enfin sur scène sous un tonnerre d'applaudissements. Louis hurle et siffle en même temps que Calvin et Oli et ça leur vaut un clin d'oeil d'un grand basané qui a une guitare à la main et un clavier face à lui. Luke lui est derrière le micro alors que Ashton est assis derrière la batterie et qu'un faux blond aux cheveux mi-longs tient également une guitare.
- J'espère que vous êtes chaud ce soir ! S'écrie Luke.
Nous répondons « oui » tous à l'unisson.
- Nous sommes les 5 Seconds of Summer. Nous venons d'Australie, d'où notre accent bizarre. Vous devez vous demander ce qu'on fout là, à Sheffield, et en Angleterre tout court, mais il se trouve qu'on a plus de succès ici que dans notre propre pays grâce à un super pote à nous qui vient d'ici et qui sans trop le savoir nous a fait une pub de malade. Lou...Ce concert est pour toi.
- Ouais Tommo, merci mec, rajoute le basané.
- Bisous sur tes fesses, annonce sérieusement le faux blond.
- Mmh oui, tes fesses, plaisante Ashton.
Des rires s'élèvent du public alors que Louis leur envoie des baisers, mort de rire. Les premières notes de musique résonnent ensuite dans le bar et le concert commence. C'est vrai que le style est assez particulier mais ça me plaît beaucoup. Leur musique a des teintes pop, rock mais aussi un côté électro très bien équilibré. J'ai envie de bouger et de danser et je ne m'en prive pas. Étant collé à Louis, mon corps ondule contre le sien qui finit par répondre à mes mouvements.
- Alors tu aimes leur musique ? Me demande Louis en rejetant sa tête en arrière sur mon épaule.
- J'adore.
- Tu me le jures ?
- Promis juré, je ne mens pas pour te faire plaisir.
Il sourit et me tend ses lèvres pour que je les embrasse. Je le fais après une légère hésitation, pressant simplement ma bouche contre la sienne. Cependant notre échange prend une tout autre tournure, elles restent collées encore et encore, jusqu'à ce que je sente sa langue glisser sur ma lèvre inférieure. J'entrouvre mes lèvres sans le contrôler, lui laissant l'accès à ma bouche.
Il gronde en se tournant face à moi et tire les bords de ma chemise pour me rapprocher encore plus contre lui alors qu'il dévore avidement ma bouche. J'aime ça, je crois même que j'aime bien trop ça. J'entoure mon bras autour de sa taille et prends peu à peu le contrôle du baiser. Il gémit faiblement en se laissant faire. Notre attitude correspond totalement à la chanson, No Shame. Nous nous séparons seulement quand nous nous faisons bousculer par un mouvement de foule. Louis se recule, essoufflé, et me fixe quelques secondes avant de me faire à nouveau dos. Je me racle la gorge et repose chastement mes mains sur sa taille sans pour autant me recoller entièrement à son dos.
- Pourquoi tu ne te rapproches pas plus ? Me lance-t-il d'un ton malicieux. Tu trouves ça trop...dur ?
Je souris en coin face à son côté taquin. Cependant ce n'est pas mon genre de me démonter. Je colle alors mon membre à moitié dur contre ses fesses et je le sens tressauter et haleter contre moi.
- Alors Louis ? Pour qui est-ce que c'est trop dur désormais ? Je lui murmure à l'oreille.
Il déglutit en serrant ses doigts autour des miens.
- Tu ne peux pas me chauffer comme ça sans aller jusqu'au bout, finit-il par dire.
- Et toi tu ne peux pas disparaître durant le concert de tes amis, ça serait vraiment malvenu non ?
- Je te hais, grommelle-t-il.
- Oh non, je crois que c'est même tout le contraire...
Nous continuons à écouter le concert pendant de longues minutes et à danser sur le rythme endiablé d'une chanson appelée Teeth quand il se tourne d'un coup et m'attrape par la main avant de me tirer à sa suite vers le couloir sombre qui mène aux toilettes. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me plaque contre le mur à la peinture écailleuse et m'embrasse à pleine bouche.
Je sais que je devrais le repousser, ce n'est pas mon fiancé mais celui de mon frère. Cependant c'est si dur de repousser quelqu'un quand cette personne vous plaît et qu'elle vous embrasse avec une telle envie. Alors je suis en train de céder, peu à peu, je me laisse faire. Mais malheureusement, ou plutôt heureusement, nous sommes interrompus par la porte des toilettes des femmes qui s'ouvre d'un coup assez brusquement.
- Merde, pardon de vous déranger les gars ! Attends... Louis ?
Louis se recule de moi, les yeux écarquillés, et fixe la petite brune qui sort des toilettes.
- El ? Ça fait tellement longtemps !
Il vient la serrer dans ses bras, surpris.
- C'est vrai ça fait longtemps. Tu vas bien ? Enfin je ne sais même pas pourquoi je pose la question, glousse-t-elle en me regardant.
Louis se retire de l'étreinte et se place à mes côtés.
- Marce, tu te souviens de Eleanor ?
- Non, pas vraiment, désolé, je rétorque un peu gêné par la situation.
- C'était...Enfin c'était la femme que mon manager avait engagée pour cacher mon homosexualité quand ma carrière était à son apogée.
- Oui, c'est moi, la beard, plaisante-t-elle à moitié. En même temps il a rompu notre contrat et il a fait son coming out quelques mois avant de te rencontrer donc c'est normal que tu m'aies oublié.
Je fronce les sourcils, un peu perdu. Louis a donc caché son homosexualité pratiquement tout le long de sa carrière ? Il avait un peu moins de 30 ans quand il a rencontré Marcel alors il avait environ 29 ans quand il a fait son coming out et 31 ans quand il a mis fin à sa carrière à cause de sa blessure. Je ne sais pas si c'était son manager qui lui mettait la pression ou si c'était son choix personnel mais je trouve ça...triste. Je ne crie pas sur tous les toits que je suis bisexuel à mes collègues mais je ne me cache pour autant et je n'aurais pas peur de le dire s'il le fallait.
- Qu'est-ce qui t'amène ici ? Lui demande-t-il.
- Eh bien il se trouve que les 5SOS sont aussi mes amis je te signale. J'étais avec toi quand tu les as découvert !
- Tu as fait le trajet depuis Londres pour les voir, c'est super.
- Oui, ça me fait voyager un peu. Et puis quelle a été ma surprise quand je suis arrivée et que j'ai appris que vous alliez vous marier.
- Je me sens vraiment bête, je ne sais même pas pourquoi je ne t'ai pas prévenu. Tu rentres quand à Londres ?
- Jeudi dans la journée.
- Dans ce cas demain soir tu seras libre pour passer à notre soirée ! Tu en penses quoi Marcie ?
- Oui, évidement, je réponds poliment.
- Vous faites une soirée ?
- Oui, demain soir, avec nos potes proches, avant notre enterrement de vie de garçons et le jour J.
- Vous profitez au moins, dit-elle en riant. Je vois quelques amies dans la journée mais je peux m'arranger pour être là demain soir, oui. Tu m'enverras ton adresse. Enfin si tu as toujours mon numéro.
- Oui, pas de soucis, je te l'enverrais.
- Super. On se voit demain alors !
- À demain El !
- À demain, je rétorque.
Nous la regardons partir et s'engouffrer dans la foule et une fois qu'elle n'est plus dans notre champ de vision, je pousse un petit rire.
- De quoi ? Me demande Louis.
- Je ne crois pas me tromper en disant qu'elle prenait un peu trop au sérieux votre faux couple.
- Tu crois ? S'étonne-t-il.
- Elle en pinçait vraiment pour toi, c'est sûr. Et c'est peut-être encore le cas.
- Tu es juste contrarié parce qu'elle nous ai interrompu, me taquine-t-il.
- Pas du tout, je réponds en riant. Je suis sérieux !
Il hausse les épaules sans perdre son sourire.
- Mon coeur est déjà pris donc dans tous les cas ça n'a pas d'importance.
Je lui rends son sourire et nous retournons vers Oli et Calvin pour la suite du concert, mais cette fois Louis et moi sommes côte à côte, gardant nos mains pour nous.
Nous repartons vers 1 heure du matin, laissant Calvin, Oli, Luke, Ashton, Calum et Michael bien éméchés à l'intérieur du bar..
- Je viens de passer l'une des meilleures soirées de ma viiiieee ! S'écrit-il une fois dehors.
- C'est vrai qu'on s'est vraiment bien amusé.
- Même super bien amusé je dirais !
Il attrape ma main et en embrasse le dos alors que nous attendons notre taxi.
- Je t'aime tellement, me souffle-t-il en se blottissant contre moi.
À peine pose-t-il sa tête contre mon torse que plusieurs sifflements se font entendre de l'autre côté de la rue. Nous découvrons alors un groupe de quatre jeunes qui nous fixent et rigolent entre eux.
- Regardez moi ces jolies tapettes ! S'exclame l'un d'entre eux.
Je sens Louis se crisper en se détachant de moi, les fixant avec un regard noir alors qu'ils traversent même la route pour s'approcher de nous.
- On fait une petite soirée entre amoureux les pédés ? Ricane un autre alors qu'ils sont maintenant face à nous.
- Pourquoi ? On a pas le droit ? S'énerve Louis alors que je tente de calmer ma propre colère.
- Disons que j'étais bien jusqu'à ce que je vous vois, annonce un grand brun, une casquette sur la tête en pleine nuit.
- On peut dire la même chose, je réponds calmement. Alors si vous pouviez passer votre chemin, ça serait super.
Les quatre explosent de rire, se fichant clairement de ce que je viens de leur dire et ma colère commence à déborder un peu trop.
- Tu crois vraiment qu'on va écouter une petite tapette comme toi ?
- Vous savez que les tapettes ça éclatent les mouches ? Je leur rétorque.
- Je rêve où il vient de nous traiter de mouches ? S'énerve l'un d'eux.
- Bah non, il a juste dit que...Ah mais oui, ce connard de pédés de mes deux nous a traité de mouches !
Je soupire intérieurement face à leur stupidité. Ces quatre garçons me font même légèrement pitié. Encouragés par l'effet de groupes, deux d'entre eux s'avancent dangereusement de nous et par réflexe, je pose une main protectrice devant Louis et le pousse derrière moi, faisant barrière, alors qu'il voulait s'avancer lui pour me protéger. Sauf que je ne suis pas Marcel, je n'ai pas besoin qu'on me protège, je suis policier, j'ai pris des cours de corps à corps et d'auto-défense auxquels j'excellais, et au moindre mauvais gestes de leur part, je vais leur faire mordre la poussière.
- Marcie, dit Louis en essayant de se placer à nouveau devant moi.
Je ne l'écoute pas car le mauvais geste ne tarde pas à venir quand le type à la casquette agrippe mon col. En restant parfaitement calme, j'attrape un de ses poignets dans la seconde qui suit en appuyant mon pouce dans le creux de sa paume, tordant ainsi son poignet sans le moindre effort. Il pousse des cris de douleurs en se reculant de moi et je le pousse sans ménagement.
- Alors là, tu viens de signer ton arrêt de mort ducon ! Me menace son ami.
Il se jette sur moi et je me décale simplement, déplaçant Louis avec moi, pour le pousser dans le dos. Il trébuche et finit la tête la première contre le mur du bar. Évidement ça énerve les trois autres qui se jettent sur moi, même celui à qui j'ai tordu le poignet.
J'offre mon plus beau crochet du droit au premier qui m'atteint et alors que les deux autres m'attrapent, je tords d'un coup le bras de l'un, le forçant à me lâcher et donne un coup sec dans la glotte de l'autre, le faisant me lâcher et se reculer. Les yeux noirs de colère, celui que j'ai frappé au visage sort un petit couteau suisse.
Louis crie alors que je suis soudainement au maximum sur mes gardes. Cependant il est évident que le jeune garçon n'est pas sûr de lui, il tremble, encore plus apeuré que nous malgré son regard déterminé.
Il tente de s'approcher mais j'arrive saisir son poignet et lui retirer le couteau.
- C'est pas une arme pour un gamin. Maintenant dégagez.
Je replie le couteau suisse et le range dans ma poche sous leurs regards décomposés.
- Dégagez j'ai dit ! Je leur répète, agacé.
Ils ne demandent pas leurs restes et partent en courant. Je me rhabille correctement et notre taxi arrive au même moment. Je me tourne vers Louis et le découvre en train de me fixer, les yeux écarquillés.
- Mais qu'est-ce que...Depuis quand tu sais faire ce genre de choses ?
- Depuis que ces gars auraient pu te faire du mal, je réponds évasivement.
J'attrape ensuite sa main et nous guide à l'arrière du taxi.
- 427 Fitzwilliam Street s'il-vous-plaît, j'annonce au chauffeur.
- Très bien.
Louis ne lâche pas ma main et il semble toujours autant sous le choc.
- Tu vas bien Lou ?
- C'est juste...Je crois que j'en reviens toujours pas. Tu les as repoussé comme ces types dans les films, c'était extraordinaire. Et moi j'étais genre la fille en détresse et tu m'as protégé, c'était...c'était tellement...excitant.
J'écarquille à mon tour les yeux en réalisant que Louis n'est pas choqué car il est apeuré mais bel et bien car il est excité. Je baisse les yeux et vois la bosse qui déforme son jean.
- Il y a un truc qui tourne pas rond chez moi tu crois ? Me demande-t-il sérieusement. Je crois qu'il faut qu'on se marie vite car je commence vraiment à être en manque !
J'explose de rire et il me frappe la cuisse pour la forme alors qu'il a clairement envie de rire lui aussi. Quand nous rentrons à l'appartement, il s'empresse d'aller prendre une douche en précisant qu'elle sera bien fraîche et une fois qu'il sort de la salle de bain, je prends sa place.
Je vais me coucher alors qu'il est déjà sous la couette. Je m'allonge à peine qu'il vient me serrer contre lui.
- Merci Marcel, merci pour cette soirée géniale et merci de m'avoir défendu, murmure-t-il. J'aurais pu me battre aussi tu sais, j'étais prêt à le faire, mais je ne sais pas dans quel état j'aurais été après.
Il rit tout bas dans mon cou alors que je le serre plus fort contre moi.
- Mais si c'est pour toi, j'aurais été prêt de me faire passer à tabac, rajoute-t-il.
- Heureusement que ce n'est pas le cas, ça aurait été dommage d'abîmer un si joli visage. Mais concernant ce qu'ils nous ont dit...tu es sûr que ça va ?
- Des remarques homophobes de la part de quatre connards sans cervelles ? J'en ai vu d'autres Marce. Ça m'a énervé sur le coup, mais tu leur as rendu la monnaie de leur pièce alors ça va.
- Tu me le jures ?
- Mais oui, je te le jure. Et toi ça va ?
- Ça a été mieux quand mon poing s'est écrasé contre le nez du type à la casquette, je réponds en riant.
- Tu as toujours été tellement pacifiste pourtant, à vouloir traité tout le monde avec gentillesse.
- Ces gars ne le méritaient pas.
- Je suis bien d'accord là-dessus...Mon héros...
Il embrasse ma joue et se blottit contre moi en fermant les yeux. Malgré la fatigue, j'ai du mal à trouver le sommeil. Je repense à cette soirée au bar, à quel point je joue un peu trop naturellement les faux fiancés et surtout, que sans l'intervention de Elenaor, j'aurais laissé Louis faire ce qu'il voulait de moi dans ces toilettes...
🤭🔥🤭🔥🤭🔥🤭🔥🤭🔥🤭
C'était le chapitre 7 de You and I !
Il est plutôt riche en événements, c'est vrai. Ça commence par un moment mignon Larry puis on découvre Cal et Oli et ensuite les 5 SOS. Il y a d'ailleurs un moment hot dans le bar interrompu par Eleanor et finalement Harry joue les Chuck Norris ce qui excite notre chère Louis (cette scène est affreusement clichée je vous l'accorde mais je l'aime bien 🤭😂)
Je poste un peu tard (et je m'en excuse) donc je ne vais pas m'étendre mais faites moi part de toutes vos impressions sur ce chapitre ! 😁
Bonne soirée et bonne nuit à tous. À dimanche pour la suite des aventures de Zarcel à Paris 💋💚💙
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