Chapitre 16

Marcel – Dimanche 21 juin

- Je...Au revoir Zayn...

- Au revoir Marcel.

Il me sourit et alors que j'hésite à m'approcher de lui, il prend l'initiative et m'attire dans ses bras.

- Je suis désolé d'avoir tout gâché. J'espère que les choses s'arrangeront durant votre voyage. Vous partez où ?

- En Italie, à Florence.

- Dans ce cas bon voyage.

- Merci. On se reverra de toute façon.

Il hoche la tête en me souriant doucement puis je le regarde s'éloigner vers sa porte d'embarquement. Mon coeur se serre en voyant sa silhouette disparaître peu à peu et je pousse un soupire fébrile. Je crois que je m'étais à nouveau habitué à passer du temps avec lui. Je me dirige cette fois vers ma porte d'embarquement où Louis doit m'attendre.

J'aperçois sa silhouette en m'approchant et mes mains deviennent moites.

- Salut, je lui dis doucement en m'arrêtant à une bonne distance de lui.

- Salut, rétorque-t-il d'un ton étonnement doux. On y va ? On peut déjà aller faire la queue.

- Oui, si tu veux.

Il y a cette gêne entre nous et c'est bien la première fois que ça nous arrive. On ne sait pas quoi se dire, on se regarde à peine.

- Ta...Hum...Ta famille est bien rentrée ? Je demande maladroitement.

- Ils sont partis en même temps que moi et ils viennent d'arriver.

- Super.

La file avance et c'est à notre tour de présenter nos tickets. Nous longeons le petit couloir puis une hôtesse nous indique nos places en seconde classe et nous nous installons. Il prend la place du côté du hublot et tourne sa tête pour observer l'extérieur. Il n'a d'ailleurs pas bougé durant les 2 heures et quart de vol, regardant silencieusement et pensivement le ciel et les nuages, comme si je n'étais pas là. De mon côté, j'ai parfois pensé à Zayn, me demandant s'il était bien arrivé et s'il allait bien.

*

*

Nous arrivons enfin à l'hôtel que j'ai réservé pour ce week-end. Le taxi s'arrête juste devant la bâtisse et le chauffeur vient sortir les valises du coffre.

- Molte grazie, je lui dis.

- Di niente !

Il repart après un grand sourire et Louis récupère les deux valises.

- Tu l'as déjà payé ? Me demande-t-il.

- Oui, ça fait parti des services proposés par l'hôtel.

- D'accord.

Nous entrons et je me dirige vers l'accueil.

- Bonjour et bienvenue au San Firenze messieurs, nous salue en anglais l'hôtesse d'accueil.

- Bonjour, merci.

- Monsieur Chameberlain, c'est bien ça ?

- Oui, c'est bien ça.

- Très bien, nous vous attendions. Veuillez me suivre s'il-vous-plaît.

Un homme récupère nos valises et nous suit. Nous prenons l'ascenseur avec l'hôtesse alors que l'employé prend les escaliers. Nous nous arrêtons au dernier étage et elle nous conduit à la grande suite que j'ai réservé. Il y a des pétales sur le lit, une bouteille de champagne et notre déjeuner est déjà servi sur le petit balcon. Une jolie rose dans un vase très fin décore la table et mon coeur se serre. J'avais tout prévu pour que ça soit romantique mais ce n'est pas du tout l'ambiance actuelle entre Louis et moi, et c'est de ma faute en plus...

- Ça vous plaît ? Nous demande la femme.

- C'est parfait, merci beaucoup.

Elle part ensuite et nous laisse notre intimité.

- C'est superbe, me dit Louis. Tu as très bien choisi.

- Merci.

Nous déjeunons le repas plutôt rapide et léger que j'avais commandé puis nous déballons nos valises tranquillement.

- A 17 heures, nous avons un massage prévu puis à 20 heures, j'avais réservé une table sur le toit de l'hôtel pour dîner. Je peux annuler si tu veux et prendre une simple table au restaurant qui se trouve au rez-de-chaussée.

- Non, c'est bon. On sera plus tranquille pour parler.

- Oui...

Louis s'installe ensuite sur le lit et allume la télé alors que je vais dans la salle de bain. Je prends une douche rapide sans me laver les cheveux puis je fais mon rituel d'hydratation et de soin de ma peau. Je prends mon temps, pour éviter d'autres silences gênants avec Louis.

*

*

A 20 heures pile, nous arrivons sur le toit où un serveur nous place. Il n'y a que quatre tables ce qui nous laisse beaucoup d'intimité. En nous approchant de notre table, nous sommes subjugué par la vue que nous avons sur la ville. En d'autres circonstances, ce moment aurait été parfait...

- Est-ce que tu as réfléchi ? Je finis par demander en jouant avec mon verre de vin.

- À quoi ?

- Eh bien à nous. Si tu étais prêt à me pardonner, à nous donner une seconde chance. Plusieurs de mes proches m'ont déjà demandé par message si nous comptions trouver une nouvelle date pour le mariage...

- Honnêtement...Je suis un peu perdu Marcel....

- Au moins tu ne sembles plus vraiment colère, je dis avec espoir.

- Je n'arrive pas rester longtemps en colère, mais ce n'est pas pour autant que j'arrive pardonner. Mais toi Marcel, qu'est-ce que tu veux ?

- Heu..Je...

Qu'est-ce que je veux ? Je crois que je n'y ai même pas réfléchi. J'étais trop concentré sur Louis pour me demander ce que moi je voulais.

- Est-ce que tu veux quand même qu'on se marie ?

- Eh bien j'ai déjà dit oui, non ?

- Mais tu n'avais pas revu ton ex copain à ce moment là.

Il me fixe avec sérieux, cherchant réellement à savoir ce que je pense.

- Je crois que je suis perdu aussi, je lui avoue en passant mes mains dans mes cheveux.

- Le problème c'est que je suis complètement déçu par ton comportement. Je n'aurais jamais pensé que tu serais capable de me faire ça, partir voir Zayn dans mon dos et remplacer ta présence par ton jumeau.

- Je comprends, tu as tous les droits d'être déçu.

- Est-ce que tu regrettes ce que tu as fait ?

- Non, je réponds honnêtement. Ce que je regrette c'est de n'avoir prévenu personne et de vous avoir abandonné toi et Harry. Mais je ne regrette pas d'avoir été à Paris et d'avoir vu Zayn, j'en avais besoin.

Il hoche simplement la tête, je vois son regard blessé et triste mais il ne dit rien. Nous dînons ensuite tranquillement. Le coeur battant, j'avance ma main vers la sienne durant le repas et il se laisse faire. Je lie nos doigt et caresse doucement le dos de sa main.

- Tu ne mérites pas tout le mal que je viens de te faire, je lui murmure. Tu as toujours tout fait pour moi...

- Je sais, rétorque-t-il la gorge serrée.

J'écarquille légèrement les yeux, attendant une explication.

- Ces derniers jours j'ai compris certaines choses sur notre relation. Notamment le fait que je faisais toujours beaucoup de concessions dans notre couple et ce n'est pas normal. J'ai l'impression d'avoir donné beaucoup et de ne pas avoir reçu beaucoup en retour...

Je lâche sa main, choqué par ses propos.

- Tu es réellement en train de me reprocher de ne pas être assez investi dans notre couple ?

- Non, ce que je dis c'est que j'ai l'impression que je pense à ton bonheur plus que tu ne penses au mien.

- Donc tu me trouves égoïste ?

Il soupire.

- Je dirais plus égocentrique, tu penses à toi avant de penser aux autres.

Je suis blessé, complètement blessé d'un tel reproche. J'ai toujours tout fait pour rendre heureuses les personnes autour de moi !

- Je crois que tu exagères un peu Louis !

- Marcel, tu trouves ça normal que tu n'as jamais rencontré mon cousin ou Calvin et Oli, qui sont pourtant des personnes qui me sont chères ? J'ai comme l'impression que ton frère connaît plus mes proches que toi ! Quand des personnes ou des choses me tiennent à coeur, tu ne fais aucun effort alors que moi j'ai toujours accepté de sortir avec toi et tes amis coincés et riches !

- C'est une blague j'espère ? Et tout ça autour de toi ? Ce ne sont pas des efforts peut-être !

- Tu as planifié ce voyage en fonction de tes goûts ou des miens ? Rétorque-t-il.

Je me lève, déçu et en colère.

- Je comprends que tu m'en veuilles Louis, mais ce n'est pas une raison pour t'en prendre à moi et me faire du mal comme ça...

Je pars ensuite et retourne dans la chambre, les larmes aux yeux. J'attends qu'il me rejoigne, s'excuse, mais il ne le fait pas, et je me couche, seul. Pourquoi il ne m'a pas rejoint ? Et surtout...Et s'il avait raison ? Toute cette histoire n'en est pas la preuve ?

Harry, Louis, Niall, Zayn, mes parents, Gemma, tous les invités du mariage...ne sont-ils pas des victimes de mon égocentrisme ?

*

*

Lundi 22 juin

Je me réveille, les yeux rouges et douloureux d'avoir pleuré avant de m'endormir. En papillonnant des yeux, je découvre Louis endormi sur le petit canapé de la suite. Au moins il est rentré, je ne l'avais même pas entendu.

Je préviens la réception de nous apporter notre petit déjeuner et Louis se réveille quand un garçon d'étage toque à notre porte.

- Grazie.

- Di niente.

J'approche le petit chariot près de la petite table et Louis vient s'asseoir quelques minutes après moi, les yeux gonflés de fatigue.

- Tu avais raison.

- Je suis désolé, disons nous en même temps.

Nous rions nerveusement, n'osant pas nous regarder, mais quand il relève son visage vers moi, je fais en sorte d'ancrer mon regard au sien.

- Tu avais raison, tu as souvent fait des concessions pour moi, j'ai souvent imposé mon avis sans vraiment m'en rendre compte et j'en suis désolé.

- Je ne voulais pas te vexer en te disant ça, c'est simplement quelque chose que j'ai réalisé et que je ne trouve pas normal. Pardonne-moi si j'ai été trop loin.

- Non c'est bon, ne t'excuse pas...

Surtout avec ce qui va suivre. J'ai beaucoup réfléchi cette nuit et je me dis qu'il fallait que je lui dise le plus tôt possible, pour Zayn et moi. Je dois lui dire et ça doit se faire vite, comme quand on enlève un pansement.

- Est-ce qu'il a quelque chose d'autre dont tu veux me parler ? Tu as l'air nerveux.

Il a toujours su lire en moi de toute façon, je ne peux rien lui cacher .

- Il y a une chose dont je ne t'ai pas encore parlé...

- Attends...donc tu ne m'as pas tout dit ? De toute façon ça ne peut pas être pire que ce que je sais déjà.

- Crois-moi, ça l'est, je murmure.

Son visage se décompose puis devient affreusement sérieux.

- Je t'écoute.

- Ma dernière nuit à Paris, j'ai...Zayn et moi on a...Enfin...

Il lève sa main pour me faire taire et se lève de la table. Il tourne en rond en passant nerveusement ses mains sur son visage.

- Tu n'as pas besoin de terminer ta phrase, j'ai compris, crache-t-il.

- C'était juste pour nous dire au revoir, une toute dernière fois pour tourner complètement la page, je n'avais pas du tout réfléchi aux conséquences à ce moment là, je suis désolé !

- Tu es désolé ? J'en ai un peu marre d'entendre ça Marcel, tu n'as aucun respect pour moi en fait ! Tu me mens, tu t'en vas sans rien me dire, tu envoie ton jumeau te couvrir, alors que tu vas tranquillement à Paris voir ton ex et te le taper ! Je dois être en plein rêve ! C'est justement pour ça que je ne voulais pas que tu y ailles, parce que j'avais justement peur que tu retombes dans ses bras !

- Je..Je ne suis pas retomber dans ses bras ! C'est toi que j'ai choisi ! Il voulait me reconquérir mais je suis revenu pour me marier avec toi !

- Tu es revenu pour moi ou parce que tu n'avais pas le choix ?!

Je suis complètement pris au dépourvu, il est tellement en colère, je ne l'avais jamais vu comme ça auparavant. Et comme d'habitude au lieu de me taire, ma fierté en prend un coup d'être le seul fautif et je dis n'importe quoi.

- Toi...Toi aussi tu as couché avec quelqu'un d'autre je te signale ! Tu as couché avec Harry !

- Tu te fous de moi là, n'est-ce pas ? Je ne pense pas t'avoir trompé car j'étais persuadé que je faisais l'amour avec toi !

- Sauf que justement ce n'était pas moi et tu ne t'en es même pas rendu compte ! Niall avait compris lui que c'était Harry et pas moi, mais toi non ! Même si on se ressemble, nous ne sommes pas des copies conformes et puis nous n'avons pas la même façon d'agir, d'être et de penser. Tu aurais dû t'en douter. C'est comme si tu ne me connaissais pas et que tu n'avais su faire la différence entre moi et un inconnu...

- Ne me reproche pas ça alors que c'est toi qui lui a demandé de rester avec moi. Et puis ne parle pas de lui, s'il-te-plaît, rétorque-t-il piteusement en s'asseyant sur le lit, les larmes aux yeux.

- Pourquoi ça ? Je demande, soudainement plus calme.

- Parce que...Il fait parti des raisons pour laquelle je suis tant perdu, dit-il, le regard dans le vide. Cette semaine avec lui c'était...Je n'avais pas...Justement je n'avais pas l'impression d'être avec inconnu. C'était parfait. Pour être honnête, je ne me suis jamais senti aussi heureux. Avec lui, tout était si simple...Oui, c'était différent. Il était différent, je l'avais remarqué, je ne suis pas aveugle, mais je me disais que c'était le stress du mariage ou bien...en fait je ne savais pas pourquoi mais je n'ai pas cherché à savoir, parce que ces différences me plaisaient et que ça m'a confirmé que je voulais passer ma vie auprès d'un homme comme ça...

Je reste complètement bouche bée par cette révélation. Je repense à la confession de Harry la veille de son départ, quand il m'a dit être tombé amoureux de Louis. Je n'ai pas su quoi faire de cette information alors j'ai préféré faire comme s'il ne m'avait rien dit, mais visiblement, si Louis a marqué Harry, j'ai maintenant la preuve que c'est réciproque.

- Tu es en train de me dire que tu penses être tombé amoureux de Harry ? Je demande doucement en venant m'asseoir prêt de lui sur le lit.

- Non...Je ne sais pas.... Je ne le connais pas après tout et puis il faisait semblant d'être toi. Je ne sais pas si lui était sincère. Ou du moins je ne sais pas quand il a pu être sincère et quand il faisait semblant.

- Il...

Est-ce réellement le moment de lui dire ce que Harry m'a dit ? Je ne pense pas, et surtout je ne pense pas que ces mots doivent sortir de ma bouche à moi, Harry devrait lui dire lui-même.

- Je ne pense pas que Harry soit le genre d'hommes à faire semblant. C'est un homme droit et protecteur et peut-être que s'il a couché avec toi, c'est qu'il en avait envie.

- Dans ce cas ça voudrait dire qu'il a simplement profité de moi...

- Louis...

- Non, c'est bon, on arrête de parler de lui. S'il-te-plaît.

Il essuie rapidement ses joues et se lève.

- Mais concernant Zayn, est-ce qu'il a réussi ?

- Réussi à quoi ?

- À te reconquérir. Coucher avec lui a dû faire remonter de vieux souvenirs, des souvenirs pas forcément douloureux et haineux.

Je baisse les yeux puis les ferme. Je ne veux pas me poser cette question. Je ne veux pas.

- Je suis là Louis, avec toi. On est là, ensemble.

- Ça ne répond pas à ma question.

- Non seulement je n'en ai pas la réponse, mais en plus je ne veux pas la connaître, je lui réponds sérieusement.

- Très bien.

Un silence s'installe mais il est de courte durée car le téléphone de notre chambre se met à sonner.

- Allô ?

- Bonjour Monsieur Chamberlain, le guide que vous aviez réservé est arrivé, il vous attend devant l'hôtel.

J'écarquille les yeux car j'avais complètement oublié que j'avais prévu une visite de la ville avec un chauffeur privé pour 10 heures. Il est actuellement 9 heures 59.

- Heu...Je...

- Dis lui qu'on arrive bientôt, me dit Louis au loin alors qu'il enfile rapidement un short en jean et un tee-shirt.

- Mais, je...

Il lève les yeux au ciel et s'avance pour me prendre le téléphone.

- Nous serons là dans cinq minutes, merci de nous avoir prévenu !

Il raccroche puis retourne à notre armoire et me sort des vêtements, un short beige en lin avec un tee-shirt blanc que j'enfile sans trop réfléchir.

- Mais...et mes cheveux ? Mon masque pour le visage ?

- Tu n'en as pas besoin, aller on se dépêche !

Il enfile vite ses vans alors que je mets mes mocassins. Il pose mon béret casquette sur ma tête, attrape nos lunettes de soleil, glisse son porte monnaie dans sa poche puis me tire hors de la chambre en attrapant ma main. Nous nous retrouvons dans la voiture à peine quelques minutes plus tard, sans que j'ai pu comprendre quoique ce quoi à ce qui se passe.

- Mais...et le petit-déjeuner ? Je marmonne en faisant la moue.

- Nous pouvons nous arrêter prendre un café et un croissant sur le chemin si vous voulez, nous dit le chauffeur/guide au fort accent italien.

- Ça serait parfait, molte grazie ! Lui répond Louis.

Je ne comprends pas son enthousiasme soudain et son air maintenant détendu, comme si nous ne venions de nous disputer à nouveau quelques minutes plus tôt.

- Qu'est-ce que tu fais Louis ? Je lui demande un peu perdu.

- Tu avais raison quand tu disais qu'on est ensemble ici. Pas de Zayn, de jumeau ou qui que ce soit. C'est juste toi et moi dans une ville sublime. J'aimerais qu'on en profite maintenant qu'on s'est tout dit. Et puis le seul moyen de savoir ce qu'on ressent vraiment l'un pour l'autre, c'est de passer du temps ensemble, non ?

- Oui, tu as raison, je réponds en lui souriant.

Malgré ce que j'attendais, le guide nous explique que la majeur partie de notre visite se fera à pied car le plus beau est souvent accessible par de petites ruelles piétonnes. C'est d'ailleurs à pied que nous rejoignons un premier lieu pour prendre un café puis un autre pour prendre notre croissant. Ce n'est pas très sain et surtout italien mais ça a l'avantage de se manger facilement.

Nous prenons quelques photos au pied de la Cathédrale Santa Maria del Fiore, aussi appelé le Duomo, ainsi que de la tour Campanile de Giotto. Ce sont deux monuments très impressionnants que nous voyons depuis notre hôtel, et notamment du toit de l'hôtel, là où nous devions dîner hier soir...

Je passe étonnement un merveilleux moment. Le guide est vraiment super, j'en prends plein les yeux et faire ça avec Louis est encore mieux. Nos mains se sont d'abord liées timidement puis elles ne sont plus lâchées. Enfin presque...Louis a voulu me prendre en photo sur une place, sauf qu'il y avait une fontaine sur cette place, et il a reculé pour me prendre en photo comme il le souhaitait et à force de reculer, il est tombé dans la fontaine ! Le guide et moi l'avons laissé faire avant d'exploser de rire. Le bassin était assez grand pour qu'il ne se blesse pas dans la chute, heureusement.

Il m'a couru après pour me serrer contre lui, trempé mouillé, et il a évidement fini par me rattraper. Le guide aussi y a eu le droit d'ailleurs.

À midi, nous déjeunons dans une petite pizzeria tenue par la tante de notre guide. C'est absolument délicieux malgré que je ne sois pas un grand fan de pizzas. Nous avons ensuite visité la Galleria degli Uffizi (Galerie des Offices) où j'ai pu admirer de mes propres yeux La Naissance de Vénus de Botticelli, un vrai chef d'œuvre.

Nous profitons du soleil de fin d'après midi pour nous promener le long de l'Arno, une glace italienne à la main, où nous pouvons admirer les différents ponts de la ville. Le guide nous fait ensuite découvrir le Giardino Bardini, un sublime jardin qui offre une très jolie vue sur la ville. Nous y restons un bon moment, discutant avec le guide, jusqu'à ce que le soleil commence à décliner. Il y a beaucoup de touristes et je n'aime pas trop ça, mais ce que je vois en vaut le coup.

Nous terminons la soirée dans un second restaurant où je ne mange qu'une petite salade néanmoins délicieuse avec du parmesan fait localement. Nous nous séparons du guide à plus de vingt-trois heures et nous revenons à l'hôtel fatigués mais heureux et des étoiles plein les yeux, bien loin de l'ambiance de la veille et de ce matin.

- C'était superbe, me dit Louis en se laissant tomber sur le lit après sa douche.

- Je n'y étais passé qu'en coup de vent pour l'un de mes défilés mais je savais qu'il y avait bien plus à voir. Je ne suis clairement pas déçu.

Je me tourne vers lui et le découvre en train de me regarder lui-aussi, un sourire aux lèvres.

- Tu as pris un coup de soleil sur le bout du nez, me prévient-il.

- Oh non ! Je vais peler et mon nez sera tout bizarre après, je lance d'un ton boudeur.

- C'est quoi notre programme pour demain ?

- Je n'ai rien prévu en particulier, je me suis dit que nous serions fatigué par cette journée et qu'une journée de repos à l'hôtel serait la bienvenue.

- Oui, c'est une bonne idée. Bonne nuit Marcie.

Il s'avance vers moi et embrasse timidement ma joue.

- Bonne nuit Louis.

*

*

Mardi 23 juin

Nous dînons dans notre chambre, enroulé dans un peignoir blanc et doux. Nous avons passé notre matinée à nous baigner dans la piscine de l'hôtel, nous avons déjeuné, l'après-midi nous avons fait une petite sieste et ensuite nous avons profité du sauna. Ça m'a fait beaucoup de bien. J'ai même pu faire quelques croquis, inspiré par l'ambiance et la beauté de la ville. Des tons chauds, des tenues fluides et légères...

- C'était très bon, lance Louis en repoussant son assiette vide de pâtes au pesto.

- Oui, vraiment délicieux, je réponds en avalant ma dernière bouchée.

Nous partageons une petite coupe de tiramisu pour le dessert puis un drôle de silence s'installe dans la pièce. Il est à peine 21 heures et nous ne savons visiblement pas quoi faire.

- Je vais prendre ma douche, je lance près un moment.

- Moi je vais prévenir le service d'étage que nous avons terminé.

Je prends le temps de me laver les cheveux et d'appliquer mon après-shampoing puis quand je sors, Louis prend ma place.

Je m'installe en tailleur sur le lit, vêtu d'un simple tee-shirt et d'un boxer à cause de la chaleur. Je vais sur mon téléphone et réponds aux quelques messages que j'ai, notamment de ma sœur, de ma mère, de Niall et de Harry.

Quand je repose mon téléphone, je relève la tête et me retrouve face à Louis, le corps encore mouillé et une serviette enroulée autour de ses hanches. Ses cheveux humides sont repoussés vers l'arrière et il est absolument magnifique comme ça.

Il me regarde intensément, comme s'il cherchait dans mes yeux la réponse à une question que seul lui connaît. Je ne lâche pas du regard, jusqu'à ce qu'il décide de décrocher sa serviette et de se présenter devant moi complètement nu. Il n'a rien a envié au statue que nous avons vu hier après-midi.

- Est-ce que tu me désires toujours Marcel ?

- Tu es magnifique Lou, mon avis n'a pas changé là-dessus, je lui dis en me levant.

Une fois que je suis face à lui, il attrape le bas de mon tee-shirt en me demandant silencieusement l'autorisation. Je lève les bras et il le jette à côté du lit. Je retire ensuite mon boxer, le rouge aux joues, et nous nous retrouvons en tenue d'Adam, l'un en face de l'autre. Ses mains viennent frôler doucement mes côtes puis il les pose sur mes hanches.

- Et toi ? Tu me désires toujours ? Je lui demande tout bas.

- Je...C'est ce que j'essaye de voir. J'ai l'impression que rien n'est comme avant désormais entre nous, alors je veux voir si...ça a aussi changé.

- Louis, je murmure en venant poser ma main sur sa joue.

- Oui ?

- Embrasse-moi.

Moi aussi je veux savoir, savoir s'il nous reste une chance. Il hoche doucement la tête et nous réduisons l'espace entre nos corps jusqu'à ce qu'il soit infime. Nous avons fait ça des milliers de fois, mais cette fois c'est différent. Je sens cette boule de stress au fond de ma gorge et je sais qu'il est dans le même état, car cette fois il y a un enjeu et nos lèvres en ont touché d'autres entre temps.

Je sens son souffle si familier contre mes lèvres, puis nos bouches se rejoignent enfin. Ses mains prennent tendrement mon visage en coupe alors que les miennes glissent dans son dos. Le baiser est doux, agréable, mon coeur bat fort dans ma poitrine, mais quelque chose ne va pas.

Serais-ce à cause du fantôme des lèvres de Zayn sur les miennes ? Serais-ce parce que j'ai l'impression que quelque chose manque ? Je ne sens pas mon corps s'électriser et mon coeur s'enflammer comme quand Zayn m'a embrassé jeudi soir. Il n'y a pas ce feu, cette...passion qui m'éveille complètement.

Ce qui ne va pas, c'est que je n'embrasse simplement pas la bonne personne...

Sans pouvoir me retenir, je me détache d'un coup de Louis et éclate en sanglots. Je m'assois sur le lit, incapable de me calmer. Je ne voulais pas de réponse, je ne voulais pas savoir, je voulais juste reprendre ma vie tranquillement avec Louis, mais maintenant je sais que ça sera impossible.

- Dis-le, souffle Louis.

Il s'assoit à côté de moi et récupère sa serviette pour cacher notre nudité. Il regarde droit devant lui en attendant ma réponse.

- S'il-te-plaît, ajoute-t-il. J'ai besoin de l'entendre.

- Zayn, j'arrive à dire en tenant de calmer mes sanglots. Je l'aime, c'est lui...

Mes sanglots repartent de plus belle.

- Je suis désolé, je suis tellement désolé Louis...Je crois que...J'ai jamais cessé de l'aimer...

- Est-ce que tu m'as réellement aimé au moins ? Me demande-t-il sans colère dans la voix.

- J'ai toujours été sincère avec toi Lou ! Mon coeur a toujours battu pour toi, mais, c'est comme si pour lui, il...s'enflammait. Je me sens vivant quand il me touche et qu'il m'embrasse, je n'arrive pas l'expliquer.

- L'amour, le vrai, ne s'explique pas je suppose.

Je le regarde, étonné de ses paroles, mais je crois qu'il a raison. J'aime Louis, mais ça n'a rien à voir avec l'intensité dont j'ai aimé, et dont j'aime toujours visiblement, Zayn. Je savais déjà que ce que je ressentais pour l'un et pour l'autre était différent, mais j'ai seulement compris maintenant en quoi c'était différent.

- Mais toi, tu as ressenti quelque chose ?

Il pose sa main sur son coeur et un drôle de sourire étire ses lèvres alors qu'il fixe un point invisible.

- Pas ce que j'aurais ressentir, répond-il simplement.

Il se lève, éteint les lampes, repose sa serviette pour enfiler un short en coton et se glisse sous les draps. Je me couche également, à côté de lui, dans le noir, et j'entends soudainement renifler près de moi, avant que les reniflements soient remplacés par des sanglots.

- Louis, je murmure la gorge serrée.

Il se tourne dos à moi et je viens enrouler un bras autour de lui en me blottissant dans son dos, en espérant que ça le calme.

Il pleure le plus silencieusement possible en liant nos mains contre son ventre. Je dépose quelques baisers sur son épaule avec douceur mais mes larmes se remettent également à rouler le long de mes joues.

- Pardonne-moi Louis, je lui murmure de manière presque inaudible. Pardonne-moi...

*

*

Mercredi 24 juin

Quand je me réveille, je ne suis pas très bien. J'ai évidement mal dormi et à peine levé, j'ai mal à la tête. En sortant de mon lit, je découvre Louis sur le balcon, assis à la petite table. Il est en train de fumer et je sais que ça arrive seulement quand il est très stressé ou bouleversé. Après notre soirée d'hier, je comprends donc complètement pourquoi je le retrouve avec son bâton de nicotine entre les doigts.

Je m'habille rapidement d'un short et de mon tee-shirt d'hier soir avant de la rejoindre.

- Hey, je lance doucement en m'asseyant sur la chaise libre.

- Hey, nuit affreuse hein ? Tu as ta tête des mauvais jours.

Je pouffe doucement en passant ma main dans mes cheveux. Il termine ensuite tranquillement sa cigarette en contemplant le paysage et je prends seulement la parole quand il écrase son mégot dans le petit cendrier qui traîne sur la table.

- On va faire quoi maintenant ?

Il sourit doucement avant de me répondre.

- Je sais déjà ce que toi tu vas faire.

- De quoi tu parles ?

- J'ai demandé à l'hôtesse de réserver un vol vers Paris à ton nom, tu pars aujourd'hui à 17h30.

- Quoi ? Je m'écrie en me redressant.

- Il mérite d'entendre ce que tu m'as dit hier soir, de savoir que c'est lui et que ça a toujours été lui. Et puis, à quoi rime cette lune de miel si en plus de ne pas être mariés, nous ne sommes plus ensemble ? À ta place, je ne voudrais pas perdre de temps et je voudrais rejoindre celui que j'aime...

Je lui saute dans les bras en lui laissant à peine le temps de finir.

- Mon dieu Louis, merci ! Mais tu...Tu es définitivement trop romantique !

- Que veux-tu, l'amour n'attend pas, pouffe-t-il doucement.

- Plus sérieusement Lou, comment tu te sens et qu'est-ce que tu vas faire toi ?

- Comment je me sens ? Pour être honnête je suis complètement paumé Marcie...Mon monde vient de partir en fumée. Quand je rentrerais, tu ne seras plus là, notre quotidien à deux dans notre appartement n'existera plus et le mariage qu'on avait préparé pendant des mois n'aura pas lieu. Je ne sais même pas si je veux rester à Sheffield, je suis conscient que mon statut de co-entraîneur est purement symbolique et qu'on m'a simplement fait une fleur. Je ne serre strictement à rien à part taper dans mes mains et encourager les joueurs. C'est pour ça que pendant que tu iras rejoindre ton peintre, je resterais ici pour profiter du séjour, j'irais ensuite...je ne sais pas où, tant que ce n'est pas l'Angleterre. Je veux me retrouver un peu, me recentrer sur moi-même, sur qui je suis et ce que je veux vraiment. Cette histoire m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, à lever de nombreux doutes aussi, et il me faut des réponses.

- Par cette histoire, tu veux surtout dire...Harry, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est vrai, avoue-t-il. Avec lui j'ai appris qu'il y avait une différence entre ce dont j'avais besoin et ce que je voulais vraiment. Je croyais vouloir prendre soin de toi et tout faire pour te satisfaire, parce que c'est ce que j'ai toujours fait avec ma famille et mes proches. En tant qu'aîné, j'ai toujours été celui qui était là pour les autres et qui donnait tout pour rendre ceux qu'il aime heureux. Mais j'ai compris que ce n'est pas ce dont j'ai besoin. Ce dont j'ai besoin, c'est qu'on me protège moi-aussi, qu'on prenne soin de moi, je veux recevoir rien qu'un peu après avoir tant donné...

- Donc tu veux quelqu'un comme Harry ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, marmonne-t-il, les joues rouges de gêne. Et puis je te l'ai déjà dit, je ne le connais pas vraiment après tout.

- Enfin tout ce que moi je dis, c'est que, si jamais Harry était cette personne, celle qui saura t'apporter tout ce dont tu as besoin, eh bien ce n'est pas un soucis.

Il ne répond rien, regardant toujours en face de lui.

- En gros, il faut simplement que je me fasse à l'idée qu'une toute nouvelle vie m'attend, sans toi, sans nous.

- Tu sais, ça va me faire bizarre à moi aussi. Et si tu crois que je vais me mettre directement en couple avec Zayn, tu te trompes. Je veux faire les choses bien et je vais devoir m'habituer moi-aussi à ne plus vivre avec toi et tes chaussettes sales qui traînent partout.

Il explose de rire et je ne peux que rire avec lui.

- Sérieusement, ça ne va pas me manquer ça ! Mais plein d'autres choses, oui, sache-le.

- Moi aussi il y a des choses qui vont me manquer, toi tu vas me manquer en tout cas, dit-il en me regardant.

- Si tu continues tu vas à nouveau me faire pleurer et je ne veux pas ! C'est notre dernier jour ensemble alors profitons-en. j'avais réservé une journée sur une petite péniche sur l'Arno et je compte bien honoré notre réservation. Nous avons encore un peu de temps devant nous après tout !

Il hoche la tête, enthousiaste, et se lève pour me suivre à l'intérieur pour que nous puissions nous préparer. Mais au moment où je m'apprête à entrer dans la salle de bain alors que lui se dirigeait vers l'armoire, il m'arrête par le poignet.

- Marcie...

- Oui ? Je demande en me tournant vers lui.

Il ne dit rien mais m'attire contre lui pour une douce étreinte. Ses bras m'entourent complètement pendant que son menton repose sur mon épaule. De mon côté je lui rends pleinement son étreinte, plongeant mon visage dans son cou pour respirer une ultime fois son odeur et profiter une nouvelle fois de sa chaleur.

- On n'est de toute évidence pas fait pour être ensemble toi et moi, mais je suis tout de même ravi d'avoir croisé ton chemin Louis Tomlinson, je lui souffle en me fondant encore plus contre lui.

- Même si on est plus ensemble, tu seras toujours dans mon coeur, je ne pourrais jamais t'oublier, répond-il.

- J'espère bien, je dis en riant.

Mais il est difficile de lui cacher combien je suis ému, il va réellement me manquer. Nous ne sommes peut-être pas des âmes-sœurs, mais il a su prendre une place importante dans mon coeur et elle lui sera destinée à jamais. 

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Buongiorno! C'était le chapitre 16, il était long, j'ai eu un peu de mal à l'écrire mais il fait parti de mes préférés !

Louis et Marcel discutent enfin à cœur ouvert après une première tentative ratée. Ils réalisent qu'ils ne sont pas fait pour être ensemble et que le cœur de Marcel appartient à Zayn.

Que pensez vous de leur escapade dans Florence ?

De la scène où ils se sont mis littéralement à nus l'un devant l'autre ?

De la décision de Louis de s'éloigner de l'Angleterre pour un temps ?

De la dernière scène pleine d'émotions ?

Dites moi toutes vos impressions sur ce chapitre !

Bonne fin de journée à vous et à mercredi pour un point de vue inédit 😌💚💙

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