On peut la garder ?
J'ouvre les yeux et ne reconnais pas ce lieux ( étant donné que j'ai passé ma vie enfermée dans un manoir triste et dénué d'autre compagnie que celle de mon soit disant père et de ses compagnes, ça n'est pas vraiment étonnant... ). Je suis allongée sous la couverture épaisse, chaude et douce d'un lit qui n'est pas le mien, un linge humide et frais sur le front. J'ai l'impression de rêver, que rien ne s'est passé. Étant donné que je ne me souviens de rien de la soirée de la veille, c'est possible. Mais la douleur que je ressent à la tête, aux jambes, aux côtes, au dos ( cette douleur-ci est devenue si habituelle que je ne la sent presque plus après toutes ces années ) ainsi que mes yeux et mon nez ne cessant de couler, m'informent qu'il s'est passé quelque chose. Oh mon Dieu ! Mon père va devenir fou si il remarque mon absence ! Il faut absolument que je sorte de ce havre de paix que représente ce lit. Je cherche à me relever mais mes jambes refusent de coopérer ce qui, d'un certain côté, m'arrange. Je peux enfin 'profiter' d'une matinée calme.
A moins qu'il ne soit là. Mon père m'aurait-il fait ce faux espoir pour me punir plus sévèrement que jamais ? Ou alors m'a-t-il abandonnée ? A moins qu'il ne décide de me placer en famille d'accueil ? A vrai dire je n'y accorde pas vraiment d'importance dans les circonstances actuelles. Comment suis-je arrivée ici ? Que s'est-il passé hier soir ? Je me rappelle uniquement de moi, le téléphone à la main, déambulant dans les rues. Peut-être ai-je été agressée ? Comment trouver les réponses ? Au train où vont les choses, je risque d'être morte dès mon arrivée à la maison. Non je ne risque pas, je vais mourir. Au moins, mon souhait le plus cher sera réalisé.
Je commence à observer cette chambre avec plus d'attention afin d'obtenir des renseignement sur mon ou mes potentiels ravisseurs. Mon regard se pose d'abord sur la table de chevet située à ma droite. Je n'ose pas trop fouiller mais je remarque des paroles ou des textes écrits avec soins. Il y a aussi des partitions sur le bureau et des affaires de sport traînent dans un coin de la penderie entrouverte. Cette chambre doit être habitées par un garçon vu les habits et la décoration. Je vois aussi un clavier sous la fenêtre à ma gauche et, je ne comprends pas vraiment pourquoi, des carottes. Que font des carottes dans une chambre ? A vrai dire, je ne suis pas sûre de vouloir savoir... Bref.
Après inspection de la chambre, je remarque aussi des cadres mais n'y prête pas vraiment attention. Je prends mon courage à deux mains et sors de ce merveilleux lit. J'entends des gens parler au loin. Je pose le linge mouillé dans une bassine remplie d'eau au pied du lit. Je tremble beaucoup et j'ai du mal à me déplacer et à faire le moindre mouvement. Chaque geste est une torture, mais je progresse tant bien que mal, à la recherche de l'origine des voix.
Je traverse un couloir qui débouche sur un escalier. J'avance difficilement en m'appuyant sur la barre et une fois en bas, je pénètre alors dans la pièce à ma droite. Je reste un instant sans bouger à observer cinq personnes installées dans un canapé et discutant de je ne sais quoi. Je me rend compte qu'il s'agit de garçons. Trois me tournent le dos et les deux autres ont l'air tellement concentrés sur la conversation qu'ils ne portent aucune attention à ma présence. J'essaie de savoir de quoi ils parlent et reste sans bouger telle une plante verte :
- On peut faire quoi ?
- La garder ?
- Niall ! On ne parle pas d'un chien ou de je ne sais quel animal ! On ne garde pas les gens ! Bon, on peut pas la laisser repartir comme ça c'est clair...
- Pourquoi pas ? Ça réglerai le problème...
- Elle allait sauter du pont !
- Les gars écouter on va pas la laisser partir, là-dessus on est d'accord mais le médecin a dit qu'elle devait se reposer et là je sèche. Sa famille va s'inquiéter et on a aucun moyen de les joindre...
- On peut attendre un peu et voir si elle se réveille ? Et si elle peut nous expliquer.
Soudain, mes yeux en croisent d'autres, des yeux marrons, juste magnifiques. Il déclare ensuite :
- Je crois que c'est possible dès maintenant les gars.
Ils se retournent tous vers moi et je me raidis, comme un enfant attrapé à faire une bêtise. Je les regardent tous. J'ai vraiment l'impression de les connaître mais je ne trouve pas. Tout à coup, je pose mon regard dans des yeux d'un bleu/vert semblables au mien. Et là je me rappelle de tout. Le vol du téléphone de Meredith, ma marche nocturne vers le pont, mon vertige, la pluie et les yeux d'Harry. C'est comme si ils avaient retenu se moment pour me le rappeler. Et surtout, je comprends qui sont mes 'ravisseurs'. Des ravisseurs ?! Je devrais dire mes sauveurs ! Même si je n'ai pas pu sauter... Je me trouve en face de ce que j'appelle ' mon ' groupe. Je suis chez eux et j'étais probablement dans la chambre de Louis. Ça expliquerais donc le clavier, les paroles de chansons, les affaires de sport et surtout les carottes. C'est au moment où je sors de ce flash-back et de cette constatation que je remarque que j'ai les fesses par terre et qu'ils sont venus m'aider à me relever. Ils m'entraînent sur le canapé et je me sens honteuse. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que c'est parce que les One Direction m'ont vue prête à sauter dans les bras de la mort, que suis chez eux depuis je ne sais combien de temps, ou plus simplement car ils m'ont vue tomber sur les fesses en les voyant devant moi. Quoi qu'il en soit ils se réinstallent sur le canapé.
On entend pas un bruit avant que Liam ne commence :
- Mais qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête pour vouloir sauter d'un pont ?!
- LIAM ! répondent en cœur les autres en le fusillant du regard qui ont apparemment plus de compassion.
Un nouveau silence s'ensuit, bientôt brisé par Zayn qui me demande gentiment mon nom ainsi que quelques banalités : mon âge, ma situation etc...
- Rose, lui répondis-je. J'ai seize ans, bientôt dix-sept. Je vis avec mon père et je... Disons que je ne connais pas ma mère.
En entendant mon nom, Harry fais une tête bizarre mais je n'y prête pas attention. J'attends la suite des questions mais avant que Louis ouvre la bouche pour continuer mon interrogatoire, j'éclate en sanglots. Moi qui essayais de paraître forte, c'est raté. De toute façon, ce sont juste des mec normaux. C'est leur métier qui ne l'est pas.
Harry s'approche alors de moi et passe un bras autour de mes épaules et le fais ce rejoindre au deuxième. C'est ça un câlin ? Ça fait du bien. Je remarque que sa ressemblance avec moi est bien plus frappante en vrai. Les yeux, le nez, les cheveux et je vais même jusqu'à voir sa bouche. C'est drôles les coïncidences parfois. Je sens ensuite ses mains qui caressent mon dos. C'est certes réconfortant mais tout aussi douloureux. Je m'éloigne de lui, car il ne pouvait pas savoir mais il appuyait un peu fort.
- Désolée dit-il dans un souffle. Je ne voulais pas te faire mal.
- C'est rien, c'est pas de ta faute.
- Un peu quand même dit-il en souriant. Écoute, si tu veux parler on peut t'écouter. On est doués pour ça. Me fit-il avec un clin d'œil. Après on comprend que tu ne veuilles pas mais on préférerai éviter d'être témoins d'un suicide...
- Harry... soupire Louis exaspéré. Il est hors de question que tu fasses ça dit-il en s'adressant à moi.
Je lâche presque malgré moi :
- Ça arrangerait pourtant tout le monde... Je me suis faites à l'idée depuis le temps.
-Tu peux nous expliquer un peu plus en détail si ça ne t'embête pas ?
- Heum... C'est... c'est compliqué... dis-je sur la défensive.
- On aime bien les histoires, donc vas-y m'encourage Niall.
- Désolée mais je heu... disons que je préfère éviter pour l'instant.
- Les gars laissez-la respirer. Elle vient de débarquer, arrêtez de la harceler m'aide Liam. Et au fait Rose je tiens à m'excuser pour toute à l'heure mais je... je sais pas. Je ne supporte pas l'idée que toi ou n'importe qui se fasse mal, ou... pire.
- Désolée... dis-je la tête basse n'osant pas le regarder.
Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai honte d'avoir voulu sauter de ce satané pont mais pourtant c'est le cas et je n'arrive pas à assumer ça non plus.
- Non c'est moi qui suis désolé, je n'aurais pas dû te parler comme ça.
Voyant qu'il insiste, je ne force pas et accepte ses excuses avec un hochement de tête.
Soudain, je me rappelle que mon père ne sait pas où je suis et qu'il va vraiment me tuer s'il me retrouve ou que je rentre. Je dois éviter d'attirer des ennuis aux gars. Ils sont gentils et je dois avouer que Liam ne me laisse pas indifférente... Mais pour les protéger de mon père, il faut que ce dernier ne les trouves pas. Il n'en a rien à faire qu'ils soient célèbres ou riches. Justement il serait en première page et avec ces discours enjoliveurs et son ton apaisant il sera innocenté en dix minutes. Non c'est hors de question que les boys souffrent à cause de moi. Je dois rentrer chez moi avant que mon père ne vienne.
Je ne sais pas si mon absence le préoccupe vraiment mais dans le doute je dois retourner au manoir. Je me lève donc du canapé encore tremblante et ruisselante de larmes et cherche un moyen de sortir de cette maison de rêve pour retourner dans ma maison, froide, laide, respectable, imposante et triste. Laissant les garçon derrière moi, je pique un sprint du mieux que je peux pour me diriger je ne sais où mais en les laissant en sécurité. Il n'y a pas d'autres moyens. Ça ne peut pas s'arranger. Sauf si je sautes.
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