(Vous pouvez écouter la petite musique pour lire ce chapitre si vous le souhaitez, ça vous emportera dans l'histoire)

Juvia

La cloche retentit et je relève la tête en sursaut. Celle-ci doit être affreuse et mes cheveux très sûrement en pagaille. Félicitations Juvia, tu t'es endormie à ton tout premier cours. Je regarde autour de moi et remarque que tout le monde me dévisage avec des regards mauvais. Ils se lèvent tous en même temps ainsi que mon voisin de banc et commencent à me pointer du doigt.

— Tu n'es qu'une hypocrite ! Tu mérites pas d'être ici ! dit une voix en riant.

— En plus elle parle pas correctement, elle est narcissique de ouf c'est sûr.

— Je plains tellement ses parents avec une progéniture pareil !

— Arrêtez ! Juvia vous en supplie ! je cris en me jetant au sol, les larmes aux yeux.

Ils commencent tous à rire en se moquant de moi et me poussant l'épaule par moment. Je suis dans un cauchemar, c'est pas possible !

J'ouvre les yeux brusquement et sursaute en voyant mon voisin me regarder avec inquiétude.

— Hé Juvia ! Ça a sonné, ça va ? Tu es toute pâle.

Je cligne plusieurs fois des yeux et le regarde enfin.

— Juvia se sent bien, merci...

J'attends qu'il se moque de moi vu ma façon de parler mais il me lance un sourire.

— Alors tu viens ? il demande en s'avançant vers la porte, les mains dans les poches.

— O-Oui, Juvia arrive ! je rougis et accours rapidement vers lui.

On sort de la pièce tandis que je réajuste mes cheveux, bien que mon physique m'importe peu mais je veux rester discrète alors avec les cheveux en bataille, ça va pas le faire. Je resserre correctement mes tresses en continuant d'avancer aux côtés de Grey.

— Parle-moi un peu de toi. Tu ne me parle pas beaucoup alors ça m'intrigue. Grey se retourne vers moi en continuant de marcher.

Je me crispe malgré moi et empoigne assez fort mon sac de mes mains. Grey a du remarquer que je n'étais pas à l'aise car il ne me pose pas plus de questions et reste muet. Le reste du chemin se fait dans un grand silence alors que je remercie Grey intérieurement.

(...)

— Merci. je dis finalement à Grey quand on sort de l'établissement.

— Pourquoi ? il se retourne vers moi et plonge ses yeux dans les miens tandis que je rougis en tripotant discrètement ma poupée dans mon sac.

— Eh bien... Tu es la première personne à ne pas se moquer de la façon de parler de Juvia. Tu ne la juges pas et ne lui donne aucune critique. Quand Juvia se sentira prête, elle pourra peut-être se confier un peu plus...

Grey m'offre un sourire en coin puis lève la main pour caresser le haut de ma tête de sa grande main. Je rougis encore plus.

— Tu m'intrigues encore plus Juvia ! il s'exclame d'un air amusé.

Grey

Je continue ma route après avoir salué Juvia, je pense bien que je l'apprécie. Elle a ce truc qui fait qu'elle m'intrigue énormément. Et puis sa manière de rougir tout le temps et sa timidité la rend extrêment mignonne...
Elle a l'air d'avoir beaucoup de démons et j'aimerais pouvoir être celui qui puisse la faire sourire. La raison ? Je sais pas trop. J'imagine qu'elle me rappelle un peu mon ancien moi.

Je monte dans la voiture noire garé pas loin du lycée Fairy Tail.

— Bonjour monsieur Fullbuster, votre mère est encore en voyage d'affaires et sera rentrée samedi. Elle repartira deux jours après. me dit mon chauffeur à peine mes fesses posées sur le siège de la voiture.

— Ça ne m'étonne pas venant de Ul. Je me demande même si elle se rappelle qu'elle a des enfants. je renifle, narquois.

— Vous ne devriez pas lui en vouloir, monsieur. Elle fait ça pour vous.

— Si elle était déjà plus présente ses enfants ne l'appellerait pas par son prénom, tu ne penses pas ? je raille, méchamment. Mais assez parlé de ça, on peut démarrer maintenant ? Tu sais bien que Ultear n'aime pas attendre. j'attache ma ceinture baclant la discussion qui commence déjà à m'énerver.

Il soupire tristement mais m'écoute finalement en démarrant.

(...)

— Où est Ul ? s'empresse de demander Ultear ma petite soeur de 8 ans, en courant vers notre grande maison. Je veux lui montrer le nouveau morceau de piano que j'ai appris aujourd'hui.

Je m'abaisse vers elle et pose ma main sur le haut de sa tête avec un regard confus.

— Écoute Ultear, Ul ne rentre pas aujourd'hui finalement... mais elle viendra dans pas longtemps. Ultear baisse la tête, des larmes menaçant de couler de ses yeux. Mais tu peux me montrer à moi ou à Lyon si tu veux ! On se fera un plaisir de l'écouter.

Elle me lance un grand sourire et cours vers l'entrée en sautant dans les bras de Lyon — qui est notre frère — tel un boulet de canon. Celui-ci ne s'y attendant pas en ouvrant la porte, tombe violemment au sol sur ses fesses.

— Ultear ! il s'énerve directement en grimaçant.

— Désolé grand frère mais je suis tellement pressée de vous montrer mon morceau de piano. elle répond, rayonnante de joie.

— De quoi tu parles encore ? Meldy va bientôt arriver, j'ai pas le temps.

Il se relève nonchalamment et monte dans sa chambre avant de claquer la porte. C'est un vrai idiot celui-là.
Je remarque directement le regard de nouveau triste d'Ultear. Cette petite n'a jamais assez d'attention. Sa mère qui est jamais là et son frère qui passe le plus clair de son temps avec sa copine.

J'essaie donc de lui donner le plus d'attention que je peux. Elle est littéralement mon trésor le plus précieux.

— Eh ne fais pas cette tête, petit singe. je l'attrape pour la chatouiller et elle rit aux éclats. Moi je suis impatient de l'écouter ton morceau ! Lyon l'entendra plus tard. je dis en lui lançant un grand sourire.

Nous nous installons au salon où se trouve un beau piano blanc et elle commence à jouer son morceau. (Imaginez ce que vous voulez)

Je l'écoute avec beaucoup de concentration. Pour une petite de 8 ans bientôt 9, elle joue plutôt bien. Je continue de la regarder avec un sourire assez fier puis mes pensées partent sans le vouloir vers Juvia et je me demande ce qu'elle fait en ce moment.

Juvia

Mes doigts tournent frénétiquement la cuillère qui mélange le sucre au thé. Je viens à peine de le quitter que je pense déjà à lui.
Oui je parle de Grey...
Que pense-t-il de moi ? Pourquoi il ne se moque pas de moi comme tout les autres ? Il est tellement gentil.

Je me rends directement compte que je suis peut-être tombée amoureuse comme dans les livres que j'ai lu. Non c'est impossible je ne le connais que depuis un jour...
Mais je ne peux pas le nier, je suis extrêmement charmée par lui. Ça pourrait être pour son physique mais j'aurai plus dis sa gentillesse, ses sourires envers moi, sa voix... Il est le seul à avoir été doux envers moi et a avoir actuellement essayé de me connaître un peu plus malgré ma manière de parler. Il a quelque chose de différent par rapport aux autres. Est-ce donc ce fameux coup de foudre dont parle à chaque fois les personnages principaux de mes livres préférés ?

— Mademoiselle Juvia, je pense que vous n'avez plus besoin de mélanger. me fait remarquer Michelle avec un sourire amusé.

— Oh oui... je m'arrête en rougissant avec gêne et pose la cuillère sur la table.

— Vous avez l'air d'être de bonne humeur. Quelque chose est arrivé ?

Je lève la tête vers elle en rougissant encore plus. Michelle me lance un regard surpris puis glousse en plaçant le bout de ses doigts sur ses lèvres.

—  Ou quelqu'un ?

— Hum... J-Juvia ne voit pas de quoi vous parlez.

Je me dépêche de finir mon thé encore chaud et me lève rapidement.

— Juvia monte dans sa chambre.

Michelle hoche la tête se moquant encore un peu de moi tandis que je grimace de honte. Je monte rapidement les grands escaliers du manoir. Je me jette sur mon lit une fois arrivée dans ma chambre.

Grey... Je ne peux plus m'empêcher de penser à lui, il est tellement beau, gentil... Il est parfait...
Et puis j'adore sa manie de tirer sur sa cravate comme si il avait chaud...

Je m'endors d'épuisement sans le remarquer avec un nom à la bouche ; Grey... il me rend si heureuse ça faisait longtemps...

(...)

— Mademoiselle Juvia réveillez-vous, il y a quelqu'un pour vous en bas. je sens Michelle me secouer doucement l'épaule.

— Dis-lui de partir... je grogne d'une voix encore endormie.

— C'est un certain Grey Fullbus...

— QUOI ?! je cris bien réveillée en me levant rapidement.

— Il y a un problème ? elle ouvre grand les yeux.

— Le problème c'est qu'il faut que Juvia se dépêche d'aller se préparer !

Je me précipite dans la salle de bain attrapant mon uniforme au passage. Comment sait-il où j'habite ?

J'enfile rapidement mon uniforme et refais mes deux tresses. Je me brosse rapidement les dents et cours attraper mon sac. Je descends les escaliers aussi vite qu'un éclair et me retrouve en face de Grey à l'entrée qui tire une nouvelle fois sur sa cravate.

— Yo ! il fait en me lançant un sourire alors que je mords ma lèvre.

— S-Salut...

— Je suis venu te chercher pour qu'on aille au lycée ensemble.

Pardon ?! Il veut aller au lycée avec moi ? Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire pendant le chemin ? Qu'est-ce qu'il pense de moi ?

Je lui lance un petit sourire maladroit — qui ressemble plus à une grimace qu'autre chose — avant de l'inviter timidement à venir déjeuner.

— Merci, je meurs de faim. Je me suis tellement pressé pour venir ici que je n'ai pas pensé à déjeuner. il se gratte l'arrière du crâne et j'ai l'impression de voir quelques rougeurs apparaître sur ses joues.

Ça doit être mon imagination...

Je rougis (pour ne pas changer) et on se place à table car Michelle nous a déjà servis.

— Tu vis spacieusement. il dit avec un sourire en coin.

— Oh... Juvia suppose... je réponds timidement. Toi aussi, non ?

Il me sourit en hochant la tête et me répond après avoir avalé son croissant.

— C'est vrai. Tu es fille unique ?

Mes yeux deviennent légèrement sombres et j'hoche simplement la tête.

— Et toi ? je m'empresse de demander en portant ma tasse à mes lèvres.

— Un frère jumeau mais on ne se ressemble pas du tout et une petite soeur.

— Oh... tu dois avoir une famille chaleureuse, vous devez sûrement bien vous entendre. je fais l'air maussade malgré moi.

— Pas du tout, on est tous sauf ça. Je m'entends seulement avec ma petite sœur. il répond en riant.

— Ah désolé.

Mes joues deviennent rouges alors que je joue avec ma petite cuillère pour occuper ma main.

— Ce n'est pas tout mais nous devrions partir pour le lycée.

— C'est vrai, Juvia va chercher son sac et elle te rejoindra à l'entrée. je dis en me levant.

Ça me met tellement mal à l'aise de parler devant lui. Ne me trouve-t-il vraiment pas bizzare ? À la place, il ne fait que me sourire et hocher la tête.

Je me presse vers le couloir pour prendre mon sac que j'avais laissé sur la commode, je rejoins ensuite rapidement Grey en balançant ma poupée dans une poche de mon manteau.

— Allons-y. il dit en me voyant.

— Dois-je vous accompagner ? demande Michelle en entrant dans le hall.

— Ce ne sera pas nécessaire, Michelle. Un peu de marche ne fait de mal à personne. je lui réponds.

— C'est vrai, on a encore du temps devant nous et puis je vous avoue que je n'en peux plus de ce même rituel chaque matin. continue Grey alors que Michelle nous ouvre la porte d'entrée.

— Bien dans ce cas passez une bonne journée, et appelez-moi si besoin mademoiselle.

Je doute de savoir encore me servir d'un téléphone portable...
Je lui répond par un regard tandis que Grey lui lance un merci.

Le début du chemin se commence en silence. Mais ce n'est pas du tout ce genre de silence dérangeant. Non... pour la première fois depuis longtemps je me sens apaisée...
Avant je ne prenais même pas le temps de profiter de l'air où de respirer la nature à plein nez. Non, je restais enfermée dans ma chambre tel un lion en cage. C'était il y a même pas deux jours...

— Michelle a l'air d'être ta gouvernante depuis longtemps, au départ j'ai pensé que c'était ta soeur ou quoi que ce soit.

Je lui offre un petit sourire maladroit qui ressemble de nouveau plutôt à une grimace, j'en suis sûre.

— Au début, Michelle était une cousine éloignée de Juvia mais après la mort de ses parents, elle est devenue bien plus. Michelle soutient Juvia et c'est sa seule famille. Juvia tient beaucoup à elle même si elle ne le montre pas. je soupire en replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille.

— Je vois. Grey répond en fourrant ses mains dans ses poches.

Encore un silence, mais celui-ci devient de plus en plus pesant.

— Ça te dérange si on s'arrête par ici ? Je connais bien cet endroit, je voudrais te montrer quelque chose. me dit Grey quelques minutes plus tard.

— Euh non... ça ne dérange pas Juvia... je réponds avec surprise.

Il me prend la main ce qui a le don de me faire surchauffer et nous fait slalomer entre les grand arbres bien fleuris. Après quelques minutes, on arrive dans une petite partie de la forêt où il n'y a rien. Les arbres forment juste un cercle.

— C'est beau. je commente en scrutant l'endroit de mes yeux bleus.

—– Attends, je reviens.

Sa main se sépare de la mienne et j'ai tout à coup froid. Pourtant sa main était froide mais elle me réchauffait tout de même.

Il revient quelques secondes après avec un grand carton dans les bras. Je m'approche de lui assez curieuse.
Dans le carton se trouve un petit chiot blanc aux grands yeux bleus.
Ses yeux sont plein de tristesses. Il me fait tellement penser à moi...

— J'ai trouvé son carton il y a trois jours. Je ne peux pas le ramener chez moi car ma soeur est allergique aux poils d'animaux...

Encore un autre,
oui je parle du silence...

— Juvia... peut... peut-être s'en occuper... Elle est souvent seule et un peu de compagnie ne la dérangerait vraiment pas...

Il lève la tête vers moi avec surprise.

— Je n'osais pas te le demander. Merci beaucoup Juvia ! Je te revaudrais ça, ce chiot me faisait tellement pitié que je savais que je devais l'aider.

Le mot "pitié" monte soudainement à mon cerveau comme une claque.
C'est comme si il parlait de moi.
C'est peut-être vrai... est-ce que Grey est gentil avec moi parce qu'il a pitié de moi ? Je ne veux pas de la pitié. Je déteste ça...

Je tend mes bras vers le chiot pour le prendre contre moi.

— Grey, Juvia va ramener le chiot chez elle. Juvia va probablement rater le premier cours donc tu peux y aller sans elle. je dis assez froidement malgré moi.

— Je peux t'accompagner si tu veux. il s'empresse de dire.

— Non ça va aller... Juvia préfère y aller seule.

Je me dépêche de m'éloigner de lui, ayant mémoriser le chemin du retour.
Sans que je ne le remarque, des larmes commencent à perler le long de mes joues et mes pas se font plus rapides. Je ne veux pas de pitié... je ne suis plus capable de supporter ça...

J'arrive au manoir et demande à Michelle de s'occuper du chiot le temps que j'aille me débarbouiller.

Je me regarde dans le miroir.
Tu as une mine affreuse Juvia.

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Version retravaillée.