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(Vous pouvez écouter la petite musique pour lire ce chapitre si vous le souhaitez, ça vous emportera dans l'histoire)
Juvia
— Ce sera tout mademoiselle Lockser, n'oubliez pas de prendre vos médicaments. Vous n'avez besoin de rien ?
— Non merci, Michelle. Ce sera tout.
— Bien, je vous apporte un verre d'eau pour le médicament.
— Juvia ne bouge pas.
Elle attrape le verre vide sur ma table de chevet, me fait un signe de tête puis sors de la pièce. Je rabats ma couette jusqu'à ma taille et regarde par la fenêtre. La pluie martèle contre la vitre de ma chambre, ça fait deux jours que je ne bouge pas d'ici car mon « problème » prend de l'ampleur. Michelle dit que ma dépression s'est aggravée. Mais je ne ressens rien, même pas de la tristesse. Depuis qu'ils sont partis, non, je ne ressens plus rien.
Je n'ai pas vraiment le droit d'aller au lycée. À vrai dire, je n'y ai jamais posé les pieds. Mais Michelle tient à ce que j'y aille, elle dit que je me sentirais mieux si je suis entourée. Ce sera la première fois depuis l'accident que je me retrouverais face à des gens de mon âge. Que vont-ils penser de moi ? Après tout, je suis étrange.
La porte s'ouvre et je dirige mon regard vers Michelle qui me tend le verre remplit d'eau avec un sourire.
— Tenez.
— Juvia est-elle vraiment obligée ?
— C'est pour votre santé, mademoiselle.
— Une santé qui ne se guérira jamais ! je m'emporte en balançant le verre au loin qui se brise en mille morceaux, l'eau gisant sur le planché froid de ma chambre ou du moins, de ma prison...
Michelle se baisse et ramasse le tout avant de sortir de la pièce.
— Je vous ramène un autre verre, mademoiselle.
Michelle connaît maintenant mes crises. Elle est à vrai dire ma seule famille. Je n'ai ni frère et soeur ni même d'oncles, tantes ou cousins.
En ce moment-même je veux m'arracher les cheveux, je n'en peux plus. Je ne tiens plus. Je ne comprend pas ce qui m'arrive, je veux juste retrouver ma vie d'avant...
Des larmes perlent sur mes joues et je commence à crier ma rage et ma tristesse, je lâche tout ce que je n'ai pas pu lâcher ce jour-là. Je laisse la confusion, l'angoisse et la haine s'emparer de moi. Je me lève du lit et balance tout sur mon passage, les draps, la lampe, tout finit sur le sol. Ma chambre est un vrai désastre mais elle ne représente rien face à ce que je ressens en ce moment. Mes émotions sont toutes mélangées et elles ne sont que négatives.
Je me laisse rouler au sol hurlant mes sentiments et ma rage. Je me maudis, maudis tout le monde. Tout ce que je désire à ce moment précis c'est m'endormir et ne jamais me réveiller. Disparaître de ce monde. Arrêter d'être prise pour une stupide folle. Mais surtout qu'on arrête de me bourrer de médicaments comme si ça allait changer quelque chose en moi.
Je suffoque quelques minutes avant de finir par m'endormir sur le sol froid, les yeux rougis par les larmes.
(...)
— Si vous ne vous en sentez pas capable, je ne peux pas vous obliger à y aller mademoiselle.
Je lance un bref regard à Michelle qui m'a déposée devant les grandes grilles en or blanc de Fairy Tail, mon premier lycée et probablement le dernier. Je ne pensais pas qu'elle m'inscrirait carrément dans une école privée, ça a l'air d'être un monde à part rempli de gosses de riches. Bien que je ne préfère pas juger avant d'avoir vu.
— Juvia pense pouvoir se débrouiller. Ce serait bête qu'elle rate son premier jour. je lui répond simplement en lançant quelques regards aux passants.
— Je viendrai vous chercher à la fin des cours au même emplacement.
Je hoche la tête tandis qu'elle démarre pour ensuite disparaître au coin de la rue. Je me dirige vers l'établissement et je sens directement plusieurs regards posés sur moi. J'arrive rapidement vers la cour arrière qui me fait plus penser à un parc qu'autre chose et je m'assois contre un arbre.
Ma solitude ne durera pas bien longtemps car je vois trois filles se diriger vers moi de manière nonchalante.
— Oh regardez-moi ça, les filles, une petite nouvelle. Que c'est plaisant ! dit la blonde avec un petit sourire mesquin.
Une peste et son troupeau. Typique.
Je me lève en balayant ma jupe prête à partir mais le bras de la brune me bloque.
— Tu vas où comme ça ? On a pas fini de parler avec toi.
— Juvia a d'autres choses à faire.
— Regardez les filles ! Elle parle d'elle à la troisième personne ! pouffe la blonde en riant aux éclats, ses amies la suivant de près.
Les larmes menacent de couler mais je dois être forte. Je savais que ça allait arriver.
— Vous ne devriez pas vous moquer de Juvia. Ma voix tremble, c'est horrible.
— Eh bien, Jenny s'en contre-fiche ! la blonde poursuit toujours avec son rire insupportable.
La cloche retentit lentement et je souffle avec soulagement ravalant mes larmes.
— On en a pas fini avec toi, je te préviens. La prénommée Jenny me pousse violemment me faisant tomber sur l'herbe fraîche.
Je me relève en essuyant une larme qui s'était échappée et attrape mon sac avant de suivre la foule. Je ne connais personne et il sera probablement dur de me faire des amis. Je n'y compte d'ailleurs plus depuis la rencontre avec cette Jenny.
On arrive dans le gymnase et le directeur lance son discours que je n'écoute pas trop occupée à tripoter ma petite poupée blanche dans mon sac, je l'ai fabriqué avec ma mère quand j'étais enfant. Si je ne l'ai pas près de moi, je panique et fais une crise qui aggrave mon « problème » qui peut mener à l'évanouissement. Il ne faudrait en aucun cas que Jenny la voit.
Après cette petite introduction, le directeur réparti les élèves dans leurs classes respectives. Je me retrouve par tout hasard avec Jenny et sa bande. Je maudis le directeur et pars me ranger de sorte à ce que je passe inaperçue.
Les élèves se dirigent vers la salle de classe et je m'assois tout au fond à coter de la fenêtre. Je soupire de soulagement quand je remarque que Jenny et sa bande se sont assises très loin de moi. Elles n'ont pas l'air de m'avoir remarquée.
Je pose mon menton sur mes mains et regarde par la fenêtre. Les cerisiers sont magnifiques et leurs fleurs roses me font rêver. Je sens une présence à coter de moi mais je n'ose pas me retourner.
— Salut.
J'imagine que ce n'est pas à moi qu'on parle... qui voudrait me parler de toute manière. Je suis étrange.
— Hé ho, la fille aux cheveux bleus !
Je me retourne lentement vers cette voix et découvre un garçon aux cheveux ébènes. Il est en caleçon ? J'hausse les épaules. Après tout je ne suis peut-être pas la seule à être bizzare.
— Oui ? je fis doucement en le regardant dans les yeux.
Grey
Elle me regarde et je vois directement la tristesse ainsi que la colère refoulée dans ses yeux. Ils sont sombres mais ils reflètent tout ses sentiments. Elle m'intrigue vraiment beaucoup tout d'un coup surtout que c'est la première fois que je la vois.
— Moi c'est Grey ! je lui offre un léger sourire. Visiblement on va être voisins de table.
Elle hoche la tête.
— Juvia.
Pas très bavarde cette Juvia.
— Je présume que tu es nouvelle ?
— Oui.
Un grand silence pesant se fait. Elle n'a vraiment pas l'air d'avoir envie de parler mais je vais pas lâcher l'affaire.
— Je peux te faire visiter l'école si tu le souhaites, je suis là depuis les débuts.
— Si tu veux.
Je soupire, je n'arriverais vraiment à rien. Voyant que je ne dis plus rien, elle reporte son attention sur l'extérieur.
Je pose ma tête sur la table en jouant avec mon crayon. Le professeur est en retard son premier jour et ça parle des élèves.
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur Gildarts qui se place derrière son bureau avec un grand sourire.
— J'ai pas d'excuses pour mon retard. Mais je peux vous dire que vous allez bosser !
— OUAH ! C'est quoi cette histoire, on va pas travailler dès le premier jour ! Natsu, un de mes potes, s'exclame avec une tête indignée.
— C'est moi le prof ici alors ferme-la Natsu ! répond le roux.
Je porte mon attention sur Juvia qui n'a pas quitté le cerisier des yeux. Elle a l'air nostalgique.
Juvia
Je sens une nouvelle fois un regard sur moi mais je ne m'en préoccupe pas, je ne veux pas de tout ça. Je veux me faire oublier, tout faire oublier...
Sans m'en rendre compte, je m'endors sur la table la tête sur les bras.
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Version retravaillée.
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