Chapitre 2
Aaah, la chaleur de l’été ! Beau temps pour un pique-nique avec toi !
———
— Et c’est parti !
Le téléphone est tenu à la verticale, et présente l’intérieur d’un train vide. Les sièges, même de loin, ont l'air poussiéreux. Les vitres laissent voir un temps grisâtre, de fines gouttes de pluie tombent sur le verre à rythme soutenu.
— La grande aventure ! s’écrie une voix à côté du teneur de téléphone.
— On va trop s’éclater ! s’exclame une troisième personne.
— C’est moi qui vais m’installer côté fenêtre !
— Nan, c’est moi !
— Non, moi !
Aussitôt, ce que montre le téléphone devient flou, à cause du mouvement précipité du teneur. Les trois personnes se poussent et repoussent comme des aimants, se percutent sans violence. Des flashs de noir, de blond et de rouge se voient à travers la caméra.
— À moi ! s’égosille avec fierté celui au téléphone.
— Tricheur !
— Ouais, tricheur ! Je t’ai vu faire un croche-patte !
— C'est même pas vrai !
— Je-
LE TRAIN EN DIRECTION DE [ ] VA PARTIR.
La voix, froide, mécanique, les coupe dans leur élan. Ils deviennent silencieux, regardent leurs pieds. La caméra montre la vitre, toujours sous l’assaut de la pluie. Les gouttes semblent faire la course entre elles.
Le train démarre. La vidéo se coupe.
———
—
Mirio ? Nejire ?
Un champ de fleurs. Une nappe de pique-nique. La candeur d’un repas entre amis. La froideur d’une caméra.
— Pourquoi tu ne te montres pas, Tamaki ? demanda Mirio, assis sur la nappe, un sandwich entre les mains.
Nejire cueille des fleurs, s’en fait une couronne, la pose sur les cheveux de Mirio. Tamaki reste muet.
— Tamaki ? répète le blond, une pointe d’inquiétude se lisant dans ses yeux.
— J’aime pas me montrer, lâche-t-il.
— Mais tu as une si jolie bouille ! sourit Nejire, dans sa belle robe à volants.
— Arrête !
On devine que Tamaki rougit sans même le voir.
— C’est pour ma mère, avance Mirio en faisant la moue. Elle s'inquiète beaucoup pour moi !
— Oh oui ! Montre lui que Mirio est en bonne compagnie !
La caméra se tourne avec timidité sur l’adolescent qui la tient.
— Bon-bonjour maman de Mirio…On fait un pique-nique là…
La caméra montre de nouveau la nappe et les différents mets qui y sont présents. Des sandwichs, des chips, des sodas, des beignets, de la soupe…
— On était censé faire un truc mais on a oublié… continue Tamaki, sa voix à peine perceptible face au vent léger.
—Ne t’inquiète pas, j’ai tout écrit dans mon super carnet !
Mirio sortit un carnet de son sac, à l’effigie de Sir Nighteye. Il y ouvre une page au hasard, où est inscrit en gros : AUJOURD'HUI : FAIRE UN TRUC.
— Tu crois que ça va nous aider, ça ? grimace Nejire, peu convaincue.
— C’est l'intention qui compte, je présume… souffle Tamaki, entre la déception et le rire.
— Ah ! T’as souris ! pointa le blond, victorieux.
— Parce que c'est ridicule ! Ça me stresse d’avoir oublié, vous savez !
— Ne t’inquiètes pas mon grand Tamaki, ricana l’adolescente. Si on a tous les trois oubliés, c'est que ce n’est pas important !
— Ça nous reviendra peut-être après un bon repas ! ajoute Mirio, tout sourire.
— Oh toi alors !
Les trois amis rient, Tamaki peut-être plus faiblement que les deux autres. La caméra se dirige vers une fourmi qui escalade le bol de soupe.
Elle se noie.
———
De : Vous
|Si c’est une blague, c’est de la merde
00H02
Distribué.
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