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Elle essaya du mieux qu'elle put de remplacer la litière et de changer la paille sèche du poulailler, mais elle n'y arriva pas entièrement. Entre cris, coups de balais et regards noirs, elle ne s'en sortait plus.
- Arg, j'ai toujours détesté les poules. Cria-t-elle, frustrée.
Elle n'avait pas vu le temps passer et le soleil était déjà entrain de coucher. Et elle n'avait toujours pas fini sa corvée.
- Maélis ? Appela une voix au loin.
Elle sorti rapidement du poulailler, à moitié couverte de paille et de plumes et vit qu'Albert l'attendait.
- Tu devrais rentrer chez toi, il est tard. Tu finiras demain. Dit-il.
- Quelle heure est-il ? Demanda-t-elle.
L'homme en salopette regarda sa montre et répondit :
- Vingt-deux heures trois.
Elle regarda l'homme stupéfaite. « Ça fait plus de douze heures que je suis ici, par pitié, qu'on me laisse rentrer chez moi. » Se dit-elle.
Suite à ce qu'elle venait de se dire, elle se rendit compte de quelque chose : elle avait raté son dernier bus pour rentrer chez elle.
- Crotte de biquette j'ai raté mon dernier bus!! S'écria-t-elle.
Albert, la regarda de travers.
- Je t'aurais bien ramener mais Gingembre n'a plus assez d'énergie, désolé. S'excusa-t-il.
- Gingembre ?
- Oui, mon tracteur.
« Gingembre ? Qui appelle son tracteur Gingembre ? Qui appelle son tracteur tout court ? » Se moqua-t-elle.
Elle ne put s'empêcher d'émettre un léger rire.
Le fermier la regarda toujours de travers, accompagné d'un air grave.
- Écoute, le fait que tu aies raté ton bus prouve mon argument. Je penses que comme nous sommes durant les vacances scolaires, il soit plus bénéfique que tu restes dormir à la ferme pendant les deux prochains mois. Annonça-t-il sérieusement.
La jeune fille cessa de se moquer et prit à son tour un air sérieux.
« Attends quoi. Quoi. Quoi. Non c'est pas possible. Non, non, non. Je ne peux pas rester ici tous les jours, toutes les heures. Non, mes parents n'accepteront pas. » Paniqua-t-elle.
- J'en ai déjà parlé à tes parents et ils semblaient ravis de la proposition. Ils ont acceptés et ont dit qu'ils viendraient te déposer quelques affaires au cours de la semaine.
- Ces traîtres. Murmura-t-elle à l'égard de ses parents.
- Pardon ? Demanda Albert.
- Non rien.
- Tu n'as à t'inquiéter, nous avons des douches dans cette ferme abandonnée. Dit-il en se référant à ce qu'elle avait utilisé comme excuse au commissariat de police.
Elle émit un faux rire.
« H.i.l.a.r.a.n.t. » pensa-t-elle.
*
Une semaine plus tard, Maélis était installée dans une vieille chambre, remplie de vieilles poutres et de vieux meubles.
Il y avait même, à son plus grand bonheur, quelques toiles d'araignées.
Chaque matin, elle se levait tôt et faisait des corvées partout dans la ferme.
Mais même si les corvées qu'elle avait à faire variaient, elle se sentait toujours observée par quelqu'un. Elle sentait un regard vicieux se poser sur son corps et à chaque fois ça lui donnait des frissons.
Et elle savait bien qui l'épiait à longueur de journée : une poule.
Alors, un jour elle alla se plaindre au fermier :
- Il y a une poule qui arrête pas de me regarder méchamment. Elle me fait peur.
- Ah oui, je vois de qui tu parles. C'est la poule la plus difficile que j'ai jamais eu. Lui répondit-il en hochant la tête.
- Ah bah dis donc, qu'est ce que j'en ai de la chance! Dit-elle sarcastiquement.
- Effectivement. Cette poule s'appelle Yoko.
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