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La bande d'amis se dispersa et commença à courir dans tous les sens alors que Yoko les poursuivait et les piquait avec son bec pointu.

- Elle est folle! Cria Aubanne, essoufflée.

- AÏE. Hurla Thomas.

- ELLE M'A PIQUE LE CUL CETTE PUTAIN DE POULE. Continua-t-il en se protégeant le fessier à l'aide de ses deux mains.

Ils étaient tous paniqués, effrayés. Les tables du café avaient été renversées, ainsi que les chaises et les boissons. Les propriétaires et autres clients du café regardaient à l'écart, complètement perdus et abasourdi par rapport à la situation dans laquelle ils se retrouvaient. Il y en avait même qui filmaient la scène avec leur téléphone portable.

Pendant ce temps, Nassim tenta d'attraper l'animal en lui sautant dessus. Mais elle était bien trop rapide, et le jeune homme se mangea le sol, littéralement.

Néva avait prit la fuite, elle s'était réfugiée dans un magasin à une centaines de mètres plus loin, telle une poule mouillée.

- Ne m'approche pas, sale monstre! S'excita une fois de plus Thomas en se déplaçant dans tous les sens.

La poule s'arrêta net et le regarda en penchant sa tête vers la droite. On aurait cru qu'elle lui souriait diaboliquement. Elle déploya ses grandes ailes et fonça sur sa victime, tel un prédateur.

Thomas, apeuré, sortit en vitesse du café et grimpa sur un lampadaire.

Et Maélis regarda la scène, hilare. C'était un spectacle, un film, le cirque.

- Il me manque plus que les popcorns. Rigola-t-elle.

Au bout d'un long moment, la poule considéra qu'ils avaient été assez punis et se dirigea vers la blonde.

- Bien joué. La félicita-t-elle.

La jeune fille était satisfaite et se sentait un peu mieux. Grâce à Yoko, ils avaient payé un peu pour ce qu'ils lui avaient fait enduré.

« Elle est intelligente enfaite cette poule. » Pensa-t-elle.

- Bon j'ai fait tout ce que j'avais à faire ici. Annonça-t-elle comblée.

Aubanne, complètement troublée et fâchée, lui demanda :

- Attends. Attends. Attends. C'est ta poule? C'est du foutage de gueule là.

La seule réponse que la blonde lui donna fut un énorme gloussement.

Elle se retourna et partit en direction de son arrêt de bus, pour rentrer à la ferme, l'animal suivant de près ses pas.

En attendant que le bus vienne, elle demanda à la poule comme si elle pouvait lui répondre :

- Dis, mais comment est-ce tu arrivée ici hein?

Elle pensa quelques instants avant d'en arriver à la conclusion que l'animal avait du monter dans le bus sans qu'elle ne s'en aperçoive.

Yoko la regarda en clignant des yeux, joyeuse.

- Par contre va falloir te cacher dans mon sac parce que sinon ils vont pas me laisser monter dans le bus avec toi. Lui dit-elle.

Elle ouvrit son sac à dos et tapota l'intérieur pour que la poule s'y installe, ce qu'elle fit presque immédiatement. Cela surpris Maélis, d'habitude elle était tout sauf obéissante. Au contraire, elle adorait pousser les gens à bout.

Le véhicule arriva quelques minutes plus tard à l'arrêt et elle monta dedans.

- T'es lourde le diable. Chuchota-t-elle en se référant au poids qu'elle portait sur son dos.

Elle prit ensuite place à l'arrière du bus et ouvrit le sac pour que la poule puisse sortir et s'installer sur le siège.

Elle vit ensuite que Yoko avait laissé une jolie crotte dans son sac à dos.

- C'était trop beau pour être vrai. Soupira-t-elle exaspérée.

La poule s'était assise confortablement à côté d'elle, l'air de rien.

- T'es. Juste. Pas. Croyable. Prononça-t-elle dépassée par l'attitude de l'animal.

La jeune fille tourna alors sa tête et regarda le paysage à travers la vitre du bus. Ils venaient de quitter la ville et les champs défilaient devant ses yeux bleus-gris.

Elle pensa à ce qui venait de se passer, à Yoko, à tous les moments qu'elles avaient passé ensemble.

« Elle n'est pas si désagréable que ça quand elle le veut » Remarqua-t-elle.

Certes, la poule avait un caractère très particulier, très enfantin, très mesquin. Mais, au fond, peut-être que l'animal avait aussi un coeur. Peut-être qu'au fond, Maélis était devenu quelqu'un d'important dans sa vie.

« Peut-être qu'au fond je l'aime bien quand même. » S'avoua-t-elle à elle même.

Ses lèvres s'étirèrent délicatement sur les côtés, laissant place à d'adorables fossettes. Son visage était alors déformé par un éblouissant et sincère sourire.

Elle se rendit compte qu'elle s'était fait une amie. Elle se rendit compte que peut importait à quel point elle pouvait être déçue des autres, Yoko serait toujours là. Elle se rendit compte, qu'à présent c'était Yoko et Maélis contre le monde.

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