Chapitre 7 : L'amour Interdit
Dans l'obscurité de la nuit, les yeux de Yibo restèrent ouverts, n'arrivant pas à trouver le sommeil.
Son père avait raison. Zhan représentait beaucoup plus que ce qu'il voulait faire croire au monde. Il devait se rendre à l'évidence. Il ne pouvait nier son obsession envers son meilleur ami. En vérité, tout tournait autour de lui. Tout avait démarré à cause de Zhan.
Yibo sortit du lit, la tête lourde et nauséuse. Il se dirigea dans sa salle de bain et s'aspergea le visage d'eau. Lorsqu'il leva sa tête face au miroir, il sentit soudainement une présence inconnue l'observer. Inquiet, il se retourna et scruta furtivement les alentours de sa salle de bain.
- Que cherches-tu ?
Yibo se figea. Il n'avait prononcé mot mais cette voix était pourtant la sienne. Il se retourna vers le miroir, estomaqué, découvrant son propre reflet lui afficher un sourire effrayant. Yibo recula terrifié, tandis que son reflet demeurait immobile.
- Pourquoi as tu peur ? Nous ne faisons qu'un tous les deux.
- Qui es-tu ? Mon jumeau maléfique ?
Yibo croyait rêver. Le reflet dans le miroir s'esclaffa.
- Pas exactement, je suis ton ancêtre.
Les yeux de celui-ci virent au rouge.
- Je suis Lan Wangji, 3ème Prince des vampires. Et tu es né dans un seul et unique but.
- Lequel ?
- Nous voulons tous les deux la même chose. Ou plutôt, la même personne.
Yibo fronça les sourcils, confus.
- Zhan ?
- Oui... Je suis la raison pour laquelle tu es épris de lui.
- Je ne saisis pas.
- Accepte de ne faire qu'un avec moi et tu auras ce que tu souhaites.
- Que veux-tu dire pas faire qu'un?
- Depuis le début, tu t'évertues à me rejeter. Tu penses avoir le contrôle sur tes pouvoirs. Mais en réalité, tu ignores tout. La preuve étant que tu ne peux pas lutter contre moi lorsque ton corps est affamé. Si tu fusionnes avec moi, tu bénéficieras de toute ma puissance.
- Pourquoi devrais-je te faire confiance ? Tacla sèchement le châtain face à son double.
- Ton humanité est en train de s'éteindre. Tôt ou tard, mes souvenirs finiront pas resurgir et consumer les tiennes. Ton âme disparaîtra entièrement, ne laissant que moi dans ton corps. Ne vaut mieux-t'il pas t'épargner des souffrances inutiles ?
- Que veux-tu à Zhan ? Quelle est ta relation avec lui ?
Le sourire du vampire aux yeux rouges se fâna.
- Wei Wuxian, c'est son véritable nom. Il est mort dans des circonstances tragiques. J'ai jeté à nous deux une malédiction afin que l'on puisse renaître ensemble. Zhan est sa réincarnation, toi tu es la mienne.
- Donc mon attirance envers lui vient de toi ?
- Exact.
- Je ne te crois pas. Nous n'avons rien à voir avec votre histoire. Répliqua Yibo d'un ton sec.
- Si, tu es moi et moi je suis toi.
- Tu ne sembles pas avoir de bonnes intentions si j'en crois la malédiction que tu as jeté. Ce Wei Wuxian n'y a certainement pas consenti. Je pressens ce que tu essayes d'accomplir, de ce fait je ne te fais pas confiance.
- Tu ignores tout de moi. Soupira Lan Wangji.
- Je refuse de réveiller Wei Wuxian. Qu'adviendra-t'il de Zhan ?
- Mon cher Yibo, n'oublie pas la position dans laquelle tu te trouves. Tu n'es presque plus un humain, mes pouvoirs prennent le dessus sur toi petit à petit. Bientôt, tu disparaîtras. Mais si tu t'allies à moi, tu pourras garder ta conscience humaine et mes souvenirs pour que l'on devienne une seule et même entité. Tu en sauras ainsi plus sur mon histoire.
-... Je refuse. Répondit Yibo en serrant les poings. Je m'en sortirai. Je saurai comment me contrôler.
- Tu sais autant que moi que le sang de Zhan est irrésistible et addictif. Une seule goutte suffit à t'emplir d'une extase incomparable. Si tu ne te contrôles pas, tu finiras par le tuer.
Yibo brisa la vitre d'un violent coup de poing, les bouts de verre incrustés dans ses phalanges.
- Foutaises ! Se retint-il d'hurler.
Il observa douloureusement sa main ensanglantée, les dents serrées. Il se sentit frustré et misérable.
- Merde !
Il retira les morceaux de verre et passa sa main sous l'eau. Sa peau se régénéra instantanément comme s'il n'eut aucune blessure.
Il repartit se coucher aux côtés de son meilleur ami endormi, maudissant la créature qui habitait en lui.
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La caméra braquée sur lui, le jeune trainee exécuta vigoureusement sa chorégraphie, arborant des expressions faciales captivantes et charismatiques.
Les danseuses contribuaient à l'harmonie du tableau avec des tenues plus flamboyantes les unes que les autres. Le budget investi dans ce trainee laissait entendre qu'il était destiné à une carrière pavée de réussite. Tout semblait lui sourire. Sur toutes les couvertures des magazines people, les articles ne tarissaient pas d'éloges. Physique, charisme, personnalité, talent, perspicacité, c'était une future grande star au caractère bien trempé dont les journalistes redoutaient. Doué en danse, en chant, en rap, en moto, en skateboard, en acting, il représentait la panoplie concentrée tant convoitée de la gent féminine.
- Merci pour votre temps, Wang Yibo. Dit l'interviewer face à l'idol.
Celui-ci avait tout juste terminé le tournage du clip pour son premier album.
Le châtain bien coiffé le salua poliment et quitta la pièce, suivi de son nouveau manager.
- Alors ? Comment étais-je ?
Le manager prit un petit temps de réflexion puis lui lança moqueur :
- Tu fais peur avec ton regard froid. Les gens finiront par savoir que tu n'es pas humain à force. Tâche de sourire la prochaine fois.
- Très drôle GeGe...
Zhan gloussa en secouant la tête. Au même moment, un homme d'âge mûr déboula dans le couloir, réduisant au silence les deux amis. Il était accompagné d'un jeune homme qu'ils connaissaient très bien, les faisant comprendre à qui ils avaient affaire.
Le père de Marius était venu en personne dans l'agence pour soi-disant un partenariat entre artistes.
Zhan tressaillit. Ces personnes là étaient des vampires et ceux ci savaient qu'il était au courant de leur existence.
- Bonjour Monsieur Wang Yibo. C'est un honneur. S'exprima le 2ème PDG le plus riche du pays.
- Bonjour. Que me vaut cette visite ? Arqua ce dernier d'un sourcil.
L'homme jeta un coup d'œil à Zhan qui se tenait à côté, les mains presque tremblantes. Le brun sentit sa poitrine se serrer. Yibo ne broncha pas et avança vers lui pour regagner son attention, déterminé à protéger Zhan. Il poursuivit avec un sourire méprisant, faussement mielleux.
- Il est préférable de ne pas créer de vagues ici.
- Non, mais je peux te garantir que ta carrière ne fera pas long feu. Mon fils commence également à avoir beaucoup de notoriété et il bénéficie de mes meilleurs contacts haut placés. Tu n'as aucune chance.
- Ha, moi je n'ai pas besoin de papounet pour être reconnu pour mon talent. S'exclama Yibo, le regard moqueur sur le fils enragé.
Zhan se sentait horriblement mal à l'aise dans cette toute cette tension tueuse. Yibo avait tendance à beaucoup provoquer, ce qui lui valait parfois des conséquences très graves. Le jeune humain suppliait mentalement son meilleur ami de partir pendant qu'il était temps. Heureusement, les danseuses arrivèrent de derrière la porte, interrompant l'échange musclé des vampires.
- Bonjour Monsieur Wang Cheng. Saluèrent-elles en choeur en voyant le PDG. Celui-ci leur répondit le geste.
Les filles proposèrent à Yibo de dîner avec elles. Elles étaient en adoration totale face à lui. Le châtain se mit à sourire en voyant Marius soi-disant populaire complètement ignoré.
- D'accord, attendez moi quelques instants. Dit il.
Les filles n'oublièrent cependant pas Zhan. Un bel homme était très bien, mais deux étaient encore mieux.
- Et Manager Xiao ? Demandèrent-elles les yeux en cœur.
- Hum je-... Je ne sais pas, je suis un peu occupé mais... peut-être... Si c'est pas trop tard... Hum... Bredouillait-il, non habitué par autant de sollicitation.
Quelques filles se mirent à enrouler leur bras autour des siens, flirtant avec lui pour tenter de le faire accepter. Au vu du statut de Yibo, elles ne se permettaient pas ce genre de choses avec lui.
Le châtain ne put s'empêcher d'éprouver de la jalousie, voyant que son Zhan était dans la ligne de mire de certaines.
- Manager Xiao a une copine qui l'attend. Dit-il un peu froidement.
Les filles se lamentèrent à l'entente de ces mots, déçues. Elles se detachèrent de lui, qui esquissa un sourire gêné.
- Je peux quand même rester une petite heure. Admit-il en se grattant la nuque.
Yibo afficha une mine plus satisfaite que les filles et prit son meilleur ami par l'épaule.
- Eh bien, let's go.
Les deux hommes suivis des danseuses, passèrent devant le PDG Wang et son fils, les ignorant complètement. Ceux-ci contemplèrent la bande enjaillée s'éloigner, un goût amer de haine en travers de leur gorge.
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- Santé !
Attablés autour d'un hotpot chinois dans un des restaurants les plus huppés de la ville, les gens du staff trinquèrent à la carrière du jeune Yibo. Malgré les nombreuses et somptueuses assiettes garnies, l'intéressé ne mangea pas pour des raisons évidentes. En revanche le vampire enchaîna facilement et non sans ménagement une quantité astronomique de shots de Baijiu (liqueur chinoise). Zhan, assis à côté de lui, admira bouche bée la descente de celui-ci.
- Comment tu peux ne pas rougir ? Ta peau est super épaisse ou quoi ?
À l'entente de ses mots, Yibo lui tendit un shot.
- Bois toi aussi.
- Je ne suis majeur que dans trois mois... Et toi d'ailleurs tu-
- Bois. Insista le châtain.
Encouragé par les autres, Zhan prit le verre et hésita un moment avant d'ingurgiter la liqueur. Il savait qu'il avait une faible teneur en alcool mais il ne voulut casser l'ambiance.
Le shot eut le don de l'assommer en un instant. Qing allait sûrement le réprimander pour sa bêtise. Mais cette pensée fut vite remplacée par un monde pailleté encore inexploré pour Xiao Zhan. Il ressentit l'envie urgente de faire des câlins à tout le monde. Yibo fut le premier à recevoir l'honneur, ce qui ne le déplaisait, bien au contraire.
Le châtain admira le sourire idiot de son aîné, qui était aussi écarlate qu'une tomate.
- DiDi... Je t'aime mon frère !
- Mais moi aussi ! S'écria le cadet.
Cette scène fit rire toute la tablée. Zhan ressemblait à un déchet, jamais il n'avait été aussi bourré de sa vie. Ce n'était pas le genre de lycéen à faire ces folies, il était trop sérieux. A ce moment, l'alcool le déshinibait complètement. Ainsi, plus aucun filtre n'était présent.
Cette béatitude fut de courte durée car il sentit l'envie de vomir surgir de nulle part. Il partit en trombe de la table pour se réfugier dans les toilettes. Yibo partit le rejoindre, espérant lui apporter un soutien moral. Il attendit patiemment Zhan faire son affaire, celui-ci agonisant sur la cuvette.
- Ça va ? Je n'aurais peut-être pas dû te faire boire...
- Ça va, ça va... Répondit l'aîné d'une voix enrouée. Qing va me tuer.
- Mais non... Tu veux que je te ramène chez toi ?
- Je sais pas... C'est un peu loin et il se fait tard, je lui enverrai un message pour m'excuser. Je peux rester dans ton logement à l'hôtel sinon ? Ça ne te dérange pas ?
- Non, du tout.
Yibo se retenait de sauter de joie.
- Bon, j'ai fini. On y va? Demanda Zhan en se lavant le visage.
- Vas y, je vous rejoins.
Le brun sortit des toilettes, laissant le jeune cadet seul. Il réajusta ses cheveux en bataille dans le miroir, examinant au passage son visage et sa tenue. Il se sentait pas mal pensait-il. Il entendit derrière lui une porte s'ouvrir et découvrit étrangement un visage féminin.
C'était une des danseuses qui tournaient autour de Yibo, et elle avait saisi l'opportunité de l'avoir à elle toute seule.
- Hey. Ce n'est pas-
La jeune fille l'entraîna dans une cabine et verrouilla la porte.
- On peut en profiter un peu ? Murmura-t'elle, la lèvre inférieure mordillée. J'ai remarqué comment tu m'as regardée.
-...
Yibo ne sut quoi répondre. Elle l'embrassa promptement sans qu'il eut le temps de réagir. Il hésita puis répondit faiblement.
Ensuite, une voix surgit de derrière son épaule.
- Tu as mal au cœur et tu cherches le réconfort auprès de ces personnes insignifiantes. Mais c'est comme son sang. Tu ne seras satisfait qu'avec lui et seulement lui.
- Err... La ferme Wangji. Rétorqua Yibo dans le baiser.
- De quoi ? C'est qui Wangji ? Demanda t'elle confuse.
- Désolé, on doit y aller. Se contenta-t'il de dire.
Il ouvrit la cabine puis ils sortirent de la salle.
- Ah, je me demandais ce que tu-
Zhan interrompit sa phrase en le voyant sortir accompagné d'une danseuse. En l'apparence, une telle situation, un homme et une femme sortant des mêmes toilettes, laissait peu de doutes à ce qui s'était passé à l'intérieur. Yibo ne s'attendit pas à ce que Zhan le voie ainsi avec cette fille. Il se sentit gêné alors qu'il ne s'était rien passé.
- Je vois. Tu ne peux pas t'en empêcher, c'est dingue. Rumina Zhan.
- Mais il ne s'est rien pa-
- Je ne veux pas savoir les détails. Vous faites ce que vous voulez. Coupa le brun en tournant les talons.
Le cadet eut un pincement au coeur.
.
La soirée s'acheva. Il était 1h du matin. Tout le monde rentrait ou logeait à l'hôtel. Comme promis, Zhan restait dormir dans l'appart-hôtel de Yibo. Le brun fut le premier à s'effondrer sur le canapé, épuisé par le contact social et l'alcool. Il eut sa dose d'humains pour le mois.
- Un lit, enfin. Marmonnait Zhan à moitié endormi.
- Mon lit est assez grand pour nous deux sinon. Ce sera sûrement plus comfortable. C'est un Queen Size.
- Mmh... Ok. Finit-il par dire.
Ils allèrent dans la chambre puis Zhan sauta sur le lit non encore défait, testant la résistance du matelas.
- Parfait. Dit il sur le dos les yeux fermés.
Il fut sorti de ses songes lorsque que Yibo se mit également à sauter sur le lit de tout son poids, le faisant décoller aussi haut que possible.
- Eh ! T'es pas bien?
- Ha ha... Si tu voyais ta tête...
Le châtain se mit à rire, incitant le brun à se venger. Celui-ci entama une sorte de lutte sur le lit, tentant de lui faire une prise de judo.
- Laisse tomber, t'as pas de force. Ricana Yibo.
Zhan essayait de le renverser par la taille mais c'était peine perdue. En revanche le cadet n'eut aucun de mal à enlever ses bras puis à les croiser sur le torse du brun. La frustration se lisait dans les yeux de celui-ci alors qu'il n'arrivait à faire bouger Yibo d'un pouce.
- Tu vas faire quoi ? Rit le châtain sur un ton moqueur.
- Putain ! Geignit Zhan, incapable de se défaire.
- Je n'utilise même pas ma force de vampire.
- Eh ça ressemble à quoi ta force de vampire ?
Le cadet le relâcha puis lui montra volontiers, en plaquant cette fois-ci Zhan de tout son long sur le matelas. Il mit ses jambes de part et d'autre de ses hanches puis d'une main il emprisonna les poignets de Zhan au-dessus de sa tête.
- Il ne faut pas me tendre des perches comme ça. Dit Yibo d'un claquement de langue. Comment tu comptes t'en sortir maintenant ?
Zhan ne pouvait plus rien faire. Il était impossible de bouger. Son corps entier semblait comme paralysé. Son bassin, ses jambes étaient emprisonnés par les genoux et les jambes de Yibo. Il avait l'impression d'être une proie prise au piège.
Le brun ne céda pas à la provocation. Il ferma les yeux et se mit à réfléchir patiemment à une solution, comme s'il allait se retrouver dans une situation similaire.
- Tu abandonnes ? Demanda le vampire.
- Oui. Je ne suis qu'un faible humain donc je t'offre mon sang. Répondit Zhan en renversant sa tête en arrière, exposant la partie vulnérable tant convoitée.
Yibo ne s'attendait pas le moins du monde à ce move de la part du brun. Aucun son ne put sortir de sa bouche. Son nez sensible n'était qu'à cinq centimètres de son cou. L'odeur du sang, mêlé à de l'alcool, était plus forte que d'habitude. De la pomme d'Adam à la clavicule de Zhan, le vampire se vit offrir une vue incomparable sur cette surface laiteuse pleine de vie qui l'appelait à y plonger les crocs. Il ravala sa salive.
Pendant ce laps de temps d'inattention, le brun en profita pour lui donner son meilleur coup de boule. Le châtain fut pris de court.
Celui-ci se tint la tête douloureusement, n'ayant pas vu cette attaque venir car trop distrait par ses sens. Zhan saisit l'opportunité d'inverser la donne en se mettant au-dessus du vampire.
- Tadaa. Je m'en suis sorti. Lança Zhan avec un sourire étincelant, les yeux en lune.
- Ta tête est dure. Je l'admets. Reconnut le châtain. Tu es très intelligent.
- He he.
Yibo souriait doucement, perdu dans les yeux de Zhan. Il n'y avait personne d'autre qu'eux. Le cadet chérissait précieusement ce moment de complicité qu'il partageait avec son seul confident de longue date. Confident dont il avait toujours été amoureux.
Puis d'un coup, l'atmosphère changea. Le sourire de Yibo disparut tandis que ses lèvres furent capturées par celles de Zhan.
Le châtain ne rêvait pas.
Ce fut rapide et interminable en même temps. Pendant ces deux secondes, le baiser était suffisamment langoureux pour témoigner d'une grande marque d'affection.
Yibo cligna des yeux deux fois afin de s'assurer d'être bien réveillé.
- Que dis-tu de ça ? Tu ne t'y attendais pas hein ?
Zhan, quant à lui, était satisfait de son geste. Affichant son sourire de lapin jusqu'aux oreilles, il était d'une humeur joviale et joueuse. Probablement toujours sous l'effet de l'alcool, il ne réalisait pas l'ampleur de ce qu'il venait de faire.
- Tu sais ce que tu viens de faire là ? Demanda le châtain toujours choqué.
- Oui. Je t'ai embrassé. Répondit Zhan sans plus de réaction.
- Tu devrais arrêter l'alcool. Fit Yibo d'un ton sérieux, essayant tant bien que mal de réprimer ses instincts de vampire.
- J'ai bien aimé, moi. Rétorqua Zhan en haussant des épaules.
- Arrête, tu ne sais pas ce que tu fais. Éloigne toi.
Yibo était mis à rude épreuve. Les jeux avec son meilleur ami l'excitaient, le faisant réclamer toujours plus. Ses sens de vampires furent décuplés par cette stimulation. Il voulait le dominer, le posséder tout en savourant son breuvage écarlate. Il sortit du lit aussi vite qu'il put, se retenant de sauter sur Zhan.
- Ça va ? Demandait le brun incrédule.
Yibo ouvrit la fenêtre pour éviter de suffoquer au milieu de ces effluves tentatrices. Il ne cédera pas à ses instincts de vampires, pas ce soir. Il voulait profiter d'un moment normal avec son ami. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas faits de soirée à deux, bien que la frontière de l'amitié commençait à devenir floue après ce qui venait de se passer.
Ses crocs commençaient à faire leur apparition. Il serra les dents, les yeux fermés. Il devait se contrôler coûte que coûte.
Après quelques minutes de concentration, il inspira et expira longuement. Soulagé d'avoir pu se calmer. Il ferma la fenêtre et se retourna pour faire face à Zhan.
- Euh, ton jean va exploser. Dit le brun en pointant du doigt.
Le châtain baissa la tête et observa la grosse bosse qui tendait son jean au niveau de la braguette.
- Ah. Constata Yibo un peu gêné.
- C'est de ma faute ?
- Je vais dormir sur le canapé...
Le cadet allait ouvrir la porte quand il fut interrompu.
- Attends, c'est la même chose pour moi. Dit Zhan les joues rosies. On ne peut pas s'entraider entre potes ?
Yibo hurlait intérieurement. Il ne savait plus où donner de la tête alors qu'il venait enfin de se tempérer. Deux situations s'offraient à lui : céder en rendant service ou respecter son ami. Zhan allait probablement le maudire et faire une crise d'angoisse lorsque qu'il sera sobre. Cela deviendra bizarre être les deux et menacerait potentiellement leur amitié.
- Le toi bourré est trop différent du toi normal. C'est effrayant.
- S'il te plaît ! Juste pour cette fois.
Yibo ne répondit pas. Il repensait au baiser que Zhan lui avait donné. Ce ne pouvait être qu'une simple blague, surtout venant de la part d'un pote hétéro en couple. La soirée avait pris une tournure inattendue depuis. Son crush était bourré et celui-ci lui tendait, intentionnellement ou pas, des guet-apens ambiguës comme pour le provoquer. Le cadet sentait ses sentiments sauvagement malmenés par cet idiot. Il soupira.
- Soit tu es fou et inconscient, soit tu es très cruel. Dans les deux cas, je ne te le pardonnerai pas.
Il referma la porte, puis verrouilla celle-ci.
Author's note :
Hehehe, je suis cruelle. \o/ J'espère que ce chapitre vous aura plu.
N'hésitez pas à me faire vos feedbacks, et à mettre une petite étoile, ça me donne de la force !
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