- Chapitre 11 -
- S A M E D I S O I R -
- Je pars vivre en Europe demain.
- Comment ça ?
- Ma mère a une amie en France et je vais rester un moment avec elle là-bas.
Je fronce les sourcils, qu'est ce que c'est que ça ?!
- Et tu vas faire quoi là-bas ?
Il hausse les épaules.
- Je sais pas, continuer d'apprendre le français, me trouver un petit travail, voyager, me retrouver.
- Combien de temps ?
- Je n'ai pas de plan précis, quelques mois ? Tout dépendra de ce que j'y trouve là-bas.
Je le dévisage un moment avant de me mettre à rire nerveusement et de m'enfiler le shot devant moi. Il n'est pas sérieux, il ne peut pas me faire ça, il ne peut pas encore me lâcher comme ça.
Tandis que je me ressers, il pose sa main sur la mienne pour interrompre mon geste.
- Ne te renferme pas, je t'en supplie.
Je souffle et secoue la tête.
- Désolé mais c'est trop pour moi là, je murmure avant de me lever.
Tandis que me dirige vers la sortie, je vois M tendre un billet à EunWi avant qu'il ne me rejoigne dans de grandes enjambées.
Nous marchons cote à cote dans la rue seulement éclairée par quelques néons.
Tout mon corps est engourdi et je ne peux m'empêcher de trembler alors que je me suis pourtant réchauffé. J'ai l'impression de flotter avec la dose d'alcool que j'ai si rapidement absorbée.
Je ne me sens pas bien.
Encore une fois, par sa faute, j'ai terriblement mal.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi il me fait ça.
Pourquoi est il venu me recherche si c'est pour me dire ça, me dire qu'il s'en va ?
Aime-t-il tant me faire souffrir ?
Nous rentrons dans l'hôtel puis atteignons notre petite chambre dans le silence le plus total.
Une fois à l'intérieur, il se tourne vers moi.
- K, on peut en parler ?
Je plisse les yeux.
- Je vais prendre une douche, je marmonne pour toute réponse avant de choper un essuie et un peignoir et de m'enfermer dans la salle de bain.
J'enlève mes fringues puis me glisse sous le jet d'eau chaude.
Je pose mes deux mains sur la surface lisse des dalles en face de moi et tout mon corps se remet à trembler tandis que des sanglots muets secouent mon corps.
Je ne veux pas qu'il parte aussi loin de moi, je ne veux pas qu'il parte tout court, je ne veux plus le perdre.
Une fois nos douches prises nous nous asseyons chacun dos à dos d'un coté du lit.
Après un soupir, je le sens bouger et je devine qu'il vient de se retourner vers moi.
- Je suis désolé de te l'annoncer comme ça.
Je hausse les épaules.
- La façon dont tu me l'annonces n'y change rien.
- Je suis désolé.
- Tu l'as déjà dit.
Il se lève et vient s'asseoir à coté de moi. Je me recule pour ne pas que nos corps se touchent.
- Parle moi K, tu penses à quoi là ?
Je passe une main dans mes cheveux humides et relève les yeux pour y chasser les larmes prêtes à ressurgir à tout moment.
- Pourquoi tu es revenu me chercher ? je murmure.
Il agrippe son peignoir et déglutit difficilement.
- Tu le sais.
Je fronce les sourcils.
- Franchement non. Je n'en ai vraiment aucune idée. Je ne comprends pas le but de me retrouver avant de t'en aller.
Il se mordille la lèvre et malgré ma colère et ma tristesse, je ne peux empêcher le rouge de me monter aux joues.
- Je suis venu te chercher car je t'aime toujours K, tu me manques à en crever et je ne pouvais pas partir sans t'avoir revu une dernière fois. Sans avoir réglé ce qui s'est passé il y a six mois. Je n'y arrivais pas.
Je secoue la tête.
- C'est tellement égoïste, tu as pensé à ce que je ressens moi ? je souffle.
Il serre les poings.
- Je voulais tellement t'oublier, tout recommencer, et toi tu débarques comme ça.
-Tu as réussi à m'oublier ?
Je ne réponds pas, ce qui lui donne la réponse.
Bien sur que non.
- C'est pour me quitter décemment que tu es revenu ? je murmure la voix tremblante.
Il secoue la tête puis agrippe le col de mon peignoir, m'amenant légèrement vers lui. Je n'arrive même pas à résister, je veux être près de lui, c'est plus fort que moi.
- Non K, c'est justement parce que je ne veux pas te quitter que je suis revenu vers toi.
Ses lèvres tremblent sous l'émotion et je ne résiste plus.
J'attrape son vissage entre mes mains et je l'amène à moi.
Quand nos lèvres se touchent, tout mon corps est pris de frissons.
Il appuie ses mains sur mes épaules pour me pousser en arrière tandis qu'il se relève pour se mettre au dessus de moi.
Pris d'une fièvre soudaine, je goûte ses lèvres, les lèche et les presse contre les miennes.
Tandis que j'agrippe ses cheveux d'une main, je défais son peignoir de l'autre, dévoilant son corps nu au dessus du miens. Mes mains glissent sur sa peau, retrouvant chaque parcelle de lui dont le manque a failli me bouffer. Je ne peux m'empêcher de soupirer tandis qu'il en fait de même.
Sa bouche sensuelle, trouve mon cou et l'embrasse avec fougue avant de descendre lentement sur mon torse. Mes mains glissent sur ses épaules et je m'y agrippe tandis que ses caresses me font trembler.
Alors qu'il s'apprête à embrasser ce que je possède de plus intime, je passe une main sur son bras et l'attire rapidement à moi avant de retrouver sa bouche.
- Je veux te faire l'amour maintenant M, comme avant, le temps d'une nuit laisse-moi tout oublier, faire comme si rien n'était arrivé et t'aimer.
Il déglutit puis acquiesce doucement et ramène sa bouche contre la mienne.
Ce baiser est moins fougueux, plus lent mais rempli d'une tendresse qui m'électrise tout autant.
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