Chapitre 5 : Les vestiges de notre passé

Le réveil fût assez agréable alors que pourtant assez similaire à celui bruyant de la veille. Les gamins étaient surexcités, avec cependant ce petit mélange entre la tristesse et le soulagement qu'apportait toujours les fins de voyages.

La tristesse parce qu'ils s'étaient sentit bien et qu'ils avaient adorés leur séjour ici. Le soulagement parce qu'à l'inverse, leurs parents leurs manquaient et l'optique de les revoir bientôt les réconfortaient.

Kakashi voulait bien les comprendre, cette sortie avait été exemplaire du point de vue de la bienveillance de ceux qui s'étaient occupés d'eux. Pourtant, toute bonne chose à une fin, c'est une réalité indéfectible.

Doucement, Kakashi sortit de la salle de bain où il était partit se changer avant que le réveil des enfants n'eut lieu. Sans surprise, il trouva Rô et Tenzo en pleine émergence du sommeil. Le cœur de l'argenté battit plus vite lorsqu'il vit son brun s'étirer alors que leurs regards se croisaient sans masquer leur amour.

Sûrement que Rô en aurait fait un commentaire taquin mais il le laissa à la forme de pensée en se muant dans le silence. Il connaissait aussi bien Tenzo que Kakashi pour avoir partagé des missions lors de l'ANBU avec eux. Ainsi, il les voyait tout d'eux avec grand respect mais aussi avec peine au vue de leur passé morbide.

Le grand brun ne le dirait jamais mais comme beaucoup, il avait toujours espéré que ces deux âmes trouvent une autre capable de les faire sourire. Certes il n'aurait guère pensé à ce que ses deux modèles finissent ensemble mais finalement, ça ne l'étonnait pas plus que ça.

Qui se ressemble s'assemble ; ça ne devait pas être tout à fait faux.

Ils s'étaient trouvés puisqu'en besoin chacun d'amour et d'enfin un peu de douceur de ce monde de sang et de conspiration. Ils avaient eu besoin de se raccrocher à quelque chose d'authentique et quoi de mieux qu'une personne que l'on connaissait depuis des années ?

Tenzo avait été celui à faire le premier pas et le manque de confiance en soi de Kakashi ne le remercierait jamais assez. Voilà maintenant dans quel bonheur ils baignaient ensemble, leurs proches en avaient été plus que ravis.

Ce fut dans une atmosphère calme d'un début de journée que les trois hommes finirent de s'habiller avant de rejoindre le reste du groupe dans le couloir. De nouveau, ils descendirent tous ensemble jusqu'au réfectoire pour le petit-déjeuner.

Ce matin-ci, on leur proposa du riz avec des tamagoyakis qui furent tout aussi bon que le reste des plats qu'ils avaient pu manger jusque là. Le repas fut donc aussi bien apprécié pour la nourriture que pour les personnes avec qui ils le partageaient.

Kakashi aussi commençait ressentir le départ imminent du lendemain matin, Shizori et son équipe étaient des personnes tout à fait gentils qu'il regretterait presque de devoir quitter.

Pourtant, l'argenté ne s'attachait pas si rapidement, ça voulait dire ce que ça voulait dire.

Il profita donc pleinement du petit-déjeuner sachant qu'il ne reverrait sûrement jamais ces hommes par la suite. Certes le séjour avait été moins pire que ce qu'il aurait imaginé mais il n'en restait pas moins logé sur un passé voulu résolu. Kakashi n'avait jamais remis en question le fait de ne plus revenir ici, que les guides soient les plus gentils du monde ou non.

C'était au dessus de ses forces.

Le petit-déjeuner se termina rapidement et tandis que les gamins étaient partit finir de se préparer pour la visite à suivre, les adultes les attendirent dehors.

Il faisait plus froid que les autres jours, le vent étant à son tour plus pénétrant mais ça ne fut pas mal accueilli.

Les adolescents arrivèrent rapidement puisque plein d'envie de continuer leur visite, ça changeait Shino qui devait toujours attendre les retardataires avant de commencer son cour.

- "Prêt ? Demanda doucement Shizori aux enfants arrivés.

- Prêts ! Répondirent-ils en chœur alors qu'ils s'avançaient déjà vers le camp.

- C'est que bientôt vous aurez plus besoin de nous pour y aller dit donc ! Fit remarquer Tsuyu en rigolant.

- C'est pas des ninjas pour rien. Se contenta d'approuver Zeti alors qu'il sous-entendait très clairement que ce n'était pas son frère qui aurait put faire ça."

Commença alors une autre de ces scènes comiques, presque normales entres les deux jumeaux que les enfants avaient de nombreuses fois surprises. C'était toujours sans méchanceté, seulement taquin et c'était ce qui les rendaient si amusantes pour les élèves qui se reconnaissaient pour certain avec leur propre cadet ou aîné.

Shizori, Misturo et Chikanori ne se retenirent pas de rigoler de cette nouvelle scène de ménage dont ils avaient maintenant l'habitude. Les adultes de Konoha esquissèrent des sourires plus ou moins discrets, pas assez proche encore pour en rigoler mais pour y trouver cette touche comique qui les faisait sourire, si.

Le trajet cette fois ci mène par les enfants fut tout aussi agréable que ceux de la veille, les oiseaux comme fond sonore plus que mélodieux.

Les railles furent vu, puis passées. Les quais furent traversés de même que le portail de la mort avant qu'ils ne s'arrêtent finalement dans le camp. C'était une véritable agglomération de bâtiments couleur rouilles pas franchement accueillants.

Ils repassèrent devant les dortoirs vue la veille qui représentaient à eux seuls sûrement près de quatre-vingts pourcent des baraquements présents. Et pourtant les prisonniers étaient si tassés, ça laissait paraître le nombre juste faramineux qu'ils devaient être rien que dans ce camp ci.

Le groupe fit encore quelques pas entres ces clôtures électriques, ces barbelés morbides et ces grillages tuants la liberté avant de s'arrêter devant d'autres bâtiments encore. Shizori en ouvrit un qui grinça terriblement encore avant qu'ils ne pénètrent tous à l'intérieur.

Comme dans chaque autres bâtisses du lieu à l'exception des chambres à gaz, des fenêtres fabriquées pour ne pas pouvoir s'ouvrirent illuminaient la pièce. On voyait ici et là, partout en fait des rangées de ce qui semblaient être des lavabos on ne peut plus précaires. La salle en était remplis, plusieurs dizaines en étaient présents.

Les animateurs se mirent une nouvelle fois un peu à l'écart de manière à être entendu et vue de tous ; signe qu'ils allaient prendre la parole.

Ce fut Chikanori qui se lança en premier, son ton doux et rassurant pour mettre à l'aise les enfants.

- "Si hier nous avons vu les chambres à gaz et les crématoriums destinés aux prisonniers jugés inaptes de travailler, voici le sort qui était réservé aux autres. Vous verrez, il n'était guère mieux enfin, disons que personne n'a survécu à l'enfer des camps d'extermination pour comparer avec les quelques des centres de concentrations, vous en conviendrez ?

Ce qu'il disait avait beau être dur, son aura chaleureuse avait tout l'honneur de le rendre bien plus abordable. Tant et si bien que les enfants restèrent tout à fait de marbre face à ce récapitulatif et cette introduction à la visite de la matinée.

Ce fût ensuite Misturo qui s'avança pour prendre la parole et entrer finalement dans le vif du sujet.

- "Ici, les détenus vivaient l'enfer. Le réveil était fait à trois heure tous les matins et gare à ceux qui traînaient. Les prisonniers étaient ensuite obligés de faire leur lit à toute allure, malgré la paille difforme qui leur servait de matelas et les éventuelles couvertures rugueuses qu'ils pouvaient avoir. De là, aligner les coins parfaitement comme demandé était impossible et les gardes qui le savaient bien, utilisaient ce prétexte pour faire pleuvoir les coups. Mais ça ne s'arrêtait pas là. Ensuite, les prisonniers étaient pressés de nouveau pour aller faire leur toilette, devant sortir du bâtiment contenant les dortoirs pour rejoindre les quelques dizaines de lavabos précaires mis à leur disposition pour plusieurs centaines de détenus. Là aussi, c'était la guerre et c'est ici même que nous nous trouvons."

Les douches et les baignoires modernes paraissaient subitement bien loin dans la tête des enfants qui pour le coup ne manquèrent de se figer.

- "Ils se lavaient vraiment avec ces simples robinets ? Mais c'est impossible de se laver convenablement juste avec de l'eau, surtout sans pomme de douche pour se laver intégralement. Objecta immédiatement Sarada."

Décidément, ils s'en souviendraient de cette petite.

- "Le but n'était pas tant de se laver puisque comme tu l'as dit, ce n'était de toute façon pas possible. En fait, les prisonniers ne se passaient simplement que de l'eau sur les mains, le visage et légèrement sur le buste pour y enlever la sueur ou le reste de terre et autres saletés qu'ils avaient encore sur le corps."

Ça paraissait tout de suite plus logique, toujours plus cruel et infâme mais plus logique.

La suite de la visite continua dans ce même silence de réflexion que les jours précédents tandis que les animateurs les emmenaient dans une cour extérieure.

Ici non plus il n'y avait pas grand chose si ce n'est de l'herbe et un paysage étrangement mort.

Sans plus attendre, ce fût Zeti qui prit la parole.

- "Après la rapide toilette obligatoire, les prisonniers se ruaient dans leur dortoirs de misères pour y récupérer leur gamelle. S'ils ne l'avaient pas, ils n'auraient pas de nourriture, peut importe s'ils se l'étaient fait volée ou s'ils l'avait perdu. Vous l'aurez comprit, venait l'heure du repas. On les faisait manger rapidement, une simple tranche de pain avec un bouillon immonde pour à peine mille calorie alors que pour le travail qu'ils menaient, il en faudrait minimum trois milles voir trois mille cinq cent. C'était là le seul repas consistant qu'ils auraient jusqu'au lendemain. Le seul et l'unique qu'il recevait sous les cris s'ils étaient chanceux et sinon, sous les coups ou mélangés à de la boue selon l'humeur des gardes. Selon les survivants, les nouveaux arrivants perdaient presque trente kilos le premier mois après leur arrivé. C'était dramatique."

Effroyable même, et c'était peu de le dire.

Juste une tranche de pain pour nourriture consistante par jour ? Ça paraissait tellement aberrant que les enfants avaient du mal à y croire. Pourtant et ils le savaient, c'était la réalité. Comme le fait qu'ils mangeaient dehors, sous la neige, le vent, la pluie en étant à peine couvert et martelés de coups.

Qu'elle horreur.

Mais ce n'était pas fini.

- "Après qu'ils eurent mangés, reprit cette fois ci Tsuyu, les prisonniers étaient appelés pour ce fameux appel dont nous avons déjà parlé hier. Cette nouvelle épreuve avait lieu ici même, dans cette cour où était rangé par ligne de dix les prisonniers, tous sans exception, y comprit les morts dans la nuit. Ces derniers étaient transportés par les détenus encore en vie et placés devant eux pendant toute la duré de l'appel qui recommençait à la moindre erreur, encore et encore. Ceux qui tombaient de fatigue ou de froid étaient ensuite récupérer avec les morts pour les crématoriums.

- Puis, enchaîna Misturo, ceux encore debout partaient au travail vers sept heures et pour douze ou quatorze heures. Les équipes de travail étaient décidés par les gardes qui pouvaient emmener leurs prisonniers travailler dans des chantiers alentours, à l'extérieur du camp. Évidemment, la garde était doublée lors de sortie mais la dénutrition avait raison du peu de force qu'avait les prisonniers et encore une fois, rares étaient les tentatives de fuites. D'ailleurs, les gardes ne venaient pas tellement pour surveiller des éventuelles escapades mais bien pour vérifier que leurs prisonniers travaillaient et qu'ils suivaient. Les chantiers dans lesquels ils travaillaient pouvaient se trouver à plusieurs kilomètres du camp et ils étaient obligés de marcher à pied jusqu'à là-bas.

- Au début, reprit Chikanori, lorsque le camp venait d'être construit et était encore assez récent, les détenus travaillaient dans le périmètre alentour pour l'agrandir. On les faisait construire leur prison en quelque sorte tant et si bien que lors de la première année, c'est quarante kilomètres de plus qui fût dégagé pour y construire de nouveaux abattoirs humains. Par la suite et lorsqu'on ne put plus agrandir le camp, les prisonniers travaillaient soit dans des usines à proximités soit dans des chantiers sous les conditions climatiques extrêmes.

- Dans les usines, les prisonniers y assemblaient souvent des armes pour leurs bourreaux, expliqua Shizori, tandis que sur les chantiers, le travail y était assez divers, souvent idiot finalement. Si les prisonniers avaient de la chance, il recevait un outil adéquate pour le travail comme une pelle ou une pioche. Dans le cas contraire, ils devaient travailler à mains nues. Pourtant, ils n'étaient même pas tant utiles que ça, leur travail se résumant à transporter de lourd sac de de ciments ou des poutres d'un point à un autre, extraire des blocs de pierre et les déplacer sur leurs dos, creuser des tranchées, des tunnels. C'était plus pour maintenir les prisonniers occupés et les épuiser que pour autre chose. Pendant qu'ils travaillaient, les détenus étaient constamment surveillés et gard à eux si un garde estimait que l'un d'eux ne travaillait pas assez où n'êtait pas assez rapide. Les gardes le martelaient de coups jusqu'à en tuer. Et je ne parles même pas de ceux qui osait ralentir la cadence ou se reposer, ça revenait à faire du sabotage et c'était la mort comme punition. Il fallait toujours être plus efficace et travailler à un rythme effréné que même un homme en bonne santé aurait du mal à suivre.

- Mais ils n'avaient pas de pause ? Interrogea Boruto, l'inquiétude dans ses yeux.

- J'y viens petit, assura Tsuyu en souriant avant de lui expliquer. Les prisonniers n'avaient qu'une pause par jour lors du travail ; celle du midi. Un coup de sifflet d'un des gardes l'annonçait et de là, les détenues avaient enfin le droit à un minimum de relâchement. Cependant, pas trop sinon ils n'auraient rien à manger s'ils arrivaient trop tard. Au menu toujours la même chose ; un bouillon qui ressemblait d'avantage à de l'eau avec quelques rares morceaux de légumes qu'à autres chose. La pause était rapide et dès le second coup de sifflet, les prisonniers devaient retourner au travail.

- De là, enchaîna de nouveau Misturo, l'après-midi était d'autant plus horrible que le matin puisque avec cette faille omniprésente, les prisonniers tombaient régulièrement de fatigue et malheureusement, les gardes ne pardonneraient rien. Immédiatement, le détenu tombé était martelé de coups jusqu'à ce qu'il se relève et si ce n'était pas le cas, il mourrait sous les matraques. Le soir venue, lorsque le travail prend fin, ce sont les survivants qui doivent traîner les morts de la journée jusqu'au camp pour qu'ils soient brûlés par la suite. C'était l'extermination par le travail.

- Puis ils revenaient au camp, subissaient encore plusieurs heures de ce fameux appel avant de recevoir le repas de soir ; le même qu'à midi. Ensuite, ils allaient se coucher enfin, sauf si les gardes décidaient de s'amuser à les faire courir, ramper ou sauter dans leur bloc avec à la prime, encore d'autres coups de matraques. Après tout ça, il allaient enfin rejoindre leur lit où entassés par cinq, si l'un de leur voisin se retournait, tout le monde devait en faire. Puis ils se faisaient réveiller à trois heures le lendemain et ainsi de suite. La survie d'un détenu se compte autour de trois mois avant que la dénutrition, le froid, l'humidité, les blessures et les éventuels maladies attrapées ne les achèvent. Conclu Shizori."

Encore une fois, un silence de réflexion et de réel compréhension de l'horreur passé survint pendant plusieurs secondes. Puis, la même horde de main levée qu'à chaque fois se matérialisa.

- "Ça peut paraître idiot comme question mais j'imagine que les prisonniers avaient des toilettes non ? Même s'ils étaient privés de nourriture, ils restent humains. Demanda Shikadaï, une main dans sa poche dans son habituel air détaché.

- Chaque question est intéressante mon petit enfant, sourit Tsuyu, et particulièrement celle-ci. Pour te répondre, les détenus avaient effectivement des toilettes mais qui n'étaient pas libre d'accès. Comme les lavabos, c'était les gardes qui les emmenaient et qui les surveillaient. A aucun moment ils ne pouvaient être seul. Pendant qu'ils travaillaient cependant, ils n'avaient pas de toilettes et soit se faisaient dessus pour continuer le travail soit devait aller plus loin en risquant des coups pour s'être arrêté. La nuit s'était à peu près la même chose. Les toilettes n'étant pas dans le bâtiment et n'ayant pas le devoir d'y aller, ils devaient se faire dessus.

- Vous avez parlé de mort de dénutrition, mais ils ne mourraient pas directement si ? On les faisait continuer à travailler même lorsqu'ils étaient sur le point de mourir ? Demanda Sarada.

- La mort par la faim est une de pire, commença Misturo. C'est à la fois extrêmement douloureux et long. Lorsque le tissu graisseux et partiellement celui musculaire a fondu, les déportés ne ressemblent plus qu'à des squelettes. De là, le manque chronique de nutrition apporte aussi à la diminution des fonctions vitales qui se réduisent au minimum alors que le pouls faiblit et que la tension chute. Vient ensuite le refroidissement du corps dû à la température interne qui baisse mêlé au froid du dehors qui fait trembler les corps décharnés à n'en plus finir. Puis la respiration ralentit, la voix faiblit et chaque mouvement devient difficile. Le prisonnier ne domine plus son corps et il se souille de ses propres excréments par faute de force."

De là, les mains levaient redescendirent ; il semblerait que la jeune Uchiwa avait posé la question qui turlupinait tous ses camarades aussi.

- "Si d'autres questions vous viennes plus tard, n'hésitez pas à nous les poser, on est là pour ça. Assura Shizori. Maintenant, si vous le voulez et si ça vous intéresse, on peut aller voir à quoi ressemblait les toilettes ?"

Les élèves suivirent sans broncher leurs guides alors que certain digérer encore les nouvelles informations. Pourtant, peut-être étrangement, ils voulaient savoir tout ce qu'il y avait à savoir et ce fut bien l'envie et la curiosité qui les poussa à vouloir voir ces fameuses toilettes.

Et Kaguya seule sait qu'ils furent servies.

Après avoir longés plusieurs bâtiments, ils étaient rentrés dans l'un deux et crurent d'abord à une blague en voyant qu'ils ne contenait rien. Pourtant, en s'avançant plus, on pouvait remarquer au sol des bandes en pierres grises parsemées de trous.

- "Ce ne sont pas des toilettes ça si ? Demanda Chocho, visiblement plus que choquée.

- Et si, rigola tristement Shizori. C'était ici que les prisonniers devaient faire leurs besoins, par centaines avec les gardes qui ne les lâchaient pas d'une semelle. Finalement, on les aime bien nos toilettes à nous n'est-ce pas ?"

Les élèves acquiescèrent de bon grès. Il n'y avait pas photo de toute façon.

Puis, tranquillement et en résonance aux gargouillements qui commençaient à se faire bruyant du côté de la fille de Choji, les animateurs proposèrent de rentrer déjeuner. Cette proposition fût acceptée sans problème alors que le groupe repartait vers leur gîte.

Seulement, un peu plus à l'écart de tous, deux hommes fermaient la marche.

Chikanori et Kakashi, collés sans même le remarquer qui se l'étaient joués plutôt discret durant toute la matinée.

Si l'horreur du camp d'extermination vu la veille était horrible, honnêtement, revoir leur passé dans les paroles prononcées avait été bien pire épreuve. Pourtant, l'homme blond y était habitué bien que ça le dérange toujours un peu, il avait apprit à s'y accommoder et même à assez bien le vivre.

De l'autre côté, il y avait un rescapé qui aurait préféré oublier et qui le supportait bien moins bien. Pour ne pas dire presque pas.

Tout a fait discrètement, ses mains avaient commencées à trembler et son souffle à s'accélérer. Tenzo l'avait remarqué en parfait mari qu'il était mais ne pouvait rien faire pour lui si ce n'est lui montrer tout son soutien dans son regard. Puis, bien plus surprenant, Chikanori l'avait à son tour vu, plutôt sentit étant donné l'homme.

Discrètement, il s'était déplacer pour rejoindre son aîné avant de lui attraper doucement l'une de ses mains qu'il serra dans la sienne. Kakashi ne le dirait jamais assez mais l'aura emmenant de son cadet était une vrai bouffé de confort et il en avait justement eu besoin alors même qu'elle était venue à lui.

Son corps avait pu se calmer le temps de finir cette ultime visite qu'il redoutait depuis qu'il avait connaissance de l'emploi du temps de ce séjour. Chikanori avait du le prévoir puisqu'une fois après avoir remarqué sa détresse pourtant si bien dissimulée, le blond n'avait plus lâché son aîné argenté.

Voilà pourquoi ils étaient ensemble, marchant droit devant sans se regarder spécialement mais avec le sentiment rassurant de la présence de l'autre à leur côté. Ça leur rappelait de mauvais souvenirs et pourtant, ils s'efforçaient à les voir joyeux. Certes leur rencontre même découlait de la monstruosité d'autres mais au moins, ils s'étaient tous les deux tirés vers le haut. Le duo d'hommes étaient d'ailleurs convaincus que sans ça, sans leur rencontre dans ce camp de malheur, ni l'un ni l'autre n'aurait survécu. Après tout, ils faisaient partit des exceptions à avoir su tenir plus que les trois mois imparti à Auschwitz, allant pour leurs cas jusqu'à un peu plus de cinq mois.

Le trajet fût assez agréable dans ce sens ci malgré le mal-être encore présent en Kakashi. Tous ces souvenirs le rendaient nauséeux mais qu'importe, avec Chikanori à ses côtés, il reprenait son rôle de grand frère tant et si bien qu'il était impossible de voir combien il n'était pas aussi neutre qu'il le laissait paraître.

Plus que les souvenirs, la mémoire du corps n'oubliait jamais et la place même actuelle de l'argenté le prouvait bien. Il n'avait pourtant plus besoin de jouer les forts pour protéger son cadet des gardes qui s'amusaient à torturer les gosses échappés des fours crématoires. Tout ça c'était du passé maintenant, pourtant, le présent ne se forge-t-il pas sur ce même passé ? Ne le rend-t-il pas justement inoubliable ?

Kakashi se refusait sûrement la réponse alors que son génie la savait bien. Pour le moment, il se contentait de discuter tranquillement avec Chikanori de tout et de rien pour cacher leur lien plus profond que simple adultes à adultes dans un cadre professionnel.

Finalement, le gîte apparu bien vite et tous partirent directement vers le self. Ils éprouvaient presque tous soudainement ce besoin de manger ; comme si leurs corps avaient prit peur en entendant trop souvent le mot "dénutrition" dans la matinée.

Le chef semblait avoir prévu le coup puisque à table trônait déjà d'innombrables sushis à l'apparence appétissant. Toujours aux mêmes places, le groupe prit place et entama le repas avec plaisir, renforcé par le succulent plat.

Les discussions défilaient autant chez les plus jeunes que chez les adultes. Ces derniers parlaient notamment d'un pot entre adultes qui aurais lieu après la "boom" organisée pour les enfants le soir-même. Kakashi n'était pas forcément contre mais il avouait n'aimait guère le fait que Shizori avait mentionné la présence de tout un tas d'autres personnes venus spécialement pour ça.

L'argenté avait tendance, bien qu'il faisait passer ça pour de la nonchalance, à être facilement timide en grand publique en plus de ne pas aimer ça, surtout depuis son ascension au titre de Kage. Maintenant, il ne se faisait plus qu'aborder pour sa pseudo gloire et force à laquelle il ne croyait pas.

En résumé, il allait sûrement essayer de s'échapper rapidement.

Le déjeuner toucha bientôt à sa fin alors que déjà, les guides se préparaient à repartir. Sûrement pour avoir plus de temps pour cette fameuse "boom" et fête alcoolisée d'après.

Ce fût ainsi que sans plus de cérémonie ils repartirent une nouvelle fois ; direction le baraquement des affaires volés aux prisonniers qui avait été réaménagé en musée moderne. Kakashi avait finalement assez hâte de voir ça, sûrement moins que les enfants cependant qui se réjouissaient d'en avoir fini avec les histoires morbides.

Shizori l'avait bien sentit et c'est pourquoi il avait retiré la visite du bloc dix, celui pour les expériences pseudos-médicales qui avaient eu lieu à Auschwitz. Parler de castrations et stérilisations forcées saupoudrés de tests inavouables menée sur des jumeaux, des nains et des orphelins auraient sûrement était de trop. Après tout, rare étaient les fois où les animateurs en parlaient finalement, surtout lors de sorties scolaires. Que se soit du manque de temps pour le faire ou du manque d'envie, ils se refusaient à inonder de jeunes consciences en pleines éveils de tant de monstruosités.

Le trajet fût rapide, pressé par l'excitation des enfants à voir ce que contenait ce fameux musée. Ce dernier se trouvait derrière les bâtiments de recensements des prisonniers, derrière d'autres baraquements encore avant que le fameux lieu à objets volés ne soit à leur vue.

Shizori sentait qu'il était attendu pour en ouvrir les portes et ça le fit sourire.

Lorsque l'entrée fût ouverte, il indiqua aux enfants qu'ils pouvaient visiter tranquillement de leur côté puisqu'ils avaient déjà vu ensemble le tout. Les animateurs restaient évidemment là en cas de questions mais les gamins avaient bien besoin d'un peu de liberté et autant que leurs découvertes dans ce lieu soit le seul fruit de leur curiosité à eux.

Ainsi, les jeunes ninjas partirent inspecter les grandes salles du musée dont le sol et les murs étaient d'un blanc immaculé ; l'intérieur avait été refais, c'était indéniable. Cette vérité vint à la tête des enfants aussi et ce fût Mitsuki qui posa finalement la question.

- "En fait, commença Tsuyu que son caractère enjoué avait fait en interlocuteur privilégié, beaucoup des bâtiments ici ont étaient détruits à coup d'explosifs à la fin de la guerre. Les gérants de ce camp ne voulait laisser de traces mais heureusement, on le retint à temps et une grande partie du site put être conservé. Hors, quelques endroits comme ce baraquement ci avait été détruit en grande partie et c'est à partir des informations et des photographies retrouvées que l'on a put le reconstruire à l'identique extérieurement. Seulement, on a prit ensuite la décision d'en changer l'intérieur pour le transformer en musée de mémoire et y mettre tout ce qui avait survécu aux explosifs."

Cette première curiosité des enfants rassasiée, ils repartirent se perdre dans l'immensité du musée.

Voyant que Shino et Anko se laissaient à leurs tours aller, Kakashi les suivit avec Rô et Tenzo. Au moins pour ne pas paraître tout à fait figé.

Tous les murs semblaient êtres décalés des véritables parois maintenant le baraquement debout, et ce n'était pas qu'une impression. Entres les deux murs, le plus proche du centre étant en grande partie vitré, était entreposé des objets appartenant au passé.

Il y avait des chaussures, des montagnes et des montagnes de chaussures à tel point que s'en était fascinant. Plus loin, c'était des valises, puis des lunettes, même des collines de prothèses de bras comme de jambes avaient leur place ici.

C'était à la fois captivant et pourtant dérangeant. Peut-être était-ce la connaissance de ce qui avait du arriver aux anciens détenteurs de ces objets.

Plus loin, après avoir passé une porte, le lieu s'ouvrait sur une vaste salle au plafond assez haut. Pour le coup, les murs en béton ; ceux de dehors avaient été recouverts de plaque blanches alors que en différence à la pièce d'avant, celle ci n'avait pour deuxième parois que du verre.

Et cette fois ci, ce n'étaient pas des chaussures ou des lunettes qui étaient entassés mais bien des photos, d'innombrables portraits en noir et blancs accrochés partout, recouvrant les murs blancs.

Les enfants en étaient fascinés, pas seulement eux d'ailleurs. Même Kakashi y trouvait ce côté terriblement captivant. Mais alors qu'il observait quelques prises ; montrant plusieurs photos de différents appels qui avaient été fait, l'exclamation des enfants sur sa gauche attira son attention.

Les voilà à s'entasser tous devant une photo en particulier que l'argenté ne voyait pas d'où il était. Seulement, il plaignait la pauvre vitre en verre qui était jonchée de mains sales de gamins excités.

Les animateurs, ne semblant pas surpris étrangement se rapprochèrent pour observer à leurs tours le cliché. Même pas cinq secondes plus tard, Sarada ne tient plus et posa la fameuse question.

- "Sur cette photo, l'enfant sur le côté, il ressemble énormément à Chikanori-San..."

Le blond était justement partit vers Kakashi, profitant de cette distraction pour rejoindre son aîné sans avoir remarqué que c'était finalement lui, cette distraction. Heureusement qu'il n'avait pas réellement eu le temps de s'avancer, ça n'aurait pas laissé les imaginations débordantes des jeunes tout à fait neutre.

Sachant de quel cliché ils devaient parler, Chikanori s'avança vers le centre du bruit avant de faire semblant de regarder la photo dont il devina le position. L'habitude finalement devait jouer aussi mais vue l'attroupement des enfants, il n'aurait pas été dur d'en trouver la source pour y feinter de la voir.

Après ce petit tour de passe passe, l'homme blond hocha simplement la tête de haut en bas pour confirmer sous le silence totale des jeunes ninjas.

Ça le gênait toujours autant ces longs silences, presque autant que ceux suivants la vision de ce que le masque de Kakashi cachait. Encore une similitude, comme le fait qu'aucun deux n'aimait être le centre d'attention.

Le Rokudaime plaignait son cadet alors qu'il s'adossait à la vitre pour observer de loin la scène à défaut de pouvoir s'y incruster.

Et puis tomba une avalanche de questions, suite logique de ce silence où elles avaient germées en nombres.

- "Mais vous êtes un survivant alors ? Pourquoi vous ne l'avez pas dit ?

- Vous étiez tout jeune sur la photo, peut-être dix ans. Les jeunes n'allaient pas directement au camp d'extermination ?

- Vous avez passé combien de temps là-bas ? Pourquoi est-ce que vous y étiez prisonnier ?"

Chikanori essaya de balbutier une réponse mais les questions fusants à n'en plus finir, il n'arrivait à suivre le rythme. Tant et si bien que seuls ses mains s'agitant devant lui furent les uniques membres de son corps à parler pour lui.

Finalement, ce fût Kakashi qui s'avança lorsqu'il jugea qu'enfin son intervention pourrait tout à fait être plausible sans lien. Il fallait dire que son côté grand frère protecteur de son cadet commençait fortement à s'impatienter de ne pouvoir que voir.

- "Laissez-le un peu respirer enfin. Râla-t-il en écartant les enfants de Chikanori qui en profita pour reculer aussi de quelques pas pour respirer. Ce n'est pas une manière de faire d'assaillir ainsi quelqu'un, surtout si vous voulez des renseignements."

Vint à s'ajouter à sa remontrance, celle bien salée de Shino qui pourtant, gêna aussi l'homme blond qui n'avait pas voulu sembler réticent à faire part de son passé comme le laissait sous-entendre le professeur. Seulement, il ne put mettre à l'oral son placement avant que l'Aburame n'eut finit sa tirade.

- "Si vous voulez, je peux vous raconter mon histoire ? Proposa Chikanori en s'asseyant sur un banc au centre de la salle."

Instantanément les enfants eurent toute son attention alors qu'ils s'asseyaient par terre face à lui. Leurs yeux écarquillés de curiosité fit plaisir à Shizori qui le transmit à l'aveugle qui ne pouvait le voir par une poigne douce sur son épaule.

Kakashi en profita pour regarder cette fameuse photo où effectivement, apparaissait son cadet lorsqu'il avait encore la vue, entouré de sa famille. Ce cliché avait du être retrouvé dans ces valises, pensa l'argenté qui savait bien que c'était impossible qu'une telle photographie joyeuse est pu voir le jour ici à l'époque. Fatalement, elle avait du être prise lorsque Chikanori était encore chez ses parents plus petits et avait du l'emmener dans ses affaires que les gardes lui avaient ensuite volés.

Le récit suivant le confirma.

Son cadet se lança alors dans l'explication de sa venue ici. Il leur informa que sa famille avait été suspectée de trahisons en collaborant pour le compte de l'ennemi alors qu'ils n'étaient que de simples paysans à la campagne originaires du pays l'herbe. Mais les cas comme le siens étaient nombreux puisque lors de la troisième grande guerre shinobi, son pays natale avait servi de champs de bataille entre Konoha et Iwa. Ainsi, nombreux étaient les innocents accusés de collaboration à tort. De là, sa famille assez pauvre et lui avait été embarqué dans l'un de ces wagons à bestiaux avant de finir au camp d'Auschwitz sans encore le savoir. Ce fût au moment de la sélection que, paniqué par les chiens, Chikanori s'était glissé dans le rang de ceux pouvant marcher alors que ses parents, plus tout jeunes s'étaient laissés tentés par le camion.

Dès lors, les enfants de Konoha comprirent ce qui leurs étaient arrivés ; Les chambres à gaz puis le crématorium.

La suite du récit du blond le confirma alors qu'après avoir été rasé puis marqué, il avait demandé aux autres prisonniers qu'il avait rejoint dans les baraquements où étaient partit ceux montés dans le camion. Un jeune homme, ninja pour sa part lui avait alors répondue platement en lui montrant la fumée sortant des bâtiments au loin que je cite : "ils sont là." Chikanori en rigola tout en expliquant à ses auditoires qu'à l'époque, il avait mit trois jours à comprends réellement le sens de ces mots et que, ne voulant accepter la réalité, il s'était mis à poursuivre celui qui la lui avait dite.

De là, le récit prit un tournant à la fois plus dramatique mais aussi bien plus émouvant. Étant tout jeune mais heureusement pour sa vie, assez grand pour son âge, le blond avait put faire croire qu'il était tout à fait apte à travailler. C'est alors qu'avait commencé l'enfer de l'exploitation. Il avoua ensuite de bon cœur qu'il serait mort si le garçon, légèrement plus âgé que lui sur qui il avait passé ses nerfs ne l'avait pas aidé. Chaque jour, jour après jour, ce ninja devenait son seul réconfort et bien vite, il l'avait assimilé à un grand frère. Ce dernier lui donnait une partie de sa ration pourtant bien maigre et alors même qu'il travaillait pour deux afin de protéger son cadet des coups des gardes. Chikanori avouait une nouvelle fois que c'était à partir de ce moment là qu'il avait admiré les ninjas quelques peu. Mais après déjà trois mois de captivité, les gardes en avaient eu marre de nourrir un gamin qui ne travaillait même pas et ils avaient prit la décision d'aller le tuer dans son sommeil.

Les enfants de Konoha en restèrent figés alors que leur aîné leur disait ça calmement, presque avec le sourire.

Mais Chikanori était imperturbable et il continua son récit. Il expliqua que son grand frère de cœur était un ninja très doué et qu'il avait entendu la conversation qu'il lui avait ensuite rapportée. De là, son aîné avait fait pression pour qu'ils tentent de s'enfuir absolument puisque à son sens, dans les deux cas la mort les attendait. Seulement, alors qu'ils tentaient comme prévu de s'enfuir, le cadet avait trébuché à cause de la faim et les avaient fait repérés par les gardes dans les tours de vigiles. De là, on avait emmené le ninja dans la salle de torture réservée pour les punitions alors qu'on avait brûlé les yeux du cadet.

Encore une effroyable nouvelle que Chikanori disait tranquillement.

Il expliqua que ça avait fait rire les gardes d'observer un gamin essayer de se repérer et survivre dans cet enfer sans voir. Mais, alors que ça faisait presque une semaine que son aîné n'était toujours pas revenu de la salle de torture et qu'il commençait à désespérer, le croire mort. Ce dernier revint. Jamais Chikanori n'a su ce qu'il s'était passé durant ce laps de temps mais en revenant, le ninja lui avait dit qu'à présent, il le protégerait. De là, les journées s'étaient fanées les une après les autres jusqu'à ce que le camp soit libéré deux gros mois plus tard.

Tout en cachant ce récit, Chikanori laissa libre court au respect qu'il ressentait pour ce fameux ninja se faire pleinement entendre. Il répondit à deux trois questions, notamment sur des conditions de vies puis à propos de son aîné et de son identité mais le blond resta borné à ne rien révélé.

De là, intervint Shizori qui expliqua que les survivants avaient pour la plupart choisi de rester dans l'anonymat le plus complet vis-à-vis de leur passage dans le camp d'Auschwitz. Surtout les ninjas qui avaient une réputation. Ainsi, ça calma la curiosité des enfants qui comprirent qu'ils ne sauraient jamais qui était ce fameux ninja.

D'un autre côté, le respect qu'ils accordaient maintenant à Chikanori était entier, d'autant plus qu'ils venaient d'apprendre pour sa vue défaillante qu'ils n'avaient effectivement pas remarquée avant. Kakashi n'avait pas mentit en le lui disant auparavant.

D'ailleurs, en l'évoquant, l'argenté avait été particulièrement touché par ce récit. Jamais il n'avait entendu de la bouche de celui qu'il avait protéger comme il avait vue les choses. Pourtant, l'entendre comme ça le rendait tout chose, tout ému, tout touché. Mais il resta mue dans un silence bienheureux, adossé contre la vitre couvrant la photo où apparaissait Chikanori.

Non, finalement, ces soixante-douze heures de tortures n'auront guère étaient si horribles.

XXX

Le groupe était ensuite rentré tranquillement vers le gîte pour y profiter de leurs dernière soirée. Ils avaient mangés tôt et cette fois ci avec tout le personnel de restauration ce qui rajouta d'autant plus de bonne humeur. Ces délicieux raviolis frits et ce riz mélangés avec du kimichi tout simplement merveilleux finirent d'embellir cet instant décidément bien agréable.

Puis, vint cette fameuse "boom" pour les élèves, organisé dans la salle du self qui avait été dégagée pour l'occasion donnant lieu à une superbe piste de danse. Les enfants c'étaient beaucoup amusés semble-t-il, Kakashi n'en savait trop rien puisque s'étant éclipsé à cause d'un morceau de bois un peu trop collant.

Des baisers avaient eu lieu, tout à fait discrets et mélangés à pleins de ces magiques câlins réconfortants dont seul son Tenzo avait le secret avec la Lune comme spectatrice. Ça ne faisait que renforcer le bonheur de cette soirée. Mais vu le lieu, ils n'avaient duré bien longtemps avant que les deux shinobis ne rentrent pour se plonger dans leur lecture.

Voir des enfants se déhancher comme des idiots ne leur disant qu'à moitié et heureusement, Shino et Anko en plus des animateurs avaient assurés qu'ils se chargeaient de les surveiller. D'en profiter serait peut-être plus juste.

Puis, à vingt-deux heures alors que Kakashi sortait de la douche après que Rô et son brun y soient passés, on les appela pour ce fameux "pot entres adultes" qui remplaça la fête des gamins.

Les trois hommes y prirent part, les gardes du corps cependant de loin, s'assurant tout à fait discrètement que ces "personnes rajoutées" par Shizori ne représentaient pas de menaces pour le Rokudaime. Ce dernier était sans surprise devenu le centre de l'attention à peine était-il rentré dans la pièce. Tenzo et Rô le plaignaient, conscient de combien il détestait ça mais obligés de rester cacher, ils ne pouvaient faire grand chose pour l'aider.

Cependant, ils furent soulagés de constater que si eux ne pouvaient le faire, Chikanori se chargea de dissiper les foules en prétextant devoir discuter avec Kakashi. Sachant reconnaître les expressions mêmes discrètes de son amant, le brun y voyait de la reconnaissance alors que les deux hommes se calaient dans un coin de la pièce. Verre à la main, Shino, Anko et Shizori les rejoignirent pour discuter plus tranquillement.

Pourtant, les regard curieux et pleins d'envies perfides continuaient de se poser sur le Kage qui ne pouvait que supporter sans broncher. Son attitude nonchalance ne trahissait en rien sa mal-être à se faire épier de la sorte tandis qu'il passait ses nerfs sur l'alcool dans son verre ; son visage toujours autant imperceptible.

Pourtant, Kakashi fit de son mieux profiter de cette ultime soirée qu'il passerait avec Chikanori. Il essaya de passer outre les regards, outre les commentaires pensés discrets mais si flagrant pour l'oreille d'un ninja, outre l'attention porte sur lui à chacun de ses mouvements. L'argenté avait du mal mais il fallait avouer que la présence plus qu'apaisante du blond à ses côtés lui valu mille bienfaits.

Bientôt, il arriva à discuter plus tranquillement, relâchant ses muscles tendus contre le mur auquel il était adossé alors qu'il se laissa tenté par un autre verre d'alcool. Shino et Anko ne buvaient que du jus de fruit pour ne pas se dérober à leurs responsabilités alors Kakashi pouvait se lâcher quelque peu. Au pire, il aurait simplement la gueule de bois au réveil le lendemain, il survivrait.

Tenzo et Rô furent contents de noter son laisser-aller, bien que toujours très maîtrisés. Ils avaient vérifier chacune de personnes présentes, aucune ne représentaient une menace particulière. Il fallait dire que finalement, la plupart des personnes présentes étaient en fait du personnel du lieu, notamment les chefs cuisiniers.

Ainsi, ils purent s'écarter quelques peu de la salle avant de se remettre sur écoute.

Ils avaient surpris quelque chose, il fallait qu'ils en aient le cœur sûr.

Furtivement, les deux hommes se déplacèrent jusqu'à l'entrée du bâtiment, tout près de l'accueil alors qu'ils observaient au loin, vers la porte du self.

Pas de doute, ce n'était nul autre que Boruto et sa clique de gamins faiseurs de trouble. Tenzo reconnut notamment Sarada, Mitsuki, Chocho, Inojin et Shikadaï. Ce quelque chose qu'ils avaient entendus était donc ces enfants en pleine bêtise.

La quelle ? Restait à le déterminer mais vu combien ils s'efforçaient de plaquer leurs oreilles contre la porte et leur yeux dans les trous, il n'était pas bien compliqué de deviner. Au moins de s'en faire une idée, celle en rapport avec à nouveau une curiosité des gamins pour espionner leurs aînés.

Ça avait malgré lui ce petit côté mignon d'une admiration tout à fait gentille.

- "On va les ramener ? On en profites pour tirer Kakashi de là-bas ? proposa finalement Tenzo en chuchotant.

- Je te suis... souffla seulement Rô, en accord autant au ton du brun qu'à son idée."

De là, les gardes disparurent pour réapparaître juste derrière les enfants qui en sursautèrent. Pris en flagrant délit, ils eurent bien du mal à bafouiller une excuse tandis que Rô ne profitait pour appeler le Rokudaime en ouvrant la porte du self pour interpeller un serveur afin de faire parvenir le message.

A peine une minute après, Kakashi se présenta accompagné de Chikanori qui l'avait suivit presque dans un automatisme. Les voyant arriver, les gamins pâlirent alors même que l'argenté n'avait rien fait si ce n'est sourire tranquillement.

L'admiration avait aussi ces problèmes...

- "Alors comme ça on refuse d'aller se coucher, commença le Rokudaime, il faut que se soit moi qui vous couches c'est ça ?"

Les adultes présents ne purent s'empêcher au moins un sourire amusé si ce n'est un rire lâché. Kakashi savait y faire avec les enfants, les taquinant juste ce qu'il faut pour leur faire comprendre leur faute sans user de la honte qui les braquait.

Les gamins répondirent rien, ne le pouvant pas spécialement de toute façon alors que l'argenté leur faisait signe de les suivre.

Chikanori se garda bien de les suivre, faisant mine de s'en aller tandis qu'il partait simplement préparer sa chambre pour la visite plus tard que son grand frère de cœur lui avait promise tout en s'apprêtant à sortir du self pour mater les gosses.

- "On est désolé de vous avoir fait déplacer, Rokudaime, taquina Tenzo tout en suivant le concerné qui menait la marche dans les escaliers vers l'étage. Surtout que votre goût pour les fêtes est bien connu de tous.

- Mais comprenez le, on ne savait que faire avec ces enfants, enchaîna Rô, complètement dans le même comique que son collègue alors que derrière, les gamins ne savaient plus où se mettre.

- Bien sûr, ironisa finalement Kakashi après s'être mu dans un silence heureux quelques secondes.

- Mais vous savez, reprit de plus belle Tenzo, on peut vous raccompagner là-bas si vous le voulez.

- Sans façon, soupira l'argenté, se retournant finalement alors qu'un sourire amusé se voyait clairement sur son masque. J'ai bien cru que personne ne viendrais me sortir de là, se n'est sûrement pas pour y retourner.

- Ho, sourit Rô sous son masque de porcelaine. Mais alors, nous sommes vos sauveurs Rokudaime, ça mériterait une petite prime vous ne pensez pas ?"

L'Hatake eu à nouveau un souffle égayé alors qu'il reprenait sa marche.

- "Faudra voir ça avec Naruto, je suis plus payé pour gérer ça moi."

C'était fait maintenant, les sourires ornaient chacun des visages des adultes, même certain de ceux des enfants qui s'amusaient à découvrir cette facette décidément drôle de cet personnalité devant eux.

Arrivé à l'étage, Kakashi demanda aux gamins de rentrer dans leurs chambres et d'aller dormir en vue du voyage tôt le lendemain. Il semblerait que pour le coup, les plus jeunes écoutèrent sans même broncher, s'en allant se coucher sans mots.

Sûrement parce que leur quête d'observation de leur ancien Hokage avait finalement marché. Pas comme prévu certes mais le résultat était le même. Ce fut heureux comme pas deux, autant de ce voyage pédagogique que des rencontres faites et de cette dernière soirée magique que les enfants tombèrent aux bras de Morphée.

Dans un schéma similaire, c'était un être argenté qui tombait avec satisfaction dans le lit d'un homme blond, se livrant ensuite paisiblement à une discussion qui finit de rendre cette soirée inoubliable.

Cette sortie aura finalement était bien agréable pour ce qui aurait dû être de la torture... Kakashi s'endormit, étant remonté dans sa chambre commune avec ses collègues bien après quatre grosses heures de discussion à n'en plus finir aux côtés de Chikanori.

Le sommeil vint le trouver sans mal, le silence du bâtiment à présent endormit comme support alors que dans la nuit, des lèvres se posaient doucement sur son front. De là, son esprit se flotta dans la pénombre de l'endormissement, aidé par l'alcool dans son sang, un sourire comblé au visage.

Chikanori puis Tenzo, cette soirée avait été décidément vraiment magique.

XXX

Comme prévu, le réveil fut bien moins agréable que la soirée ; fichue gueule de bois.

Pourtant, Kakashi avait comme toujours fait attention à sa consommation d'alcool. Enfin, il n'avait jamais su gérer les boissons, le fait qu'il soit dans le choux actuellement ne l'étonnait donc peu pour ne pas dire pas.

Se tenant péniblement la tête, une terrible migraine comme partenaire, il prit fort bien le cachet tendu par son brun dans un sourire partagé.

Cette journée ne commençait finalement pas si mal que ça...

Le médicament pour calmer son maux de tête avalé et sa toilette faite après celle de ses deux partenaires de chambres, ils descendirent pour ce qui serait la dernière fois vers le self.

Le déjeuner prit très tôt pour ce dernier jour ; à peine les six heures sonnants, fut des délicieuses gaufres françaises recouvertes de coulis aux différents parfums qui finirent de réveiller les gamins. Ces derniers ressemblaient d'ailleurs plus à des loques qu'à autre chose mais personne n'était vraiment tout à fait mieux pour pouvoir se permettre de commenter.

Gentils comme ils l'étaient, tous leurs guides durant ce voyage s'étaient levés aux aurores pour petit-déjeuner avec eux, les accompagnant même ensuite dehors pour charger les valises et sacs dans le bus.

Puis, vint les fameux "au revoir" qui décrochèrent même des larmes aux plus adorables des enfants. Une preuve véritable du plaisir qu'avait eu les jeunes ninjas durant ces trois derniers jours riches en émotions, que ce soit de la tristesse ou bien de la joie.

De son côté, Kakashi avait été assigné pour charger avec Tenzo et Anko et n'eut donc guère le temps de s'éterniser dans les salutations. Cependant, il remercia chaudement Tsuyu, Zeti, Misturo et Shizori pour la grande qualité de leur présentation des choses comme de leurs gentillesses. Il demanda ensuite rapidement à faire transmettre aux cuisiniers qu'il les remerciait chaleureusement aussi avant de s'attarder quelque peu sur le cas de Chikanori.

Ce dernier s'était mis légèrement l'écart, tant et si bien qu'on ne remarqua guère son échange avec le Rokudaime.

- "C'est lui, pointant-il finalement en montrant de son doigt Tenzo au loin qui parlait avec Rô tout en finissant de faire monter les enfants."

- Hein ? Demanda sans comprendre Kakashi, toujours aussi admiratif de la précision qu'avait son cadet pour montrer sans voir quelque chose.

- Ton partenaire, c'est lui, j'en suis sûr."

L'argenté se figea.

Chikanori était tout sourire en face, ramenant ses mains derrière son dos, la fierté faisant battre son cœur.

De son côté, Kakashi ne savait quoi dire. Ce voyage aura décidément était décidément plein de surprise.

- "Qu'elle vue dit donc ! Fut tout ce qu'il répondit, mais après tout, y avait-il besoin de plus ?"

Ça voulait dire ce que ça voulait dire.

- "N'est-ce pas ? Plaisanta finalement Chikanori, indiquant rapidement ensuite à son grand frère de cœur qu'il allait être en retard s'il ne se pressait pas."

Pourtant, alors qu'il n'en perçu rien grâce aux facultés de grand shinobi utilisées par Kakashi, ce dernier resta un tantinet plus. Juste le temps d'attraper cette main, de la retourner pour y laisser sa paume visible puis d'y écrire dans leur langue à eux ; A bientôt.

C'était le plus bel "au revoir" que Chikanori aurait pu avoir. Ému, il referma son poing comme pour emprisonner et graver ses mots dans sa main alors qu'il entendait au loin le bus rouler pour rentrer.

Décidément, ces derniers jours avaient été plein de surprise...

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